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Lena — Octobre 2003
traduit de l’anglais par Damien Bador |
| Articles de synthèse : Ces articles permettent d’avoir une vue d’ensemble du thème traité mais ils nécessitent une bonne connaissance des principales œuvres de J.R.R Tolkien. |
’orthographe de tous les éléments des composés est donnée suivant ce que nous pensons (ou plutôt ce que Helge Fauskanger pense) être la manière dont ils auraient été orthographiés en sindarin du Troisième Âge (excepté pour les formes archaïques, i.e. doriathrin, telerin, etc.) Ainsi par exemple, la forme d’un mot monosyllabique en -nd est préférée à celle en -nn ou -n, et ainsi de suite. La signification des différents éléments est tirée du dictionnaire sindarin d’Hiswelókë et / ou des « Étymologies ». Des références précises ne sont données que si l’origine ou la signification du mot est (à mon sens) questionnable et la source doit donc être fournie pour référence.
J’aimerais remercier Didier Willis et Gildor Inglorion pour leurs idées et encouragements. Sans leur aide, ce travail n’aurait jamais été achevé.
Aegnor – feu terrible ;
aeg (du q.
aika « terrible ») +
naur (« flamme ») forme sind. du q.
Aikanáro « flamme aiguë, feu terrible » ; ce nom n’était pas du sindarin véritable, car cette langue ne comportait aucun adjectif correspondant au q. « fatal, terrible », quoiqu’il se serait écrit
aeg s’il avait existé
1).
Aeluin - pâle, #lac bleu ; ael (« lac, étang, marais ») + #luin (dor. « pâle, #bleu »)
Aglarond – la caverne étincellante ;
aglar (« gloire, brillance ») +
rond (« salle coiffée d’un dôme »
2))
Amon Anwar – colline de révérence ; amon (« colline, tertre pentu »), anwar (« terreur, révérence »)
Amon Dîn – colline silencieuse;
amon (« colline, tertre pentu »),
dîn (« silencieux »). D’après Davis Salo: «
dh et
mh étaient susceptibles de redevenir
d et
m lorsqu’ils venaient à suivre une nasale après la syncope »
3) ; #le nom pourrait aussi s’interpréter « colline du silence », vu que l’adjectif « silencieux » est attesté sous la forme
dínen.
Amon Ethir – colline des espions ; amon (« colline, tertre pentu »), [Hiswelókë] ed (« dehors, en-dehors ») + tirn (« observateur »)
Amon Hen – colline de l’œil ;
amon (« colline, tertre pentu »),
hend (« œil ») #La terminaison –
nd est habituellement préservée à la fin des monosyllabes pleinement accentuées
4), mais elle peut tomber ici, parce que
hend est précédée par une autre polysyllabe accentuée, ce qui diminue quelque peu l’accentuation de celle qui suit.
Amon Obel – #colline du village ;
amon (« colline, tertre pentu »),
obel (« village ou maison forte ») #Le deuxième élément se retrouve dans
Obel Halad (possiblement « colline du chef »
5)).
Amon Uilos – tertre de la neige éternellement blanche ; amon (« colline, tertre pentu »), #ui (radical de uireb « éternel ») + loss (« neige »). Le s final de loss tombe à la fin d’un mot polysyllabique [HKF].
Ancalagon – mâchoires impétueuses
6) ;
anc (« mâchoire, rangée de dents ») +
alag (« se précipitant, impétueux ») + #
on (#terminaison masculine) ; les Étym. traduisent cela par « Orage mordant », l’élément final étant probablement
alagos (« orage »), avec un changement de la dernière consonne.
Anfangrim – nains à la longue barbe ;
and (« long ») +
fang (« barbe ») +
rim (suffixe pluriel collectif)
7)
Angerthas – longue ligne de runes ;
and (« long ») +
certhas (« ligne de runes ») <
certh (« une rune ») +
as (#suffixe abstrait collectif)
Angmar – terre de fer ;
ang (« fer ») +
(m-)bar (« terre, habitation »). La lénition du deuxième élément est peu claire (nous nous attendrions plutôt à
Angbar), mais les
edain faisaient souvent des erreurs lorsqu’ils créaient des toponymes en elfique ;
cf. VT 42 « Les rivières et collines des feux ».
Angrist – trenchoir de fer, épée ;
ang (« fer ») +
rist (dérivé de
risto « trancher »). Le radical du dernier élément fusionna avec le radical
kris-, de signification similaire
8).
Angrod – [l’homme] de fer éminent ;
ang (« fer ») +
arod (dérivé du tel.
Aráto « noble » <
aráta « noble » + terminaison masculine
o [HKF]). Dans les Étym., entrée
RAUTĀ-, le deuxième élément est dit être
rod (dérivé de
raud « métal », dont la signification, modifiée, était antérieurement « cuivre ») ; équivalent sindarin du tel.
Angaráto9).
Anórien – terre du soleil ;
anor (le soleil) +
iend (
-end est un suffixe communément utilisé dans les noms de régions et de pays
10). #Le
ó long reflète probablement la voyelle longue de la racine primitive, qui demeure longue (dans le premier élément d’un composé) lorsqu’elle est accentuée.
Arador – #seigneur royal; ara (préfixe « haut, élevé, noble, royal ») + taur (« roi, seigneur »)
Aragorn – valeur royale ;
aran (« roi ») +
gorn (« valeur » #La traduction est donnée dans
PM, mais pourrait aussi bien être plus compliquée et inclure ou faire allusion à d’autres radicaux ; plusieurs noms [de la lignée d’Arthedain], quoique étant de forme sindarine, sont difficilement interprétables
11).
