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C’était en ces jours anciens, sans doute, que les Hobbits acquirent l’écriture et commencèrent à écrire d’après la manière des Dúnedain, qui avaient à leur tour appris cet art des Elfes longtemps auparavant. Et en ces jours aussi qu’ils oublièrent les langues qu’ils avaient pu utiliser anciennement et conversèrent désormais en parler commun, le westron, ainsi qu’il était appelé, qui était usité à travers toutes les terres des rois, de l’Arnor au Gondor, et au long de toutes les côtes de la Mer, de Belfalas à la Lune. »
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e westron, ou adûni, était aussi appelé parler commun, sóval phárë dans cette langue. C’était une langue utilisée en Terre du Milieu, que Tolkien feignait de traduire par l’anglais moderne. Le Livre Rouge aurait été écrit dans cette langue. Dérivé en partie de la langue númenórienne, l’adûnaïque (mais aussi de celles des Hommes natifs de la Terre du Milieu), il apparut probablement dans la région des alentours de Pelargir, important comptoir númenórien. Le westron se propagea sur les côtes de la Terre du Milieu avec la colonisation opérée par les Dúnedain d’Andor, puis il s’enfonça à l’intérieur des terres grâce aux Royaumes en Exil d’Arnor et surtout du Gondor où il était parlé, tout comme au Rohan, sous sa forme la plus pure, dans un style assez archaïque.
Il fut aussi bien adopté par les Elfes et les Hommes que par les Orques et les Trolls pour communiquer entre hordes et races, mais les parlers originaux de chacuns ne furent pas oubliés. Le westron se développa aussi parmi les Nains qui en firent même leur langue maternelle, le khudzul devenant une langue savante apprise plus tard, et seulement utilisée entre Nains. Les Hobbits adoptèrent aussi le westron, mais parlaient une forme plus dialectale et rustique, le hobbitique qui ne faisait, par exemple, pas la distinction entre le registre familier (tu) et le déférent (vous), ce qui amusa Denethor II (mais horrifia ses serviteurs) quand Peregrin Touque s’adressa à lui en le tutoyant.