Table des matières

Fabrication des noms propres dans les langues imaginaires

Les patronymes et théonymes dans les différentes langues exprimées par l’auteur

par Marie-Claire Bally

Il faut bien remarquer que les patronymes, surnoms ou noms propres s’appliquant à des animés sont très variés ; cependant comme nous avons pu le dire en introduction, ils sont toujours l’expression directe des caractéristiques de ceux qui les portent, ils contiennent directement en eux la réalité de la personne. Nous pouvons donc trouver l’origine de nombreux noms propres dans le personnage lui-même. Pourtant si cette idée paraît séduisante et relativement facile à exploiter, il faut néanmoins avouer que tout n’est pas si aisé car les catégories qu’on peut observer sont souvent problématiques. D’abord pour les noms forgés dans les langues imaginaires de l’auteur, on rencontre des difficultés de traduction ; Tolkien, lui-même, a fait des retours en arrière, des commentaires a posteriori et les remarques sont parfois contradictoires. Christopher Tolkien essaie dans la mesure du possible de nous donner le plus de précisions possibles, pourtant elles n’éclairent pas tout.

En ce qui concerne les noms propres exprimés en anglais, parfois archaïque selon la tonalité du texte et l’effet désiré, le classement semble plus évident ; effectivement les traductions données par les différents traducteurs sont souvent justes et font preuve d’originalité pour rendre des sens parfois difficiles à exprimer. Toujours est-il que les sens sont plus facilement compréhensibles et discernables. Le classement s’en trouve donc facilité.

À propos du classement proprement dit, nous avons choisi de le distinguer en plusieurs parties ; puisque que les noms propres sont souvent le reflet de celui ou celle qui les portent, un classement selon les différents critères physiques, moraux et qualités s’impose de lui-même. Bien sûr, de nombreuses entrées pourront avoir, si l’on respecte ce classement, plusieurs places et il sera difficile de trancher définitivement. De toute façon, il nous faudra être bien conscients que tout choix est arbitraire, et qu’un nom peut se placer dans une catégorie sans pour autant refuser définitivement les autres. D’une manière générale, il faut reconnaître que les classements se trouvent facilités si on a observé, au préalable, une des techniques de fabrication des noms propres utilisée par l’auteur. En effet celui-ci forge très souvent ses noms en créant une synthèse de plusieurs notions, ou caractères propres au personnage, qui doit porter ce patronyme. Pour pouvoir se déplacer à son aise dans cette oeuvre il y quelques mises au point à effectuer notamment en ce qui concerne les peuples et les créatures qui hantent tous les histoires de Tolkien ; ainsi comment peut-on comprendre les noms qu’ils portent si on ne sait exactement quelle est leur origine ? On peut faire des commentaires sur la nature des différentes races, il y a donc des êtres :

Il y a donc, dans toute l’œuvre de Tolkien qui se déroule dans la Terre du Milieu, différentes sortes de créatures telles que :

Les Elfes à Cuiviénen (© Ted Nasmith)

Les Elfes tels que Tolkien en parle n’ont rien à voir avec les elfes qu’on connait dans les mythologies scandinaves et germaniques. Les Génies aériens de la Lumière qu’on appelle également les Alfs blancs et qui selon les légendes sont les ancêtres des Sylphes, des Holdes et des Tylwyth teg ne sont pas exactement ceux de Tolkien, on peut néanmoins dire que connaissant toutes ces données il s’en est inspiré. Toutes les autres créatures comme les Hobbits, les Nains ou les Dragons sont des reprises transformées de créatures légendaires voire des inventions totales. Les Hobbits sont des petits personnages qui vivent à l’Ouest de la Terre du Milieu, dans la Comté ; Tolkien nous les présente comme « des Anglais de la campagne rapetissés » car tout comme Tolkien, ils aiment les jardins, les arbres et les cultures non mécanisées ; l’auteur a même nommé l’habitation de Bilbo, son principal héros, Bag’s End, « Cul de Sac » du nom de la ferme de sa tante Jane dans le Worcestershire. Le Hobbit ne se trouve pas facilement dans la mythologie, ce qui peut nous laisser penser qu’il s’agit d’une invention totale de Tolkien ; Paul Valéry en parle cependant comme étant un être « donné par les Dieux ». Quoi qu’il en soit si nous cherchons une origine au nom Hobbit, on nous dit qu’il y a du rabbit « lapin » dans Hobbit, ce qui n’est pas vraiment étonnant puisque les Hobbits vivent dans des trous « dans le sol ». Certains vont jusqu’à comparer le Hobbit Bilbo à Babbit le héros du roman éponyme de Sinclair Lewis ; ainsi l’existence bien rangée de l’homme d’affaires qui se dégrade peu à peu ressemble à la vie bouleversée de Bilbo. Tolkien connaissait le roman de Sinclair Lewis et disait lui-même : « que le mot Hobbit était peut-être associé avec le Babbit de Sinclair Lewis. Sûrement pas avec rabbit comme le croient certains. Babbit a la même suffisance bourgeoise que les Hobbits. Son monde est tout aussi limité. »

