L'herbier de Númenor

Vivien Stocker - mai 2012
Notes de lecture : En tant que présentations ou compilations, ces articles sont les plus accessibles à tous les lecteurs. Aucune connaissance sur J.R.R. Tolkien n'est requise.

Cet élément a été publié dans le magazine
L'Arc et le Heaume n°3 - Númenor.

L'Arc et le Heaume n°3 - Númenor

Note sur les sources : Cet herbier est en grande partie basé sur les archives du Gondor traitant de Númenor, archives sauvées par Elendil et ses fils lors de sa submersion, et ouvertes à Merry et Pippin par le Roi Elessar. Il s’agit essentiellement des textes connus sous les titres de :

  • « Une Description de l’île de Númenor » ;
  • « L’Ombre d’une Ombre : le Conte de la Femme du Navigateur » ; et « le Conte de la Reine Bergère », plus connu sous le titre d’« Aldarion et Erendis1) »

À ces textes, viennent s’ajouter certains passages tirés du Livre Rouge de la Marche de l’Ouest et notamment les sections écrites par Frodo et Sam lors de leur aventure pour détruire l’Anneau unique ; l’ouvrage de Merry, son Herbier de la Comté2), ainsi que le texte de la Route perdue3), tous retrouvés au XXe siècle par J.R.R Tolkien, et publiés par lui ou son fils.
Númenor fut donnée aux Hommes par les Valar en cadeau pour leur dévouement dans les batailles du Premier Âge contre Morgoth. Ossë la sortit des eaux, Aulë la modela et Yavanna et les Eldar enrichirent son sol. Dès lors, l’île fut surnommée le Pays du Don ou de l’Offrande, Andor en quenya.
Elle avait une forme d’étoile à cinq branches, chacune correspondant à une région : au nord, le Forostar ; à l’ouest, l’Andustar ; au sud-ouest, le Hyarnustar ; au sud-est, le Hyarrostar ; et à l’est, l’Orrostar ; avec, au centre, le Mittalmar comprenant le territoire royal d’Arandor4).

Le Forostar5)

Le Forostar est la contrée la moins accueillante de l’île. Le sol peu fertile est recouvert de pierres où poussaient surtout des conifères tels que des mélèzes et des sapins parmi la bruyère.

L’Andustar6)

L’Andustar présente deux paysages différents. Dans sa partie la plus au nord, le sol est rocailleux et sec. On y trouve principalement des forêts de sapins surplombant la mer. Plus au sud, la terre est plus fertile et il y pousse des feuillus comme le chêne, l’orme, le hêtre ou le bouleau. Entre le sud de l’Andustar et le nord du Hyarnustar se trouve le Nísimaldar, les Arbres Aromatiques, une terre humide, parsemée de fleurs, de buissons et de feuillus odorants au feuillage persistant introduits par les Eldar de Valinor.

 Le lairelossë – Pascal Legrand



Le lairelossë

Nom : Lairelossë lit. « Neige d’été » (quenya)

Description : Arbre aromatique à feuilles persistantes possédant probablement des fleurs blanches, d’où son nom.




 Le malinornë – Pascal Legrand




Le malinornë

Nom : Malinornë, pl. malinorni (quenya) ; mallorn, pl. mellyrn (sindarin)7) lit. « Arbre jaune/doré ».

Historique : Le mallorn fut offert aux Dúnedain par les Eldar de Tol Eressëa. En cinq siècles, les plants donnèrent des arbres de taille similaire à ceux qui poussaient en Eressëa. Sous le règne de Tar-Aldarion, le sixième roi, des fruits de l’arbre furent offerts à Gil-galad, le Haut Roi des Noldor en Terre du Milieu. Si les plants ne prirent pas racine au Lindon, ceux que Gil-galad offrit à Galadriel germèrent rapidement en Lothlórien, mais sans égaler les mellyrn de Númenor. En Lothlórien, ils prospérèrent jusqu’au départ de Galadriel et de tous les Grands Elfes. Après cela, le seul mallorn qui perdura fut celui issu de la graine que Galadriel offrit à Sam et qu’il planta dans le champ de la fête, dans la Comté. On dit de ce mallorn qu’il était l’un des plus beaux du monde et qu’il n’avait rien à envier à ceux de la Lórien8).

