9782267020816.jpgLa Légende de Sigurd et Gudrún

La Légende de Sigurd et Gudrún

Titre original The Legend of Sigurd and Gudrún
Édition réalisée par Christopher Tolkien
Publication 5 mai 2009
Éditeur HarperCollins
Éditeur français Christian Bourgois
Publication francophone 15 avril 2010
Traducteur Christine Laferrière


Présentation

La Légende de Sigurd et Gudrún est un livre signé J. R. R. Tolkien paru le 5 mai 2009. L'ouvrage a été écrit dans les années 1930 par le Professeur, désireux d’écrire sa propre version de ces légendes nordiques : deux poèmes étroitement liés, « Le Nouveau Lai des Völsung » et « Le Nouveau Lai de Gudrún » avec des illustrations de Bill Sanderson et un commentaire de Christopher Tolkien. Sa traduction française par Christine Laferrière, aux éditions Bourgois, est parue en mars 2010.

La première partie, « Le Nouveau Lai des Völsung » retrace l’histoire de Sigurd, le grand héros qui s’empare du trésor de Fáfnir le dragon après l’avoir abattu. Il raconte également comment Brynhild, la Valkyrie qui sommeilla au milieu d’un cercle de feu, est réveillée par Sigurd. Enfin, il rapporte comment Sigurd entre à la cour des grands princes, les Niflungs (ou Nibelungs), avec qui il devient frère de sang. Dès lors surgissent amours et rancœurs attisées par les pouvoirs de la sorcière, la mère des Niflungs, qui maîtrise la magie, la métamorphose et Nepenthe. Scènes spectaculaires, identités troublées, passions contrariées, conflits amers… La tragédie de Sigurd et Brynhild, et de Gudrún, sa sœur, aboutit au meurtre de Sigurd par les mains de ses frères de sang, au suicide de Brynhild et au désespoir de Gudrún.

Le second lai, « Le Nouveau Lai de Gudrún », raconte l’histoire de Gudrún après la mort de Sigurd, de son mariage forcé avec Atli, le chef des Huns qui tue ses frères, ainsi que de sa monstrueuse vengeance. Le travail de Tolkien est principalement dérivé de l’Edda poétique qu’il a étudié de très près. L’auteur s’est appliqué a écrire en vers pour que le rythme anglais de son texte restitue la force poétique de l’Edda.

Présentation par Vincent Ferré

Les lecteurs de Tolkien se doutent depuis longtemps de tout ce que doit son œuvre aux traditions nordiques. Mais La Légende de Sigurd et Gudrún, publiée en 2009 par Christopher Tolkien dans une édition illustrée de vignettes en noir et blanc, nous donne pour la première fois directement accès à l’imaginaire nordique de son père.

Deux grands poèmes (le Nouveau Lai des Völsung et le Nouveau Lai de Gudrún) écrits au début des années 1930, racontent dans le style caractéristique de l’auteur du Seigneur des Anneaux les légendes nordiques de l’Ancienne Edda, les combats de Sigurd, la mort du dragon Fáfnir, l’histoire tragique de Gudrún et de ses frères, tués par la malédiction de l’or d’Andvari. Ces magnifiques poèmes possèdent la même puissance épique que Les Enfants de Húrin dans leur peinture de cette tragédie familiale, et dans le portrait du héros, Sigurd, déchiré comme Túrin entre des intérêts contraires, et qui comme lui connaît une fin tragique. Le livre s’ouvre sur une présentation par Tolkien lui-même des légendes du Nord, qui montre ce qu’il a retenu de la mythologie scandinave, pour le reprendre à son tour, sous une forme moins visible, dans Le Seigneur des Anneaux comme dans Les Enfants de Húrin.

Un commentaire de Christopher Tolkien présente les grands textes de la tradition nordique qui ont servi de source à Tolkien, et les origines de la légende.

