Les chroniqueurs d'Arda

Måns Björkman — 1998 — traduit de l'anglais par Julien Mansencal, (2003) 2006
Articles de synthèseArticles de synthèse : Ces articles permettent d'avoir une vue d'ensemble du thème traité mais ils nécessitent une bonne connaissance des principales œuvres de J.R.R Tolkien.

L’histoire de la Terre du Milieu couvre plusieurs millénaires d’une histoire intrigante. À travers celle-ci, nous découvrons les contes fascinants de Beren et Lúthien, d’Eärendil le Marin, ou de Bilbo et Frodo Sacquet. Mais qui nous donna ces histoires ? Qui sont les grands auteurs des lais et annales que le professeur Tolkien a traduits en anglais, relatant une époque qui sinon aurait été totalement oubliée ?

Tout au long des Premier, Second et Troisième Âges, les Elfes, Hommes et Hobbits conservèrent des traces de leur histoire sous la forme d’annales, de lais, de sagas et de biographies. Les auteurs prenaient souvent soin de créditer leurs sources, mais aussi de mettre leurs propres noms sur les documents, si bien que pas mal de leurs noms ont survécu jusqu’à aujourd’hui. Je vais maintenant exposer nos connaissances sur les principaux auteurs, ainsi que sur leurs travaux.

Rúmil de Valinor

Rúmil est l’un des plus anciens chroniqueurs connus, et il apparaît dans les textes les plus anciens. Le sens de son nom est inconnu ; il pourrait avoir un lien avec le mot rûm : « secret, mystère » [1], mais il n’est après tout pas obligé d’avoir un sens : les noms de nombreux Elfes anciens semblent n’avoir eu aucun sens [2].

Rúmil était un sage Noldo qui vivait dans la cité de Tirion, à Valinor. Il était appelé le Sage-elfe de Valinor [3] ou l’Ancien Sage de Tirion [4], et il écrivit de nombreux documents qui concernaient en particulier Valinor. La plus grande partie des connaissances historiques eldarines semble être issue de ses travaux. L’un de ses plus fameux travaux est l’Ainulindalë, qui relate la Musique des Ainur et forme généralement l’introduction du Quenta Silmarillion [5].

Rúmil semble être devenu moins actif en tant que sage à mesure que le temps passait (en considérant comme improbable qu’il soit mort à Valinor) : en effet, on fait allusion à lui comme un maître de savoir depuis longtemps disparu dans de nombreux textes. Dans cet essai, on parle de lui au passé tout simplement parce que tout ce que nous savons de lui appartient au passé. Il existe un texte, intitulé I Equessi Rúmilo (« Les Dits de Rúmil »), qui compile ses pensées depuis les premiers jours des Eldar à Valinor. Il traite, entre autres, de la langue valarine. Ce titre pourrait signifier qu’il avait atteint un statut comparable à celui de Socrate, entouré de disciples qui couchaient ses mots sur le papier (comme les Dialogues de Platon). Seuls quelques fragments des Equessi survécurent dans la mémoire des Noldor en exil. Bien plus tard, Pengolodh compila et présenta ces restes dans l’introduction de son Lammas [4].

Une preuve de la grandeur de Rúmil en tant qu’érudit est son invention, en l’année valienne 1179, d’un alphabet : les tengwar de Rúmil [6], généralement appelés sarati [4]. Ils forment le plus ancien système d’écriture connu en Arda, et c’est d’eux que Fëanor s’inspira pour developer ses tengwar, qui furent plus tard employés par la quasi-totalité des peuples de l’Ouest de la Terre du Milieu.

Un document de premier intérêt pour les historiens est le texte intitulé les Annales d’Aman (ou Annales de Valinor). Ce texte relate les événements de chaque année en Valinor jusqu’à la création du Soleil et de la Lune, et fut peut-être une des sources du Quenta Silmarillion. Dans un manuscrit, Rúmil est nommé comme l’auteur de ce texte [6]. Cependant, selon un autre, Rúmil ne fit que le commencer, le rédigeant jusqu’à la Malédiction des Noldor (en l’année valienne 1496) avant de s’arrêter, et d’autres le poursuivirent [7]. On peut trouver deux raisons à cela : (1) il ne suivit pas la maison de Fëanor vers la Terre du Milieu, mais entendit parler des aventures des Noldor qui quittèrent Túna et firent demi-tour, ou (2) il partit lui-même en compagnie de Finarfin et fit demi-tour à ses côtés lorsqu’il entendit cette terrible malédiction. Dans tous les cas, il semble quasiment certain que Rúmil ne mit jamais les pieds au Beleriand, en partie parce qu’il est toujours associé à Tirion, alors que les Noldor qui firent demi-tour semblent avoir demeuré à Tol Eressëa, mais aussi parce qu’il n’a rien écrit sur la Terre du Milieu en particulier.

