Titre original | Smith of Wootton Major |
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Publication | 1967 |
Éditeur | Allen & Unwin |
Première traduction française | |
Titre français | Smith de Grand Wootton |
Traducteur | Francis Ledoux |
Publication française | 1974 |
Éditeur français | Christian Bourgois |
Deuxième traduction française | |
Titre français | Ferrant de Bourg-aux-Bois |
Traducteur | Annie Richelet |
Publication française | 1990 |
Éditeur français |
e conte Smith de Grand Wootton est né lorsqu'on demanda à Tolkien d'écrire une préface pour une édition du conte « The Golden Key » de George MacDonald, un auteur que Tolkien n'appréciait pourtant guère. Cherchant à donner un exemple de magie « féérique », il écrivit la première mouture de ce qui devait donner Smith, mais il ne termina jamais sa préface. Le conte fut terminé en 1965 et publié deux ans plus tard chez Allen & Unwin, avec des illustrations de Pauline Baynes.
par François Ruiz
ans le village de Grand Wootton, réputé pour l’excellence de sa cuisine, le Maître Queux était un personnage de grande importance. On trouva ainsi curieux que celui-ci parte un jour pour quelques vacances, et revienne accompagné d’un étrange apprenti qu’il nomma Alf. Mais quand le Maître Queux décida de quitter définitivement le pays, on s’inquiéta réellement, jusqu’à nommer à sa place, faute de mieux, le vieux Nokes, personnage peu sympathique et cuisinier sans relief. Alf, encore bien jeune, garda son statut d’apprenti malgré ses qualités.
’événement le plus important au village avait lieu tous les vingt-quatre ans. Le Maître Queux préparait alors un repas pour vingt-quatre enfants, avec comme point d’orgue la confection du Grand Gâteau. Nokes s’inquiéta de sa responsabilité le moment venu, mais avec l’aide de Alf, il parvint à imaginer le fameux dessert. Le cuisinier décida même d’y rajouter quelques babioles pour amuser les enfants, dont une petite étoile dénichée dans les objets oubliés de l’ancien Queux, mais contre l’avis de Alf qui le mit en garde : « L’étoile vient de Faërie ! ».
ors de la Fête des Vingt-Quatre, un petit garçon avala donc l’étoile sans s’en rendre compte. Puis, le jour de ses dix ans, l’étoile tomba de sa bouche et, dans un curieux réflexe, il l’appliqua à son front où elle resta scellée. L’enfant grandit pour devenir « Smith, le forgeron », apprécié autant pour ses qualités d’artisan que de chanteur. Celui-ci s’en allait aussi dans de longues promenades, et finit même par découvrir le monde de Faërie. Il le visita souvent, avec plus ou moins de bonheur et de surprises, pour rencontrer enfin une mystérieuse jeune fille et danser avec elle dans une verte vallée. L’étrange fleur ramenée de ce séjour devint le trésor caché de la famille.
ien des années plus tard, Smith fut convoqué un beau jour par la Reine de Faërie, et reconnut bientôt en elle sa danseuse d’autrefois. Celle-ci le chargea alors d’un message destiné au Roi, dans l’hypothèse de leur rencontre. S’en retournant, le forgeron croisa avec surprise le chemin de Alf, devenu enfin le Maître Queux. Ce dernier lui révéla enfin la vérité sur l’origine de son front étoilé. Il lui demanda également de se séparer de son étoile, afin qu’elle aille à un autre enfant lors de la nouvelle Fête des Vingt-Quatre. Smith accepta en comprenant que Alf était le Roi de Faërie. Tous deux tombèrent ainsi d’accord sur le nouveau destinataire de l’étoile, selon le souhait de la Reine.
mith rentra chez lui et raconta toute l’histoire à son fils. Puis, le jour de la Fête, l’étoile passa alors au petit Tim, tandis que Alf faisait ses adieux au village en désignant son apprenti Harper « le ménestrel » comme nouveau Maître Queux.
par Solveig Boissay
Comme le Fermier Gilles de Ham, Smith de Grand Wootton a connu différentes versions puisqu’il n’était d’abord censé être qu’une introduction au conte The Golden Key de George MacDonald mais, dans sa tentative pour illustrer la notion de Faërie, c’est le conte « Smith de Grand Wootton » qui sortit de la plume de Tolkien et il ne termina jamais la préface commandée. Une version étendue éditée par Verlyn Flieger, non parue en France, propose ainsi un aperçu des différents stades de l’histoire et comprend l’ébauche de préface pour le conte de MacDonald, une version intermédiaire de Smith et la version finale, accompagnée des illustrations de Pauline Baynes. Un essai de Tolkien sur son propre conte est également joint ; essai traduit en français par Stéphanie Loubechine dans le numéro hors-série de l’Arc et le Heaume. Cette version étendue propose également une liste des personnages ainsi qu’une chronologie de l’histoire et une réflexion sur la fin du conte.
Il existe désormais sous plusieurs formes : une version simple, contenant le texte seul, et une version étendue. L'édition bilingue anglais/français intitulée Ferrant de Bourg-aux-Bois traduite par Annie Richelet, n'est plus éditée et n'est disponible que d'occasion.
En français, ce conte est paru seul ainsi que dans les recueils Faërie (1974) et Faërie et autres textes (2003).
En 2005 fut publiée une version critique étendue du conte, éditée par Verlyn Flieger. Le texte est notamment accompagné de versions antérieures du conte, de notes de Tolkien portant sur la fin de l’histoire, d'essais de Tolkien dont l'un porte notamment sur l'arrière-plan de l'histoire et la nature de la Faërie, le tout commenté et annoté par l'éditrice.