Le valarin : Comme l’éclat des épées

Trois Anneaux
Helge Kåre Fauskanger
traduit de l’anglais par Damien Bador en 2009
Article théoriqueArticles théoriques : La maîtrise globale des écrits de J.R.R. Tolkien est nécessaire pour bien saisir la portée des articles de cette catégorie, les sujets étant analysés de façon poussée par leurs auteurs.
  • Signification : langue des Valar
  • Autres noms : valien, et (en quenya) valya ou lambë valarinwa

Histoire interne

Les Valar avaient inventé leur propre langue, sans nul doute la plus ancienne de toutes les langues d’Arda. Ils n’avaient pas besoin d’une langue parlé ; ils étaient des esprits angéliques et pouvaient aisément communiquer par télépathie. Mais comme le dit l’Ainulindalë, « les Valar eux-mêmes prirent forme et teinte » lorsqu’ils entrèrent au commencement du Temps. Ils s’auto-incarnèrent. « La création d’une lambe [langue] est la caractéristique première d’un Incarné, » observa Pengolodh, le sage de Gondolin. « Les Valar, s’étant revêtus de cette manière, auraient inévitablement créés une lambe pour eux-mêmes au cours de leur long séjour en Arda. »1) Il ne fait aucun doute qu’il en fut effectivement ainsi, car il existait des références à la langue des Valar dans le savoir ancien des Ñoldor.

Lorsque les Eldar arrivèrent en Valinor, les Valar et les Maiar adoptèrent rapidement le quenya et l’utilisèrent même parfois entre eux. Pourtant, le valarin ne fut en aucun cas remplacé par le quenya, et il servait toujours lorsque les Valar tenaient leurs grands débats. « Les langues et les voix des Valar sont grandes et austères », écrit Rúmil de Tirion, « et pourtant aussi rapides et subtiles dans leur mouvement, produisant des sons que nous trouvons difficile à reproduire ; et leurs mots sont souvent longs et rapides, comme l’éclat des épées, le bruissement des feuilles dans un grand vent ou la chute des pierres dans la montagne. » Pengolodh est moins lyrique et aussi moins courtois : « L’effet du valarin sur les oreilles elfiques n’était manifestement pas plaisant. »2) Le valarin employait de nombreux sons qui étaient étrangers aux langues elfiques.

Néanmoins, le quenya emprunta certains mots au valarin, quoiqu’ils dussent souvent être considérablement changés pour s’adapter à la phonologie contraignante du haut-elfique. Du Silmarillion, nous pouvons nous rappeler l’Ezellohar, le Tertre Vert, et Máhanaxar, l’Anneau du Jugement. Il s’agit de mots étrangers au quenya, adoptés et adaptés des valarins Ezellôchâr et Mâchananaškad3). Les noms des Valar Manwë, Aulë, Tulkas, Oromë et Ulmo furent empruntés aux valarins Mânawenûz, A3ûlêz, Tulukastâz, Arômêz et Ulubôz (ou Ullubôz). D’origine similaire est le nom du Maia Ossë (Ošošai, Oššai). Les noms Eönwë et peut-être aussi Nessa semblent également avoir été adoptés du valarin, mais les formes originales de leurs noms ne sont pas conservées.

Parfois, un mot quenya dérivé du valarin ne signifie pas exactement la même chose que le mot original. Le quenya axan “loi, règle, commandement” est dérivé du verbe valarin akašân, supposé signifier « Il dit » – « Il » n’étant nul autre que Eru Lui-même. Les Vanyar, qui étaient en contact plus étroit avec les Valar que les Ñoldor, avaient aussi adoptés plus de mots de leur langue, comme ulban “bleu” (la forme valarine originale n’est pas donnée). Mais les Valar eux-mêmes encouragèrent les Elfes à traduire les mots valarins dans leur belle langue plutôt que d’adopter et adapter les formes valarines originales. Et ainsi firent-ils souvent : les noms Eru « l’Un = Dieu », Varda « la Sublime », Melkor « Celui qui se dresse en Puissance » et plusieurs autres sont entièrement elfiques, mais aussi des traductions des noms valarins. Voir WJ (p. 402-403) pour une liste complète des noms ainsi traduits.

