F.A.Q. (Foire Aux Questions)

La richesse et la complexité des langues inventées par Tolkien fait bien souvent rêver les lecteurs. Néanmoins, il est relativement difficile de s’y retrouver au travers des quantités d’informations diverses à la fiabilité variable que l’on peut trouver ici et là sur la Toile. Aussi, nous vous invitons cordialement à commencer par lire cet avertissement.

Les réponses à d’autres interrogations fréquentes sont rassemblées par grands thèmes dans la Foire aux Questions ci-dessous. N’hésitez surtout pas à nous contacter si vous ne trouvez pas la réponse à la question que vous vous posez.

Le miroir de Galadriel (© John Howe)

Généralités

Quelles sont les meilleures sources pour les langues elfiques ?

Les ressources les plus fiables sont évidemment les livres et articles écrits par Tolkien lui-même. Par malheur, les renseignements qu’ils apportent sont dispersés dans de nombreux ouvrages, dont quelques-uns sont relativement difficiles à trouver et bon nombre n’ont pas encore été traduits (et ne le seront probablement jamais). En outre, certains de ces textes ont ultérieurement reçu un certain nombre de correctifs éditoriaux, ce qui signifie par exemple qu’il est nécessaire d’entreprendre une longue démarche de vérification pour s’assurer de l’orthographe d’un terme.

Les publications des lambendili cherchent à remédier à ces problèmes. Toutefois, on trouve de tout en matière d’études linguistiques tolkieniennes, y compris sur certains des sites les plus réputés. Un bon article sur la linguistique elfique doit citer ses sources avec précision à chaque fois que c’est nécessaire, distinguer clairement les mots attestés des formes reconstruites et séparer clairement les explications que donne Tolkien sur la grammaire de ses langues inventées, les conclusions les plus évidentes qu’on peut en tirer et les points sur lesquels plusieurs interprétations sont possibles. C’est ce que nous nous efforçons de faire dans la section Langues de Tolkiendil.

Un article qui propose une reconstruction « standardisée » ou « homogénéisée » d’une langue elfique, qui propose une grammaire de « néo-quenya » ou de « néo-sindarin » ou qui ne cite pas ses sources n’est pas fiable. La plus grande prudence doit toujours rester de mise, certains auteurs étant aussi bien susceptibles d’écrire un article d’étude parfaitement documenté que de proposer des grammaires « elfiques » grossièrement simplifiées. En cas de doute, le plus simple est d’en discuter sur un forum consacré aux langues elfiques ou de poster ses questions sur une liste de diffusion comme Lambengolmor ou Elfling (anglais uniquement).

En quoi diffèrent les aspects “interne” / “externe” des langues ?

Le point de vue interne consiste à étudier l’œuvre de Tolkien de l’intérieur. Pour les langues elfiques, cela revient à étudier leur histoire depuis les premiers mots quenderins prononcés aux bords du lac de Cuiviénen jusqu’aux dernières évolutions du sindarin et du westron au Gondor. Bien entendu, cette étude n’est valable que pour une conception donnée du Légendaire de Tolkien, par exemple celle que l’on retrouve dans les livres publiés de son vivant, le Hobbit et le Seigneur des Anneaux. Mais l’on peut effectuer le même travail pour le monde imaginaire de l’époque des Contes perdus.

La vision externe consiste à scruter l’évolution des créations de Tolkien au cours de la vie de celui-ci. Ainsi, on peut s’attacher à analyser l’évolution de sa langue à caractère gallois depuis les textes du « Gnomish Lexicon » jusqu’au sindarin de ses dernières années, en passant par l’ilkorin et le noldorin qui apparaissent dans « Les Étymologies ». Souvent, il est nécessaire de combiner les deux approches, parce qu’une conception grammaticale n’est exposée en totalité dans aucun texte, ou parce que les changements phonologiques qui affectent une langue ne sont compréhensibles qu’en la comparant aux autres langues contemporaines que Tolkien avait inventées.

Pouvez-vous m’expliquer certains termes linguistiques utilisés ?

Certainement. C’est le but de ce petit lexique, qui contient une liste des termes linguistiques les plus fréquemment employés dans la section Langues. Si vous notez qu’il manque certaines définitions utiles, n’hésitez pas à nous le signaler.

Tous les textes linguistiques de Tolkien ont-ils été publiés ?