Rúmil était aussi intéressé par les langues. Selon un texte [8], il avait appris de nombreuses langues. Il produisit quelques textes concernant les langues des Elfes que Pengolodh le Sage lut et dont il se servit pour ses propres travaux [9].

Du fait de son appartenance aux Noldor de Tirion, Rúmil avait directement accès au savoir des Valar. Il usa sans doute de cet avantage pour écrire un bref essai appelé Ambarkanta, « la Forme du Monde ». Ce travail se rapporte à l’apparence mouvante d’Arda, et fut sans doute écrit quelque temps après la Submersion de Númenor au Second Âge, puisqu’il relate le changement du Monde qui advint suite à ce cataclysme [10].

Lorsque Pengolodh vint à Valinor, au milieu du Second Âge, Rúmil lut son Quenta Silmarillion et lui apporta quelques légères corrections, en mentionnant par exemple les véritables noms de Mandos et Lórien : Námo et Irmo [11].

Si l’on oublie quelques notes éparses dans les annales et les préambules de travaux divers, Rúmil n’est jamais mentionné dans aucun texte narratif, et on ne sait pas ce qu’il advint de lui. Il ne semble pas s’être trouvé à Tol Eressëa lorsque Ælfwine y débarqua, bien après les Jours Anciens. En effet, Ælfwine lut un grand nombre de ses écrits, mais ne le rencontra pas. Pengolodh s’y trouvait sans nul doute, et il conta de nombreuses histoires à Ælfwine, dont l’Ainulindalë de Rúmil [12]. Il est probable que Rúmil se trouvait à Tirion sur Túna, et qu’il y vive encore.

Pengolodh de Gondolin

Pengolodh est le plus grand et le plus renommé des chroniqueurs de la Terre du Milieu. Il était le fils d’un Noldo et d’un Sinda, et naquit en Nevrast, l’ancien royaume de Turgon. Plus tard, il suivit le peuple de Turgon et devint un sage à Gondolin. Il devint le membre le plus éminent des Lambengolmor, Maîtres du Savoir des Langues, un groupe fondé par Fëanor [4].

Le nom de Pengolodh est sindarin et dérive probablement d’un mot basé sur la racine KWET- « dire » [13], et golodh « Noldo » [5], ce qui donnerait « Noldo Discourant ou Conteur ». On trouve aussi les variations Pengoloð, Pengolod and Pengoloth, et en quenya Quengoldo ou Quendingoldo [14]. Il est aussi appelé une fois Thingódhel : « Noldo Gris » en sindarin, ce qui fait sans nul doute référence à son ascendance à la fois noldorine et sindarine [15]. Dans le Livre des Contes Perdus, nous rencontrons un Elfe nommé Gilfanon qui reçoit Eriol (Ælfwine) dans sa demeure de Tavrobel et lui demande d’écrire tout ce qu’il a entendu. Ceci semble être une autre référence à Pengolodh, même si, comme de nombreuses choses dans les Contes Perdus, c’est plutôt obscur [3].

Lors de la chute de Gondolin, Pengolodh réussit à échapper aux créatures de Morgoth aux côtés de Tuor et Idril, qu’il suivit jusqu’aux Havres du Sirion. Avec lui, il emporta un certain nombre d’anciens documents de valeur, ainsi que ses propres travaux. Les Havres du Sirion étaient devenus à l’époque un lieu de ralliement des réfugiés de Doriath, Hithlum et d’autres lieux à travers tout le Beleriand. Ce refuge connut une brève époque de paix et une relative prospérité, que les réfugiés attribuaient au Silmaril d’Eärendil. Étant donné que Pengolodh avait été jusque là privé de tout savoir issu d’au-delà des frontières de Gondolin, un nouveau champ de recherches s'offrait à lui [4].

En cet endroit, il rassembla des informations sur le système runique utilisé à Doriath et inventé par Daeron. Ces runes étaient rarement employées et allaient devenir de plus en plus rares au cours des âges suivants, mais Pengolodh fit des copies de documents utilisant ces caractères, réalisant ainsi une importante contribution culturelle sans laquelle les Certhas Daeron (comme il les appelait) auraient été totalement oubliées par les Elfes [16].

Les Sindar de Doriath amenèrent les Annales de Beleriand, ou Annales Grises, aux Havres. Là, elles furent complétées avec l’aide des autres peuples [17]. Pengolodh fut sans doute d’une aide précieuse dans cette tâche, car sa mémoire du passé était « prodigieuse » [4]. On est au moins sûr qu’il y a fait des ajouts, et qu’il les a commentés. Les Annales de Beleriand furent plus tard apportées à Valinor, mais rien ne nous permet d’affirmer qu’elles y furent amenées par Pengolodh [17].

A partir de la fin du Premier Âge du Soleil, les Noldor reçurent la permission de retourner dans l’Ouest. Cependant, Pengolodh ne partit pas immédiatement pour Valinor. Il resta sur la Terre du Milieu durant une grande partie du Second Âge, accumulant le savoir. Il fut autorisé à demeurer un moment parmi les Nains de Khazad-dûm, et fut probablement l’un des rares à pouvoir étudier en profondeur les langues des Nains [4].