Calacirya (© Ted Nasmith)

Le valarin influença aussi d’autres langues que le quenya par des voies mystérieuses. Il est intéressant de noter que le terme valarin iniðil “lys ou autre large fleur isolée” apparaît en adûnaïque (númenórien) comme inzil “fleur” (comme dans Inziladûn “Fleur de l’Ouest”, UT, p. 227). Comment un mot valarin eut-il pu parvenir à l’adûnaïque ? Par les Elfes, peut-être même des Vanyar, visitant Númenor ? Par le khuzdul, si Aulë inséra ce mot dans la langue qu’il inventa pour les Nains ? Il ne fait guère de doute que le parler des ancêtres des Edain fut lourdement influencé par le nanesque. Aucun récit ne montre un Vala rendant visite aux Númenóriens et conversant directement avec eux, et même si l’un l’avait jamais fait, il aurait certainement utilisé une langue qu’ils pouvaient comprendre, pas le valarin4).

Anthony Appleyard a remarqué qu’un mot du parler noir de Sauron, nazg “anneau” semble être un emprunt au valarin naškad (ou anaškad ? Ce mot est isolé de Mâchananaškad « Anneau du Jugement », et nous ne pouvons donc pas être sûrs de sa forme exacte). En tant que Maia, Sauron devait connaître le valarin.

Le valarin pur fut-il jamais ouï en-dehors du Royaume Béni ? Melian la Maia le saurait, mais à l’évidence, elle n’eut guère d’occasions de le parler au cours de sa longue incarnation comme Reine de Doriath. Bien plus tard, au Troisième Âge, les Istari devaient connaître le valarin ; on peut se demander s’ils le parlaient entre eux. Lorsque Pippin déroba le palantír à Gandalf endormi, il est rapporté que le magicien « bougea dans son sommeil et marmonna quelques mots : ils semblaient être dans une langue étrange »5). Cela aurait-il pu être du valarin, le Maia Olórin revenant à sa langue natale durant son sommeil ? (Mais d’un point de vue « externe », il n’est même pas certain que Tolkien envisageait une langue valarine distincte à l’époque où il rédigeait le SdA ; voir ci-dessous6).).

Histoire externe

Les idées de Tolkien au sujet de la langue des Valar changèrent au cours des années. Son concept original était que le valarin était l’ancêtre ultime des langues elfiques – que l’elfique primitif naquit lorsque les Elfes tentèrent d’apprendre le valarin d’Oromë à Cuiviénen7). Cette idée fut plus tard rejetée ; dans le Silmarillion publié, les Elfes inventèrent leur propre langue avant qu’Oromë ne les trouvât. Pendant un certain temps, le concept même d’une langue valienne fut abandonné : en 1958, dans une lettre à Rhona Beare, Tolkien affirma que « les Valar n’avaient pas de langue qui leur soit propre, n’en ayant pas besoin »8). Mais peu après, dans l’essai « Quendi & Eldar », datant d’environ 1960, la langue des Valar réapparut, quoiqu’elle fut désormais conçu comme très différente des langues elfiques et fort peu susceptible d’être leur ancêtre9). Comme noté ci-dessus, des mots valarins quenyarisés apparaissent dans le Silmarillion publié : Ezellohar, Máhanaxar.

Dans des sources plus anciennes apparaissent des étymologies elfiques pour les noms désormais censés être des emprunts au valarin. Par exemple, le nom d’Aulë, dieu de l’artisanat, est dérivé du radical GAW “considérer, deviser, élaborer” dans « Les Étymologies »10). Le nom valarin A3ûlêz apparut plus tard.

Il a été suggéré que l’inspiration de Tolkien pour le valarin était l’ancien babylonien ; certains ont l’impression que le style général du valarin rappelle des mots comme « Etemenanki », le nom de la grande tour (ziggourat) de Babylone. Cependant, de telles vues sont purement conjecturales, et l’on pourrait légitimement se demander pourquoi Tolkien aurait pris le babylonien comme modèle pour la langue des dieux de son Légendaire. Il avait plus probablement comme objectif la création d’un style très particulier, puisque le valarin est censé être une langue complètement indépendante de la famille des langues elfiques, qui aurait été développée et parlée par des êtres surhumains.