Description : Le mallorn est proche du hêtre. L’arbre possède un seul tronc, de grande circonférence, et de haute taille. L’écorce est lisse et de couleur argent mat. Sa croissance est droite, ses branches poussent droit en s’élevant vers le ciel. Près de la cime, elles s’écartent en couronne laissant un espace libre, dont les Elfes Gris tirèrent parti pour construire leurs telain. Les feuilles sont semblables à celles du hêtre, mais de plus grande taille. Sur leur face supérieure, elles sont de couleur vert pâle et argentée sur la face inférieure, ce qui les rend brillantes à la lumière du soleil. Étant un arbre à feuillage persistant, ses feuilles ne tombent pas, mais à l’automne, elles se ternissent comme de l’or. Au printemps, la floraison lui donne une couleur dorée caractéristique. Ses fleurs poussent en grappe, à la manière des cerises, et durent tout l’été. Lorsqu’elles éclosent les pétales dorés se détachent et tombent au sol, rendant le sol aussi doré que la cime. Le fruit du mallorn est une noix, de couleur argentée.

 Le nessamelda – Pascal Legrand





Le nessamelda

Nom : Nessamelda lit. « Bien-aimé de Nessa » (quenya).

Description : Arbre aromatique à feuillage persistant nommé d’après la Valië Nessa.


 L'oiolairë – Pascal Legrand




L’oiolairë

Nom : Oiolairë lit. « Éternel été » (quenya). Également appelé l’Arbre Elfe ; le Vert Rameau du Retour, la Verte Branche.

Historique : Il fut donné aux Númenóréens par les Eldar. Ces derniers avaient coutume d’orner la proue de leurs navires avec un rameau détaché de l’arbre en gage d’amitié avec Ossë et Uinen. Cette coutume passa aux Númenóréens, chez qui la femme du Capitaine ou de sa parentèle devait couronner la proue avec le rameau avant le départ du navire, en prononçant une bénédiction pour le retour des marins à bon port.

Description : Arbre aromatique à feuillage persistant. Ses feuilles sont vertes et lustrées et dégagent un parfum odorant. C’est un arbre côtier, qui se complaît dans l’air maritime, mais il ne supporte pas les grands froids9).

 Le taniquelassë – Pascal Legrand





Le taniquelassë

Nom : Taniquelassë lit. « Feuilles Toujours Blanches » (quenya)

Description : Arbre aromatique au feuillage persistant, nommé d’après le mont Taniquetil en Valinor. Il avait probablement des feuilles immaculées, d’où son nom.

 Le vardarianna – Pascal Legrand





Le vardarianna

Nom : Vardarianna lit. « Don de Varda » (quenya)

Description : Arbre aromatique à feuilles persistantes, nommé d’après la Valië Varda.


 Le yavannamirë – Pascal Legrand




Le yavannamirë

Nom : Yavannamirë : lit. « Joyau de Yavanna » (quenya)

Description : Arbre aromatique au feuillage persistant, nommé d’après la Valië Yavanna. Ses fruits étaient sphériques et de couleur écarlate.






Le Hyarnustar

Sur la pointe sud-ouest, le Hyarnustar10) est une région de massifs montagneux et de falaises. On ne sait rien de la flore de ces montagnes. À l’intérieur des terres, le climat est plus propice aux cultures, et on trouve ainsi des vignobles. À la frontière entre le Hyarnustar et le Hyarrostar, le fleuve Siril alimente la région, et à son embouchure, se trouvent des zones de marécages et des lagunes où sont situés des villages de pêcheurs.

 Le laurinquë – Pascal Legrand

Le Hyarrostar

Cette région est fortement boisée. On y trouve ainsi un foisonnement d’arbres d’essences diverses et notamment de vastes plantations de bois de charpente, utilisées depuis le règne du roi Tar-Aldarion pour la construction des navires. Mais surtout, au Hyarrostar11), pousse le magnifique laurinquë.