En Eriador, il écrivit le texte nommé Lammas (« Compte-rendu des Langues »), qui traitait des langues des Hommes, des Elfes et des autres races. Pour écrire ce texte, il utilisa beaucoup de travaux de Rúmil sur les langues, notamment l’Equessi Rúmilo [18]. Il écrivit également un bref texte intitulé Lammasethen, qui traitait en particulier des langues des Elfes [9].

Lorsque la domination de Sauron s’étendit sur l’Eriador, Pengolodh partit finalement vers l’Ouest, pour Tol Eressëa dans la Baie d’Eldamar. Là, il s’installa dans le village de Tavrobel (ou Tathrobel), et continua à développer les Annales de Beleriand. Il développa également le Conte des Ans de Quennar i Onótimo, qui avait été abandonné au début du Premier Âge du Soleil [19].

Pengolodh est traditionnellement crédité comme l’auteur du Quenta Silmarillion, travail principal de l’histoire ancienne, mais il ne fit en réalité que compiler les nombreuses traditions, légendes et histoires en un unique texte continu. Ses sources principales étaient les écrits de Rúmil et les siens propres (les Annales, l’Ainulindalë, etc), les Annales Grises, le Narn i Chîn Húrin, et le Livre Doré [20]. Rúmil fit également quelques petits ajouts au Silmarillion [11].

Lorsque Ælfwine vint à Tol Eressëa, plusieurs millénaires plus tard, il rencontra Pengolodh. Celui-ci lui conta de nombreuses légendes et lui montra ses écrits, devenant par là même un lien important entre les Jours Anciens et notre époque.

Quennar i Onótimo

Nous ne savons pas grand-chose de ce mystérieux Elfe. Il semble avoir été un Noldo d’un âge considérable, qui, pour une raison inconnue, semble s’être arrêté d’écrire juste au début du Premier Âge du Soleil.

Bien que Quennar n’ait écrit que trois textes connus de nous, ils semblent avoir influencé à la fois Rúmil et Pengolodh. Son premier travail, Sur le début du temps et son comput, forme le début des Annales d’Aman. Il contient, entre autres choses, quelques informations sur la mesure du temps en Valinor, ce qui est intéressant puisque les Annales d’Aman utilisent les Années Valiennes [6]. Pour les Annales d’Aman, Rúmil employa également une grande partie du second texte de Quennar, le Yénonótië (« Compte des Années »), qui contient également des informations quant à la mesure du temps.

Le troisième texte de Quennar était le Conte des Ans (à ne pas confondre avec le Conte des Ans du Livre Rouge, qui fut composé aux Grands Smials). Ce texte est étroitement associé aux Annales d’Aman, et en de nombreux points, les deux travaux étaient quasiment identiques. Il est clair que soit Quennar a lu les travaux de Rúmil, soit Rúmil a lu ceux de Quennar, ou bien chacun d’eux a lu les travaux de l’autre et tenté de les faire coexister.

Après l’entrée pour l’Année Valienne 1500, qui note la traversée de l’Helcaraxë par Fingolfin et ses suivants, une note dit : « Jusqu'à ce point, Quennar Onótimo a compilé ce compte et a computé les années. Ici vient la suite que Pengoloð réalisa en Eressëa. » [19]. Comme pour Rúmil, cela pourrait indiquer que Quennar choisit de rester à Tirion et n’eut pas connaissance des agissements postérieurs des exilés. S’il en est ainsi, on peut se demander pourquoi il ne continua pas de coucher sur le papier ce qu’il connaissait (les évènements en Aman) ; et aussi pourquoi, après la chute de Morgoth, il ne reprit pas l’écriture du texte, mais laissa Pengolodh le poursuivre. Il est possible qu’il ait tout simplement perdu tout intérêt à ce sujet, mais si tel était le cas, ce serait quelque chose d’unique parmi les Noldor.

L’autre alternative est qu’il ait effectivement suivi Fëanor en Terre du Milieu. En ce cas, pourquoi arrêter d’écrire ? À cause d’une mort soudaine et violente ? Peut-être Quennar fut-il tué par les Orques lors de la Dagor-nuin-Giliath [21] ? Nous ne connaîtrons sans doute jamais la réponse à cette énigme.

Tolkien ne donna aucune traduction certaine du nom Quennar i Onótimo. Le premier nom pourrait signifier « conteur », ou « Elfe-parlant », ou quelque chose d’autre. I Onótimo n’est apparemment qu’un épithète ou epessë, significant simplement « le Compteur » [22].

Dírhaval des Havres

Dírhaval était un ménestrel qui ne composa qu’un seul lai au cours de sa vie, mais ce lai devint le plus grand et, plus tard, le plus connu de tous les lais écrits par les Hommes. Ce lai était le Narn i Chîn Húrin, « le Conte des Enfants de Húrin ».

