« kheled
était certainement un mot nanesque pour “verre” et semble être l’origine du sindarin heleð
“verre”. Cf.
Lac Hele(ð)vorn
près des régions naines au nord de Dor Caranthir : il signifie “verre noir” et est probablement aussi la traduction d’un nom nanesque (donné par les Nains : il en va probablement de même dans la région de la Moria) comme Narag-zâram
(que NRG ait été le khuzdul pour “noir” se voit au nom nanesque du Mordor : Nargûn
). »
1)
réé par Aulë pour ses enfants, les Nains, le khuzdul est l’un des trésors que ceux-ci chérissaient le plus2)3). Peu d’étrangers purent jamais le parler, non seulement à cause de la nature secrète des Nains sur ce sujet4), mais aussi à cause de sa phonologie âpre et de sa complexité5)6)7). Parmi les rares personnes qu’ils reçurent en amitié, seuls des linguistes émérites comme Curufin parvinrent à maîtriser cette langue8). Comparée aux autres langues de Terre du Milieu, l’évolution du khuzdul était excessivement lente9)10). Au Troisième Âge, le khuzdul servait toujours de lingua franca pour les Nains des Maisons les plus éloignées les unes des autres11)12).
Le khuzdul influença cependant d’autres langues, en particulier celles des Atani13). La phonologie de la langue du Peuple de Hador possède ainsi une forte similarité avec celle du khuzdul14). En outre, de nombreuses langues des Orientaux étaient plus étroitement apparentées au khuzdul qu’aux langues elfiques15). Quelques mots khuzdul furent également adoptés en sindarin, comme le terme kheled « verre », qui fut semble-t-il à l’origine du sindarin heleð, de même sens16). Les langues elfiques eurent en retour une certaine influence sur le khuzdul, comme en témoigne le terme nanesque désignant les Orques, Rukhs, pl. Rakhâs, qui semble être dérivé de l’avarin17).
Les Nains n’utilisaient le khuzdul qu’entre eux. Apprenant rapidement les langues étrangères (quoique n’étant pas des linguistes talentueux et parlant celles-ci avec un accent « nanesque » marqué)18), ils employaient de préférences les langues des peuples avec lesquels ils commerçaient lorsqu’ils étaient en rapport avec eux19)20). Dans les Terres Occidentales, les Nains utilisaient surtout le parler commun21) ou certaines langues elfiques, comme l’ossiriandais22). Les rares mots de khuzdul qui sortirent des cités naines étaient essentiellement des cris de guerre, tel le « Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu ! » de Gimli23) ou des noms de lieux, comme ceux de leurs demeures ou des reliefs à proximité (par exemple les noms des montagnes entourant Khazad-dûm : Barazinbar, Zirak-zigil et Bundushatûr)24).
En particulier, les Nains gardaient farouchement secrets leurs véritables noms khuzdul. Lorsqu’ils conversaient avec d’autres peuples, ils adoptaient des noms « externes » empruntés à la langue locale, comme en témoignent le nom de Gimli et de sa parentèle, tirés du dalien25). Au Troisième Âge, le khuzdul avait cessé d’être la langue maternelle des Anfangrim26) pour devenir une langue érudite, apprise dans la petite enfance, réceptacle de tous les sujets qui ne devaient pas être lus par des étrangers27). Le khuzdul était également employé pour leurs inscriptions tombales, comme celle de Balin en Moria, quoique le nom qu’ils inscrivaient alors fût le nom « externe » de la personne décédée28).
Dans le Lhammas, il était rapporté que les Nains n’avaient pas d’âme, contrairement aux Enfants d’Ilúvatar, et n’étaient pas capables de création artistique, ce qui les empêchait d’écrire de la poésie29). Cette affirmation fut par la suite retirée, et remplacée par un passage où il était simplement dit que les œuvres des Nains possédaient peu de beauté, sauf lorsqu’ils imitaient les Eldar. Un autre passage du Lhammas précisait que les Elfes refusaient d’apprendre le khuzdul30).
Un ancien passage du Quenta Silmarillion parle « des langues des Nains » au pluriel, signalant que celles-ci survivaient toujours en Terre du Milieu31).
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