Le laurinquë

Nom : Laurinquë lit. « Tout Doré » (quenya)

Historique : Cet arbre fut donné aux Númenóréens par les Eldar. Certains pensaient à tort qu’il descendait de l’arbre Laurelin de Valinor.

Description : Le laurinquë est reconnaissable à ses fleurs jaunes qui poussent en longues grappes, ce qui lui a valu son nom.





L’Orrostar12)

Dans cette partie de l'île, le climat est plus frais, mais les terres sont protégées des embruns par de larges versants montagneux, ce qui permet aux Númenóréens de cultiver nombre de céréales, notamment sur les terres frontalières avec l’Arandor.

Le Mittalmar

La région centrale du Mittalmar est une région vallonnée. Les pentes inférieures du mont Meneltarma sont parsemées de pâturages et de landes gazonnées où peu d’arbres poussent. Au sud-ouest, se trouve la région de l’Emerië, connue pour être habitée par des Bergers13). À l’est se trouve le domaine royal, l’Arandor, et la capitale Armenelos où pousse l’Arbre Blanc.

 L’Arbre Blanc – Pascal Legrand

L’Arbre Blanc

Nom : Nimloth lit. « Fleur Blanche » (quenya). Également appelé la pousse de Celeborn14), Ancalimë15), l’Arbre-Elfe, l’Arbre Blanc de Númenor puis l’Arbre Blanc du Gondor, et le rejeton de l’Aîné des Arbres.

Historique : Cet arbre fut offert par les Eldar au futur roi Tar-Aldarion, lors de son mariage avec Erendis. Il descend de l’arbre Celeborn de Tol Eressëa, lui-même issu de l’arbre Galathilion, qui pousse à Tirion et qui est lui-même un fruit de l’Aîné des Arbres Telperion. Nimloth fut planté dans la cour du palais à Armenelos, où il prospéra jusqu’aux jours sombres. Sous le règne d’Ar-Gimilzôr, le vingt-deuxième roi, l’Arbre dépérit suite à la scission entre les Hommes du roi et les Fidèles. Son successeur, Tar-Palantir, lui rendit les soins qui lui étaient dus et prédit que le destin de l’Arbre serait désormais lié à celui de la lignée royale. Plus tard, sous l’influence de Sauron, Ar-Pharazôn, le dernier roi de Númenor, donna l’ordre d’abattre et de brûler l’arbre. Mais Isildur réussit à soustraire un fruit de l’arbre qu’il emporta avec lui au Gondor lors de la Submersion de l’île. Là, il planta la jeune pousse dans la cité de Minas Ithil nouvellement construite. Mais pour la deuxième fois, Isildur dut sauver une pousse de l’arbre lors de l’attaque de Sauron contre la cité. Il replanta alors l’Arbre dans la cité de Minas Anor16). Lors de la Grande Peste qui sévit au Gondor, l’arbre mourut mais le roi en place replanta un fruit. Celui-ci dura pendant plus de 1200 ans mais finit par mourir et on ne put trouver de graine pour le replanter. On ordonna alors de le laisser en place et ce jusqu’à la Guerre de l’Anneau, après laquelle Elessar Telcontar, le nouveau roi, trouva une pousse dans les neiges éternelles du mont Mindolluin17). Le vieil arbre fut déplanté et déposé dans le caveau royal et la jeune pousse fut plantée à sa place.

Description : L’Arbre Blanc possède un tronc droit. Son écorce est d’un blanc de neige qui lui a valu son nom. Sa croissance est lente, ainsi que le remarque Aldarion, qui voit que l’arbre n’a crut que d’une douzaine de pieds (environ 3,5 m) pendant ses cinq ans d’absence. De même, son fruit arrive lentement à maturité et il peut rester plusieurs années sans germer. Sa longévité est aussi importante, puisque que Nimloth vécut près de 2500 ans. Ses branches poussent dressées vers le ciel et portent des feuilles longues, dont l’avers est sombre et l’envers d’argent. La floraison semble intervenir au début de l’été. Il faut noter que les Eldar évoquent une floraison hivernale18) mais qu’elle était estivale à Númenor, sans doute à cause de la différence géographique et climatique. L’arbre se couvre alors de fleurs blanches qui s’épanouissent au coucher du soleil et parfument la nuit. À l’automne, les fleurs tombent et les fruits se forment. Il semble que l’arbre garde sa couverture de feuilles toute l’année, mais ce n’est qu’une conjecture au regard des textes.