Aran Einior – Ancien Roi (Manwë)
12) ;
aran (« roi ») +
einior (« ancien ») >
an (préfixe comparatif) +
iaur (ancien, vieux)
Argonath – pierres royales ;
arn (préfixe « royal ») +
gond (« grande pierre, roc ») +
ath (suffixe pluriel collectif). Le groupe triconsonantique
rgn donne
rg ; dans ce cas, le
nd originel ne produit pas
nn avant le suffixe pluriel collectif
–ath. #Il pourrait s’agir d’une forme dialectale ou d’une erreur de la part des Gondoriens, qui n’usaient pas toujours correctement des langues elfiques ;
cf. VT 42 « Rivières et collines des feux ».
Arnor – terre royale ;
ar (préfixe « haut, noble, royal ») +
(n-)dor (« terre, habitation ») « Arnor fut conservé pour éviter
Ardor et fut plus tard expliqué comme une fusion du
quenya Arnanóre avec le sind.
arn(a)dor >
ardor. »
13)
Arothir – noble seigneur ;
arod (« noble ») +
hîr (« seigneur »). Equivalent sind. du q.
Artaher14).
Arveleg – #puissant roi; ar (préfixe « haut, élevé, noble, royal ») + beleg (« grand, puissant »)
Arwen – demoiselle royale, noble ; ar (préfixe « haut, élevé, noble, royal ») + gwend (« demoiselle, femme »)
Athrad Angren (pl. Ethraid Engrin) – gué de fer ; athrad (« passage de rivière, gué, voie ») + angren (« fer »). #Le premier élément pourrait s’interpréter comme étant ath (préfixe « des deux côtés, à travers ») + râd (chemin, sente »)
Athrad D(h)aer – grand gué ; athrad (« passage de rivière, gué, voie ») + daer (« grand »). #La variation du deuxième élément pourrait refléter la réticence de Tolkien à user du « fruste » digramme dh.
Athrad i-Negyth – gué des Nains ; athrad (« passage de rivière, gué, voie ») + in (article du génitif pluriel) + negyth (pluriel de nogoth « nain »). #Le premier élément pourrait s’interpréter par ath (préfixe « des deux côtés, à travers ») + râd (chemin, sente ») (Étym. RAT-).
Barad Nimras – tour de la corne blanche ; barad (« tour »), nimp (« blanc ») + ras (« corne »). La forme originelle de ras serait probablement rass en sindarin du Troisième Âge, le s final tombant dans les mots composés [HKF].
Baranduin – rivière brun-doré ;
baran (« brun-doré ») +
duin (« rivière longue et large »). Selon David Salo : «
dh et
mh étaient susceptible de redonner
d et
m lorsqu’ils venaient à suivre une nasale après la syncope. »
15)
Bar-en-Danwedh – maison de la rançon ; bar (« maison ») + en (article génitif) + #dan (« arrière, en arrière ») +#gwedh (« attache, lien ») #Nous nous attendrions à observer Bar-e-Ndanwedh, mais il pourrait s’agir d’une variante dialectale de ce nom.
Bauglir (Melkor) – tyran (#chaîne d’oppression) ; baug (« cruel, oppressant ») + lîr (« ligne, rangée, chaîne »)
Belegurth – grande mort (Melkor)
16) ;
beleg (« grand, puissant ») +
gurth (« mort »)
Beleriand – la terre de Balar ;
Balar (nom de l’île, dérivé du
q. pr. *
balāre) +
iand (-
and, suffixe fréquemment utilisé pour des noms de régions et de pays
17))
Brethiliand – forêt de bouleaux ;
brethil (« bouleau ») +
and (suffixe fréquemment utilisé pour des noms de régions et de pays
18))
Cabed Naeramarth – saut de l’effrayant destin ; cabed (gér. de cab- « sauter »), naer (« triste, lamentable ») + amarth (« foi, destin »)
Cair Andros – navire à la longue écume ;
cair (« navire »),
and (« long ») +
ros (« écume, pluie »)
nd ne donne pas
nn devant
r19) ; la forme originelle de
ros était probablemen
ross, le
-s final tombant dans les mots composés [HKF].
Calben – une personne de lumière ;
cal (dérivé du q. pr. *
kala- « lumière ») +
pen (« quelqu’un, quiconque ») est dit être « de forme » apparenté au q.
Kalaquendi20)
Calenardhon – verte province ;
calen (« vert ») +
ardh (« royaume, région ») +
ond (suffixe fréquemment employé pour les noms de régions et pays
21))
Calenhad – endroit vert ; calen (« vert ») + sad (« aire délimitée, naturellement ou artificiellement définie, un endroit, point »)
Caradhras – corne rouge ; caran (« rouge ») + ras (« corne, pic montagneux ») dhr provient de n-r en contact secondaire ; la forme originelle de ras est probablement rass, le -s final tombant dans les mots composés [HKF].
Caras Galadhon – forteresse des arbres ;
caras (#nan. « forteresse entourée de douves »
22)),
galadh (« arbre ») + #
on (#pourrait être
nandorin. Suffixe génitif [HKF])
Celeborn – #haut argent
23) ;
celeb (« argent ») +
orn (du q. pr. *
ornā « s’élevant, grand ») réinterprété à partir d’une traduction ancienne « arbre d’argent » ;
celeb (« argent ») +
orn (« arbre ») ; équivalent sindarin du tel.
Teleporno.