Absolument pas ! On ne sait même pas quelle quantité de textes reste à publier, ni s’il s’agit essentiellement de simples notes ou s’il reste de nombreux manuscrits élaborés. Les discussions qui ont eu lieu sur les listes de diffusion consacrées aux langues elfiques et les allusions que contiennent certains numéros de Vinyar Tengwar et Parma Eldalamberon donnent quelques informations sur certains des manuscrits qui restent à publier. On sait ainsi qu’il reste plusieurs grammaires à publier (quendien primitif, mágol, hobbitique, etc.), ainsi qu’une grande quantité de vocabulaire.

Cependant, on ignore souvent l’état d’achèvement de tout cela. Tolkien avait la fâcheuse habitude d’abandonner les textes en cours pour les recommencer dès lors qu’il n’en était plus entièrement satisfait, comme le souligna son fils Christopher dans son introduction aux « Étymologies » publiées dans la Route perdue.

Que veulent dire les sigles dans les essais parlant de Tolkien ?

Les articles discutant l’œuvre de Tolkien et particulièrement ceux dédiés à ses inventions linguistiques contiennent de nombreuses références aux sources primaires, c’est-à-dire aux textes de Tolkien. Pour une meilleure lisibilité, les noms des langues inventées sont souvent abrégés et les œuvres discutées sont fréquemment listées au moyen de sigles. Vous pouvez consulter la liste des principales abréviations utilisées sur le site ainsi que le Système de Référence Tolkiendil, employé pour recenser les ouvrages et manuscrits mentionnés. D’autres systèmes de référence bibliographiques existent ; une courte liste des principaux sigles utilisés sur d’autres sites se trouve dans l’Appendice au SRT.

Des langues inventées

Quelle est la différence entre le quenya et le sindarin ?

Il s’agit de deux langues elfiques différentes, bien qu’elles aient toutes deux la même origine, l’eldarin commun. Le quenya était la langue des Vanyar et des Ñoldor à Valinor, tandis que le sindarin était celle des Sindar de Beleriand. Après le retour des Exilés ñoldor en Terre du Milieu, ceux-ci adoptèrent le sindarin comme langue quotidienne, mais conservèrent le quenya en mémoire en tant que langue d’érudition, le « latin des Elfes ». À l’époque de la guerre de l’Anneau, la majorité des Elfes des Terres Occidentales avait le sindarin pour langue maternelle. Un certain nombre de descendants des Dúnedain le parlaient aussi, du fait de leur ancienne alliance avec les Eldar. Leur nombre allait cependant diminuant, bien qu’à l’époque de Númenor ç’ait longtemps été la langue maternelle dans la plupart des maisons nobles. En revanche, seuls les plus érudits des Hommes de l’Ouest connaissaient le quenya, qui ne fut jamais une langue quotidienne parmi eux.

Du point de vue externe, Tolkien s’inspira de langues très différentes dans les deux cas. Le sindarin tirait la majeure partie de ses caractéristiques du gallois, notamment le phénomène de mutations consonantiques qui lui donne sa saveur particulière. Pour le quenya, Tolkien précisa que son inspiration venait principalement du finnois, du latin et du grec, qui sont toutes des langues avec un système complexe de déclinaisons, comme c’est aussi le cas pour le quenya.

Qu’est-ce que le quenya et le sindarin « matures » ?

C’est un concept qui a été théorisé par Helge Fauskanger et tacitement accepté par la plupart des utilisateurs de néo-elfique. Suivant l’expression la plus radicale de cette théorie, le quenya et le sindarin du Seigneur des Anneaux constituent l’aboutissement final des inventions linguistiques de Tolkien et sont essentiellement compatibles avec tous les textes écrits ultérieurement. Les importantes différences grammaticales qui existent entre les deux premières éditions du Seigneur des Anneaux suffisent à prouver qu’il convient d’adopter une position plus nuancée. Il est vrai que l’histoire des langues elfiques se trouva fixée par la publication du Seigneur des Anneaux. Après la parution du livre, on ne trouve plus d’évolutions phonologiques majeures, comme celles qui séparent le « Gnomish Lexicon » des « Étymologies », qui ne sont pourtant distantes que d’une quinzaine d’années.

