Dans le feuillage de son arbre,
Elle veille,
Lúthien Tinúviel.
Tous les rossignols
S'émerveillent
Sifflant dans la nuit, dans les ombres.
Ils crient « Tinúviel, Tinúviel !
Tu es triste,
Terriblement triste.
Ton sanglot est vaste
Et altruiste.
Pour toi nous chantons face au ciel ! »
Elle les entend, elle pleure.
« Oh, merci ! »
Dit-elle en son cœur.
« D'eux je suis la sœur.
Ô mère, si
J'étais oiseau, une des leurs ? »
La Divine, reine de Doriath,
Répondit.
« Ô chair de ma chair
Ne sois pas amère.
Maladie
D'amour demande trop de hâte.
Patiente. Ton destin m'est obscur.
N'oublie pas :
J'ai su m'abaisser,
Mais sans y laisser
Mes appâts. »
Vint le silence, sous les ramures.
Car les rossignols s'étaient tus
Dans le bois
Et la voix s'y était éteinte.
Elle sentit l'étreinte
De son choix.
Elle rit. « Lúthien est têtue,
Tout comme le roi et la reine. »
À ce rire,
Les oiseau reprirent,
Sentant son plaisir.
Et de dire :
« Je m'en vais retrouver Beren ! »