Celebrimbor – poing d’argent ;
celebrin (« argenté ») +
paur (« une main fermement serrée comme pour utiliser un ustensile ou un outil d’artisan »)
24) forme sindarisée du tel.
Telperimpar, q.
Tyelpinquar.
Celebros – écume d’argent, pluie d’argent ; celeb (« argent ») + ros (« écume, pluie ») la forme originelle de ros était probablemen ross, le -s final tombant dans les mots composés [HKF].
Certh iMbelain – Faucille des Pouvoirs (q. Valakirka) ; certh (« faucille ») + in (article gén. pl.) + Belain (pl. de Balan « Pouvoir ») la lénition de Balain en Mbelain reflète l’ancienne conception de Tolkien concernant la mutation nasale, où b, d,g > mb, nd, ng [HKF], à moins qu’il ne s’agisse d’une forme archaïque.
Cirith Dúath – passe de l’ombre ; cirith (« passe, faille »), dû (« crépuscule, nuit, pénombre ») + gwath (« ombre »)
Cirith Forn en Andrath – passe septentrionale s’élevant haut ; cirith (« passe, faille »), forn (« nord »), en (article gén.), and (« long ») + #rath (« #passage montant »)
Cirith Niniach – passe de l’arc-en-ciel ; cirith (« passe, faille »), niniach (« arc-en-ciel ») > nîn (« mouillé ») + #iach (« gué, pont »)
Daerachas – grande peur, terreur ; daer (« grand ») + achas, gachas ? [Hiswelókë] (« terreur, peur »)
Dagnir Glaurunga – tueur de Glaurung ; dag- (« tuer ») + (n-)dîr (« homme, adulte mâle », ici : « faiseur ») + Glaurung (nom de dragon) + a (terminaison génitive en doriathrin). #La mutation de dîr en nir pourrait s’expliquer par l’origine doriathrine de ce nom.
Deldú(w)ath – ombre de l’horreur nocturne ; del (« peur, dégoût, horreur ») + dû (« crépuscule, nuit, pénombre ») + gwath (« ombre »)
Dor-Cúarthol – terre de l’arc et du heaume ; (n-)dôr (« terre, endroit d’habitation »), cû (« arc ») + ar (« et ») + thôl (« casque, heaume »)
Dor Daedelos – terre de la grande / ombre de peur ; (n-)dôr (« terre, endroit d’habitation »), dae (« ombre ») #ou daer (« grand ») + delos (« exécration, répugnance, détestation ») [Étym. DYEL-] probablement del (« peur ») + gos, goth (#gost ? – « terreur »)
Dor Dínen – terre silencieuse ;(n-)dôr (« terre, endroit d’habitation »), dîn (« silence ») + en (suffixe adjectival). #L’absence de lénition pourrait s’expliquer par l’aversion de Tolkien envers le « fruste » digramme dh.
Dorgannas Iaur – compte-rendu des terres de jadis ;
(n-)dôr (« terre, endroit d’habitation ») +
cant (« forme ») +
as (#suffixe abstrait collectif) +
iaur (« ancien »). #Le suffixe
–as dénote probablement « un ensemble complet de choses différentes du même genre »
25).
Doriath – terre de la barrière ;
(n-)dôr (« terre, habitation ») +
iâth (« barrière »); « les séquences génitives avec le possesseur ou qualificateur en second devinrent des composés figés à la période tardive, comme
Dóriath »
26) ; #probablement réinterprété par Tolkien à partir de la glose antérieure « terre de la caverne » <
(n-)dôr (« terre, endroit d’habitation ») + #
i (article singulier ou génitif) +
gath (« caverne ») [Étym.
GATH-]
Dor Lómin (Lómen) – terre de l’écho ; (n-)dôr (« terre, endroit d’habitation »), lómin ([également lómen] dor. « échoïque, faisant écho »)
Dor Lamren – terre de l’écho (sindarin pur pour Dor Lómin) ; (n-)dôr (« terre, endroit d’habitation »), glamren (« échoïque, faisant écho ») < glam (sind. glamor, glambr « écho ») + en (suffixe adjectival)
Dornhoth – « peuple difforme » (nains); dorn (« raide, résistant, coriace ») + hoth (« foule, horde », utilisé ici comme suffixe pluriel collectif).
Dor-nu-Fauglith – terre sous des cendres étouffantes ; (n-)dôr (« terre, habitation ») + nu (prép. « sous, dessous ») + faug (« soif ») + lith (« cendre, sable, poussière »)
Drúadan – un des drû ;
drû (adaptation sindarine du mot autochtone
drughu) +
adan (« homme »)
Drúnos – une famille d’hommes drû ; drû (adaptation sindarine du mot autochtone drughu) + noss (« maison, famille ») la forme originelle de nos est probablement noss, le -s final tombant dans les mots composés [HKF].
Egladhrim – les abandonnés (
Falathrim) ;
eglan (« personne abandonnée ») +
rim (terminaison plurielle collective)
dhr dérive de
n-r en contact secondaire
27)
Eglador – terre des Elfes (Doriath) ;
eglan (« elfe, Falathrim ») +
(n-)dor (« terre, endroit d’habitation »)
28)
Eglamar – demeure des Elfes ;
egla- (dérivé du q. pr. *
hekla « elfe, Falathrim ») +
(m-)bar (« terre, habitation »). Dit être un ancien nom, comme le montre sa construction, l’élément génitif étant placé en premier : *
ekla-mbar 29) ; #le fait que le premier élément du composé soit
egla- et non
eglan- explique probablement la mutation de
mb- en
m, par opposition avec
Eglador.