Toutefois, si Tolkien s’estima lié par les textes elfiques publiés dans la deuxième édition du Seigneur des Anneaux et plus tard dans The Road Goes Ever On, cela ne veut pas dire pour autant qu’il cessa de faire évoluer ses langues inventées ! On connaît quantité de textes ultérieurs dans lesquels Tolkien passa par de multiples itérations pour atteindre une formulation qu’il jugeait acceptable. Même quand un mot était paru dans le Seigneur des Anneaux, Tolkien se sentait libre de modifier son étymologie, ou même sa langue d’appartenance et sa signification, si celles-ci n’étaient pas précisées.

À l’inverse, certains concepts très anciens lui tenaient particulièrement à cœur, même s’ils n’étaient pas encore publiés. Alors que le nom Fingolfin remontait au vieux « Lai des Enfants de Húrin » et que ce terme gnomique n’était pas compatible avec le sindarin, Tolkien élabora une étymologie très complexe pour expliquer la formation de ce nom. Juger si deux mots inventés à des époques différentes sont supposés coexister dans la même conception linguistique est donc une question plus complexe qu’il n’y paraît. Il ne semble pas possible de postuler une date à partir de laquelle les langues inventées par Tolkien auraient été « matures ».

Comment prononcer l’elfique de façon correcte ?

Tolkien a abordé cette question dans l’Appendice E du Seigneur des Anneaux, où il présente la prononciation du quenya et du sindarin. Des détails supplémentaires sont disponibles dans la section « Notes and Translations » de The Road Goes Ever On. Christopher Tolkien a ajouté une « Note sur la prononciation » à la fin du Silmarillion et au début des Enfants de Húrin, résumant les indications de son père à ce sujet. Il est intéressant de comparer ces directives aux enregistrements de Tolkien récitant ses textes en langue elfique, qui constituent aussi d’importants témoignages. Pour ceux-ci, il faut toutefois tenir compte d’éventuelles influences de la phonétique britannique sur la prononciation de Tolkien. Être un philologue averti ne garantit pas une élocution parfaite dans une autre langue, l’eût-on inventée ! L’Elvish Pronunciation Guide de Julian Bradfield fait le point sur l’ensemble des données concernant la prononciation du quenya et le site Glǽmscrafu propose un grand nombre d’enregistrements en langue elfique se fondant sur les indications dont nous disposons.

Par ailleurs, Tolkien a décrit la prononciation de l’eldarin primitif et du qenya dans « The Sounds of Qenya » et dans la « Qenya Phonology », respectivement publiés dans les numéros 12 et 14 de la revue Parma Eldalamberon. Il a aussi étudié la phonologie du quendien primitif dans la section Lámaqenta des deux manuscrits de la « Tengwesta Qenderinwa » publiés dans le Parma Eldalamberon nº 18, ainsi que celle de l’adûnaïque dans le « Lowdham’s Report on the Adunaic Language » publié dans Sauron Defeated. On connaît enfin un certain nombre de détails phonologiques sur d’autres langues elfiques inventées par Tolkien. Ces éléments sont pour la plupart rassemblés dans divers articles de la section Langues, qui sont listés ici : eldarin commun, ilkorin, ilkorin premier, mithrimin, noldorin premier, telerin, telerin premier, vanyarin et vieux sindarin. Tolkien est plus avare de renseignements au sujet des langues des autres peuples, mais nous pouvons néanmoins glaner quelques détails, compilés dans les articles s’intéressant à ces langues : entique, khuzdul, parler noir, valarin, vieil anglais (représentant le rohanais) et westron.

Comment savoir si un mot elfique est canonique ?

Cette question est plus complexe qu’il n’y paraît, certains lambendili (et non des moindres) estimant que c’est tout simplement impossible, les conceptions de Tolkien publiées dans le Seigneur des Anneaux étant parfois contradictoires avec certains de ses écrits ultérieurs ! Si l’on tient absolument à déterminer une hiérarchie des textes, on peut partir des critères de canonicité suivants, rangés par ordre décroissant :
[list]
1. Textes publiés du vivant de Tolkien (par ordre chronologique décroissant)

2. Textes datés (ou dont la date de rédaction peut être estimée) non publiés du vivant de Tolkien (par ordre chronologique décroissant)

3. Textes implicitement rejetés par Tolkien (terme figurant dans un brouillon alors qu’existe une version corrigée du même texte, mot appartenant à une langue qui n’existe plus dans la version finale de l’histoire des langues elfiques, etc.)