Dírhaval appartenait à la maison de Hador, et il fuyait probablement Dor-lómin lorsqu’il arriva aux Havres du Sirion. À cause de son ascendance, il était très intéressé par les actes de sa maison, et enquêta auprès des réfugiés. Il rencontra ainsi Mablung de Doriath, qui lui apprit de nombreuses choses au sujet de Túrin Turambar. Par chance, il rencontra aussi un vieil homme nommé Andvír. Il était le fils d’Andróg, qui avait été un membre de la bande de hors-la-loi menée par Túrin.

Il utilisa tout ce qu’il avait pu réunir et écrivit (en sindarin) un lai très long, le plus long écrit à cette époque, dans le système de versification appelé minlamad thent (ou minlamad estent). Ce mode était adapté aux vers parlés, un peu comme le mode allitératif du vieil anglais. Le Narn i Chîn Húrin conte les destins de Túrin et Nienor, les enfants de Húrin, en mettant l’emphase sur Túrin. C’est une histoire très tragique, très appréciée des Elfes, qui s’en souvinrent. Il constitue le seul récit complet de la vie de Túrin, et tous les textes postérieurs à ce sujet prennent leur source dans celui-ci. Malheureusement, Dírhaval fut tué lorsque les fils de Fëanor attaquèrent finalement les Havres du Sirion lors du troisième et dernier Massacre Fratricide.

Le Narn fut plus tard apporté à Tol Eressëa par les Elfes qui y revinrent, de qui nous tirons la majeure partie de ce que nous savons quant à ce poème. Ælfwine traduisit le Narn dans sa langue natale, le vieil anglais, mais il n’essaya pas de conserver le mètre allitératif. Le professeur Tolkien commença une traduction en vers, mais ne l’acheva hélas jamais.

Le sens du nom Dírhaval est inconnu, et dérive probablement de la langue du Peuple de Hador. Il a également été appelé de façon erronée Dírhavel, mais la forme correcte est bien Dírhaval [23].

Ælfwine d'Angleterre

Le cas d’Ælfwine, le marin qui trouva la Voie Droite et vint à Tol Eressëa, est sans nul doute le plus compliqué, tous auteurs confondus. Il est également extraordinaire, en ce qu’Ælfwine est le seul qui naquit durant la Domination des Hommes.

Il était un Anglo-Saxon qui vécut en Grande-Bretagne au Xè siècle. Son nom est en vieil anglais et signifie « Ami des Elfes », nom assez répandu à l’époque (il fut aussi appelé Ottor Wæfre, Otter l’Errant [24], peut-être pour éviter la confusion avec un autre personnage). Il était un descendant lointain d’Eärendil et avait, comme les autres descendants d’Eärendil, le languir de la mer dans le sang [25].

Il était un marin et un ménestrel au service d'Odda, thegn du roi Eadweard. Il était appelé Wídlást (Qui voyagea loin) et son père était Éadwine, fils d’Óswine. Il semble être né aux alentours de l’an 869 ap. J.-C. Lorsque Ælfwine eut neuf ans (en 878), son père partit en mer sur son navire Éarendel, et ne revint jamais. À cause des attaques des Danois, la mère d’Ælfwine (son nom n’est pas donné) s’enfuit avec son fils du Somerset, où ils vivaient jusque là, et se réfugièrent dans les Galles Occidentales (West Wales), où elle avait de la famille.

Lorsqu’il atteignit l’âge adulte, Ælfwine avait appris le langage des Galles, ainsi que de solides bases en navigation, il revint dans le Somerset pour servir le Roi en temps de guerre. Au service d’Odda, il navigua sur de nombreuses mers, visitant les Galles et l’Irlande à de nombreuses reprises. Lors de ses voyages, il cherchait toujours à apprendre des contes de la mer, et on lui conta un jour les légendes irlandaises de Maelduin et de Saint Brennan, qui tous deux prirent la mer et rencontrèrent « de nombreuses îles à la suite, où ils découvrirent merveille sur merveille. » [26] Il entendit également parler d’une grande terre dans l’ouest, qui avait été détruite. Les survivants du désastre s’étaient établis en Irlande et s’étiolaient là ; et les successeurs de ces hommes avaient tous le languir de la mer dans le sang, si bien qu’ils partaient nombreux vers l’ouest pour ne jamais revenir. Ælfwine se prit à penser qu’il était peut-être un de ces descendants.

Vers l’an 915, à l’automne, les Danois attaquèrent Porlock. Ils furent tout d’abord repoussés, et la compagnie d’Ælfwine réussit à capturer un cnearr (un petit vaisseau) danois, de nuit. Le plus proche ami d’Ælfwine était Tréowine des Marches. À l’aube, Ælfwine dit à Tréowine qu’il souhaitait naviguer vers l’ouest, peut-être à la rencontre du pays du légendaire roi Sheaf. Cela faisait longtemps qu’il méditait cela, et il avait préparé une réserve d’eau et de nourriture. Tréowine accepta de l’accompagner, au moins jusqu’en Irlande. Ils avaient avec eux deux compagnons : Ceola de Somerset et Geraint des Galles Occidentales.