Elbereth – dame / reine des étoiles ;
êl (« étoile ») +
bereth (« reine, épouse d’un roi »). Pas de lénition : nom originel *
Elenbarathi donnant *
Elmbereth, où l’agglomérat
lmb >
lb30)
El(d)rim – elfes ;
el(d) (dérivé de l’
eld. com. *
eldā- en lien ou en rapport avec les étoiles
31)) +
rim (suffixe pluriel collectif)
ll-r en contact secondaire donne
ldr, ultérieurement simplifié à nouveau
32).
Eledhrim – Elfes ;
elen (« elfe ») +
rim (suffixe pluriel collectif)
dhr dérive de
n-r en contact secondaire
33).
Eledhwen – demoiselle elfe (Morwen) ; eledh (« elfe ») + gwend (« femme, demoiselle » [Étym. ELED-]) D’après les Étym., radical WEN-, ce mot contient probablement un dérivé du radical WEN-, pas de WENED-; puisqu’il ne présente pas de –d, même dans une orthographe archaïque, et le dernier élément est l’ilk. gwen « fille » ; dans les « Annales grises », la traduction donnée est « Splendeur elfique ».
Elladan – homme-elfe ;
ell (dérivé de l’eld. com. *
eldā- en lien ou en rapport avec les étoiles
34)) +
adan (« un homme de l’une des trois maisons des edain »)
Elleth – femme-elfe ;
ell (dérivé de l’eld. com. *
eldā- en lien ou en rapport avec les étoiles
35)) +
eth (terminaison traditionnelle pour des noms féminins)
Ellon – homme-elfe ;
ell (dérivé de l’eld. com. *
eldā- en lien ou en rapport avec les étoiles
36)) +
on (terminaison traditionnelle pour des noms masculins)
Elrohir – seigneur du cheval elfique ;
el (dérivé de l’eld. com. *
eldā- en lien ou en rapport avec les étoiles
37)) +
roch (« cheval ») +
hîr (« maître, seigneur »)
Elros – écume, embrun étoilé ;
êl (« étoile ») +
ros (« écume, embrun »). En
PM, p. 369, le dernier élément est dit être
rôs, provenant de la
langue bëorienne.
Elvellon – ami des elfes ;
el (dérivé de
elen « elfe »
38)) +
mellon (« ami »)
Elwing – écume étoilée ;
êl (« étoile ») +
wing (« embrun, écume »). La signification de
wing est incertaine, et pourrait être un emprunt au nandorin, mais son interprétation est une simple hypothèse
39) ; plus loin en p. 369, cet élément est dit venir de la langue bëorienne ; dans les Étym., radical
WIG-, le mot sindarin et
Ilkorin pour « poudrin, embrun » est dit être
gwing.
Emyn Arnen – collines à côté de l’eau [voir Hiswelókë, entrée arnen] ; emyn (pl. de amon « colline »), ar (#dérivé du dor ar – « en-dehors, à côté ») + nen (« eau »)
Emyn Duir – montagnes sombres ;
emyn (pl. de
amon « colline »),
duir (pl. de
dûr « sombre »). Selon David Salo :
dh et
mh étaient susceptible de redonner
d et
m lorsqu’ils venaient à suivre une nasale après la syncope. »
40)
Emyn Muil – collines mornes ; emyn (pl. de amon « colline »), muil (dor. « crépuscule, ombre, imprécision »)
Enedwaith – région / peuple du milieu ; enedh (« milieu, centre ») + gwaith (« peuple, gens, région »)
Ephel Dúath – barrière d’ombre ; ephel (« barrière extérieure, barrière encerclante ») < ed (« extérieur ») + pel (« champ clôturé »), dû (« crépuscule, pénombre ») + gwath (« ombre »)
Ered Lithui – montagnes cendrées ; ered (pl. de orod « montagne »), lith (« cendre, sable, poussière ») + ui (suffixe adjectival)
Ered Nimrais – montagnes des cornes blanches ; ered (pl. de orod « montagne »), nimp (« blanc ») + rais (pl. de ras « corne »). La forme originelle de ras serait probablement rass en sindarin du Troisième Âge, le -s final tombant dans les mots composés [HKF].
Eregion – terre des houx ;
ereg (« houx ») +
ion (#-
ond est un suffixe habituellement employé pour les noms de régions et de pays
41)) #Ce suffixe pourrait être réinterprété ou pourrait avoir fusionné avec le dor.
–ion, suffixe génitif pluriel, comme dans le dor.
Region.
Ethir Anduin – bouches de la grande rivière (Anduin); [Hiswelókë]
ed (« dehors, en-dehors ») +
sîr (« flux, rivière »),
and (« long ») +
duin (longue et large rivière). Selon David Salo : «
dh et
mh étaient susceptible de redonner
d et
m lorsqu’ils venaient à suivre une nasale après la syncope. »
42)
Faenor – esprit du feu (sindarin pur équivalent au nom moitié sind. moitié q.
Fëanor) ;
faer (« esprit ») +
naur (« feu »). Forme sindarine du q.
Fëanáro43).
Fanuidhol – tête nuageuse ; fân (« nuage ») + ui (suffixe adjectival) + (n-)dôl (« tête, pic ») #La lénition de l’élément final semble être très étrange, mais ce radical pourrait avoir été réinterprété en DOL-.
Felagund – seigneur des cavernes ;
fela (« caverne ») +
cund (« prince ») [Étym.
KUNDŪ-,
PHÉLEG-] En
PM, p. 352, ce nom est dit être d’origine
nanesque, dérivant de
felakgundu,
felaggundu (creuseur de caverne), eldarisé en
Felagon ; cette explication a été intégrée à l’Index du
Silmarillion.