4. Textes explicitement rejetés par Tolkien (biffés, marqués pour suppression, etc.)[/list]

Les textes dont la date n’est pas précisée ou est impossible à déterminer, ainsi que ceux dont l’authenticité est sujette à caution devraient être considérés comme douteux jusqu’à plus ample information. Les lettres envoyées par Tolkien doivent être rangées parmi les matériaux non publiés : au contraire des textes apparaissant dans le Hobbit ou le Seigneur des Anneaux, Tolkien ne se sentait manifestement pas lié par leur contenu.

Combien de langues Tolkien a-t-il inventées ?

C’est une question difficile, à laquelle Helge Fauskanger a consacré un essai entier ! Pour Tolkien, deux langues avaient une importance particulière et furent développées avec un maximum de détails : le quenya et le sindarin. Parmi les langues appartenant à la conception finale de Tolkien, il en existe deux autres qui comportent une grammaire et un vocabulaire très développés : le quendien primitif (qu’il est parfois difficile de distinguer de l’eldarin commun) et l’adûnaïque.

En plus de celles-là, plusieurs langues disposent d’un vocabulaire assez conséquent (dépassant la centaine de mots) : le telerin, le vieux sindarin, le westron et le khuzdul. D’autres ont un vocabulaire très réduit, avec parfois une poignée de phrases attestées, comme le parler noir, l’orquien, le valarin ou le nandorin. Pour d’autres encore, qui sont en fait la grande majorité, nous ne connaissons que quelques mots, voire aucun, l’existence de ces langues étant simplement mentionnée au passage par Tolkien : avarin, leikvien, mithrimin, entique, drughu, bëorien, dalien, rohanais, halethien, dunlendais, suderon, etc.

Curieusement, certaines langues appartenant à d’anciennes conceptions de l’histoire des langues elfiques nous sont bien mieux connues que celles mentionnées au paragraphe précédent : le qenya et le goldogrin sont celles qui comportent à la fois le plus de mots attestés et les grammaires publiées les plus complètes de toutes les langues inventées par Tolkien. Le doriathrin, l’ilkorin et le noldorin sont aussi très développés.

Combien de langues différentes apparaissent dans le SdA ?

En excluant les Appendices, on peut affirmer qu’une quinzaine de langues différentes sont attestées dans le Seigneur des Anneaux. Cependant, la majorité d’entre elles n’est présente qu’à travers quelques mots ou noms propres. Deux langues elfiques principales apparaissent dans le roman : le sindarin (la langue dans laquelle chantent les Elfes de Gildor Inglorion et dans laquelle Glorfindel salue Aragorn) et le quenya (celle de la salutation de Frodo à Gildor, que l’on retrouve aussi dans la complainte de Galadriel). La langue sylvaine apparaît aussi dans quelques noms propres, comme Galadrim ou Galadon. En revanche, Tolkien note qu’aucun mot avarin ne figure dans le SdA (cf. PE 17, p. 51, 53). Le valarin n’est évidemment pas présent, mais plusieurs mots elfiques figurant dans le SdA en descendent, en particulier le nom du cordial d’Imladris, le miruvor.

On connaît quelques mots isolés dans diverses langues humaines (le nom de Ghân-buri-Ghân pour le drughu, le surnom Forgoil pour le dunlendais, le mot mûmak pour le suderon, ainsi que les noms Variag et Khand pour les langues orientales). Pour les langues humaines d’origine hadorienne, la situation est plus complexe : la majeure partie du temps, elles sont représentées par une langue du monde primaire. Ainsi, l’anglais (ou le français, dans notre traduction) est-il sensé représenter le westron, dans la convention imaginaire qui fait de Tolkien le traducteur et non l’auteur du SdA. De même, le vieil anglais remplace la langue des Rohirrim et les mots hobbitiques qui en sont dérivés, tandis que le vieux norrois se substitue à la langue de Dale. Les vraies formes de ces noms, lorsqu’elles sont attestées, ne se trouvent que dans l’Appendice F : par exemple, le nom authentique de Gollum dans sa langue maternelle n’était pas Sméagol (c’est du vieil anglais) mais Trahald. La seule exception notable à cette série de substitutions semble être celle du Prince Imrahil, puisque dans l’App. E ce nom est indiqué être númenórien — c’est-à-dire adûnaïque.

Enfin, le khuzdul apparaît brièvement dans le cri de guerre de Gimli et l’inscription sur la tombe de Bálin, tandis que Sylvebarbe semble prononcer quelques paroles en entique. Chose curieuse quand on sait que ces langues furent à peine esquissées par Tolkien, les quelques phrases de parler noir et d’orquien apparaissant dans le SdA en font deux des langues les mieux attestées du livre après le quenya et le sindarin !