Ils naviguèrent vers l’ouest, dépassèrent l’Irlande, et après de nombreux jours en mer, les voyageurs étaient exténués. Une « mort de rêve » (“dreamlike death”) semblait venir à leur rencontre, et ils s’évanouirent bientôt. Le dernier détail de ce voyage qui nous est connu est celui de Tréowine voyant le monde plongeant au-dessous d’eux. Ils venaient d’emprunter la Voie Droite [24, 26].

Ce qu’il advint des compagnons d’Ælfwine par la suite est incertain. Nous ne sommes même pas certains du nombre qui le suivit tout au long du chemin jusqu’à la Voie Droite. Tréowine étant mentionné, il y était donc (mais il disparaît du récit juste après). Les autres s’arrêtèrent peut-être en Irlande ou, selon une version, sautèrent par-dessus bord lorsque le navire s’éleva de la surface de la mer [26].

Quoi qu’il en soit, lorsque Ælfwine s’éveilla, il se trouvait échoué sur une plage, un groupe d’Elfes hissant son navire sur le rivage [26]. Il était arrivé à Tol Eressëa. Il fut bientôt au fait des Noldor qui vivaient sur l’île, et reçut plusieurs noms : Eriol, « Celui qui rêve seul », Angol, « Falaises de fer » (en référence aux côtes de son pays natal [1]), et Sarothron, « Voyageur [27] ». Il apprit la langue des insulaires, et s’enfonça à l’intérieur des terres après un moment.

Il arriva bientôt à un village nommé Tavrobel, où il vécut un long moment. Dans ce village vivait aussi Pengolodh, de qui Ælfwine apprit beaucoup. Pengolodh lui conta l’Ainulindalë [28] et lui montra le Lammas [9], le Quenta Silmarillion, le Livre Doré [20], le Narn I Chîn Húrin [23], et les Annales d’Aman et de Beleriand [3]. Ælfwine apprit la plupart de ces travaux par cœur, et traduisit le Silmarillion, les Annales et le Narn en vieil anglais (en majorité après son retour en Grande-Bretagne), donnant des explications sur les nombreux noms [20, 23].

Pengolodh donna également à Ælfwine les réponses à de nombreuses questions. L’une d’elles est préservée dans le manuscrit intitulé Dangweth Pengoloð (la Réponse de Pengolodh), sans doute écrit soit par Ælfwine, soit par Pengolodh, dans lequel ce dernier explique pourquoi les langues des Elfes changent de la façon dont elles le font [28].

On ne sait combien de temps Ælfwine resta sur Tol Eressëa, mais on peut dire sans trop de risques qu’il y resta plusieurs années – le temps d’apprendre au moins une nouvelle langue, plusieurs longs textes par cœur, et commencer à les traduire. Il revint finalement en Grande-Bretagne, mais ce qu’il advint de lui ne nous est pas connu. Il est cependant clair qu’il poursuivit la traduction des travaux qu’il avait emportés ou appris, et que le professeur Tolkien utilisa bon nombre de ses travaux dans ses traductions [12].

Appendices

Appendice 1 : le Livre Rouge

Le Livre Rouge semble être la source principale de nos connaissances sur le Troisième Âge. Il se compose de plusieurs parties, dont les principaux contributeurs furent Bilbo et Frodo Sacquet, et Sam Gamegie.

Après la fin de la quête d’Erebor et son retour chez lui, Bilbo Sacquet commença à écrire un journal relatant ses aventures. Lorsqu’il s’en fut à Fondcombe, à l’âge respectable de 111 ans, il prit son journal avec lui et poursuivit sa rédaction. Il écrivit alors de nombreux poèmes, certains d’entre eux dans les marges du journal, ou sur des feuilles volantes [29]. À Fondcombe, il occupa également son temps à la traduction d’un certains nombre de Livres Elfiques du Savoir (3003-3018 3A). Ils concernaient essentiellement les Jours Anciens, et contenaient peut-être des textes comme le Quenta Silmarillion de Pengolodh et l’Ainulindalë de Rúmil. Pour ce faire, il employa toutes les ressources disponibles à Fondcombe, et elles étaient nombreuses. En plus de nombreux textes, il avait un accès direct à des personnes qui parlaient ces langues anciennes. Il en résultat trois épais volumes de cuir rouge intitulés Traductions de l’elfique. Ce travail était considéré comme étant de qualité, et ce par les Elfes eux-mêmes.