D’autres créatures hantent l’œuvre de Tolkien, les Nains ressemblent assez à toutes les créatures légendaires d’Irlande, de Bretagne ou des pays scandinaves et germaniques ; ils sont la représentation habituelle des nains forgeurs d’or et façonneurs de gemmes. Les Nains ont des origines diverses mais une des plus connue est celle relatée dans les Eddas ; le géant Ymir est assassiné par Odin, Vé et Vili ; ses plaies inondent de sang les vieux Thurses des glaces ; Bergelmir seul réussit a survivre. Il fonde plus tard une race géante marquée par la haine et la vengeance. Odin, Vé et Vili morcellent également le corps du géant ; ils en façonnent la planète, cependant des entrailles du géant remontent des grouillements d’êtres encore indéterminés ; Odin décide aussitôt de se les concilier, il leur donne une forme précise, une force surhumaine et des pouvoirs magiques ; c’est ainsi nous dit-on que les Nains font leur apparition dans les Eddas (Edda de Semond, 38 chants attribués à Soemond Sifursen & Edda de Snorri, Snorri Sturluson, 1178-1241). Dans le poème eddique de la Völuspá, les Nains Modsognir et Durinn sont les créateurs du monde elfique et créent une race à leur image.

Les Orcs ou Gobelins sont des créatures malfaisantes ; les premiers semblent tirer leur nom de l’ancien irlandais orc’h « porc » ; certains font aussi le rapprochement avec orcus « ogre » en latin ; Tolkien, lui-même, nous donne l’origine de orc avec une référence à Beowulf où il a rencontré le terme orc-neas. Dans le « Qenya Lexicon », on nous dit que ork (orq-) signifie « démon, monstre » ; le lexique gnomique utilise le mot orc pour évoquer le « gobelin ». Son pluriel est orcin, orchoth (hoth « clan, peuple », hothri « armée », hothron « capitaine »). Il est à noter que le Hobbit emploie plus le terme de goblin que d’orc, ensuite la tendance s’inverse et le Seigneur des Anneaux contient plus le mot orc « orque » que goblin « gobelin ». Il faut également remarquer que les traducteurs français préféraient, dans un premier temps, utiliser le terme gobelin car il existe et est bien connu en français. Le goblin anglais trouve son nom, nous dit-on dans un glissement entre Robert-Robin-Rob-Hob puis entre Robin Gobelin et Hob Goblin. Il est pas étonnant que Tolkien ait utilisé ces personnages pour ses histoires car on en trouve trace dans toutes les mythologies scandinaves et celtes.

Lúthien (© Ted Nasmith)