Caractéristiques : Le bois de l’Arbre Blanc est vigoureux et souple comme l’acier, ce qui en fait un arbre intéressant pour le bois de charpente. Le navigateur-roi Aldarion le remarqua bien, mais eut égard à l’aspect symbolique de l’Arbre, il n’y toucha jamais. Ses caractéristiques principales sont ornementales, ainsi la couverture florale donne un parfum et un ombrage frais lors de la période estivale. Mais sa caractéristique majeure est son lent rythme de croissance qui va de pair avec son lien particulier avec la lignée d’Elros. Ce lien débute avec le roi Tar-Palantir, qui prédit que la lignée s’éteindrait si l’arbre venait à mourir. Sous le règne d’Ar-Pharazôn, l’arbre fut abattu et brûlé, mais Isildur réussit à sauver un fruit, au péril de sa vie, car il tomba dans un coma profond suite à ses blessures. Le fruit fut replanté et au moment de sa feuillaison, Isildur se réveilla. L’Arbre fut ensuite transféré à Minas Ithil puis à Minas Anor. Au Troisième Âge, lors de la Grande Peste du Gondor, le roi Telemnar et ses enfants moururent, et l’arbre dépérit. Le neveu du roi Telemnar pris sa place sur le trône et replanta une graine, signe du renouveau de la lignée. En 2872 du Troisième Âge, l’arbre meurt une nouvelle fois, signant la mort de la lignée du Gondor. Ce n’est qu’au retour du roi Elessar et à son avènement en tant que souverain de l’Arnor et du Gondor réunis qu’une nouvelle pousse est retrouvée. Il est intéressant de noter que la longévité de l’Arbre Blanc suit aussi celle de la lignée. Nimloth, le premier bourgeon, vécu près de 2500 ans puis ses descendants en Terre du Milieu respectivement 1634 et 1232 ans, à l’image de la longévité des Númenóréens qui diminua au fur et à mesure de l’assombrissement des jours, et de leur exode en Terre du Milieu. Pour finir, l’arbre semble se complaire dans un climat froid. On l’a vu, chez les Eldar, sa floraison intervient en hiver, et c’est dans des neiges éternelles qu’Elessar redécouvrit la nouvelle pousse19).

Outre ces informations précises, nous possédons un certain nombre d’informations sur deux plantes de Terre du Milieu dont on sait de façon certaine qu’elles furent amenées par les Númenóréens. Toutes deux sont des plantes à « principe actif », qui sont utilisées pour leurs vertus. La première est chère aux cœurs des Hobbits et des Mages. Il s’agit de l’herbe à pipe, immortalisée par Meriadoc Brandebouc dans son Herbier.

 L’herbe à pipe (Étoile du Sud) – Pascal Legrand

L’herbe à pipe20)

Nom : Galenas ou galenas douce, lit. « Nicotiana » (sindarin). Vulgairement appelée herbe aux Ouistriens21). Connue principalement sous l’appellation herbe ou feuille à pipe, ou herbe des Halflings22).

Historique : De son introduction à Númenor, nous ne savons rien. Peut-être a-t-elle été apportée aux Númenóréens par les Eldar, ou peut-être était-elle endémique à l’île, toujours est-il qu’elle fut apportée sur le continent par les Dúnedain, sans doute lors de leurs premiers voyages ou sous l’influence du roi Tar-Aldarion. Elle fut cultivée par les Gondoriens le long de l’Anduin inférieur, probablement en Ithilien, comme plante ornementale et pour sa fragrance. De là, il semble qu’elle ait été transportée par la route du sud, jusqu’à Bree. C’est à cet endroit que les premiers Hobbits inventèrent l’idée de fumer les feuilles séchées de la plante mais c’est dans la Comté et principalement dans le village de Longoulet, sous l’égide de Tobold Sonnecor, qu’elle fut cultivée à cet effet. Plusieurs variétés, de diverses qualités, en proviennent : Feuille de Longoulet, Vieux Tobie, ou Étoile du Sud. Et c’est du village de Bree que l’usage de fumer la galenas passa aux Hommes, aux Nains et aux Mages. À l’époque de la Guerre de l’Anneau, la galenas devint un bien de consommation très prisé. La totalité des stocks fut amassée par les hommes de Saroumane qui en importait des chariots entiers secrètement pour son propre usage, et ce jusqu’à sa chute et la révolte des Hobbits.