Fen Hollen – porte close ; fen (« porte »), [Hiswelókë] hollen, sollen ? (part. pas. de hol- ou sol- « fermer, clôre »)
Finarfin – ce nom n’a probablement pas de signification en sindarin, et est construit d’une manière similaire à Fingolfin ; fin (abréviation de Finwë – le nom de son père) + ar (préfixe « noble, royal ») + fin (abréviation de Arafinwë – son nom quenya)
Finglas – chevelure-feuille ; fînd (« tresse ») + lass (« feuille ») #La raison de la présence du g médian n’est pas claire, il pourrait s’agir d’une survivance du « Gnomish Lexicon », où fingl signifiait « tresse », à moins que fing ne soit une variante de find.
Fingolfin – ce nom est dit ne pas avoir de signification en sindarin
44) ;
fin (abréviation de
Finwë – le nom de son père) +
goll ( « sage ») +
fin (abréviation de
Nolofinwë – son nom quenya)
Fingon – chevelure-cri (si ce nom est seulement interprétable) ;
find (« chevelure, une tresse ») +
caun (« cri perçant, clameur »
45)). Nom sindarin de
Findekáno 46)
Finrod – celui à l’éminente chevelure ; find (« chevelure ») + arod (du tel. aráto – aráta « noble » + terminaison masculine o). Dans les Étym., radical RAUTĀ-, le deuxième élément est dit être rod (dérivé de raud « métal »). Équivalent sindarin du tel. Findaráto.
Fimbrethil – bouleau mince ;
fim (« svelte, mince ») +
brethil (« bouleau »). David Salo suppose que le
v était probablement susceptible de redonner
b après une nasale, exactement comme
dh et
mh47).
Forlindon – Terre musicale septentrionale ; forn (« droit, nord ») + lindon (ilk. « terre musicale »). L’ilkorin explique probablement la présence d’un nd intervocalique au lieu d’un nn, car les Étym. donnent aussi une forme différente, lhinnon, #plus proche du sindarin du Troisième Âge ? Fut probablement réinterprétée ultérieurement comme descendant de *lindânâ « [la terre] des Lindar » [HKF].
Fornost Erain – Forteresse septentrionale des rois ; forn (« droit, nord ») + ost (« forteresse, place forte »), erain (pl. de aran « roi »)
Galadriel – dame couronnée d’une guirlande radieuse ;
galad (« lumière, radiance ») +
rî (« couronne ») +
iell (« fille » [Étym.
SEL-D] terminaison traditionnelle pour les noms féminins). Équivalent sindarin du tel.
Alatâriel(lë)48).
Garthurian (= Doriath) – dor. « royaume clôturé » ; garth, gardh- (dor. « royaume ») + thurian ([HKF] participe passé doriathrin de THUR- « encercler, barrer, garder, dissimuler »)
Gildor – noble étoile ; gîl (« étoile, brillante étincelle ») + taur (« noble, roi, seigneur »). Le deuxième élément est uniquement utilisé en poésie, sous la forme –dor, que l’on trouve souvent dans les noms propres [Étym. TĀ-].
Gil-galad – étoile de radiance;
gîl (« étoile, brillante étincelle ») +
galad (« lumière, radiance »)
49). Une ancienne interprétation donnait
gil +
calad « lumière d’étoile » [Étym.
KAL-].
Gilthoniel – enflammeuse d’étoiles ; gîl (pl. de gîl « étoile, brillante étincelle ») + thóniel (participe actif passé de than- « enflammer, allumer ») # [HKF] Il est possible que iel soit simplement iell « fille » [Étym. SEL-D], terminaison traditionnelle pour les noms féminins.
Gladhwen – riante demoiselle (sindarin pur correspondant à
Lalwen) ;
gladh- (« rire »)
50) +
gwend (« fille, demoiselle »). Forme sindarine du q.
Lalwendë 51).
Glamhoth – horde du vacarme, les orques ; glam(b) (« clameur, bruit confus, un orque ») + hoth (« foule, horde », ici utilisé comme suffixe pluriel collectif)
Glanduin – rivière frontalière ;
gland (« frontière ») +
duin (« longue et large rivière »). Selon David Salo : «
dh et
mh étaient susceptible de redonner
d et
m lorsqu’ils venaient à suivre une nasale après la syncope. »
52)
Glorfindel – #chevelure dorée ;
glaur (« lumière dorée ») +
fîndel (« chevelure (tressée) »). Peut-être du
sindarin archaïque, ce qui expliquerait que
–nd- n’ait pas donné
–nn- ; Tolkien affirma que ce nom avait « échappé à un réexamen […] et [était] désormais difficile à intégrer au s[indarin] »
53).
(G)ódhellim – elfes sages, profonds (gnomes) ;
g (probablement tiré de
Golodh « Noldor »
54)) +
ódhel (« elfe profond ») +
rim (suffixe pluriel collectif)
Gondolin – roc caché ;
gond (« grande pierre, roc ») +
dollen (part. pas. de
doltha- « dissimuler ») ; [Étym.
DUL-] – cœur du roc caché ;
gond (« grande pierre, roc ») +
dol (de
dollen, part. pas. de
doltha « dissimuler »)
55).
Gorthaur – peur abominable ; gor (« peur, terreur ») + thaur (« abominable, détestable ») dans les Étym., radical THUS-, le dernier élément est dit être thû « puanteur », comme nom propre, le principal serviteur de Morgoth.