De quelles langues du monde primaire Tolkien s’est-il inspiré ?

Dans la Lettre no 144 Tolkien lui-même a affirmé que son quenya s’inspirait directement du latin, avec un fort apport de finnois et de grec, bien que la plupart des lambendili s’accordent à dire que le finnois constitue l’influence la plus marquante. Pour le sindarin, il est bien connu que le gallois est la principale langue dont s’est inspiré Tolkien, qui en parle dans les Lettres no 144 et 165. Enfin, Tolkien a comparé le khuzdul avec l’hébreu dans la Lettre no 176 et l’analyse grammaticale tend à confirmer la pertinence de cette observation.

Dans le Parma Eldalamberon no 19, Tolkien liste les langues dont il s’est inspiré pour élaborer les changements phonétiques des langues elfiques telles qu’elles se présentaient dans les années 1930. Il rapproche ainsi le telerin du latin, le noldorin du gallois, le danien des langues germaniques (avec ossiriandique équivalent au vieil anglais, le leikvien basé sur le vieux norrois et le taliska sur le gotique). Enfin, trois types de langues jamais développées en détail par Tolkien sont mentionnées : l’avarin occidental est dit être « de type approx. irlandais », le lemberin septentrional « de type approx. finnois » et le lemberin oriental « de type lituanien ».

Par ailleurs, Alexandre Nemirovsky estime que le parler noir pourrait s’inspirer du hittite et du hourrite, comme indiqué dans l’Appendice de l’article que Helge Fauskanger a consacré à cette langue. D’autres rapprochements ont été proposés, comme l’influence du babylonien sur le valarin, mais ces hypothèses restent très conjecturales. Une chose reste cependant certaine : l’entique, parlé par des arbres, comporte forcément des principes qui n’appartiennent à aucune langue du monde primaire.

Où sont les meilleures ressources en ligne pour les langues ?

Actuellement, à l’exception du Dictionnaire sindarin d’Hiswelókë (d’excellente qualité), il n’existe pas de vrai dictionnaire francophone en ligne pour les langues elfiques. En revanche, il existe un dictionnaire en ligne anglophone qui couvre l'ensemble des langues inventées par Tolkien : Eldamo. Il existe toutefois différents lexiques francophones pour de nombreuses langues inventées par Tolkien. Les plus complets sont en ligne sur Tolkiendil, où ils sont rassemblés sur la page des Lexiques.

Existe-t-il des livres fiables permettant d’apprendre l’elfique ?

Il n’existe malheureusement aucun livre qui permette d’« apprendre » une langue elfique. D’abord parce que même la langue la mieux connue, le quenya, comporte encore nombre de zones d’ombres. Ensuite parce que tous les livres qui ont été publiés sur les langues de Tolkien sont désormais dépassés suite aux dernières publications d’inédits de Tolkien par les journaux Vinyar Tengwar et Parma Eldalamberon.

Comment apprendre à parler l’elfique de Tolkien ?

Tout d’abord, il n’existe pas de langue appelée « elfique » chez Tolkien. Les Elfes parlaient plusieurs langues, selon l’époque et le peuple concernés. Les plus connues sont le quenya et le sindarin.

Il est impossible de parler ces langues dans l’état actuel de nos connaissances. Néanmoins, certaines personnes proposent des cours de quenya ou de sindarin sur Internet, qui peuvent laisser croire que parler ces langues est possible ; mais il s’agit de reconstructions et de déductions à partir des textes de Tolkien, et rien ne garantit leur validité. Pour plus d’informations, nous vous renvoyons à l’avertissement de la section Langues de Tolkiendil ou à la F.A.Q. de JRRVF.

Combien de gens parlent l’elfique ?

Tout dépend de ce que l’on appelle « parler ». Personne ne peut parler une langue elfique au même titre qu’une langue étrangère du monde primaire, dans la mesure où il n’y en a aucune pour laquelle on connaisse la totalité de la grammaire. Il existe toutefois un certain nombre de passionnés capables de comprendre un texte quenya ou sindarin et d’exprimer un certain nombre d’énoncés suivant des structures connues. Enfin, on compte certainement plusieurs dizaines de milliers de personnes connaissant la signification des phrases elfiques qui apparaissent dans le Seigneur des Anneaux et le Silmarillion et capables de les restituer dans un contexte approprié.

