9782410000757.jpgTolkien et les sciences

Tolkien et les sciences

Titre français Tolkien et les sciences
Auteurs Roland Lehoucq, Jean-Sébastien Steyer, Loïc Mangin (dir.)
Éditeur français Belin
Publication 16 octobre 2019
Titre anglais The Science of Middle-earth
Éditeur anglais Pegasus Books
Publication anglaise 6 avril 2021

Présentation

Il manquait une clef essentielle pour comprendre le monde de Tolkien : la science. On connaissait le formidable écrivain, créateur de mondes, inventeur de langues, on découvre le botaniste, le paléontologue, le géologue, le passionné d'archéologie et de chimie. En autodidacte des sciences, Tolkien a beaucoup observé et s'est posé mille et une questions sur la faune, la flore, les courants marins, les volcans. Voilà ce qui rend si crédibles ses univers imaginaires et ses créatures.

38 chercheurs de différentes disciplines commentent l’œuvre de Tolkien à l'aune de la science, de l'archéologie à la chimie en passant par la botanique, la paléontologie et la volcanologie. Ils interrogent ainsi le sens caché de l'anneau corrupteur, la grandeur des pieds des Hobbits, l'origine du peuple des Nains, la vraisemblance des Ents ou encore les inspirations réelles du dragon.

Sommaire

Critiques

Quentin Feltgen — octobre 2019 (résumé)

D’emblée, Tolkien et les sciences s’impose comme un ouvrage superbe, et il aura vocation à rejoindre les bibliothèques de tous les amateurs de l’œuvre de J.R.R. Tolkien : volumineux, splendide, et riche d’une variété impressionnante de contenus, le livre fait certainement honneur à son sujet. Pourtant, il y a lieu de s’interroger : Tolkien et les sciences, à quoi bon ? Pourquoi pas plutôt Asimov et les sciences, Le Cycle de Dune et les sciences, ou même Gaston Lagaffe et les sciences ? Si le prétexte est de « faire de la science en s’amusant », comme l’annoncent les trois éditeurs dans un avant-propos succinct, on a certainement mieux à faire que d’aller voir du côté de Tolkien. Si le but, au contraire, est d’éclairer l’œuvre du professeur, alors là encore se pose la question de savoir si « les sciences » constituent un angle d’approche réellement pertinent et éclairant.

Fort heureusement, la brillante introduction d’Isabelle Pantin, tolkienienne émérite, répond d’emblée à ces interrogations. Elle rappelle le lien profond et particulier qu’entretient Tolkien et les sciences, notamment dans la perspective humaniste d’une connaissance vraie du monde. En ce sens, non seulement Tolkien manifestait un intérêt profond pour les connaissances naturelles, intérêt qui ne manque pas de se refléter dans la cohérence et dans la consistance de son œuvre, mais encore en plus la création littéraire même se veut chez lui exploration, révélation du monde. Partant de ces deux principes complémentaires, l’ouvrage ne manque pas de fournir de nombreux exemples de ces deux dynamiques épistémiques : d’un côté, le réalisme scientifique (géologique, géographique, biologique, etc.) est tout à la fois mis en avant et mis en question, et d’un autre côté l’œuvre de Tolkien peut effectivement servir de fondement pour une connaissance approfondie et motivée du monde. À côté de cela, on trouvera également d’autres contributions, sans doute très attendues des lecteurs, qui s’efforcent de donner une assise scientifique aux éléments les plus essentiels de l’imaginaire tolkienien ; ce troisième plan d’intérêt correspond en fait à la « science amusante » promise par les éditeurs, et s’il n’aurait pas suffi à justifier l’ouvrage à lui seul, il offre néanmoins, de par son approche décomplexée de l’œuvre et ses hypothèses joyeusement débridées, sa propre matière à réjouissance.

L’ouvrage a le mérite de proposer un contenu profus et hétéroclite, mais celui-ci n’en demeure pas moins extrêmement inégal. On ne peut s’empêcher de regretter surtout que nombre de contributions n’aient pas bénéficié d’une relecture un peu experte en matière tolkienienne, ce qui aurait pu éviter bon nombre d’approximations, voire d’élucubrations pures et simples, comme l’origine númenóréenne des Hobbits. On regrettera également la volonté, louable, de ménager un espace aux sciences humaines, mais en ne leur attribuant qu’une portion congrue de l’ouvrage, elles y paraissent d’autant moins à leur place. Quant à l’objet éditorial lui-même, on pourra regretter que le sommaire ne mentionne pas le nom des contributeurs, qu’il faut donc retrouver en tête de chaque article, et que le livre ne comporte pas un signet en tissu, qui aurait été bien utile compte tenu de son poids et de ses dimensions.

En conclusion donc, on saluera cependant l’initiative qui nous vaut un ouvrage magnifique, dont on déconseille certes la lecture d’une traite, qui risque de se révéler répétitive et indigeste, mais dans lequel il sera facile de piocher à l’occasion telle ou telle contribution. La plupart d’entre elles restent bien informées et informatives, et surtout très plaisantes à lire et sans aucune exception accessibles. Si on ne risque pas d’y apprendre grand-chose sur l’œuvre de Tolkien (hormis certains articles écrits par des auteurs dont c’est là l’expertise), on situera celle-ci avec un certain bonheur dans le champ des connaissances naturelles dont elle se plaît précisément à cultiver le goût et l’intérêt.

De bonnes raisons d’acheter l’ouvrage :

De bonnes raisons d’éviter l’ouvrage :

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