Gorthol – heaume de la terreur
56) ;
gor (de
gorgor « terreur extrême ») +
thôl (« casque, heaume »)
Gothmog – #peur tyrannique, oppressive » ; goth (« terreur ») + (m-)baug (« tyrannique, cruel, oppressif »). Les Étym., radical MBAW- donnent *Gothombauk- comme forme originelle.
Gwachaedir – pierre voyant tout (
palantír);
gwa (=
go préfixe « ensemble ») +
hae (« loin, éloigné ») +
tirn (« observateur »). Apparaît sous la forme
gwahaedir dans
PM.
Gwathló – flot gris ; gwath (« pénombre, ombre, faible lumière ») + lô (« lac peu profond, marécage »)
Gwingloth – fleur d’écume ;
gwing (« poudrin, embrun ») +
loth (« fleur »). Forme sindarine du q.
Wingelot,
Wingelóte ; en
PM, p. 370, le premier élément est dit venir du bëorien
wing.
Gyrth i Chuinar – morts qui vivent ;
gyrth (#pl. de ?? « mort ») +
in (ici : pronom relatif pluriel) +
cuinar (3
ème pers. pl. de
cuina- « être vivant »). #Donné sous la forme
Gyrth i Guinar dans le
Silm., ce qui est probablement une coquille.
Hadhodrond – sindarin pour
Khazad-dûm ;
Hadhod (adaptation de
Khazad à la phonologie sindarine) +
rond (« salle coiffée d’un dôme »] »
57))
Harathrad – gué méridional ; har (de harad « sud ») + athrad (« passage de rivière, gué, voie »). #Le deuxième élément pourrait s’interpréter comme ath (préfixe « des deux côtés, à travers ») + râd (« chemin, sentier »).
Harlindon – Lindon méridional ; har (de harad « sud ») + lindon (ilk. « terre musicale ») L’ilkorin explique probablement la présence du nd intervocalique au lieu de nn, car les Étym. donnent aussi une autre forme, lhinnon, #plus proche du sindarin du Troisième Âge ? Fut probablement réinterprétée ultérieurement comme descendant de lindânâ « [la terre] des Lindar » [HKF].
Haudh-en-Arwen – la tombe de la Dame ; haudh (« tumulus, tombe, tombeau ») + en (article génitif) + ar(a) (« élevé, noble, royal ») + gwend (« demoiselle, femme »)
Haudh-en-Ndengin – tumulus de la tuerie ;
haudh (« tumulus, tombe, tombeau ») +
en (article génitif) +
(n-)dengin (pl. de
dangen « tué, tuerie ») #Nous nous attendrions plutôt à
Hauth-e-Ndengin, aussi est-ce peut-être une variation dialectale de ce nom ; les Étym. le donnent sous la forme
Haudh i Ndengin, qui semble plus proche du style sindarin du
SdA, le deuxième élément
Ndengin étant au pluriel
58).
Haudh-en-Nirnaeth – tumulus des larmes (amères) ; haudh (« tumulus, tombe, tombeau ») + en (article génitif) + nîr (« larme, pleur ») + naeth (« malheur »)
Haudh in Gwanur – tumulus des frères ; haudh (« tumulus, tombe, tombeau »), in (article génitif pluriel), gwanur (pl. « frères, parents »)
Huor – force d’âme, courage [Étym.
GOR-,
KHŌ-N] ;
hûr (« vigueur, esprit ardent ») +
gor (dérivé du terme primitif *
gore « violence, impulsion, hâte »). Ce nom est un emprunt du sindarin à la
langue des Edain59).
Id(h)ril – #brillance intérieure ; ind (« pensée intérieure, esprit, cœur ») +
rill (« brillance »). Forme sindarine du q.
Itarillë (
Itarildë), mais aucun des radicaux quenyarins que contient ce mot n’existaient en sindarin
60).
Imlad Morgul – vallée de magie noire ;
im (« entre, dans ») +
lad (« plaine, vallée »),
morn (« sombre, noire ») +
(n-)gûl (« magie, nécromancie »). Tolkien explique en
L, p. 427 : « le groupe triconsonantique (
rng) étant réduit en
rg ».
Imladris – faille du val profond ; im (« entre, dans ») + lad (« plaine, vallée ») + ris (« un ravin »). La forme originelle de ris est probablement riss, le -s final tombant dans les mots composés [HKF].
Imloth Melui – douce vallée fleurie ; im (« entre, dans ») + loth (« une tête de petites fleurs »), mel (« cher, aimé ») + ui (suffixe adjectival). #Le m résiste parfois à la lénition lorsque celle-ci risque de créer une confusion.
Ithilien – terre de la Lune ;
Ithil (« lune ») +
end (suffixe fréquemment utilisé dans les noms de régions ou de pays
61))
Ithryn Luin – les mages bleus, istari ; ithryn (pl. de ithron « mage, magicien »), luin (pl. de lûn « bleu »)
Legolas – feuilles vertes ;
leg (forme nandorine de
laeg « vert ») +
golas (« collection de feuilles, feuillage ») <
gwa (« ensemble ») +
lass (« feuille »)
62)
Laer Cú Beleg – chant du grand arc ; laer (« chant, chanson »), cû (« arc »), beleg (« grand, puissant ») #L’absence de lénition dans beleg pourrait s’expliquer par des différences dialectales ou par le jeu de mot « Grand Arc » – « Arc de Beleg ».
Lonnath Ernin – havres royaux ; lond (« havre ») + ath (suffixe pluriel collectif), ernin (pl. de arnen « royal »). Concernant des interprétations possibles, voir l’entrée arnen du dictionnaire d’Hiswelókë.