La structure du valarin

Le valarin emploie un grand nombre de sons, et Tolkien utilisa aussi un nombre exceptionnel de lettres spéciales pour l’écrire. Il y comporte au moins sept voyelles, a, e, i, o et u (longues et courtes), plus æ (comme dans l’anglais cat) et une variété spéciale de o ouvert, probablement à mi-chemin entre les voyelles anglaises a dans card et o dans sore. Il y a un bon nombre de fricatives : ð (comme le th dans le the anglais), þ (comme le th dans le mot anglais thing), 3 (n’existe pas en anglais ; fricative équivalente au g, écrite gh dans l’orquien ghâsh), et ch comme dans le ach germanique ou gallois (que Tolkien représente en fait avec la lettre grecque chi dans l’écriture du valarin). Les occlusives incluent les voisées b, d, g et les sourdes p, t, k. Les digrammes ph, th et bh représentent probablement des occlusives aspirées, i.e. p, t, b suivis de h. Il y a au moins trois sibilantes, z, s et š, la dernière étant similaire au sh dans l’anglais she. Deux nasales, m et n, sont attestées. Le valarin avait aussi la vibrante r et la latérale l, plus les semivoyelles y et w. La plupart des mots possèdent la structure (V)CVCV…, avec peu de groupes consonantiques, bien que br, lg, ll, gw, šk et st soient attestés en position médiale.

Une infixation plurielle -um- se retrouve dans Mâchanâz, pl. Mâchanumâz “Autorités, Aratar”. Voilà tout ce que nous pouvons dire au sujet de la grammaire valarine. (Voir cependant ayanûz dans la liste de mots ci-dessous, pour une possible terminaison flexionnelle.) Le terme dušamanûðân “maculé” semblerait être un participe passé, vu sa traduction ; si nous avions connu le verbe “maculer”, nous aurions pu isoler les morphèmes utilisés pour dériver de tels participes. Cependant, le seul verbe attesté est akašân, qui signifie “il dit”. Ce mot peut probablement se diviser en une racine “dire” et des affixes signifiant “il” et “temps présent”, mais nous ne pouvons pas isoler les morphèmes avec une quelconque certitude.

Ainsi que l’indiqua Rúmil, les mots, en particulier les noms, tendent à être particulièrement longs, jusqu’à huit syllabes pour IbrîniðilpathânezelTelperion”. Tous les noms attestés des Valar se terminent en -z : A3ûlêz “Aulë”, Arômêz “Oromë” (voir la liste de mot au sujet de l’orthographe), Mânawenûz “Manwë”, Tulukastâz “Tulkas”, Ulubôz ou Ullubôz “Ulmo”. Les autres noms ne semblent pas avoir cette terminaison, pas même le nom du Maia Ossë (Ošošai, Oššai). Mais, peut-être de façon significative, les mots ayanûz “ainu” et Mâchanumâz “Aratar” ont cette même terminaison. Dans l’entrée pour ayanûz dans la liste de mots ci-dessous, il est suggéré qu’une sorte de terminaison flexionnelle est présente dans ce mot.

La seule chose que nous pouvons dire sur la syntaxe est que les adjectifs semblent suivre le nom qu’ils décrivent : Aþâraphelûn Amanaišal « Arda Immaculée », Aþâraphelûn Dušamanûðân « Arda Maculée ».

Liste de mots valarins

Les voyelles longues sont notées au moyen de circonflexes (^) ; la source utilise des macrons à la place. Un son correspondant au ach-Laut allemand est écrit avec la lettre grecque chi dans la source ; ici, le digramme ch est utilisé à la place. Dans la source, la fricative dorsale souvent orthographiée gh par Tolkien est écrite avec une lettre spéciale similaire au chiffre 311), qui est utilisé ici. Les mots vanyarins de couleur nasar “rouge” et ulban “bleu” étaient dérivés du valarin, mais comme les formes originales ne sont pas données, ils ne sont pas inclus dans cette liste.

