par Marie-Claire Bally
Projet de classement organisé d’après les listes établies par C. Tolkien ; augmentées et modifiées par nos soins ainsi que d’après les liste établies personnellement. |
es toponymes connaissent un principe de formation analogue à celui des toponymes dans une langue naturelle : fabrications d’après les différentes caractéristiques géographiques, géologiques et humaines. Il faut bien sûr distinguer les noms elfiques des autres noms. Il est à remarquer que pour ses toponymes, J.R.R. Tolkien a utilisé un trait de formation des toponymes connu à savoir l’emploi de caractéristiques géographiques telles que hauteurs, rivières, vallées, criques ou toutes autres caractéristiques. Ce trait de fabrication semble être repris de celui de la formation habituelle des toponymes dans une langue naturelle tel que Charles Rostaing a pu le décrire dans son ouvrage les Noms de Lieux. Il semble qu’en français ou en anglais le processus soit le même, les toponymes pour une grande part sont formés à partir d’une observation attentive de la géographie environnante. Il faudra donc les classer, après le relevé précis des toponymes et les organiser selon leur principe de fabrication. Ces éléments de sindarin, langue dérivée du quenya1), une des langues que Tolkien prête à ses personnages-elfes, se retrouvent dans la plupart des toponymes du nord-ouest de la Terre du Milieu, endroit mythique de l’œuvre. En les relevant, en les analysant et en se fondant sur le lexique donné par Tolkien, il est facile de retrouver les éléments de formation.
Quelques éléments de sindarin, langue elfique inventée par Tolkien apparaissant fréquemment dans les noms de lieux du nord-ouest de la Terre du Milieu. Ces éléments sont facilement repérables dans de nombreux toponymes (voire patronymes ; essentiellement sous la forme « habitant de tel endroit ») ; ils permettent aussi de repérer la technique de fabrication utilisée par Tolkien.
AELIN : lac, étang
AMON : colline
AN : grand, long
ATHAD : carrefour, traversée
BARAD : tour, forteresse
BEL : grand, vaste
CERIN : colline
CIRITH : col
DEN : trouée
DOR : pays
DUIN : rivière, fleuve
EMYN : collines
ERED : chaîne de montagnes
ERYN : bois, forêt
ETHRAID : gués
FALAS : côte, berge
FORMEN : Nord
HYARMEN : Sud
IANT : pont
IACH : gué
IAUR : vieux
LAD : plaine
LOEG : marais, marécage
LOND : port
LOS : neige
MEN : route, voie
MINAS : tour
NAN : vallée
NEN : eau
NÚMEN : Ouest
OROD : montagne
OST : forteresse
PINNATH : crêtes
RAM : mur
RAS : corne
RAST : cap
RHUN : Orient
RÓMEN : Est
ROND : salle, dôme
SARN : pierre, caillou
SÎR : torrent
TALATH : plaine
TAUR : forêt
TIR : lieu de guet
TOL : île
TYRN : collines, hauteurs
UIAL : pénombre
es différents noms de lieux sont exprimés en différentes langues car il s’agit d’assigner à chaque peuple vivant en Terre du Milieu un lieu de résidence : les centres habités de la Middle-earth* le sont par différents peuples : les Hobbits vivent dans la Comté (The Shire), les Elfes sans spécialité vivent dans la forêt de Mirkwood, les Elfes sages vivent en Lórien2) ; les Nains habitent le Mont de Dale et le Mont Solitaire3), les Hommes, eux, vivent à Minas Tirith et à Helm’s Deep*4). On trouve souvent diverses dénominations du même nom dans les nombreuses langues elfiques ou la langue gnomique, mais aussi en anglais, parfois appelé Westron (« ouistrain ») dans les ouvrages « elfiques » ou Common Speech (« langue commune ») dans les ouvrages plus « proches » de nous — dans le sens où l’action se passe dans un lieu plus humain et moins « elfique ». Nous utiliserons de préférence le terme anglais. On trouve aussi des termes latins, mais ceux-ci restent plus rares. Dans la mesure du possible, nous donnerons à chaque entrée sa langue de création et l’ouvrage d’origine où nous avons trouvé le toponyme pour la première fois, sans pour cela prétendre qu’on ne peut le trouver ailleurs. Pour plus de précisions sur les langues elfiques, il est conseillé de se reporter à l’introduction où nous avons donné l’historique de la plupart de ces langues.
