9780261102590.jpgSir Gawain and the Green Knight

Sir Gawain and the Green Knight, Pearl and Sir Orfeo

Titre original Sir Gawain and the Green Knight, Pearl and Sir Orfeo
Édition réalisée par Christopher Tolkien
Publication 1975
Éditeur HarperCollins

Présentation de l'éditeur (traduction)

Un recueil de trois poèmes médiévaux traduits par Tolkien pour le lecteur contemporain, qui contiennent de la romance, de la tragédie, de l'amour et de l'honneur. Sir Gawain and the Green Knight et Pearl sont deux poèmes d'un auteur inconnu écrits vers 1400. Sir Gawain est une romance, un conte de fées pour adulte, plein de vie ; mais c'est aussi un puissant conte moral qui explore les valeurs religieuses et sociales. Pearl est apparemment une élégie sur la mort d'un enfant, un poème imprégné du sentiment d'une grande perte personnelle, mais comme Gawain, c'est également une discussion sophistiquée et touchante sur des sujets un peu moins tangibles. Sir Orfeo est une romance légère, remontant à une tradition différente et plus ancienne. Elle était la favorite de Tolkien. Ces trois traductions présentent le mètre complet et le schéma allitératif caractéristique des poèmes originaux.

Présentation des textes

par Julien Mansencal

Sire Gauvain et le Chevalier vert

À Camelot, les festivités du Nouvel An battent leur plein lorsqu’un mystérieux chevalier fait irruption à la cour du roi Arthur : un géant à la peau et aux habits verts, armé d’une belle hache. Il propose aux chevaliers de la Table Ronde un jeu : celui qui souhaite remporter sa hache peut lui porter un coup avec, à condition que le Chevalier vert lui rende le même coup dans un an et un jour. L’intrépide Gauvain, neveu d’Arthur, s’avance et décapite le géant d’un seul geste. Sans se démonter, le Chevalier ramasse sa tête tranchée et s’en va, non sans avoir rappelé à Gauvain sa promesse…

Sire Gauvain et le Chevalier vert est l’un des chefs-d’œuvre de la littérature anglaise médiévale. Ce long poème narratif relève de la « renaissance allitérative » de la fin du Moyen Âge. Durant cette période, la versification allitérative, mode par excellence de la poésie anglo-saxonne pré-1066, connaît un second souffle dont le « Pearl Poet » est l’un des représentants les plus illustres. On ignore presque tout de lui, en dehors de ce qu’il est possible de déduire des quatre poèmes dont il est l’auteur (Pearl, Patience, Cleanness et Gauvain), qui ne nous sont parvenus que dans un seul manuscrit. Ils témoignent d’une grande maîtrise de son genre et de sa langue, ainsi que d’une plongée (rare pour l’époque) dans la psychologie de ses personnages et d’une utilisation complexe de diverses symboliques.

Tolkien appréciait beaucoup Sire Gauvain et le Chevalier vert, œuvre qu’il décrivit comme « un conte de fées pour adultes, plein de vie et de couleurs ». D’une manière ou d’une autre, il semble avoir constamment travaillé dessus durant sa carrière universitaire. Son approche du poème est résumée dans la conférence qu’il donna en 1953 à Glasgow, dont le texte figure dans le recueil les Monstres et les Critiques et autres essais. En 1925, les Presses universitaires d’Oxford publièrent l’édition du poème sur laquelle Tolkien travaillait depuis trois ans avec son ami et collègue E. V. Gordon. Outre le texte moyen-anglais, cette édition destinée à un public d’étudiants comprenait une introduction, un important appareil de notes et un glossaire. Un ancien élève de Tolkien, Norman Davis, en a produit une édition révisée en 1967, signe d’une popularité durable.

