Comment prononcer le rohirin ?

 Deux Anneaux
Andreas Moehn — Décembre 2006
traduit de l’anglais par Vivien Stocker
Notes de lecture : En tant que présentations ou compilations, ces articles sont les plus accessibles à tous les lecteurs. Aucune connaissance sur J.R.R. Tolkien n’est requise.
L'auteur de l'article confond en partie le rohanais, la langue parlée par les Rohirrim au Troisième Âge, avec le vieux mercien, variété de vieil anglais que Tolkien utilise dans le Seigneur des Anneaux pour traduire le rohanais. L'article donne donc des précisions sur la prononciation des noms en vieux mercien.

Cette page est principalement conçue pour les lecteurs de Tolkien non-Anglo-Saxons. Comme vous le savez, JRRT nous a fourni un guide détaillé de la prononciation des langues elfiques et quelques détails pour d’autres langues - mais malheureusement, il n’a pas considéré que chaque lecteur n’avait pas un diplôme de vieil anglais. Ainsi, il oublia d’expliquer comment prononcer la langue du Rohan, sans parler des passages obscurs en vieil anglais dans quelques volumes des HoMe, que Christopher Tolkien a laissés non traduits.

Rohirrique, Rohanais ou Rohirien ?

Il y a sur Internet beaucoup de confusion sur la question de savoir si le nom approprié de la langue du Rohan est rohirrique (anglais : rohirric), rohanais (anglais : rohanese), ou rohirien (anglais : rohirian). Même si la liste Lambengolmor reste incertaine quant aux origines de quelques-uns de ces mots, la véritable histoire est donnée ici :

  • Rohirrique n’a jamais été utilisé par Tolkien. Il semblerait que ce soit Foster qui ait inventé ce terme lors de l’écriture de son guide, peut-être en le modelant sur « adûnaïque ».
  • Rohanais apparaît dans l’essai sur les « Rivières et collines des feux de Gondor », dans VT 42, entrée « Adorn ». Le contexte donne : « aucun nom de la région n’est d’origine rohanaise », ce qui signifie principalement une utilisation adjectivale, et ne suggère pas nécessairement que la langue aussi peut-être appelée rohanais. La même entrée semble être référencée par Hammond & Scull dans leur Reader’s Companion.
  • Rohirien n’est, contrairement à plusieurs assertions, pas présent dans VT 42. Il a été noté par Lisa Star dans TT. 17, p. 22, comme ayant été utilisé par Tolkien « pour sa langue » dans un manuscrit situé à l’Université de Marquette et étiqueté Mq 15:10. Lisa remarque aussi une utilisation de « rohanais » dans Mq 15:17, peut-être identique à l’entrée du VT 42, mais en disant qu’il n’est pas clair si ce terme se réfère à la langue elle-même ou au « rohirien » traduit (i.e. au vieux mercien).

Malheureusement, les informations linguistiques de Lisa sont souvent très imprécises. Peut-être se réfère-t-elle à un usage supposé de « rohirien » dans PM p. 55 qui n’existe pas ; en effet le mot n’apparaît nulle part dans ce livre. Puisque « rohirien » semble quelque chose d’exceptionnel dans la nomenclature de Tolkien, je ne serais pas surpris de découvrir que le mot que Lisa a trouvé dans Mq 15:10 soit en fait « #rohirin », suivant en cela les mots elfiques / dúnedainiques standards « sindarin », « telerin », « noldorin », etc. J’adopterais donc rohirin dans cet article.

Structure Basique

Heureusement pour nous, la prononciation du rohirin est plus proche de son apparence écrite, beaucoup plus phonétique, que celle de l’anglais moderne (tenter de prononcer une phrase telle que Though it’s tough to walk thoroughly through slough sans erreur, pourrait vous faire perdre espoir de maîtriser un jour l’idée qui se cache derrière cette parodie de langue). La prononciation des consonnes et des voyelles basiques aeiou suit largement les règles de l’allemand, du latin et des langues elfiques. Ainsi, un nom comme Erkenbrand ou Widulf ne devrait pas poser de problème pour un lecteur d’Europe Centrale. Si votre langue maternelle passe pour être moins phonétique, appliquez simplement les règles données pour l’elfique dans les Appendices du SdA ou du Silm. Là où vous rencontrez un accent, allongez la voyelle, comme dans Dúnhere, Felaróf. Il existe cependant quelques exceptions à respecter.