Bien entendu, ces estimations ne tiennent pas compte des personnes qui utilisent des langues elfiques « simplifiées », comme celle promue par la Grey Company, qui n’ont bien souvent plus grand-chose à voir avec les langues inventées par Tolkien…

Des systèmes d’écriture

Où télécharger des polices de tengwar ?

La page des polices de la section Téléchargements vous donne accès à un large échantillon de polices permettant d’employer les systèmes d’écriture inventés par Tolkien. Vous trouverez ainsi des polices pour les tengwar, pour les sarati, pour les cirth, pour les runes germaniques et pour d’autres types d’alphabets tolkieniens plus méconnus encore...

Si vous connaissez une police tolkienienne qui n’apparaisse dans aucune de ces rubriques, n’hésitez pas à nous le signaler, afin que nous contactions son inventeur et puissions la proposer en téléchargement sur Tolkiendil.

Que signifient les inscriptions bizarres au début des livres de Tolkien ?

J.R.R. Tolkien s’était contenté de transcrire en runes le titre figurant sur la page de garde du Hobbit. Il alla un cran plus loin dans l’inventivité avec la publication du Seigneur des Anneaux : les bandeaux en cirth et en tengwar qui figurent sur la page de garde constituent désormais une description du livre, plutôt qu’une simple transcription du titre.

Christopher Tolkien a repris ce concept pour les livres qu’il a édités après la mort de son père, mais en utilisant exclusivement les tengwar. Ces textes, qui sont tous en anglais, ont été gardés tels quels dans les traductions françaises publiées par les éditions Christian Bourgois.

Pourquoi les sarati n’apparaissent-ils pas dans le SdA ?

Rúmil de Tirion inventa les sarati, le premier système d’écriture d’Arda. Pris d’un désir d’améliorer l’invention de Rúmil, Fëanor élabora ultérieurement les tengwar et ce système d’écriture s’avéra si pratique qu’il supplanta entièrement les sarati parmi les Ñoldor. Ce sont donc les tengwar qu’utilisaient les Ñoldor à l’époque de leur Exil qui furent diffusés en Terre du Milieu. Les sarati demeurèrent toutefois en usage parmi les Vanyar de Valinor.

Pourquoi les runes de Bilbo et du SdA sont-elles différentes ?

Il s’agit en fait de deux systèmes d’écritures différents, qui ne partagent qu’une certaine similitude d’apparence. Les runes du Hobbit appartiennent au futhorc, l’ancien alphabet runique anglo-saxon. Les cirth du Seigneur des Anneaux sont un système d’écriture entièrement inventé par Tolkien, même s’il est conçu pour ressembler extérieurement aux alphabets runiques historiques.

Quel est le pluriel de tengwar, cirth et sarati ?

Les noms des systèmes d’écriture tolkieniens, tengwar, cirth et sarati sont déjà des pluriels. Il s’agit en fait des noms employés pour désigner les lettres de chaque système : un tengwa, des tengwar ; un certh, des cirth ; un sarat, des sarati.

Les langues elfiques inventées par Tolkien ont des manières spécifiques de former le pluriel, très différentes du français ou de l’anglais. Écrire « des tengwars », « des cirths » ou « des saratis » est aussi erroné que « des Valars », « des Edains » ou « des Noldors ». On peut trouver plus de détails à ce sujet dans la « Foire aux Questions sur les pluriels elfiques ».

De la traduction

Que valent les traducteurs automatiques de prénoms elfiques ?

Pas grand-chose ! Certains de ces outils proposent aléatoirement des noms qui sont supposés « sonner » elfique, mais n’ont en fait rien à voir avec les langues inventées par Tolkien. D’autres proposent des équivalences se fondant sur des noms réellement créés par Tolkien, mais sans tenir compte de la signification des prénoms.

Parmi ces listes de noms, seul le Quenya lapseparma fait preuve d’un tant soit peu de rigueur, en signalant l’interprétation des différents prénoms qu’il liste et en détaillant les propositions de transcriptions. Il signale aussi les noms qui sont formés à partir de néologismes. Toutefois, il ne distingue pas les noms propres qui sont réellement attestés chez Tolkien de ceux qui sont reconstruits et ne donne pas les références des termes qu’il utilise. À manier avec prudence, donc.