Après la Guerre de l’Anneau, Frodo Sacquet ramena les trois volumes et le journal dans la Comté, et commença (3020-3021 3A) à ajouter son propre récit de la guerre, considéré comme la suite de l’aventure de Bilbo [30]. À partir de là, on y ajouta, à différents moments, des données issues des archives du Gondor et rendues accessibles à Frodo et Peregrin Touque par le Roi Elessar ; en particulier les volumes intitulés Le Livre des Rois, Le Livre des Intendants, et l’Akallabêth [31].

Lorsque Frodo partit pour les Havres Gris, il avait presque fini le récit, et donna le livre à Sam Gamegie pour qu’il le finisse. Il avait alors 80 chapitres, et la page de titre était pleine de suggestions pour un nom. Bilbo avait d’abord écrit :

Mon Journal. Mon Voyage Inattendu. Aller et Retour. Et ce qui se Passa Après. Aventures de Cinq Hobbits. L’Histoire du Grand Anneau, composée par Bilbo Sacquet d’après ses propres observations et les récits de ses amis. Notre action dans la Guerre de l’Anneau.

Mais tout ceci avait été rayé, et Frodo avait écrit en dessous :

LA CHUTE
DU
SEIGNEUR DES ANNEAUX
ET LE
RETOUR DU ROI
(tels que les ont vus les Petites Personnes ; ou mémoires de Bilbo et de Frodo de la Comté, complétés par les récits de leurs amis et l’érudition des Sages.)
Avec des extraits des Livres de la Tradition, traduits par Bilbo à Fondcombe. [32]

Sam Gamegie l’avait probablement achevé lorsqu’il se rendit aux Havres, en l’an 61 du Quatrième Âge. Il donna alors le livre à sa fille Elanor [33]. Dès lors, les livres furent gardés par les descendants d’Elanor : les Belenfants de Sous-les-Tours, qui vivaient dans la Marche de l’Ouest, une zone récemment rattachée à la Comté. Les livres réunis furent donc appelés le Livre Rouge de la Marche de l’Ouest, auquel un cinquième volume fut adjoint. Il contenait des commentaires, des généalogies, et d’autres choses diverses à propos des Hobbits et des Neuf Marcheurs [30].

La première copie du Livre Rouge à être faite fut appelée Livre du Thain. Elle fut faite sur demande du roi Elessar, et son importance tient au fait qu’elle contenait beaucoup de choses qui furent plus tard perdues ou omises. Plus tard, au Gondor, cette copie fut largement annotée et de nombreux noms et citations furent corrigés. Quelques temps après le départ du Roi Elessar, en 120 4A, on y ajouta le Conte d’Aragorn et Arwen (c’est-à-dire les parties n’apparaissant pas déjà dans le récit du Livre Rouge). Il fut écrit par le Surintendant Barahir, petit-fils de Faramir.

La deuxième copie fut faite par Findegil, Écrivain du Roi du Gondor. C’était une copie exacte du Livre du Thain qui était conservé au Gondor. Ces deux copies étaient les seules à contenir l’intégralité de l’original et les annotations gondoriennes. La copie de Findegil était la seule encore existante à l’époque de Tolkien qui contenait les Traductions de l’elfique de Bilbo. Elle fut commandée par l’arrière-petit-fils de Peregrin Touque, et après sa complétion, en 172 4A, elle fut conservée aux Grands Smials.

En plus de ces deux-là, de nombreuses autres copies furent faites pour les descendants de Sam Gamegie. Ces copies reçurent également par la suite de nombreuses notes, commentaires et poèmes [29]. Le Livre Rouge original fut perdu, mais les copies restèrent, formant la source principale du professeur Tolkien pour ses récits sur la Guerre de l’Anneau. Cependant, lorsqu’il publia la première édition, il n’avait pas trouvé tous les récits exacts, ou bien il les avait négligés. Par exemple, dans les premiers textes parlant de l’aventure de Bilbo dans les Monts Brumeux, l’histoire était issue d’une version du Livre Rouge où le « mensonge » de Bilbo était publié : selon cette version, Gollum lui avait promis un cadeau, mais puisqu’il ne pouvait donner l’Anneau à Bilbo, il lui montra le chemin de la sortie. En réalité, Bilbo ne s’était jamais vu offrir l’Anneau [30].

Appendice 2: les Livres du Savoir

Ici sont traités un certain nombre de travaux qui sont uniquement évoqués ponctuellement, mais qui semblent avoir été d’une certaine importance, ou encore des travaux dont les auteurs restent inconnus.