Description : Concernant l’aspect de la plante, nous en sommes réduits à des conjectures, car elle n’est pas décrite précisément dans les textes. Il s’agit d’une variété de Nicotiana, dont la représentante la plus connue est la Nicotiana tabacum ou tabac commun. Les Nicotiana sont des plantes vivaces, qui peuvent atteindre jusqu’à 2 - 2,5 m de hauteur. Les feuilles de couleur vert pâle poussent sur la partie supérieure de la tige, et font environ 50 cm de longueur sur 15 de largeur. En Gondor, la variété est plus grande et plus plantureuse que celle qui pousse en Comté. Elle pousse également de manière sauvage, à la différence de celle de la Comté. Elle croît principalement dans des climats chauds et sous couvert. La floraison débute à l’été, et le fruit se forme jusqu’en octobre. Les fleurs peuvent prendre plusieurs teintes selon la variété, du blanc au vert-jaune en passant par le rose. Le fruit est une capsule d’environ 1,5 cm contenant plusieurs graines.

Caractéristiques : À l’état naturel, la plante émet un parfum frais qui lui a valu d’être utilisée par les Númenóréens comme plante ornementale. Après sa transformation en herbe à fumer, la plante acquiert des nouvelles caractéristiques. Sa consommation permet de se concentrer sur ses préoccupations en chassant les pensées parasites23). Cependant, il semble qu’à la manière du tabac, elle entraîne un certain état de dépendance, état dû à la présence de nicotine.

La seconde plante est surtout connue pour son caractère guérisseur. Il s’agit de l’athelas.

 L’athelas – Pascal Legrand

L’athelas24)

Nom : Athelas (sindarin) ; aseä aranion (quenya) lit. « Feuille de roi25) »

Historique : Il semble que l’athelas ait suivi le même parcours que la galenas. Elle fut peut-être offerte par les Eldar de Tol Eressëa aux Dúnedain mais on peut également supposer qu’elle fut rapportée du Beleriand avant sa submersion. En effet, au Premier Âge, Lúthien utilisa l’athelas pour soigner Beren26). Elle fut rapportée de Númenor en Terre du Milieu au Second Âge, probablement sous l’influence d’Aldarion. Une autre hypothèse est qu’elle ait pu être introduite en Gondor, et plus particulièrement en Ithilien puis exportée vers l’Arnor par la Route du Sud. Il semble qu’elle n’ait pas franchi la Grande Route de l’Est car à l’époque de la Guerre de l’Anneau, il fallait descendre assez loin au sud de la Grande Route pour la trouver. En Gondor comme en Arnor, à cette époque, ses vertus pharmaceutiques étaient déjà oubliées sauf de quelques vieillards pour leurs maux de tête27), et de quelques Rôdeurs qui s’aventuraient dans le Nord, tel Aragorn. Elle ne poussait qu’aux endroits où les Númenóréens avaient vécu jadis et de manière clairsemée au milieu de halliers difficiles d’accès.

Description : Les textes n’offrent que peu de description de cette plante. C’est une herbe de petite taille, toujours verte, et dont les feuilles ont la forme d’un large brin d’herbe duveteux.

Caractéristiques : C’est une plante à vertu thérapeutique. Elle est généralement utilisée en infusion dans de l’eau bouillante, comme le thé28). Elle dégage alors un parfum vivifiant, sorte d’air frais et sain, qui fortifie ceux qui le respirent. Mais son principal atout est sa vertu cicatrisante, en application directe sur une plaie. Elle est notamment utilisée par les Rôdeurs du Nord pour combattre les effets du souffle noir des Nazgûl. Cependant, il est conseillé de l’utiliser aussi fraîche que possible car son dessèchement altère ses vertus thérapeutiques29).