Que veut dire cette phrase elfique ?

Afin d’éviter de réinventer la roue à chaque fois, il est préférable de connaître la référence exacte de la phrase que vous voulez traduire. S’il s’agit d’une phrase authentique forgée par Tolkien, il y a fort à parier qu’une ou plusieurs personnes l’ont déjà traduite (si ce n’est Tolkien lui-même). Si ce n’est pas le cas ou si vous ne pouvez absolument pas retrouver la référence d’origine, il est préférable de savoir tout au moins de quelle langue elfique il est supposé s’agir et de s’assurer qu’il s’agit bien d’une langue inventée par Tolkien. Toute référence sur le contexte est bonne à prendre.

Si vous êtes capables d’identifier la langue, mieux vaut ensuite poursuivre par la catégorie adéquate de Glǽmscrafu, qui contient la traduction d’un grand nombre d’échantillons des langues de Tolkien. De même, la section Langues de Tolkiendil comprend plusieurs lexiques linguistiques pour vous guider dans vos recherches. S’il vous reste malgré tout des doutes, le forum des langues de Tolkiendil est fréquenté par des passionnés qui seront ravis de vous aider, surtout si vous avez auparavant commencé à débroussailler le terrain.

Comment traduire un prénom en elfique ?

Tout dépend de ce que l’on attend d’une telle traduction et du prénom que l’on porte. Si certains prénoms sont toujours signifiants aujourd’hui (Pierre, Marguerite, etc.), d’autres dérivent de langues qui ne sont guère d’usage quotidien en France (Gwenaël, Frédéric, Théodore, etc.), tandis que l’étymologie de beaucoup est très hypothétique. Dans le premier cas, une traduction est possible pour peu que le mot correspondant soit attesté en elfique. Une traduction en sindarin est sans doute préférable, vu que cette langue était bien plus usitée que le quenya en Terre du Milieu. Si la signification du prénom en question est incertaine, il vaut sans doute mieux se contenter d’adapter celui-ci à la phonologie du quenya ou du sindarin plutôt que de faire une traduction hasardeuse. Tolkien lui-même a fréquemment procédé ainsi, notamment pour les noms bibliques (voir notamment les Vinyar Tengwar nº 43 & 44).

Si le prénom que l’on porte est signifiant dans une autre langue que le français, il est préférable de se demander si vous êtes conscient de sa signification au quotidien et s’il en va de même pour les gens de votre entourage. Dans le cas contraire, ne vaut-il mieux pas l’adapter à la phonologie d’une des langues elfiques ? Une autre solution serait de le traduire dans une des langues « secondaires » inventées par Tolkien (nandorin, telerin, adûnaïque…), mais il y a de fortes chances que le mot correspondant ne soit pas attesté dans celles-ci, leur vocabulaire étant bien plus limité. On peut rechercher la meilleure adéquation possible en faisant correspondre la langue du prénom que l’on veut traduire avec la langue inventée par Tolkien qui lui correspond le mieux. Par exemple, le quenya étant la langue de l’érudition en Terre du Milieu, il pourrait convenir aux prénoms dotés de racines latines ou grecques, langues qui jouent le même rôle en Europe.

Est-il possible de traduire cette phrase en elfique ?

Tout dépend de la phrase en question et de la langue elfique considérée. Pour peu qu’elle contienne uniquement du vocabulaire attesté et des structures grammaticales dont le rôle est clair, il est possible de traduire une phrase en quenya ou en sindarin en ayant une confiance raisonnable dans le résultat. Dès lors qu’il est nécessaire de reconstituer une partie du vocabulaire, on avance à grands pas dans l’incertitude. Si l’on ne dispose pas des éléments grammaticaux adéquats, la phrase est probablement intraduisible en l’état (c’est pourquoi on ne risque pas de traduire quoi que ce soit en mithrimin ou en nandorin authentiques).

Il faut aussi se rendre compte qu’une traduction fiable nécessite un travail considérable de recherche et de vérification. Les lambendili n’étant pas des machines de traduction automatique, si vous souhaitez obtenir une réponse de leur part, il est préférable de commencer par rechercher le vocabulaire nécessaire dans les ressources qui vous sont accessibles et d’essayer de glaner autant d’informations que possible sur les éléments grammaticaux concernés. Bref, avant de poser une question sur le forum, il est préférable de lire les éléments d’elfique publiés dans le Seigneur des Anneaux et le Silmarillion et d’aller explorer la section Langues de Tolkiendil pour débroussailler le problème.

