«
Ce fut à cette époque que les Noldor créèrent des lettres pour la première fois, et Rúmil de Túna était le maître du savoir qui le premier acheva de fixer des signes pour conserver la parole et la chanson, certains pouvant être gravés sur le métal ou dans la pierre, d’autres être dessinés avec le pinceau ou la plume. »
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Morgoth’s Ring — Partie III — I. La Première Phase — Chapitre 6 « Des Silmarils et de l’obscurcissement de Valinor »
es sarati furent le premier système d’écriture d’Arda. Ils furent inventés par Rúmil de Tirion en l’année valienne 11792). C’est un système alphabétique utilisé à l’origine pour écrire le quenya, mais il est applicable à d’autres langues, comme le goldogrin ou l’anglais. Le nom des sarati dérive du radical quendien primitif SAR ou SYAR « graver, inciser », qui prit par la suite la signification « écrire »3).
À l’origine, les sarati s’écrivaient de droite à gauche ou en boustrophédon, c’est-à-dire en alternant de droite à gauche et de gauche à droite ; mais la majorité des exemples attestés sont écrits de haut en bas et de gauche à droite. Chaque consonne est représentée par un sarat, tandis que les voyelles le sont par des diacritiques, prononcées avant ou après la consonne selon la langue. En fonction des textes, les sarati sont parfois accrochés à une barre, qui donne à cette écriture un aspect très reconnaissable.
Les sarati servirent de base à Fëanor quand il imagina son propre système d’écriture, les tengwar. Ceux-ci prirent rapidement le pas sur les sarati, qu’ils remplacèrent bientôt, sauf chez les Vanyar4). À l’époque de l’Exil, les sarati étaient totalement tombés hors de l’usage courant des Ñoldor, ce qui explique qu’ils furent jamais diffusés en Terre du Milieu ou parmi les Númenóriens, à l’exception possible des Maîtres du Savoir.