  • A3ûlêz, nom de signification inconnue, altéré pour donner le quenya Aulë12).
  • akašân supposé signifier « Il dit » en faisant référence à Eru ; source du quenya axan “loi, règle, commandement”13).
  • amanaišal “immaculé”14)15).
  • Arômêz (dans la source, la lettre ô a un diacritique indiquant qu’il s’agit d’un o ouvert, semblable à un a), un nom adapté au quenya comme Oromë et au sindarin comme Araw16). D’après l’étymologie populaire elfique, Oromë signifiait « sonnant du cor » ou « sonneur de cor », mais le nom valarin original désignait uniquement ce Vala et n’avait pas d’étymologie au-delà de cela17)18).
  • ašata “cheveux de la tête”, ou plus simplement šata.19).
  • aþar “temps fixé, festival” (adopté en quenya, devenant asar dans le dialecte ñoldorin avec le changement général þ [th] > s20). Cf. aþâra.
  • aþâra “fixé, établi, déterminé” (cf. aþar)21). Dit signifier “chaleur établie” dans Aþâraigas et utilisé pour désigner le Soleil, et “habitation établie” dans Aþâraphelûn mais utilisé là dans le même sens que le quenya Arda (la signification de ce dernier mot, lui-même d’origine purement elfique, fut influencée par Aþâraphelûn). Aþâraphelûn Amanaišal « Arda Immaculée », Aþâraphelûn Dušamanûðân « Arda Maculée »22)23).
  • ayanûz “ainu”24) ; le mot quenya ainu est de fait adopté et adapté du valarin). Comparer avec PM (p. 364), où Tolkien affirme qu’en valarin, ayanu- était « le nom des Esprits de la première création d’Eru ». Devons-nous en déduire que ayanu- est le radical de ce mot, impliquant que dans ayanûz, l’allongement de la voyelle finale et la suffixation du -z indiquent une flexion, peut-être celle du nominatif singulier ?
  • Dâhan-igwiš-telgûn probablement le nom valarin du Taniquetil ; voir WJ, p. 417. Le nom quenya est partiellement une adaptation, partiellement une « perversion » déterminée par une étymologie populaire : Taniquetil peut être interprété par « haute pointe blanche », quoiqu’il ne s’agisse pas là de quenya correct. Orthographe plus commune, mais probablement moins exacte : Dahanigwishtilgûn25).
  • delgûmâ, un mot valarin dont la signification exacte n’est pas donnée26). Il est cependant affirmé qu’il influença le quenya telumë “dôme, (en particulier) dôme des cieux”27), qui fut altéré en telluma “dôme”, appliqué en particulier au « Dôme de Varda » au-dessus de Valinor ; également utilisé des dômes de la demeure de Manwë et Varda sur le Taniquetil. La première signification semble s’appliquer dans le poème Namárië : « Vardo tellumar […] yassen tintilar i eleni […] » : « les dômes de Varda […] dans lesquelles tremblent les étoiles […] »28).
  • dušamanûðân “maculé”29).
  • Ezellôchâr “le Tertre Vert”, incorporant un mot valarin pour “vert”, qui n’est pas donné en tant que tel, mais fut adopté en quenya vanyarin comme ezel, ezella30). Adapté en quenya, il donna Ezellohar (devenant probablement #Erellohar en dialecte ñoldorin exilique, avec le changement général z > r).
  • Ibrîniðilpathânezel, nom valarin de Telperion31), dont l’étymologie n’est pas donnée ; mais le nom semble incorporer iniðil “fleur” et peut-être ezel “vert” (voir Ezellôchâr ci-dessus). David Salo suggère l’interprétation « #Fleur d’argent feuille-verte », qui, si cette interprétation est correcte, impliquerait l’existence des éléments #ibri “argent” (ou “blanc” ?) et #pathân “feuille”.