Il est également indispensable de donner quelques indications quant à l’histoire interne des Elfes et des langues elfiques chez Tolkien. Le début est marqué par la séparation des Elfes et leur grande Marche ; les Eldar entreprirent un voyage vers l’Ouest, au pays de Valinor sur les rives occidentales de la Grande Mer. Ils partirent à l’appel des Valar qui sont les puissances tutélaires du monde. Deux des clans qui entreprirent le voyage depuis Cuiviénen arrivèrent à Valinor sans encombre : les Vanyar (appelés aussi Lindar ou Inwir) et les Noldor (ou Noldoli). La langue qui se développa au cours de ce périple (common eldarin « eldarin commun ») est la langue mère des trois grandes langues : quenya, telerin ou lindárin et sindarin. En ce qui concerne la formation du telerin ou lindárin ; les Teleri ou le troisième clan restèrent isolés sur les côtes de Beleriand puis sur l’île de Tol Eressëa. En Aman, les deux clans elfes (Vanyar / Lindar et Noldor / Noldoli) s’établirent dans une région entre la Grande Mer et Valmar (cette région prit alors le nom de séjour des Elfes, Eldamar. Les Eldar modifièrent grandement leur langue originelle qu’ils avaient apprise « directement d’Oromë ». C’est le lindarin (c’est-à-dire la langue des Elfes Vanyar) qui se figea et reçut le nom de quenya mais la langue courante des Lindar ou Vanyar continua à évoluer. La civilisation noldorine évolua également et leur langue commença à s’éloigner du lindárin ; elle reçut le nom de kornoldorin ou korlambe de Kôr, la première cité des Eldar. Ainsi juste avant la destruction des Arbres, il existait à Valinor : le quenya, le lindárin (langue de tous les jours des Lindar), le noldorin (langue écrite et parlée par les Noldor) et enfin le telerin la langue des Teleri4). À partir de la destruction des Arbres de Valinor par le Vala renégat Melkor et l’araignée Ungoliant, la majorité des Noldor quitta Eldamar pour rejoindre la Terre du Milieu ou plus exactement le Beleriand, la région la plus à l’Ouest de la Terre du Milieu. À partir de ce moment leur langue évolua indépendamment du parler d’Eldamar ; la langue des Elfes qui restèrent à Eldamar évolua de son côté et devint l’eldarissa. Celle-ci représente un stade bien postérieur au quenya tel qu’il fut parlé à Valinor au temps des Arbres5). Ainsi donc les Quendi devinrent les Eldar (les Elfes du Grand Voyage) et les Avari (ceux qui refusèrent le Grand Voyage). Des Eldar, il y eut les Vanyar, les Noldor et les Teleri. Les Vanyar, les Noldor allèrent en Aman et devinrent les Calaquendi, ainsi que ceux des Teleri qui allèrent aussi en Aman. Des Teleri qui restèrent il y eut les Sindar (Elfes-Gris) et les Nandor (ceux qui quittèrent les marches des Teleri à l’Est des Monts Brumeux) ; des Nandor (certains allèrent plus tard en Beleriand) il y eut les Laiquendi (Elfes-Verts d’Ossiriand) qui donnèrent les Úmanyar (Eldar qui n’étaient pas en Aman) qui devinrent les Moriquendi (Elfes de la Nuit, ils ne virent jamais la lumière des arbres)6).

À propos des Elfes de Rivendell « Fondcombe » ou Imladris : les Noldor qui sont des Elfes et plus précisément des Quendi « ceux qui parlent avec la Voix » ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes ont appris le langage à toutes les autres créatures, chacune l’ayant adapté à sa manière. De fait, cela peut s’être produit très tôt, dès que Linwë, Elwë et Olwë s’en revinrent d’Aman en compagnie de d’Oromë le Vala. La version parlée du langage mental devint le quenya. Les Sindar apprirent le quenya mais l’adaptèrent à leur propre usage7) ; ils créèrent ainsi une langue moins formelle et plus pratique pour la conversation et l’écriture de tous les jours. Avec le temps même les Noldor en vinrent à utiliser le sindarin comme langue commune ; ils réservèrent le quenya à un emploi plus formel, plus rituel. Cela est vrai aussi dans la maison d’Elrond où le sindarin est le langage que ses habitant parlent entre eux. Les tengwar sont les premières lettres écrites qui aient été conçues ; elles furent inventées par le poète noldorin Rúmil de Tirion8). Cette version pure des tengwar n’est connue et employée qu’aux Terres Immortelles. Plus tard, Fëanor adapta et révisa cet alphabet et l’usage des tengwar fëanoriens se répandit bien davantage en Terre du Milieu. L’écriture de ces deux alphabets est cursive, ce qui n’est guère commode pour les graver. Mais les Grands Orfèvres comme ceux qui étaient en Eregion et aussi Sauron furent à la hauteur de la tâche, d’ailleurs l’inscription de l’Anneau est en écriture cursive. Bien après cela, le barde sinda Daeron inventa les runes qu’on appela plus tard les Certhas Daeron (cirth ou encore « lettres » de Daeron). Celles-ci sont plus angulaires et donc plus adaptées à la gravure sur pierre. Les nains de la Moria trouvèrent ce style d’écriture particulièrement à leur goût et l’adoptèrent. Les Noldor parlent quenya entre-eux et avec les Vanyar en Aman mais la forte majorité qui se trouve en Terre du Milieu a adopté comme langue de travail le sindarin, reléguant autant que possible le quenya au rang de langage spécifiquement rituel. La région de Rivendell est aussi peuplée par :