ALALMINORE* : eldarissa, voir
Aldaron,
Valinor, dans le «
Qenya Lexicon »,
Alalminore est traduit par « Pays des Ormes », une des provinces d’
Inwinore où se situe
Kortirion. Les mots gnomiques sont
lalm ou
lalmir et aussi
larm « orme ». (
Le Livre des Contes Perdus — Partie I)
ALDARON : eldarissa, dans le lexique
quenya, une racine
ALA « étendre » avec les dérivés
alda « arbre »,
aldéa « ombragé d’arbre »,
aldeon « avenue d’arbres »,
alalme « orme » et
alalmé « orme ». Dans le «
Qenya Lexicon » ce nom d’
Oromë apparaît comme
Aldor et
Ormaldor (Oromé est
Orma en gnomique) ;
ald « bois » matériau, plus tard en
al. (
Le Livre des Contes Perdus — Partie I)
L’utilisation de cet arbre dans l’univers de Tolkien n’est pas étonnante car l’orme est très connu dans la mythologie celte ; dans le Câd Goddeu ou Combat des Arbres, long poème chanté par le barde Taliesin, on trouve une bataille entre Hommes et troupes transformées en arbres. Ainsi on trouve chanté :
« ô, rois, j’exalte la vigne, son emportement,
Les ormes étaient ses pages partout la suivant. »
Ce Câd Goddeu ressemble fort à l’épisode du Seigneur des Anneaux où avant la bataille finale, la forêt des Ents (ces êtres végétaux anthropomorphes) se meuvent à la rencontre des ennemis.
ANGBAND : « Prison de Fer », « Enfer d’acier », grande forteresse - prison de Morgoth au nord-ouest de la Terre du Milieu. (
Le Silmarillion)
ANGAMENDI : eldarissa, le
qenya a
anga « fer »,
angaina « de fer »,
Angaronti « Montagne de Fer » et
Angamendu ou
Eremendu « Enfers de fer ». Les formes gnomiques sont
Ang « fer »,
angrin « de fer »,
Angband grande Forteresse de Melko après la bataille des Lamentations Innombrables jusqu’à la bataille de « l’Étang du Crépuscule ». (
Le Livre des Contes Perdus — Partie I).
ARYADOR : eldarissa, celui-ci est dit être le nom des Hommes de Hisilóme*, mais selon le «
Qenya Lexicon », il s’agissait d’un mot d’origine
ilkorine, signifiant « pays ou lieu d’ombre » ; dans le «
Qenya Lexicon »,
Arandor,
Aerenor est le nom d’une région montagneuse, la demeure du peuple de Melko. (
Le Livre des Contes Perdus — Partie I)
ASGON : eldarissa, nom d’un lac en Dor Lómin* (Hisilóme) en gnomique. En qenya on trouve Aksanda de aksa « cascade » dont l’équivalent gnomique est donné comme étant acha, de même sens. (Le Livre des Contes Perdus — Partie I)
AVALLONE : « proche de Valinor » ; ville et port construits par les Eldar au début du Deuxième Âge sur la côte orientale de Tol Eressea. (
Contes et Légendes inachevés — Partie III)
BARANDUIN : sindarin « Rivière brun-doré » ; cette rivière coule de sud en sud-ouest depuis sa source, Nenuial, jusqu’à la mer. Elle est appelée ainsi à cause de sa couleur. Dans la Comté, elle est traversée par la
Great East Road « la Grande Route de l’Est » et par le
Bridge of Stonebows « le Pont aux Arches de pierre »*. Le nom
hobbit et véritable est
Branda-nin « l’eau qui délimite », il a été déformé en
Bralda-hîm « Flot de bière enivrant », c’est le nom qui est encore utilisé au moment de la Guerre de l’Anneau. Le nom hobbit est traduit en Brandywine. Dans le poème «
Tom Bombadil Goes Boating », on nous donne pour traduction « Vin-de-Brandy », il est possible que Dashiell Hedayat ait voulu occulter toute référence aux langues elfes pour plus de facilité. (
Bilbo le Hobbit)
BARROW-DOWN : anglais, « Bas des Tombeaux ». («
Tom Bombadil Goes Boating »)
5)