  • igas “chaleur”, isolé (avec réserves) de Aþâraigas, “chaleur établie” (q.v.).
  • iniðil “lys, ou tout autre large fleur isolée” (source du quenya indil, et évidemment aussi de l’adûnaïque inzil)32).
  • mâchanâz, pl. mâchanumâz “Autorités”, employé pour les plus grands Valar, appellés Aratar en quenya. Le mot valarin fut aussi adapté en quenya, où il donna Máhan, pl. Máhani.
  • machallâm, au sens propre, l’un des sièges des Valar dans l’Anneau du Jugement, source du quenya mahalma “trône”33).
  • mâchan, supposé signifier “autorité, décision faisant autorité”34). Source du quenya Máhan, l’un des huit chefs des Valar, quoique la traduction Aratar fut plus usuelle. C’est un élément de Mâchananaškâd “Jugement-anneau”, l’Anneau du Jugement, adapté en quenya comme Máhanaxar ou traduit par Rithil-Anamo35).
  • Mânawenûz “le Béni, Celui (le plus) en accord avec Eru”. Réduit et altéré en quenya, où il donna Manwë36)37).
  • mirub- “vin”, un élément également attesté dans mirubhôzê- (supposé être le début d’un mot plus long) = quenya miruvórë, miruvor, le nom d’un vin ou cordial particulier, glosé “hydromel” dans la traduction du poème Namárië dans le SdA, où ce mot apparaît (yéni ve lintë yuldar avánier […] lisse-miruvóreva : « les longues années ont passé comme de rapides gorgées du doux hydromel », SdA, Livre II, chap. 8)38). Ce mot fut sans doute adapté originellement comme #miruvózë en vanyarin. RGEO (p. 69) confirme que miruvórë était « un mot dérivé de la langue des Valar ; le nom qu’ils donnaient à la boisson versée lors de leurs festivals. »39)
  • naškad (ou anaškad ?), un élément isolé (avec réserves) de Mâchananaškad et signifiant peut-être “anneau”, cf. par. n. nazg.
  • Næchærra (pas capitalisé dans la source), le nom valarin original du cheval d’Oromë, adapté comme Nahar en quenya, supposé être onomatopéique, d’après son hennissement40).
  • Ošošai, Oššai, un nom supposé signifier “moussant, écumant”, adapté au quenya sous la forme Ossai > Ossë, sindarin Yssion, Gaerys41)42).
  • Phanaikelûth (sic, not ##Phanaikelûþ) signifiant supposément “miroir brillant”, utilisé pour désigner la lune43).
  • phelûn “demeure”, isolé (avec réserves) de Aþâraphelûn, q.v..
  • rušur “feu” (également uruš)44).
  • šata “cheveux de la tête”, également ašata45).
  • šebeth (sic, pas ##šebeþ) “air”46).
  • tulukha(n) “jaune”47). Adapté au quenya vanyarin sous la forme tulka.
  • Tulukhastâz (sic - lire Tulukhaštâz ?) est supposé être un composé contenant tulukha(n) “jaune” et (a)šata “cheveux de la tête”, d’où “celui aux cheveux d’or”. Adapté en quenya, où il donna Tulkas48).
  • Tulukhedelgorûs, nom valarin de Laurelin, dont l’étymologie n’est pas donnée, quoique le terme incorpore apparemment une forme de tulukha(n) “jaune”49)50).
  • ulu, ullu “eau”51). Dans Ulubôz, Ullubôz.
  • Ulubôz, Ullubôz, un nom contenant ulu, ullu “eau”, adapté en quenya comme Ulmo et interprété par « le Verseur » selon l’étymologie populaire52).
  • uruš “feu” (également rušur)53).