Maed(h)ros – combinaison sindarisée des q.
Maitimo (« bien formé ») et
Russandol (« sommet roux ») ;
maed (« bien fait, joli ») +
ross (« cuivré »)
63) ; les Étym., aux radicaux
MAD- et
RUS- donnent la traduction « scintillement pâle » ;
maedh (« pâle, ambré, fauve ») +
ross (« éclat, scintillement de métal »)
Malduin – rivière dorée ;
mall ([Étym.
SMAL-]
malt « or ») +
duin (« longue et large rivière »). Selon David Salo : «
dh et
mh étaient susceptible de redonner
d et
m lorsqu’ils venaient à suivre une nasale après la syncope. »
64)
Menelrond – dôme céleste ;
menel (« ciel, hauts cieux ») +
rond (« voûte en dôme »)
65)
Merethrond – grande salle des festins ; [HKF]
mereth (« fête ») +
rond (« salle coiffée d’un dôme »). Le
nd ne donne pas
nn >
n à la fin des monosyllabes pleinement accentuées, comme
thond66).
Methedras – dernier pic ; methed (« fin ») + ras (« corne, pic montagneux »). La forme originelle de ras serait probablement rass en sindarin du Troisième Âge, le s final tombant dans les mots composés [HKF].
Minas Morgul – tour de magie noire ; minas (« tour, fort »), morn (« sombre, noir ») + (n-)gûl (« magie, nécromancie »). Concernant la lénition à l’intérieur du deuxième mot, Tolkien explique en L, p. 427 : « le groupe triconsonantique (rng) étant réduit en rg ».
Minas Tirith – tour de garde ; minas (« tour, fort »), tirith (« observation, garde, vigilance »)
Mîr in Geleidh – joyau des Noldor ; mîr (« joyau, chose précieuse ») + in (article génitif pluriel) + Geleidh (pl. de (n-)Golodh « Noldo »). #En sindarin du Troisième Âge, il aurait probablement donné Mîr in Gelydh.
Morben – une personne sombre ;
morn (« sombre ») +
pen (« quelqu’un, quiconque »). Dit être « de forme » apparentée au q.
Moriquendi ; le premier élément pourrait être
mora-, d’après
kala- dans
Kalaquendi67).
Morthond – racine noire ;
morn (« sombre, noir ») +
thond (« racine ») Le
nd ne donne pas
nn >
n à la fin des monosyllabes pleinement accentuées, comme
thond68).
Morwen – sombre dame ; mor (radical mor « sombre, noir ») + gwend (« femme, demoiselle »), dérivé du radical WEN- des « Étymologies », puisque ce terme ne présente pas de –d, même dans son orthographe archaïque, il contient probablement un dérivé du radical WEN- et non de WENED-, et le dernier élément est l’ilk. gwen « fille ».
Nan Dongoroth – vallée de l’horrible mort ; nan (« val, prairie »), don (« bistre, basané ») + goroth (« mort ») ; dor. Dungorthin – dunn (dor. « noir ») + (n-)gorthin (dor. « horrible ») ; dor. Dungortheb - dunn (dor. « noir ») + ngorth (dor. « horreur ») + eb (suffixe adjectival) ; suffixe « -dans » dans Dungorthin. Ardalambion l’interprète comme une terminaison plurielle doriathrine.
Narn-i-Chîn Húrin – conte des enfants de Húrin;
narn (« conte ») +
in (article génitif pluriel) +
hîn (pl. de
hên « enfant »),
hûr (« vigueur, esprit ardent ») +
ind (« pensée intérieur, cœur »). Christopher Tolkien indique qu’il avait « changé à tort » ce nom en
Narn-i-Hîn Húrin dans les
CLI69).
Nen Hithoel – eau de la brume froide ; nen (« eau »), hîth (« gris ») + oel (« froid »). Selon Fauskanger, Tolkien réinterpréta oel, qui signifiait initialement « lac », lorsqu’il décida que le ai primitif donnait ae et non oe ; #[HKF] « [hithoel] semble montrer que les mots débutants par h peuvent résister à la lénition. »
Nevrast – côte citérieure ; #
nev (« #citérieur, proche ») + #
rast (« #rivage »). La forme ultérieure de
Nivrost70).
Nivrost – vallons de l’Ouest ;
niv (du dor.
nivon « Ouest ») +
rost (dor. « plaine, vaste terre entre des montagnes ») ; ancienne forme de
Nevrast « côte citérieure »
71).
Nogrod – demeure des nains ;
naug (« nain ») +
grod (« excavation, habitation souterraine »). Substitution tardive pour
Novrod (habitation souterraine creuse) <
nov (v. sind. « creux ») +
grod (« excavation, habitation souterraine »), qui « conserve l’ancien ordre eldarin, avec l’élément adjectival en premier »
72).
Orfalch Echor – « #vallée encerclante, allant vers le haut » ; or (préfixe « au-dessus, sur ») + falch (« faille profonde, ravin »), echor (« encerclant »)
Orthanc – hauteur fourchue ; or (du radical oro- « vers le haut, s’élever, haut ») + thanc (« fendu, fourchu »)
Ossiriand – terre des sept rivières ;
od (de
odog, q.
otso « sept ») +
sîr (« rivière ») +
and (suffixe fréquemment utilisé pour les noms de régions et de pays
73))
Parth Galen – pelouse verte ;
parth (« prairie ou champ enclos »
74)),
calen (« vert »)
Rammas Echor – grand mur circulaire ; ram(b) (« mur ») + as (#suffixe abstrait collectif), echor (« cercle, anneau extérieur ») < ed (préfixe « en avant, dehors ») + côr > caur (« rond, englobé »). #Ce suffixe dénote probablement « un ensemble complet d’exemplaire différents du même genre », plutôt qu’un simple pluriel.