Pour finir, il existe une référence à un dernier végétal dont nous parlerons de manière anecdotique : le lavaralda.

 Le lavaralda – Boulay Leslie


Le lavaralda30)

Nom : Lavaralda lit. « Arbre Doré » (quenya).

Historique : Les Eldar de Tol Eressëa apportèrent des graines de lavaralda aux ancêtres d’Elendil. Ce dernier en planta avant son mariage et les arbres durèrent vraisemblablement jusqu’à la Submersion de l’île.

Description : Le lavaralda doit avoir un port assez grand car les Númenóréens l’utilisaient pour former des haies. Ses feuilles, de grande taille, étaient de couleur verte sur l’avers et toutes dorées sur le revers, et miroitaient sous les rayons du soleil. Ses fleurs étaient blanches et or, et recouvraient les branches comme de la neige. Il semble que la floraison ait lieu tout au long de l’année, car il est dit que ces arbres ne cessaient de fleurir qu’en de rares circonstances.

Caractéristiques : La principale caractéristique du lavaralda, outre son aspect ornemental, est son parfum particulier. Il est si fort que les marins rentrant à terre, le sentaient bien avant d’apercevoir la terre, et qu’il suscitait chez eux l’envie de rentrer au foyer pour connaître le repos et le contentement. Mais surtout, à l’époque de la Submersion, l’esprit des Elfes d’Eressëa habitait toujours ces arbres et leur parfum provoquait chez ceux qui le respiraient une sorte de langueur de la Terre des Elfes.

Voir aussi sur Tolkiendil

1) TOLKIEN J.R.R., « Deuxième Partie : Le Second Âge », Contes et légendes inachevés, édition compacte Le Silmarillion / Contes et légendes inachevés, traduit de l’anglais par Pierre ALIEN ; Christian Bourgois éd., 1993 ; désormais noté Silm/CLI.
2) TOLKIEN J.R.R., Le Seigneur des Anneaux édition complète, traduit de l’anglais par Francis LEDOUX et Tina JOLAS pour les Appendices ; Christian Bourgois éd., 1992 ; désormais noté SdA.
3) TOLKIEN J.R.R., La Route perdue et autres textes, traduit de l’anglais par Daniel LAUZON ; Christian Bourgois éd., 2008 ; désormais noté RP.
4) Silm/CLI, p. 551-552.
5) Ibid., p. 553.
6) Toute cette section est basée sur les pages 553-554 de Silm/CLI, sauf indication contraire.
7) SdA, p. 373, p. 1090. Nous retenons l’orthographe correcte, mallorn, sans -e. « Mallorne » est une erreur de la traduction française.
8) SdA, p. 1090.
9) Silm/CLI, p. 566-567, 576.
10) Silm/CLI, p.554-555.
11) , 12) Silm/CLI, p. 555.
13) Silm/CLI, p. 552-553.
14) Silm/CLI, p. 261.
15) , 18) Silm/CLI, p. 591.
16) SdA, p. 280.
17) SdA, p. 1036.
19) Pour une étude sur l’Arbre Blanc, lire l’article « L’Arbre Blanc, “Souvenir des Eldar et de la lumière de Valinor” » de Stéphanie Loubechine dans ce numéro.
20) Ce paragraphe se base sur la section « De l’herbe à pipe » du Prologue du Seigneur des Anneaux, p. 19-20, sauf indication contraire.
21) SdA, p. 930.
22) , 23) Silm/CLI, p. 751.
24) Sauf indication contraire, cette section se base sur la page 225 du SdA.
25) SdA, p. 924-925.
26) TOLKIEN J.R.R., Les Lais du Beleriand, traduit de l’anglais par Daniel LAUZON et Elen RIOT ; Christian Bourgois éd., 2006, p. 441, v. 3119.
27) SdA, p. 925.
28) Id.
29) SdA, p. 367.
30) Cette section est entièrement basée sur les pages 72 et 73 de RP.
 
essais/biologie/herbier_de_numenor.txt · Dernière modification: 13/02/2024 17:10 par Zelphalya
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