Est-il possible de traduire cette phrase en tengwar ?

Stricto sensu, il est impossible de « traduire » quoi que ce soit en tengwar. Les tengwar sont en effet un système d’écriture, au même titre que l’alphabet latin, qui peut servir à écrire plusieurs langues, français, anglais, allemand, etc. Pareillement, certaines langues peuvent s’écrire dans plusieurs systèmes, comme le japonais, qu’on pourra rédiger au moyen de kanji, de hiragana ou de caractères latins (rōmaji). Il en va de même pour les tengwar, qui peuvent aussi bien servir à écrire en quenya, qu’en sindarin ou… en anglais (trois langues – parmi d’autres – pour lesquelles Tolkien a utilisé les tengwar). Pour passer d’un mode d’écriture à l’autre, il faut donc parler de transcription.

Il semble malheureusement que Tolkien n’ait jamais utilisé les tengwar pour écrire du français. Toutefois, le mode orthographique de l’Usage anglais permet un assez bon usage des tengwar. La solution la plus fiable pour écrire en tengwar consiste toutefois à traduire son texte en anglais avant d’utiliser l’un des modes attestés pour cette langue. Évidemment, si l’on a déjà un texte en quenya ou en sindarin, rien de plus simple que d’employer le Mode classique ou le Mode du Beleriand. Si l’on veut d’abord traduire un texte dans une langue elfique, se reporter aux questions de la F.A.Q. qui traitent de la traduction.

Des films

Tous les textes elfiques des films sont-ils de la main de Tolkien ?

Loin de là ! On retrouve effectivement dans les films la plupart des textes en quenya et en sindarin que Tolkien avait rédigé pour le Seigneur des Anneaux, mais Peter Jackson a souhaité en avoir beaucoup plus (peu après la publication des livres, Tolkien lui-même s’était désolé de constater que beaucoup de lecteurs auraient souhaité qu’ils contiennent plus d’elfique). En conséquence, la plupart des textes « elfiques » des films ont été élaborés par David Salo, un linguiste passionné par Tolkien, sur la base de sa reconstruction personnelle du sindarin.

Les textes elfiques des films de Peter Jackson sont-ils fiables ?

Dans la trilogie des films du Seigneur des Anneaux, certains textes sont directement tirés des livres de Tolkien : ils sont évidemment fiables. Au contraire, les répliques de la trilogie du Hobbit ont dû être forgées de toutes pièces, puisqu’aucune phrase elfique n’est attestée dans le roman. Certaines répliques ont donc été inventées par le linguiste David Salo pour les besoins des films.

Si une partie peut être considérée comme relativement sûre au regard de ce que l’on sait du sindarin, la majorité de ces dialogues apocryphes doit être considérée comme discutable. En effet, David Salo a mélangé des éléments de vocabulaire d’époque très différentes, dont on ignore s’ils étaient supposés coexister dans la même conception des langues elfiques. Il a en outre « reconstruit » un certain nombre de structures grammaticales qui restent toujours obscures et pour lesquelles plusieurs alternatives sont possibles. Enfin, les publications de manuscrits de Tolkien postérieures à la sortie des films ont déjà invalidé tout ou partie d’un petit nombre de textes.

Où trouve-t-on les paroles des chants elfiques des films de P.J. ?

L’ensemble des paroles des chants utilisés dans la trilogie des films est répertorié sur le site A Magpie’s Nest. On y trouve aussi l’ensemble des textes sources, triés par langue ou par film. Le site Gwaith-i-Phethdain comprend quant à lui un grand nombre d’analyses de ces textes.

Qui a écrit les textes sindarins des fan-films ?

Les textes sindarins de Born of Hope ont été rédigés par Roman Rausch et Anushka. Roman Rausch a également fourni les informations relatives à la prononciation. On peut trouver plus d’informations à ce propos sur le site officiel du film.

Les passages en sindarin de The Hunt for Gollum ont apparemment été écrits par l’une des co-productrices, Julianne Honey-Mennal, bien qu’elle ne soit pas officiellement créditée pour cela. D’après une interview de celle-ci, les paroles d’Arwen sont basées sur un texte de Didier Willis.

Voir aussi

Sur Tolkiendil

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langues/faq.txt · Dernière modification: 07/04/2020 19:10 par Dwayn
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