Don de Cirion (© Ted Nasmith)

Il y a donc en résumé plusieurs langues parlées en Terre du Milieu :

Pour simplifier, en ce qui concerne l’origine de toutes ces langues, on dira que la langue des nains trouve son origine dans le vieux norrois, que la langue des hommes de Rohan (les Rohirrim) vient du vieil anglais mêlé de quelques noms propres bretons et enfin que les langues elfiques ont des racines celtes14).

Par ailleurs, ne négligeons pas non plus les autres personnages de l’œuvre de Tolkien ; ils ont souvent des noms très particuliers qui méritent un peu de réflexion. Dans l’ouvrage Farmer Giles of Ham, on peut constater la présence de nombreux noms ayant pour origine des références grecques et latines, ce qui peut paraître surprenant lorsqu’on sait que l’auteur se défendait d’utiliser de telles références et que son « substrat » référentiel ne concernait ni l’Orient, ni le monde grec et latin15). Pour ce qui est de Feuille, de Niggle, le nom du personnage principal est directement fondé sur un jeu de mots qui ne peut être compréhensible que par un locuteur anglophone (mais qui est souvent bien rendu lors de la traduction par une note appropriée). La nouvelle Smith of Wootton Major (parfois traduite en Ferrant de Bourg-au-Bois) contient des patronymes essentiellement formés sur des noms de professions, ce qui donne au texte un caractère « villageois » voulu par l’auteur. Ici l’utilisation de l’onomastique est une véritable volonté stylistique. Les Aventures de Tom Bombadil contiennent de nombreux jeux sur les mots et les sonorités ; les noms propres n’échappent pas à cette constante. Il faudra faire sentir le caractère poétique de cette œuvre.

Les caractéristiques physiques

Les caractéristiques morales ou qualités

Le caractère « campagnard »

Le caractère « forestier »

L’affect, l’intellect et la magie : le caractère « elfique »

Remarquons néanmoins que la langue des Eldar ou eldarin n’est pas tout à fait similaire au gnomique ; on nous dit que les Eldar sont distincts des Gnomes mais que leurs langages sont tout de même apparentés. N’oublions pas cependant que l’elfique en tant que langue est distingué du gnomique et en elfique Eldar est employé comme un mot dont la forme est différenciée du gnomique23).

Autres caractéristiques, comme l’appartenance à une lignée

Un critique américain nous dit que le monde de Tolkien, et essentiellement le monde relaté dans le Seigneur des Anneaux, est « un monde de l’être autant que du faire » ; l’être se caractérisant entre autre par le fondement sur l’appartenance à un lieu bien précis et parfaitement nommable autant qu’à l’appartenance à une famille connue du lecteur. Il faut bien remarquer que le lieu n’a pas forcément de préséance sur le lignage. On peut donc trouver pour un seul et même personnage plusieurs dénominations :

Les Havres Gris (© Ted Nasmith)