Sommaire

  • Avant-propos
  • Introduction
    • L’Ancienne Edda, par J.R.R. Tolkien
    • Notes préliminaires
  • Völsungakviða en nýja (« Le Nouveau Lai des Völsung »)
    • Upphaf (Commencement)
    • I. L’Or d’Andvari
    • II. Signý
    • III. Mort de Sinfjötli
    • IV. Naissance de Sigurd
    • V. Regin
    • VI. Brynhildr
    • VII. Gudrún
    • VIII. Trahison de Brynhild
    • IX. Combat
  • Commentaire sur Völsungakviða en nýja
  • Guðrúnakviða en nýja (« Le Nouveau Lai de Gudrún »)
  • Commentaire sur Guðrúnakviða en nýja
  • Appendices
    • (A) Bref aperçu des origines de la légende
    • (B) La Prédiction de la Prophétesse
    • (C) Fragments d’un poème héroïque sur Attila en vieil anglais
  • Note de la traductrice

Revue critique de l'ouvrage : Tolkien, plus wagnérien que Wagner par Tom Shippey

Il y a bien longtemps, William Morris a déclaré que la légende de Sigurd et Gudrún, les Völsungs et les Nibelungs, méritait de devenir l'Iliade nordique, et il avait raison. Tout y était : le dragon Fáfnir et la valkyrie Brynhild, des loups-garous et des nains, les interventions mystérieuses d'une divinité borgne, une épée brisée puis reforgée, un trésor prodigieux, et par-dessus tout, un anneau magique porteur d'une malédiction. S'y trouvent également, ce qui empêcha peut-être que l'on réalise ses qualités, du moins dans la longue version en vers de Morris (1876), de nombreux points embarrassants : inceste, infanticide, sacrifice humain, et quelque chose ressemblant fortement à un suicide féminin cérémonial, ou à un satî. Mais ce qui est encore plus attirant et provoquant que ce que contient la légende est ce qu'elle contenait peut-être à une époque, mais qu'elle ne contient plus.

Les relations entre les diverses versions de la légende du Nibelung furent reconnues, au XIXe siècle, comme le Königsproblem de la philologie germanique, problème qui ne fut jamais résolu. Nous possédons encore quatre sources anciennes majeures, deux nordiques (la Völsunga saga et un bref épitomé dans l'Edda en prose de Snorri Sturluson), une en allemand (le Nibelungenlied) et une en norrois, mais d'origine allemande, dans le recueil légendaire du Þiðrekssaga. Il en existe une cinquième, car la légende donna naissance à plus de la moitié (quinze sur vingt-neuf) des poèmes contenus dans le principal manuscrit de poésie eddique encore en existence, le Codex Regius. Toutefois, certains de ces poèmes constituent des ajouts ultérieurs au cycle, plusieurs ne traitent que des complaintes de Gudrún après que tout soit terminé, et là où devrait se trouver le cœur de l'histoire, il y a un blanc. Avant la redécouverte du manuscrit en Islande, quelque vandale médiéval déchira les huit pages qui traitaient (probablement) du noyau de la tragédie. Snorri et l'auteur de la Völsunga saga semblent avoir connu le ou les poèmes que nous avons perdus, mais leurs récits divergent sur des points cruciaux. Aucune des sources anciennes dont nous disposons ne nous offre un récit entièrement crédible.

Ce blanc a été une tentation de longue date pour les écrivains, comme Morris et Wagner, et une énigme pour les chercheurs, dont la meilleure réitération est celle de Theodore Andersson dans The Legend of Brynhild (1980). En outre, les chercheurs de l'ancienne génération n'hésitaient pas à reconstruire des œuvres qu'ils savaient perdues. Axel Olrik écrivit une longue version en danois du Bjarkamál, texte vieux norrois perdu, en se basant sur les deux strophes et la paraphrase latines présentes dans Saxo Grammaticus, et peu après, J. R. R. Tolkien suivit la même voie en écrivant les deux poèmes de l'ouvrage qui nous concerne ici, en anglais, mais en suivant la métrique norroise originale, au début des années 1930 (selon son fils Christopher). Ils toucheront sans doute un lectorat plus large que celui de Morris. Sont-ils du niveau de Wagner – lequel, disons-le dès maintenant, était considéré par Tolkien comme au mieux un amateur doué, et dont les livrets, affirme catégoriquement Christopher Tolkien, « n'ont aucun rapport […] dans l'esprit comme dans leur but » avec les poèmes de son père ?

Quelques éditions

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tolkien/biblio/sigurd.txt · Dernière modification: 13/06/2023 10:54 par Zelphalya
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