  • Akallabêth signifie « l’Engloutie » en adûnaic, et l’Akallabêth est un récit de la chute de Númenor. Il fut écrit par Elendil [34] et conservé au Gondor. Là, Frodo Sacquet et Peregrin Touque purent le consulter afin de compléter le Livre Rouge [31].
  • L'Aldudénië fut écrit par la Vanya Elemmírë et conte la mort des Deux Arbres ; il est connu de tous les Eldar [35]. Le nom Aldudénië signifie « Lamentation pour les Deux Arbres » dans ce qui doit être un dialecte vanya du quenya (en effet, le quenya noldorin n’autorise pas le /d/ isolé).
  • Le Livre des Rois était un texte conservé au Gondor, sans nul doute une biographie de ses rois. Frodo Sacquet et Peregrin Touque furent autorisés à le consulter, et Tolkien l’utilisa sans nul doute pour ses traductions [31]. La maléfique reine Berúthiel eut l’insigne honneur de voir son nom effacé de ses pages [36].
  • Le Livre des Intendants était un texte sans doute similaire au Livre des Rois. Frodo Sacquet et Peregrin Touque eurent le droit de le compulser [31].
  • Dorgannas Iaur est un compte-rendu des « formes des terres d’autrefois ». Il fut rédigé par Torhir Ifant, et Ælfwine le cite dans sa traduction du Silmarillion, afin de clarifier la position des royaumes de Beleriand [37]. La citation ci-dessus est la seule explication du titre. Dor signifie terre, et iaur signifie ancien [5], donc –gannas doit avoir le sens de forme (à comparer au quenya canta [13]).
  • Indis i·Ciryamo, ou « la Femme du Navigateur », relate les vies de Tar-Aldarion, sixième roi de Númenor, et de sa femme Erendis. C’était l’une des rares histoires qui échappèrent à la submersion, grâce à Elendil, qui portait un intérêt particulier à ce récit [34]. Le titre complet de ce texte était Indis i·Ciryamo « la Femme du Navigateur » : un conte de l’ancienne Númenórë, qui dit la première rumeur de l’Ombre. Une autre version s’intitule l’Ombre d’une Ombre : le Conte de la Femme du Navigateur ; et le Conte de la Reine Bergère [38].
  • Le Lai d’Eärendil raconte les voyages d’Eärendil en des terres et des mers inconnues [39]. Nous ne savons que peu de choses de ce texte. Il existe un fragment de texte allitératif en anglais qui pourrait être une traduction abandonnée de ce lai [40]. Si c’est le cas, le poème original fut probablement écrit dans le même mode que le Narn i Chîn Húrin, minlamad thent.
  • Le Lai de la Chute de Gondolin relate la venue de Tuor à Gondolin, son sac par Morgoth et la défense héroïque de la cité [40]. Il fut peut-être écrit par Pengolodh. Ce lai est peut-être celui de la Chute de Gondolin évoqué dans le Silmarillion [41].
  • Le Lai de Leithian conte l’histoire de Beren et Lúthien, et la quête du Silmaril. En termes de taille, c’est la deuxième des chansons du Premier Âge (la plus longue étant le Narn i Chîn Húrin [42]), et il fut écrit dans le mode de versification appelé ann-thennath. À la fin du Troisième Âge, le seul à le connaître encore en entier était Elrond [43]. Une grande partie de ce lai a toutefois survécu à travers la traduction inachevée de Tolkien ; il fut peut-être inclus dans les Traductions de l’elfique de Bilbo Sacquet. Leithian signifie apparemment « délivré des liens » [44].
  • Le Narsilion, la Chanson du Soleil et de la Lune, relate la création et l’illumination du soleil et de la lune [45]. Narsilion signifie simplement « Du Soleil et de la Lune » ; son titre complet était sans doute Linde Narsilion ou quelque chose d’approchant.
  • Le Noldolantë, « la Chute des Noldor », était une lamentation sur le Massacre Fratricide d’Alqualondë, composée par Maglor [46].
  • Anciens Mots et Noms dans la Comté était le nom d’un traité écrit par Meriadoc Brandebouc quelques temps après l’an 11 du Quatrième Âge, durant lequel il devint Maître du Pays de Bouc. Il explorait en particulier les relations entre certains mots typiques de la Comté et la langue des Rohirrim. Ce texte était conservé à Château-brande [30].
  • Parma Culuina, ou le Livre Doré, était un livre de tradition conservé dans la cite de Cortirion, sur Tol Eressëa. Pengolodh l’utilisa pour produire le Quenta Silmarillion, et Ælfwine fut autorisé à le consulter [20].
  • Quentalë Ardanómion est un texte relatif aux Nains, et c’est tout ce que nous en savons. Ælfwine l’utilisa pour son portrait des Nains dans sa traduction du Silmarillion [37]. Quentalë signifie « Histoire », et Ardanómion, « des (?)s du Monde » (l’élément quenya nóm est inconnu, mais pourrait être une mauvaise interprétation de norn, qui signifie « Nain »).
  • Le Compte des Années mettait en relation les différents calendriers employés dans la Comté, à Bree, à Fondcombe, au Gondor et au Rohan. Il fut écrit par Meriadoc Brandebouc après l’an 11 4A, et conservé à Château-brande [30].
  • Le Récit des Ans était une chronologie des Second et Troisième Âges, probablement compilée aux Grands Smials. La majeure partie de ce texte venait de Meriadoc Brandebouc, qui tirait son savoir de Fondcombe. Lorsqu’il fut complété, ce Récit des Ans fut conservé aux Grands Smials. Tolkien utilisa en grande partie ce texte pour l’appendice B au Seigneur des Anneaux [30].
  • Peaujaune, ou Livre de Raison de Bourg de Touque, était un livre où étaient consignés les naissances, mariages et décès au sein de la famille Touque, ainsi que diverses choses comme les ventes de terres. Il fut probablement commencé très tôt, vers 2000 3A, et était encore conservé à l’époque de Frodo, ce qui en faisait le plus ancien document subsistant dans la Comté [47].