Les Hobbits ne se contentent pas d’avoir un nom de famille, ils ont aussi un prénom. Les prénoms masculins n’ont généralement pas de sens précis (sauf pour Peregrin Took « Peregrin Touque »), cousin de Bilbo, dont le prénom est souvent réduit en Pippin « pomme de Reinette ») ; ils se contentent d’exprimer la parenté de certains personnages par leur ressemblance. Par exemple les Baggins et les Took ont de nombreux prénoms finissant en « on ou o » ; on trouve ainsi Drogo(n), Lotho(n), Trogo(n) [sic], Ponto(n), Bungo(n) (père de Bilbo), Otho(n) et, bien sûr, Frodo(n), neveu préféré de Bilbo. Les prénoms féminins sont généralement des noms de fleurs, il y a aussi des prénoms comme Esmeralda ou Berylla qui sont inspirés de noms de gemmes et d’autres noms comme Dora ou Prisca. Pour les fleurs on a Belladonna (mère de Bilbo), Rose, Daisy « Marguerite », Primula (on reconnait ici le nom latin de la primevère : primula veris), Primrose, Poppy et Lobelia, plante ainsi nommée par le professeur Plumier en l’honneur de Mathias de Lobel, médecin à Montpellier puis chargé du jardin royal de Jacques Ier d’Angleterre. A la fin du Seigneur des Anneaux, on trouve une remarque, donnée par un des personnages, qui concerne l’emploi d’un prénom-fleur : « “Eh bien, Sam, dit Frodon que reproches-tu aux anciennes coutumes ? Choisis un nom de fleur comme Rose. La moitié des fillettes de la Comté portent de semblables noms et qu’est-ce qui pourrait être mieux ?”

- Je suppose que vous avez raison, M. Frodon, répondit Sam. J’ai entendu de bien beaux noms au cours de mes voyages mais je pense qu’ils sont un peu trop prétentieux pour l’usage quotidien, comme qui dirait. L’Ancien, il dit : “Prends-le court comme ça t’auras pas à le raccourcir pour l’employer.” Mais si ça doit être un nom de fleur, je ne m’en fais pas pour la longueur : ce doit être une très belle fleur, parce que voyez-vous, je crois qu’elle est très belle et qu’elle le sera plus encore.

Frodon réfléchit un moment.

- Eh bien, Sam, que penserais-tu d’elanor, l’étoile-soleil, tu te rappelle la petite fleur dorée de Lothlórien ? »