BELMARIE, THELLAMIE, FANTASIE, FAERIE : pays imaginaires cités dans le poème « Errantry », nous reconnaissons le pays de Faërie déjà cité, pour les autres rien ne donne l’origine de leur noms sauf peut-être pour Fantasie qui pourrait être un double imaginaire du premier. Tolkien donne dans ce qui devait servir de préface à un conte de Georges Mac Donald une explication de Faërie et de Fantasie : le premier nom est donc le nom de la patrie des Elfes, des Fées et autres créatures magiques ; il nous donne à cet égard l’étymologie de ce toponyme : « Les mots anglais tels qu’elf ont longtemps été influencés par le français (d’où ont dérivé fay, faere et fairie) ; mais par la suite, de par leur emploi dans les traductions, fairy et elf ont pris beaucoup de l’atmosphère des contes allemands, scandinaves et celtiques et maintes caractéristiques des huldufolk, doine-sithe et tylwythe-teg. » (Faerie). En ce qui concerne le second, l’auteur nous dit : « Je me propose de m’arroger les pouvoirs de Humpty-Dumpty et de me servir à cet effet de Fantaisie : en un des sens du moins qui combine avec son emploi le plus ancien et le plus plein comme équivalent d’Imagination les idées dérivées d’“irréalité” (c’est-à-dire de dissemblance avec le Monde Primaire), de la franchise de la domination du “fait” observé, bref du fantastique. » (Faerie). En d’autres termes, nous pouvons voir dans ce pays de Fantasie le pays “d’irréalité”. (« Errantry »)
CASTELDRAGON : Aula Draconario, latin, lieu de la première rencontre entre Gilles de Ham et le dragon ; « ce nom reste toujours bien que les Hommes le prononcent maintenant Casgon. » (Farmer Giles Of Ham)
(LA) COMTÉ (THE SHIRE) : westron, il s’agit du pays des Hobbits avec la Braie (Bree) ; l’emploi d’un toponyme tel que The Shire rapproche considérablement le peuple des Hobbits de celui des Hommes ; il est à remarquer que les Hommes du Nord n’ont pas de toponymes aussi clairement humains, ils paraissent donc plus étranges et plus mystérieux. Nous sentons donc une volonté de rapprocher les Hobbits des habitudes générales et humaines, alors que des personnages présentés comme humains en sont plus éloignés. (Bilbo le Hobbit)
CÛM A GUMLAITH : eldarissa, « le tertre du premier Chagrin », la tombe de Bruithwir. Le « Gnomish Lexicon » nous dit que cûm signifie « tertre, tumulus » (voir aussi cum- « coucher », cumli « divan » ), gumlaith signifie « épuisement de l’esprit, chagrin » (blaith « esprit »). Il n’est pas étonnant de retrouver chez Tolkien la pratique funéraire ancienne du tumulus ou du tertre. Nous savons que son œuvre tout entière est nourrie d’histoire et de mythologie. Le tertre ou cairn en langue celte est un monticule naturel ou artificiel dans lequel demeure l’esprit d’un héros après sa mort, d’une fée, ou d’une énergie. Par exemple nous savons que c’est dans le Tertre Douloureux que se cachait le Serpent noir, possesseur de la Pierre de fortune que Peredur réussit à s’approprier. Ici nous quittons un instant le monde Tolkien pour revenir à la légende de Peredur ab Evrawc, peut-être Chaudron d’Acier, fils d’Evrawc, rendu célèbre en tant que Perceval le Gallois (Perlesvaus) dans le Conte du Graal de Chrétien de Troyes et dans les récits consacrés à la légende du roi Arthur. Tolkien par son travail d’universitaire n’était pas sans ignorer cela et à utilisé toutes ces données pour créer son univers qui se situe lui - aussi dans des temps reculés. (Voir aussi à Barrow-Wight). (Le Livre des Contes Perdus — Partie I)
CÛM A THEGRANAITHOS : eldarissa, voir entrée précédente. Le « Gnomish Lexicon » a thegra « premier, principal », thegor « chef », naitha- « se lamenter, pleurer, pleurer pour », naithol « malheureux, en détresse ». (Le Livre des Contes Perdus — Partie I)
DARK DOOR : westron, anglais, « Porte noire », entrée nord des « Chemins des Morts » au pied du Dwimorberg. (Contes et légendes inachevés)
DELVING : westron, anglais, « Fouillis ». (« Perry le Bigorneau »)
6)
DINGLE : vallée de la Withywindle, westron, anglais, « Vallée de l’Oserette » (traduction de Dashiell Hedayat), « Vallée du Tournesaules » (traduction de Francis Ledoux) ; dans le centre de la Vieille Forêt Old Forest, westron, anglais, de nombreux saules y croissent ainsi que le « Vieil Homme Saule », Old Man Willow, westron, anglais, (Voir aussi à Old Man Willow et à Goldberry). (Le Seigneur des Anneaux ; Les Aventures de Tom Bombadil)