Appendice 3 : Schéma de la transmission des légendes

” ” = Travaux importants
( ) = Traductions
Flèches = Sens du flux

Auteurs
Régions

Quennar i Onótimo
“Au Commencement des Jours…”
“Yénonótië”
“Le Récit des Ans”
Rúmil
“Annales d'Aman”
“Ambarkanta”
“Ainulindalë”
“Parma Culuina”
Doriath
“Les Annales Grises”
Pengolodh
“Quenta Silmarillion”
“Lammas”
Dírhaval
“Narn i Chîn Húrin”
Númenor
“Indis i·Ciryamo”
Fondcombe
“Livres du Savoir”
Arnor et Gondor
“Livre des Rois”
“Livre des Surintendants”
“Akallabêth”
Bilbon Sacquet
“Mon Journal”
(“Traductions de l'elfique”)
“Quentalë Ardanómion” Torhir Ifant
“Dorgannas Iaur”
Frodon Sacquet
Sam Gamegie
“Le Seigneur des Anneaux”
“Le Livre Rouge de la Marche de l'Ouest”
Findegil
“Le Livre du Thain”
[Plusieurs copies] La Comté
“Le Récit des Ans”
Ælfwine
(“Quenta Silmarillion”)
(“Annales d'Aman”)
(“Annales Grises”)
J.R.R. Tolkien
(“Le Hobbit”)
(“Le Seigneur des Anneaux”)
(“Le Silmarillion”)

Références bibliographiques

1Appendice au Livre des Contes Perdus
2The Shibboleth of Fëanor, The Peoples of Middle-earth
3Les premières Annales de Valinor, La Formation de la Terre du Milieu
4Appendice D à Quendi and Eldar, The War of the Jewels
5Index du Silmarillion
6The Annals of Aman, Morgoth’s Ring
7The Later Annals of Valinor, The Lost Road and other writings
8La Musique des Ainur, Le Livre des Contes Perdus
9The Lhammas, The Lost Road and other writings
10L'Ambarkanta, La Formation de la Terre du Milieu
11The Later Quenta Silmarillion, Morgoth’s Ring
12Ainulindalë, Morgoth’s Ring
13The Etymologies, The Lost Road and other writings
14Dangweth Pengoloð, Of Lembas, The Peoples of Middle-earth
15Notes éditoriales de Quendi and Eldar, The War of the Jewels
16Appendix on Runes, The Treason of Isengard
17The Grey Annals, The War of the Jewels
18Author's Note 35 to Quendi and Eldar, The War of the Jewels
19The Tale of Years, The War of the Jewels
20The Quenta Silmarillion, The Lost Road and other writings
21Le Retour des Noldor, Le Silmarillion
22Vinyar Tengwar n°34 : Morgoth's Ring
23Ælfwine and Dírhaval, The War of the Jewels
24L’Histoire d’Eriol ou Ælfwine, Le second Livre des Contes Perdus
25The Notion Club Papers (part II), Sauron Defeated
26The Lost Road, The Lost Road and other writings
27Gnomish Lexicon, Parma Eldalamberon #11
28Dangweth Pengoloð, The Peoples of Middle-earth
29Prologue, Les Aventures de Tom Bombadil
30Prologue, Le Seigneur des Anneaux
31Appendice A au Seigneur des Anneaux (première édition)
32Les Havres Gris, Le Seigneur des Anneaux
33Appendice B au Seigneur des Anneaux
34La lignée d’Elros, Contes et légendes inachevés : le Second Âge
35Le Crépuscule de Valinor, Le Silmarillion
36Les Istari, Contes et légendes inachevés : le Troisième Âge
37The Later Quenta Silmarillion, The War of the Jewels
38Introduction aux Contes et légendes inachevés
39Le Voyage d’Eärendil et la Guerre de la Grande Colère, Le Silmarillion
40Les Lais du Beleriand
41Tuor et la Chute de Gondolin, Le Silmarillion
42Túrin Turambar, Le Silmarillion
43Le Lai de Leithian, Les Lais du Beleriand
44Un poignard dans le noir, Le Seigneur des Anneaux
45Le Soleil, la Lune et la disparition de Valinor, Le Silmarillion
46La Fuite des Noldor, Le Silmarillion
47Appendice D au Seigneur des Anneaux

Voir aussi sur le Net :

 
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