1) N.d.É. : Il en existait encore deux autres, les Ithryn Luin.
2) N.d.É. : Pour la signification précise du nom « Sauron », voir l’essai « Un Nom pour le Seigneur des Ténèbres », de Helge Fauskanger.
3) N.d.É. : Dans le SdA, Tolkien indique clairement que Gollum faisait partie d’une tribu apparentée aux Hobbits.
4) N.d.É. : Le mélange qu’on note ici entre le lindarin = vanyarin et le lindárin = telerin vient du fait que Tolkien nomma d’abord le Premier Clan des Elfes Lindar avant de lui attribuer le nom de Vanyar. Initialement, le Troisième Clan était appelé Solosimpi, mais récupéra le nom de Lindar après que celui-ci ait cessé de désigner les Vanyar. Les deux peuples et leurs langues ne furent jamais mélangés chez Tolkien.
5) N.d.É. : Cette dernière thèse est tirée du Dictionnaire des langues elfiques vol. 1 d’Édouard Kloczko. Aucune donnée ne confirme cette hypothèse.
6) N.d.É. : L’auteur écrivait ici « Amanyar », ce qui est évidemment faux, puisque ce terme est synonyme de Calaquendi. Elle voulait certainement désigner les Úmanyar, les Elfes qui n’allèrent jamais à Aman, nom qui est généralement considéré comme un synonyme de Moriquendi. Si les Nandor en font bien partie, ils sont cependant loin d’être les seuls, puisque tous les Elfes qui demeurèrent en Terre du Milieu, y compris les Sindar et les Avari, sont des Moriquendi.
7) N.d.É. : En réalité, les Sindar possédait leur propre langue bien avant le retour des Noldor en Beleriand ; leurs difficultés à apprendre le quenya fut l’une des raisons principales expliquant pourquoi les Noldor choisirent d’utiliser le sindarin comme langue véhiculaire.
8) N.d.É. : En fait, Rúmil inventa les sarati, le premier système d’écriture, (dont les caractères sont — il est vrai — parfois appelés « tengwar de Rúmil » et c’est Fëanor qu’il faut créditer de l’invention des tengwar.
9) N.d.É.: Le « blarm » est une pure invention du Middle-earth Role Playing (MERP), un jeu de rôle basé sur l’univers de la Terre du Milieu, mais présentant un grand nombre de concepts inventés. Il en va de même pour le nom « dunael », Tolkien n’ayant pas précisé comment s’appelait la langue des Dunlendings. L’ensemble des informations qui précèdent sur les langues des Hommes des Collines, des Dúnedain du Rhudaur et des Dunlendings provient de la même source.
10) N.d.É. : Selon Tolkien, il existe de nombreuses langues avarines, dont certaines étaient manifestement toujours parlées à une époque tardive, si l'on en croit le texte « Quendi & Eldar ».
11) N.d.É. : Il existe encore bien d’autres variétés d’elfique non mentionnées par l’auteur.
12) N.d.É. : La distinction opérée ici, si elle est utile, emploie des termes qui peuvent induire en erreur. En effet, Hobbit est censé être la traduction du terme hobbitique Kuduk. Il serait donc plus logique de parler du kuduk pour désigner la vraie langue des Hobbits et du hobbitique pour parler du dialecte anglais utilisé par Tolkien pour représenter celle-ci.
13) N.d.É. : Cette langue est manifestement l’une des langues inventées par les concepteurs du jeu de rôle MERP. Elle est supposée être l’une des langues parlées au Harad. Ce terme n’est attesté nulle part dans les écrits de Tolkien.
14) N.d.É. : Cette « simplification » est évidemment totalement erronée…
15) N.d.É. : Dans la Lettre no 144, Tolkien affirma néanmoins que le quenya pouvait être considéré comme étant construit à partir d’une base latine.
16) N.d.É. : En réalité, Beorn est un nom commun vieil anglais signifiant « ours », de même sens que le fréquent prénom scandinave Björn.
17) N.d.É. : Erreur de l’auteur : ce nom quenya était celui qu’il portait à Valinor ; son nom sindarin était Mithrandir.
18) N.d.É. : Une note plus tardive revient sur cette étymologie et affirme qu’il s’agissait en fait d’un nom quenya qui avait jadis été attribué à Gandalf au Gondor.
19) N.d.É. : Le terme de patronyme est fort mal choisi. Ce sont en effet les amis d’Alf qui le nomment ainsi ; en Faërie, il n’est autre que le Roi.
20) N.d.É. : Il y a aussi une allusion évidente à (Quintus) Fabius Cunctator, fameux général romain connu pour sa stratégie militaire temporisatrice face à Hannibal, d'autant que deux des surnoms de Giles, Ahenobarbus et Agricola, correspondent aussi aux cognomina de généraux romains.
21) N.d.É. : Ce nom signifie en fait « spectre ».
22) N.d.É. : En fait, le q. Kurufinwë signifie approximativement « Finwë des arts ».
23) N.d.É. : Il importe de se souvenir que dans les Contes perdus, seul les membres du Premier Clan des Elfes sont nommés Eldar « au sens propre », contrairement aux versions ultérieures du Légendaire, dans lesquelles l’ensemble des Elfes ayant participé à la Grande Marche se voit désignée par ce vocable.
24) N.d.É. : En réalité, Tolkien donne des explications détaillées sur le nom de Fëanor, dont certaines sont détaillées dans cet article.
25) N.d.É. : Il faut en fait comprendre ce nom comme signifiant « demi-sage », c’est-à-dire sot, en référence à l’ignorance dont fait preuve Samsagace au début de l’aventure. Dans l’Épilogue abandonné du Seigneur des Anneaux, publié dans Sauron Defeated, Aragorn fait d’ailleurs un jeu de mot sur Samwise et Fullwise « pleinement sage », le nom que mériterait Samsagace à la fin de la guerre de l’Anneau.
26) N.d.É. : Inexactitude apparemment due à la traduction française, le dixième enfant de Samsagace étant nommé Bilbo Gamegie.
27) N.d.É. : Nulle part Tolkien n’indique que tous les Nains de la Compagnie de Thorin descendent de Durin.
28) N.d.É. : C’est inexact, seul Thorin reçoit ce surnom, suite à un exploit de jeunesse.
29) N.d.É. : Autre inexacitude, Erebor n’étant jamais décrit comme un volcan, actif ou éteint.
30) N.d.É. : C’est oublier les Brandebouc ; par ailleurs, Tolkien souligne à plusieurs reprises que la famille Touque était plus importante que celle des Sacquet (même si elle n’était pas aussi respectable aux yeux des Hobbits).