DOR FAIDWEN : eldarissa, gnomique dôr (← ndor ) « région habitée, pays, peuple de la région ». Dor Faidwen est traduit dans le texte par « Pays de la Libération » ; le « Gnomish Lexicon » a faidwen « liberté » et de nombreux mots apparentés comme fair « libre », faith « liberté ». Dans le « Gnomish Lexicon », sous la racine FAYA, apparaissent fairé « libre », fairié « liberté », fainu- « libération ». Dor Faidwen fut le nom gnomique finalement choisi après de nombreux changements mais on ne peut guère éclairer les formes antérieures. Gar dans Gar Eglos est un mot gnomique qui signifie « endroit, région ». Dor Us(g)wen dans le « Gnomish Lexicon » a pour radical US- « quitter, partir » (aussi uthwen « chemin de sortie, sortie », le qenya possède lui des mots issus de la racine USU- « s’échapper » tels que uswe « issue, échappatoire » ou usin « il s’échappe ». (Le Livre des Contes Perdus — Partie I)
DWARF-ROAD : westron, anglais « Route des Nains », route construite par les Nains des Ered Luin. Elle commence au « Mont Dolmed », Mount Dolmed, traverse la « Vallée de l’Ascar », Valley of Ascar, et Gelion à Sarn Athrad. (Le Seigneur des Anneaux)
DWIMORBERG :
langue rohirrique, « Montagne Hantée », mont des Ered Nimrais. (
Le Silmarillion)
ELDAMAR : pour le premier élément voir Eldar ; dans le « Qenya Lexicon » les mots sont présentés en un seul groupe : mar (mas-) « demeure des Hommes, la Terre , le pays », mardo « habitant », masto « village », et -mas équivalent aux suffixes anglais -ton, -by dans les noms de lieux (qui signifient tous deux « lieux habités » ainsi par exemple les villes anglaises Northhampton, Whitby voire Hobbiton (traduit par « Hobbitville » et « Hobbitbourg » dans Bilbo le Hobbit et le Seigneur des Anneaux), par exemple on trouve des noms de villes formés de ces suffixes comme Mar Vanwa Tyaliéva, Koromas, i'Talka Marda « Forgeron du Monde ». On trouve dans le « Gnomish Lexicon » bar « demeure » (< mbar) et des dérivés comme baros « hameau », aussi -bar en suffixe signifiant « habitant ou demeure ». L’équivalent gnomique d’Eldamar était Eglobar (gnomique, egla, égal au qenya elda) : donc Eglobar « Elfinesse » signifie Eldamar en qenya « demeure des Elfes » ; la région sur la bordure de Valinor oû les fées habitèrent et bâtirent la cité de Côr. Tolkien nous dit aussi dans son « Qenya Lexicon » qu’Eldamar est « la plage rocheuse à l’Ouest d’Inwinore (Faërie), sur cette roche fut bâtie la blanche ville nommée Kôr ». (Le Livre des Contes Perdus — Partie I)
ELVET-ISLE : anglais, « l’Île aux Elfes ». («
Tom Bombadil Goes Boating »)
7)
ENTWOOD : westron et
entique, « Forêt des Ents ». (
Le Seigneur des Anneaux)
8)
ERED GORGOROTH : sindarin , « Montagnes de la Terreur », appelées aussi Gorgoroth, au nord de Nan Dungortheb. (Le Silmarillion)
ERED NIMRAIS : sindarin, « Montagnes de la Corne Blanche », nimrais « corne blanche », grande chaîne montagneuse qui va d’Est en Ouest au sud des Monts Brumeux. (Le Seigneur des Anneaux ; Le Silmarillion)
EREGION : « Région du houx », appelée Hollin par les Humains. Au Deuxième Âge, royaume des Ñoldor à l’ouest des Monts Brumeux, là où furent forgés les Anneaux des Elfes. (Le Seigneur des Anneaux ; Le Silmarillion)
ERUMAN : eldarissa, les noms de cette région sont aussi compliqués que la conception de la région elle-même. La forme Erumani (qui apparaît dans les
Contes en plus d’Eruman) figure dans le «
Qenya Lexicon » sous
ERE « hors, à l’extérieur » sans information supplémentaire. Il y a une longue entrée dans le «
Gnomish Lexicon » sous
