Chant d'un survivant – Isabelle Morgil

Et si les morts pouvaient chanter, ô Gondolin
Des larmes couleraient aux chants des ménestrels
Des coeurs battraient encor pour ta gloire éternelle
Des yeux te rêveraient sur toutes les collines

Dans l'eau de la fontaine à la voix cristalline
Résonneraient les jeux des enfants immortels
Dans tes jardins. Ils guettaient l'aurore nouvelle,
Elle fleurit au loin les monts de cornaline.

Tu dors, sous l'océan, et tes ruines noircies
Sont bercées par la houle et n'ont pour compagnie
Que mille poissons blancs aux reflets de mithril.

Tu dors, pleure mon cœur ta splendeur engloutie
Mais voguant loin du sable où la vague faiblit
Sur un ciel de velours, brille le Silmaril.

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