Il ne faut pas confondre cette édition avec la traduction en anglais moderne de Sire Gauvain et le Chevalier vert réalisée par Tolkien à une date incertaine, peut-être dès les années 1920. Son fils Christopher l’a éditée à titre posthume dans le recueil Sir Gawain and the Green Knight, Pearl and Sir Orfeo (1975). Elle respecte de très près le mètre et le vocabulaire du poème original, au point d’inclure elle aussi un bref glossaire. Un enregistrement réalisé pour la BBC avec la participation de Tolkien a été diffusée sur les ondes en décembre 1953, mais il semble avoir disparu des archives de la radio. On se consolera avec le livre audio publié en 1997, dans lequel les trois poèmes du recueil de 1975 sont lus par l’ex-Monty Python Terry Jones.

Pearl

Pearl est un poème moyen-anglais de plus de 1200 vers allitératifs, rédigé au xive siècle par le même poète que Sire Gauvain et le Chevalier vert. Il relève du genre de la « vision onirique », très populaire dans toute l’Europe médiévale. C’est une histoire particulièrement poignante : un père se lamente d’avoir perdu sa « perle », une image désignant vraisemblablement une fille morte dans sa petite enfance. Il rencontre en rêve une jeune fille toute de blanc vêtue qui lui dit être sa perle et s’efforce de le consoler en apportant des réponses à ses interrogations théologiques. Une vision de la Jérusalem céleste l’incite à traverser le cours d’eau qui le sépare de la jeune fille, mais c’est à ce moment précis qu’il se réveille.

Tolkien découvrit Pearl à la même époque que Sire Gauvain, alors qu’il était élève à la King Edward’s School de Birmingham, et il continua à étudier ce poème à Oxford. Il lui inspira « Le Pays sans nom », paru dans une anthologie éditée à Leeds en 1924. Avec son ami et collègue E. V. Gordon, il commença à travailler sur une édition de Pearl vers cette période, mais en fin de compte, Gordon se chargea seul du projet et le mena presque à terme avant sa mort prématurée en 1938. Les Presses universitaires d’Oxford firent appel à Tolkien pour apporter les dernières touches au travail de son confrère. Entre son emploi du temps chargé et son perfectionnisme légendaire, il lui fallut plusieurs années pour mener à bien cette tâche, et l’édition de Pearl, créditée au seul Gordon (Tolkien refusa que son nom y figure), vit finalement le jour en 1953.

Tolkien réalisa également une traduction du poème en anglais moderne vers 1925-1926, en respectant autant que possible le mètre complexe de l’original. Il tenta à plusieurs occasions de la faire publier, notamment chez Blackwell dans les années 1940, puis chez Allen & Unwin à la fin des années 1950, sans succès. En fin de compte, c’est à son fils Christopher qu’il revint de l’éditer à titre posthume dans le recueil Sir Gawain and the Green Knight, with Pearl and Sir Orfeo, paru en 1975.

Sire Orfée

Sire Orfée est un poème moyen-anglais d’un peu plus de 600 vers, rédigé vers la fin du xiiie ou le début du xive siècle par un poète anonyme. Comme son titre le suggère, il s’agit d’une adaptation de la légende antique d’Orphée et Eurydice, peut-être par l’entremise d’un lai breton aujourd’hui perdu. Le poème présente cependant des éléments caractéristiques de l’imaginaire médiéval. Ainsi, Orfée y devient roi d’Angleterre, et ce n’est pas dans le monde des morts qu’il se rend, mais au pays des fées, car c’est leur roi qui a enlevé son épouse Heurodis.

Bien qu’elle ne porte pas son nom, il ne fait aucun doute que l’édition de Sire Orfée parue en 1944 et destinée aux cadets de la Royal Navy qui suivaient des cours à l’Oxford English School est de la plume de Tolkien. Elle a été rééditée en 2004 par Carl F. Hostetter dans le premier numéro de la revue Tolkien Studies. Tolkien s’appuya sur son édition du poème pour en produire peu de temps après une traduction en anglais moderne, qui a été publiée en 1975 par son fils Christopher dans le recueil Sir Gawain and the Green Knight, with Pearl and Sir Orfeo. Une traduction française par Bertrand Bellet, sous le titre Sire Orfée, est parue dans le hors-série 2012 de l’Arc et le Heaume.

Éditions

En anglais



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tolkien/biblio/gawain_pearl_orfeo.txt · Dernière modification: 21/06/2020 12:30 par Druss
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