Edhofon (qenya Erumani) ; il s’agit d’une terre obscure à l’extérieur de Valinor et au sud de la baie de Faërie, qui s’avançait tout contre les montagnes de Valinor ; son extrémité septentrionale bordait les racines de Taniquetil, d’où Edhofon < Edhusmani, c’est-à-dire au-delà de la demeure des Manir. D’où aussi le titre d’Afalinan ou Arvalion « près de Valinor ». L’implication de ceci semble être que Taniquetil fut la « demeure des Manir », ce qui est compréhensible puisque les Manir étaient tout particulièrement associés à Manwé (gnomique
mona,
moni définis comme étant des esprits de l’air, « enfants de Manwé ») et Eruman était donc au-delà de leur demeure. Le «
Gnomish Lexicon » déclare aussi qu’Edhofon était aussi nommé Garioth et Garioth est la vraie forme gnomique du nom Ariador (mot
ilkorin) « pays de l’ombre ». (
Le Livre des Contes perdus — Partie I)
FALMAN : dans le « Qenya Lexicon » la racine FALA a les dérivés falma « écume », falmar « vague au moment où elle se brise », fala « rivage, plage », Falman « Ossé ». Le « Gnomish Lexicon » a falm « brisant, vague », falos « rive de la mer, ressac », Falmon ou Falathron « noms pour Otha », Ossë, (Falmar et Falassar en qenya). (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
GAR LOSSION : traduit dans le texte par « lieu des fleurs » (nom gnomique d’Alalminoré). Pour Gar voir Dor Faidwen. En gnomique on a lost « floraison » et lôs « fleur », mais il est noté qu’ils ne sont probablement pas apparentés et qu’il est plus probable que lôs soit apparenté à lass « fleur », aussi utilisé pour signifier « pétale ». En qenya ont trouve lassë « feuille », lasselanta « automne ». (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
GONDOLIN : le « Qenya Lexicon » ne donne pas ce nom mais ondo ONO « dur ». Dans le « Gnomish Lexicon » Gondolin est appelée Ondolin « pierre chantante » (changé en ondolina). Il y a aussi une entrée gond « grande pierre, rocher » ; ceci fut ultérieurement changé en gonn et une note accompagnant l’entrée dolin « chanson » spécifiait que Gondolin était égal à Gonn Dolin. (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
GRINDWAL : anglais « Murmoulu ». («
Tom Bombadil Goes Boating »)
9)
HAY-ENDS : anglais « Fin des foins ». («
Tom Bombadil Goes Boating »)
10)
HOBBITVILLE, HOBBITBOURG (HOBBITON) : une ville de la Comté, nous y voyons la formation habituelle des noms de villes, et notamment des villes de « fantaisie ». La caractéristique la plus importante est représentée (les hobbits), à cela on y ajoute le mot « ville » ou « bourg » (en anglais on utilise le suffixe ton signifiant town « ville »). Le processus est le même pour TOUQUETERRE (TOOKLAND, ici le suffixe ton est remplacé par land « pays, terre »). Charles Rostaing nous explique que cette façon de nommer les lieux existe depuis le Haut Moyen-Âge et qu’on la rencontre notamment en Normandie, le long de la Seine et de la mer et dans la zone des noms scandinaves. Comme le nom donné est parfois saxon et même norrois, il faut en conclure que ville a conservé le sens de « village ». On peut y voir la trace de noms formés au Xe siècle par imitation des noms avec une partie en ville qui existaient déjà. Tolkien devait avoir connaissance de toutes ces notions. (Bilbo le Hobbit)
KELUSINDI : rivière au lieu d’exil des Noldoli en Valinor nommé Sirúmen. On trouve dans le « Qenya Lexicon » la racine KELE, KELU « couler, couler goutte à goutte » et de nombreux dérivés kelusindi « une rivière », aussi kelu, kelume « ruisseau », kektele « une fontaine », également sous la forme ektele. (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