Voyelles

Caractères Valeur Exemples
y Ce caractère se rencontre aussi en allemand moderne (pas un « y » grec mais un « ij » néerlandais à l’origine) et est prononcé comme quelque chose à mi-chemin entre le « i » phonétique et le « u » français (« ü » avec tréma en allemand ou turc). Brytta, Éowyn, simbelmyne, smygel, Stybba, Théodwyn
ae Correspond vaguement au « ä » avec tréma en allemand, probablement plus haut que le « æ » scandinave : un son « e » court et haut. S’il possède un accent , il est plus long et peut-être même un peu plus haut. Aelfwine (dans le SdA : Elfwine)
ea, éa Comme « ae » suivi par un son très court et haut entre « a » et « e », quelques fois appelé schwa par les Anglo-Saxons (aucune idée comment ça se prononce ? Moi non plus…). Cette caractéristique se retrouve aussi dans les dialectes d’Allemagne du sud : cf. « Eahna » (haut-allemand pour « Ihnen »). Éadig, Déagol, Sméagol, Fréa

Tolkien prononçait cependant [Smi:gol] et probablement [Di:gol]
eo, éo Ces deux sons sont un peu plus sombres que dans « ea ». Tous les noms en Éo- et Théo-, Beorn, Ceorl, Déor(wine), Grimbeorn

Tolkien prononçait [þeó:den]

Consonnes

Caractères
Valeur
Exemples
c
« k », la plupart du tempsFolca, Folcwine, Freca, Orthanc
« tch » avant e, i, ae et les diphtongues et dans la terminaison -icCeorl, rohirin, adúnaïque ? (si c’est un composé hybride)
cg
« dch », comme le « j » dans l’anglais « John »Garsecg (trouvé seulement dans les HoMe)
f
« f » quand il est initial, final, double ou avant des consonnes non-voiséesElfhelm, Elfhild, Fastred, Felaróf (x 2), Folca, Folcwine, Fréalaf (x 2), Freca, Gárulf, Herefara, Wídfara
« v » anglais entre voyelles ou entre une voyelle et une consonne voiséeAelfwine, Eastfold, Hasufel (peut-être aussi bien [hasufel], puisque c’est un composé), Léofa, Westfold, Wulf
g
« kh » comme l’allemand « -ch » (loch, buche), le slave « -h » (kruh, hleb), ou l’orquien « gh » (ghâsh).Brego, Déagol, Dwimorberg, Hornburg, Irensaga, Mundburg, Sméagol (ou [mundburch, hornburch], avec un « -ch » allemand comme dans « ich » : toujours une prononciation dialectale dans certaines régions allemandes)
« g » allemand au début d’un mot

Gálmód, Gríma, Guthlaf, etc.; Herugrim

* Tolkien prononçait toujours le « g » à l’allemande : [Aizengard, Mundburg, Smi:gol]
« j » allemand (anglais « y ») souvent avant et après e, i, ae, et les diphtonguesEádig, Isengard, smygel
ng
Comme le « ng » allemand mais avec un g audible comme s’il était prononcé avec un accent slaveEorlingas, Gamling, Harding, Helmingas, Mering
s
« s » haut quand il est initial, final, doublé, ou avant une consonne non-voiséeÉorlingas, Láthspell, mearas, Saruman, simbelmyne, Stybba
« z » doux (anglais ou slave) entre voyelles ou entre une voyelle et une consonne voiséeHasufel, Isen, Isengard
sc
« sh »Scatha
th
« th » anglais ou theta grec quand il est initial, final, doublé (wraeththu, « colère » (N.d.T. : angl. « wrath »)) ou avant une consonne non-voiséeGúthlaf, Scatha, Thengel, Théoden
« dh » sindarin entre voyelles ou entre une voyelle et une consonne voiséeÉothain, Éothéod, Láthspell, máthom
w
Toujours le son de l’anglais « water » (waeter), pas comme l’allemand « Wasser »Dwimmerlaik, Èowyn, Holdwine, Wulf
wr
Les deux sons sont clairement prononcésAucune occurrence dans le SdA

Voir aussi

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langues/langues_humaines/rohanais/comment-prononcer-rohirin.txt · Dernière modification: 03/01/2024 21:13 par Loye Othelorn
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