e Dragon de Brume est né au début des années 90, en tant que chaire de géographie de la Faculté des Etudes Elfiques, avec un bulletin de liaison entre adhérents portant le nom néo-quenya Hiswelóce (sic). La voie postale ne facilitait pas les échanges et après quatre très modestes bulletins1), le Dragon disparut en même temps que la FEE s'effondrait.
Les premières pages du Dragon de Brume apparurent sur internet en juillet 1997, s'efforçant de faire connaître l'œuvre de J.R.R. Tolkien et de mettre à la libre disposition des lecteurs francophones des articles pointus et des études détaillées de l'univers littéraire conçu par le célèbre auteur anglais. Devenu un site personnel2), fort des échanges avec d'autres internautes amateur de Tolkien, le site s'enrichit au fil des ans d'analyses et de notes de lectures. En complément, les premiers articles étaient aussi diffusés sous la forme d'un fanzine PDF, Hiswelókë, dont il exista quatre « feuillets »3).
Vers l'an 2000, après le rachat de son hébergeur GeoCities et en raison des difficultés techniques qui en résultèrent, des contacts furent noués avec l'ancêtre du site Tolkiendil4). Cependant, le site JRRVF hébergea le dictionnaire sindarin d'Hiswelókë, et Hiswelókë devint finalement une aile séparée de JRRVF…
Courant 2008, le Dragon de Brume se réorienta lentement vers la publication d'un premier recueil d'essais, en se dotant à l'occasion d'une structure associative. Le site était délaissé, et fin 2011, les contacts furent établis avec Tolkiendil en vue de reprendre ses articles et son contenu restants.
Ainsi accueillis au sein de Tolkiendil — revus et affinés, un brin dépoussiérés5) — puissent ces quelques articles vous donner autant de bonheur que nous en avons eu à les écrire, au plaisir toujours renouvelé du partage.
Alain Lefèvre — 2014
Les œuvres de fiction, pourrait-on peut-être avancer avec légèreté, ne sont pas formellement tenues de représenter le ciel avec exactitude et rigueur. Après tout, l’auteur dispose de toute licence pour développer ses métaphores et les tisser entre les mots. S’il lui faut, pour les besoins présents de son récit, évoquer un astre quelconque, étoile ou planète dont la simple présence au firmament sera porteuse de tension dramatique ou d’émotions enfouies, qui donc s’offusquera s’il décrit à dessein, en termes imagés et bien choisis, une configuration particulière du ciel sans se soucier de véracité scientifique ? Les cieux sont tant emplis d’astres variés qu’il lui suffirait d’en décrire vaguement un seul, en y projetant à son bon plaisir les flammes de son imagination, sans pour autant chercher à le définir précisément.
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Alain Lefèvre — 2011
Exception faite de Vénus, et évidemment de la Terre elle-même, les planètes n’occupent aucune place particulière dans la mythologie de la Terre du Milieu imaginée par Tolkien. Tout au plus avons nous, peut-être, leurs noms elfiques : la rouge Carnil et la bleue Luinil, l’humide Nénar et l’ombreuse Lumbar, la glorieuse Alcarinquë et la précieuse Elemmirë. Dans ses notes, l’auteur semble indiquer que Carnil et Alcarinquë sont Mars et Jupiter ; Lumbar correspond à Saturne et Elemmirë serait Mercure. Nénar semble avoir brièvement été associée à Neptune, ce qui pourrait laisser Luinil pour Uranus. Absente de cette étrange liste, Vénus occupe une place autrement plus importante dans l’histoire de la Terre du Milieu : étoile du matin et étoile du soir, elle est associée à Eärendil qui sillonne le firmament sur sa nef Vingilot, accompagné de son épouse Elwing transformée en oiseau blanc.
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