KÔR : ce nom est donné sous la racine qenya KORO (« vénérer ? »), il est accompagné de la note « l’antique ville bâtie au-dessus des rochers d’Eldamar, d’où les fées entamèrent leur marche sur le monde » ; on trouve aussi les mots korda « temple », kordon « idole ». La forme gnomique donnée ici est Côr, mais dans le « Gnomish Lexicon » Côr (« la colline des fées et la ville bâtie au-dessus près des rivages de la Baie de Faërie ») fut remplacée par Gwâr, Goros « ville sur la colline circulaire ». Il y a une deuxième racine KORO ; celle-ci a le sens de « rouler, être rond » et possède des dérivés comme korima « rond », korne « miche de pain » ; ainsi dans le conte « La Venue des Elfes », on nous dit que les Dieux nommèrent cette colline Kôr en raison de son aspect rond et lisse. (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
KORTIRION : le mot tirion « vaste tour, ville sur la colline » est donné dans le « Qenya Lexicon » sous la racine TIRI « sortir, dépasser, être visible au-dessus », avec tinda « pointe », tirin « haute tour », tirion « une ville avec des tours et des murs ». (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
LOCKHOLES : anglais, « Trous de Serrure ». («
Perry le Bigorneau »)
11)
LÓRIEN : un dérivé de la racine LORO « sommeil », avec lor- « sommeiller, dormir », lorda « ensommeillé, endormi » ; aussi olor, olore « rêve », olorea « rêveur » ; voir aussi à Olorin « Gandalf ». Le « Gnomish Lexicon » nous donne lûr « sommeil », Luriel ensuite transformé en Lurin (qenya Lorien). Il y a aussi olm, oloth, olor « rêve, vision, apparition » et oltha « apparaître sous la forme d’un esprit, d’une apparition ». (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
MANDOS : ce nom est défini par le « Qenya Lexicon » comme « les palais de Vê, et de Fui (enfer) ». Dans le « Gnomish Lexicon » on trouve l’entrée suivante : « Bandoth (ultérieurement transformé en Bannoth) : région où attendent les âmes des morts et du Dieu qui jugeait les Gnomes et les Elfes trépassés, emploi incorrect pour désigner exclusivement son palais, correctement appelé Gwe. » (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
MERLOCK MOUNTAINS : référence à des lieux inconnus ou indéfinis au même titre que a mouldy valley, a dark pool’s borders « Dans une vallée pourrie, par les rives de noirs marécages », traduction de Dashiell Hedayat. (« The Mewlips »)
MURMENALDA : traduit par « Vallon du Sommeil, Val Ensommeillé » ; sous la racine qenya MURU, on a mur- « sommeiller, dormir », murme « sommeil », murmea « ensommeillé ». Le second élément vient de la racine NḶDḶ dont les dérivés sont nal(le) « val, vallon », nalda « vallée ». On trouve en gnomique : nal « val, vallon », nal « vers le bas », nalos « le fait de sombrer, le fait de se coucher ; une pente », Nalosaura « coucher du Soleil ». Pour Murmuran, le « Gnomish Lexicon » nous donne la forme correspondant au qenya Murmuran comme étant Mormaurien « demeure de Luriel » mais ce mot semble provenir d’une étymologie différente : Malmaurien, Olore Malle « chemin des rêves » ; maur « rêve, vision ». (Le Livre des Contes perdus — Partie I)
QUERCITUM : latin, Oakley en langue vulgaire, ce nom évoque une chênaie ; celà peut se rapporter au noms français « Le Quesne » ou « Le Chesnay », du nom gaulois cassanos qui désigne le chêne. (Voir à Nokes Townsend). (Farmer Giles Of Ham)
SHIRE-BOURN : anglais,
bourn « bornes, marches, frontière » : « Borne du Comté ». («
Tom Bombadil Goes Boating »)
12)
TAME : capitale du nouveau royaume : « Les érudits nous informent en pareille manière en effet que par suite d’une confusion naturelle entre Seigneur de Ham et Seigneur de Tame, Ham, érigée en capitale du nouveau royaume, fut connue sous le second nom qu’elle a gardé jusqu’à nos jours ; car Thame avec un “h” est une sottise qui n’a aucune justification. » To tame « apprivoiser » en anglais.
TOWER-HILL : anglais, « Tour de la Colline ». («
Tom Bombadil Goes Boating »)
13)