Rath Dínen – rue silencieuse ;
rath (« passage montant, rue »),
dínen (« silencieux »). En
WJ, on trouve la forme
Rath Dhínen, avec la lénition régulière.
Rohan (sind. arch.
Rochand 75)) – pays des chevaux ;
roh (de
roch « cheval ») +
and (suffixe fréquemment utilisé pour les noms de régions et de pays
76))
Sarch nia Hîn Húrin – tombeau des enfants de Húrin ;
sarch (« tombeau »),
nia (article génitif pluriel de la période antérieure au
SdA, plus tard changé en
in 77)),
hîn (pl. de
hên « enfant »),
hûr (« vigueur, esprit ardent ») +
ind (« pensée intérieure, cœur »)
Sarn Athrad – gué des pierres ; sarn (« pierre, comme matériau »), athrad (gérondif de athra- « passage de rivière, gué, voie ») ; #le deuxième élément pourrait s’interpréter comme étant ath (préfixe « des deux côtés, à travers ») + râd (« chemin, sentier »).
Sarn Gebir – pointes de pierre ; sarn (« pierre, comme matériau »), cebir (pl. de ceber « pieu, pique »)
Sîr Ninglor – rivière aux iris (eau-dorée) ;
sîr (« rivière »),
nîn (pl. de
nen « eau ») +
glaur (« or ») ; la raison pour laquelle le deuxième élément de
Ninglor n’est pas lénifié n’est pas claire. David Salo affirme que
gh pourrait probablement redonner
g devant une nasale, avant qu’il ne disparaisse
78).
Talath Dirnen – plaine gardée ; talath (« surface plane, plaine »), tirnen (part. pas. de tir- « observer, garder, fixer, regarder »)
Talath Rhúnen – plaine orientale ; talath (« surface plane, plaine »), rhúnen (« oriental »). L’absence de lénition montre probablement que rh pouvait parfois résister à la lénition, fonctionnant de la même manière que r, cf. Amrûn [HKF].
Taur-e-Ndaedelos – forêt de la grande (ombre de) peur (Mirkwood) ; taur (« grand bois, forêt ») + en (article génitif singulier) + #daer (« grand ») ou #dae (« ombre ») + delos (« aversion, exécration, détestation ») [Étym. DYEL-] probablement del (« peur ») + gos, goth (#gost ? « terreur ») ; #on ne trouve pas dae dans les Étym., mais le radical est probablement NDAY.
Taur-en-Faroth – forêt du chasseur, des chasseurs ; taur (« grand bois, forêt ») + en (article génitif pluriel) + faroth (« chasseur, chasseurs ? [Hiswelókë]). Dans Faroth, le dernier élément pourrait être le suffixe –(h)oth, que l’on trouve également dans Lossoth, Esgaroth et Lammoth.
Taur-nu-Fuin – forêt sous la nuit (Mirkwood) ; taur (« grand bois, forêt ») + nu (« sous ») + fuin (« nuit, obscurité, ténèbres »)
Tauros – terreur de la forêt (Oromë) [Étym.
TÁWAR-] ;
taur (« grand bois, forêt ») +
goss (« terreur, peur ») ; en
PM, p. 358, le nom sind. d’Oromë est dit être
(Aran) Tauron – le (roi) forestier <
aran (« roi »),
taur (« grand bois, forêt ») +
on (terminaison traditionnelle de noms masculins)
Tegilbor – main de la plume ;
tegil (q.
tekil « plume » sindarisé) +
paur (« une main serrée comme pour utiliser un ustensile ou un outil d’artisan »)
79)
Thingol – manteau gris ; thind (sind. dor. « gris, pâle ») + coll (« manteau, habit ») ; forme sind. du q. Sindikollo ; le deuxième élément fut réinterprété à partir de l’ancien gôl (« sage ») [Étym. THIN-]
Tinnúviel – fille du crépuscule ; [Étym. TIN-] tindumh (sind. arch. « crépuscule ») + iell (« fille, enfant » [Étym. SEL-D] terminaison traditionnelle des noms féminins [Étym.]) ; sind. arch. Tindômiselde, q. Tindómerel.
Tindobel – village, ville crépusculaire ; tindu (sind. arch. « crépuscule ») + gobel (« village, ville »). #Le nd ne devient pas nn à l’intérieur du morphème, puisqu’il s’agit d’un nom archaïque.
Tol Brandir – #haute île ; toll (« île »), brand (« élevé, noble, fin ») + dîr (suffixe traditionnel pour les noms propres [Étym. DER- ]). La consonne doublée de toll pourrait être raccourcie puisqu’il s’agit d’un mot à l’état construit [HKF]. #Le deuxième élément semble être un nom (« homme noble, élevé » ?) en position adjectival, et cela pourrait expliquer l’absence de mutation.
Tol-in-Gaurhoth – île des loups-garous ; toll (« île ») + in (article génitif pluriel) + gaur (« loup-garou ») + hoth (suffixe pluriel de classe) #[HKF]. Avec des terminaisons plurielles collective en –hoth, l’article peut aussi être au singulier, cf. Naur dan i ngaurhoth.
Turgon – maître-cri (s’il est même interprétable
80)) ;
tûr (« maîtrise, victoire ») +
caun (« exclamation, clameur »
81)). Nom sindarin de
Turukáno.
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