Voir aussi

Sur Tolkiendil

Sur le net

1) WJ, p. 397
2) WJ, p. 398
3) N.d.T. : bien que Helge Fauskanger emploie partout cette orthographe, il convient de noter que le mot est noté Mâχananaškâd, avec le dernier â long dans le texte publié de « Quendi & Eldar ».
4) N.d.T. : voir cependant le récit des envoyés des Valar dans « L’Akallabêth » (S, p. 326-328), dont il n’est pas précisé s’il s’agissait d’Elfes ou de Maiar. Il convient aussi de noter que le Maia Eönwë accompagna les troupes valinoriennes lors de la Guerre de la Colère, et que les Edain eurent donc l’occasion de le côtoyer directement.
5) SdA, Livre III, chap. 11
6) N.d.T. : il convient aussi de préciser que Pippin ne connaissait pas l’elfique, comme le montre son séjour ultérieur à Minas Tirith, et qu’il n’aurait donc pas pu comprendre Gandalf si celui-ci avait parlé en sindarin ou en quenya pendant qu’il dormait.
7) LRW, p. 168
8) L, p. 282
9) WJ, p. 397-407
10) LRW, p. 358
11) N.d.T. : la lettre ej.
12) N.d.T. : aulë est supposé signifier “invention” en quenya, et serait dérivé du radical GAWA ou GOWO selon LRW, p. 358, ce qui pourrait être une étymologie populaire.
13) , 19) , 20) , 21) , 24) , 26) , 30) , 32) , 34) , 45) , 47) , 48) WJ, p. 399
14) WJ, p. 401.
15) N.d.T. : le PE 17, p. 106-107, indique que Aman, synonyme de Valinor en quenya, est un élément emprunté à la langue des Valar. En p. 162, il est précisé sous le radical √MAN “bon” :
« Cela implique qu’une personne / chose est (relativement ou absolument) “immaculée” : c’est-à-dire, selon la pensée elfique, non affectée par les désordres introduits en Arda par Morgoth : et par conséquent suit sa vraie nature & function. Lorsqu’il est appliqué à l’entendement / esprit, il est plus ou moins équivalent à moralement bon ; mais appliqués à des corps il se réfère naturellement à la santé et à l’absence de distortions, dommages, flétrissures, &c.
DÉRIVS. *Ámān : q Aman (aman-, s{ind} Avon “État Immaculé”, en particulier appliqué aux régions occidentales “immaculées”, dont Valinor (habitat des Valar) faisait partie.
Manwe. Nom quenya du “Roi Ancien”, Seigneur des Valar d’Aman. »
16) , 52) WJ, p. 400
17) WJ, p. 401.
18) N.d.T. : Le PE 17 (p. 138) fait dériver ce nom du radical ROM “bruit de trompe”, et indique la dérivation suivante : {val.} Arǭmēz (> sind. Araum > Araw) > q. Arome > Orome. Mais une dérivation différente est indiquée p. 153 s.v.GAL : « Orǭmē > Oromë [La forme sindarine Araw n’est pas entièrement régulière : Orǭmē > Oraúmh > Araúv > Araw. Le rohan Béma est bien sûr dérivé de l’anglo-saxon béme “une trompette”, √ROM = bruit de cor.] »
22) WJ, p. 399, 401.
23) N.d.T. : le PE 17 (p. 150) semble mentionner des éléments valarins différents : « √BAN [en lien avec MAN ?] Originellement, cela apparaît avoir simplement fait référence à la “beauté” — mais avec l’implication qu’elle était due à une absence de faute ou de flétrissure. Ainsi q. Arda Vanya “Arda Immaculée” = A. úχarin. Arda Úvana = Arda Maculée = A. χarina. »
Les termes úχarin et χarina ont une phonologie incompatible avec celle du quenya. De plus, on note la même opposition entre le quenya Vanya, positif, et le probable mot valarin úχarin, qui contient visiblement le préfixe négatif ú- que celle qu’on observe entre le q. Alahasta et le val. Amanaišal, même si dans cette deuxième paire, c’est le mot elfique qui comporte le préfixe négatif al(a)-, tandis que le terme valarin est positif. Puisque cette note du PE 17 est en lien avec le manuscrit de « Quendi & Eldar », où Tolkien réintroduit la notion de langue valarine dans son Légendaire, il est hautement probable que les mots úχarin et χarina aient été conçus comme valarins ou contenant un élément valarin en leur sein. Ils ont peut-être été ensuite supplantés par les termes Amanaišal et Dušamanûðân qui figurent dans le texte final de « Quendi & Eldar ».
25) N.d.T. : le PE 17 donne des indications supplémentaires à ce sujet : p. 168, s.v.NIK- : « Taniquetil est altération [?] de quelque nom valarin. » ; p. 186, s.v.TĂR : « tarniquētil. taniquetil, le nom valarin de signification inconnue. L’ancien usage est tār(a) ninqui-tilte, haut pic blanc. tarninquitil-. » Ce dernier radical semble avoir été rejeté en faveur de TA3, donnant tagra > tāra, sans pour autant invalider le reste de la discussion.
27) LRW, p. 391 radical TEL, TELU
28) SdA, Livre II, chap. 8
29) , 31) , 35) , 40) , 43) , 44) , 46) , 49) , 53) WJ, p. 401
33) WJ, p. 399 ; UT, p. 305, 317
36) WJ, p. 399.
37) N.d.T. : voir aussi la note attachée à l’entrée amanaišal.
38) N.d.T. : le PE 17 (p. 37-38) donne une glose similaire : « Le mot était pensé s’appliquer à une boisson précieuse (et à base de miel) mais le mot était d’origine valarine. mirubhōze, un vin de miel, mirub, vin. »
39) N.d.T. : dans le PE 17, p. 64, il est précisé que les Elfes pensaient que le miruvóre des Valar était fait du miel ou du nectar de certaines fleurs des jardins de Valinor. Y est donnée une version du nom valarin original de ce cordial, qui semble plus tard avoir été rejetée par Tolkien : midu.
41) WJ, p. 400.
42) N.d.T. : le PE 17, p. 138, indique que les termes Osse, Ossē et Oss descendent du radical onomatopéique OS- “faire un son sifflant moussant”.
50) N.d.T. : il est tentant de rapprocher ce nom de la signification du quenya Laurelin “Couleur d’or-chantant” (cf. L, p. 307-308). La deuxième partie de ce nom, #-(e)delgorûs serait ainsi en rapport avec le chant, peut-être même un adjectif ou un participe présent signifiant « chantant ».
51) WJ, p. 400, 401
 
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