Les Chroniques de l'Imaginarium Geographica

n crime inexplicable réunit à Londres trois jeunes gens, Charles, Jack et John : on a tenté de dérober à un vieil érudit l’Imaginarium Geographica, l’atlas des Terres mythiques et légendaires… Ils vont tout faire pour sauver l’Archipel des Rêves, le royaume de l’imaginaire, désormais en péril…

ans la Géographie Imaginaire, c'est là que propose de nous envoyer James A. Owen, au travers de ce roman. Comme un mélange entre le Pays des Merveilles d'Alice, le Pays Imaginaire de Peter Pan, la Terre du Milieu et le Monde de Narnia, nous voilà projetés au cœur d'un univers parallèle au nôtre, source de toutes les histoires imaginaires jamais inventées. Là-bas se côtoient Elfes, Nains, Trolls, Orques, mais également un blaireau parlant, des rois et reines de jeu des cartes, ou encore un Chevalier Vert des légendes arthuriennes. A la suite de John R.R. Tolkien, C.S. Jack Lewis et Charles Williams, 3 des membres les plus connus des Inklings, envoyés là-bas pour protéger un atlas légendaire et sauver la Géographie Imaginaire des ambitions d'un Roi Hiver, nous entrons dans un monde où se mêle allègrement les références mythologiques à la Grèce Antique, à la Bible, aux romans arthuriens, à des références historiques et fantastiques qui n'échapperont pas aux plus astucieux.

ames A. Owen semble s'être bien imprégné des personnalités et des vies de ses trois héros. Le récit débute en 1917. A cette époque, Tolkien est en convalescence suite à la fièvre des tranchées qu'il attrape en 1916 au front de la Somme. Lewis, quant à lui, vient de réussir l'examen d'entrée au University College d'Oxford. Tous trois sont appelés par une de leur connaissance, le professeur Stellan Sigurdsson, qui souhaite en faire les dépositaires de l'Imaginarium Geographica, un atlas magique. Le principal intérêt du récit se trouve dans l'utilisation du personnage de Tolkien comme dépositaire et protecteur principal de l'atlas. Owen utilise la connaissance et l'empathie que possédait Tolkien pour les langues afin de faire de lui l'acteur central du roman. De sa capacité à décrypter cet atlas, écrit dans toutes les langues réelles comme imaginaires, dépend la survie de ce monde imaginaire. Outre la personnalité de Tolkien, Owen parsème son récit de références à la Terre du Milieu. Ainsi, lors d'une rencontre avec un certain personnage, Tolkien comprend le nom Maggot à la place de Magwitch, référence explicite au Fermier Maggot que Frodo rencontre dans le Seigneur des anneaux. En bref, pour les références à Tolkien, on trouve un anneau magique, une porte de caverne s'illuminant et qui s'ouvre avec un mot magique, sans parler de la présence des créatures citées précédemment. La salle du gouvernement de la Geographica ressemble à s'y méprendre à celle de Minas Tirith et le Roi Hiver est un mélange entre Sauron et le capitaine Crochet.

ien que le récit soit plus proche des écrits de Lewis Carroll, ou de ceux de C.S. Lewis que de ceux de Tolkien, James A. Owen réussit à nous plonger dans un récit entrainant aux accents fantastiques, et malgré le fait que le texte vise un public jeune, il est à conseiller à tous les lecteurs petits et grands, qui apprécient Tolkien. 4 tomes font suite à ce volume en anglais, il faut donc espérer que Bayard Jeunesse ne tardera pas à les traduire en français.

Pour finir, à ceux qui le liront, saurez-vous découvrir qui se cache derrière le personnage du Cartographe?



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