L’occidentalien : le parler commun

Quatre Anneaux
Helge Kåre Fauskanger
traduit de l’anglais par Julien Mansencal
Article théoriqueArticles théoriques : La maîtrise globale des écrits de J.R.R. Tolkien est nécessaire pour bien saisir la portée des articles de cette catégorie, les sujets étant analysés de façon poussée par leurs auteurs.
  • Signification : langue de l’Ouest
  • Autres noms : En occidentalien : Adûni (son propre nom, PM, p. 316) ou Sôval Phârë « parler commun » ; en sindarin : Annúnaid « #occidentalien » ou Falathren « langue des rivages ».

La langue parlée en réalité par les personnages du Seigneur des Anneaux, et la langue dans laquelle le Livre Rouge fut rédigé à l’origine, était appelée adûni, nom que Tolkien traduisit en anglais par westron1). Tolkien explique : « La langue dont le rôle, dans cette histoire, est tenu par l’anglais, était l’occidentalien ou “parler commun” des Pays de l’Ouest de la Terre du Milieu au Troisième Âge. Durant cette période, il était devenu la langue natale de presque tous les peuples doués de parole (sauf les Elfes) qui vivaient au sein des anciens royaumes d’Arnor et de Gondor, c’est-à-dire tout le long du littoral au nord de l’Umbar jusqu’à la baie de Forochel, et à l’intérieur des terres jusqu’aux Monts Brumeux et aux Ephel Dúath. Il s’était également répandu vers le nord le long de l’Anduin, gagnant en amont les terres à l’ouest du Fleuve et à l’est des montagnes, jusqu’aux Champs d’Iris. Au terme de cet Âge, à l’époque de la guerre de l’Anneau, telles étaient encore ses limites en tant que langue maternelle »2). Tandis que l’occidentalien du Gondor avait une saveur archaïque, les Hobbits parlaient un dialecte rustique. Il est également indiqué que l’occidentalien était également utilisé en tant que seconde langue par tous ceux qui conservaient encore une langue propre, comme les Drúedain (Woses) et les Rohirrim. Même les Orques employaient une forme abâtardie de l’occidentalien en cas de besoin. En Mordor, Frodo et Sam comprirent ce que se disaient les deux Orques qui tâchaient de les renifler, car « étant d’espèces différentes, ils usaient du parler commun à leur façon »3). L’occidentalien serait la langue à apprendre avant d’entrer dans une machine à voyager dans le temps à destination du Troisième Âge — apprendre le quenya reviendrait à apprendre le latin avant de se rendre en Europe : il n’y aurait pas grand-monde susceptible de vous comprendre à votre arrivée.

Le Poney Fringant (© Ted Nasmith)

Au départ, l’occidentalien était « un parler humain, bien qu’enrichi et poli sous l’influence des Elfes. C’était, à l’origine, la langue de ceux que les Eldar appelaient Atani ou Edain, “Pères des Hommes”, en particulier les gens des Trois Maisons des Amis des Elfes qui virent dans l’ouest, en Beleriand, au Premier Âge ». Au Deuxième Âge, l’adûnaïque de Númenor était parlé dans les forts et havres édifiés par les Númenóriens sur les rivages de la Terre du Milieu, et « s’y mêlaient quantité de mots des langues des hommes moindres ; il devint ainsi un parler commun qui se répandit le long des côtes parmi tous ceux qui étaient en rapports avec l’Occidentale »4). Ce processus se poursuivit après la Submersion : « Les gens d’Elendil n’étaient pas nombreux, car seuls quelques grands vaisseaux avaient échappé à la Submersion ou survécu au tumulte des Mers. Il est vrai qu’ils trouvèrent sur les côtes occidentales maints résidents de leur propre sang, en totalité ou en partie, descendant de marins ou de gardiens des forts et des havres qui s’étaient établis là au temps jadis, pourtant au final, les Dúnedain étaient désormais un peuple réduit au milieu d’étrangers. Ils employèrent donc le parler occidentalien dans tous leurs rapports avec d’autres hommes, et dans la gouvernance des royaumes dont ils étaient devenus les souverains ; et ce parler commun se développa, et […] fut grandement enrichi de mots tirés de la langue adûnaïque des Dúnedain, et du noldorin [lire : sindarin] »5) D’après PM (p. 315), l’occidentalien évolua à partir de l’adûnaïque originel en partie par indifférence : les Fidèles survivants de Númenor ne portaient pas l’adûnaïque dans leurs cœurs, s’agissant de la langue des rois rebelles de l’Occidentale qui avaient tenté d’éradiquer toutes les autres langues. Pourtant cette langue fut par la suite « polie sous l’influence des Elfes ». Tolkien décrivit l’occidentalien comme « presque aussi mélangé que l’a[nglais] mod[erne] »6). On peut probablement comparer les éléments elfiques de l’occidentalien aux nombreux mots français naturalisés en anglais.

Structure

Peu de choses sont connues au sujet de l’occidentalien, pour la bonne et simple raison que Tolkien l’a traduit par l’anglais presque partout ! Quelques mots d'occidentalien authentique sont donnés dans l’Appendice F du Seigneur des Anneaux, et un nombre (relativement) plus conséquent dans The Peoples of Middle-earth. Tolkien traduisit même les noms des Hobbits. Il n’y eut jamais de hobbits du nom de Frodo, Sam, Pippin et Merry ; leurs véritables noms étaient Maura, Ban, Razar et Kali. Le mot hobbit lui-même n’est qu’une traduction du mot authentique kuduk attesté au Troisième Âge (le premier dérive du vieil anglais holbytla « habitant de trous » de la même façon que kuduk est supposé descendre de l’archaïque kûd-dûkan de même sens, cette dernière forme subsistant en rohirrique). Maura (« Frodo ») et ses amis n’auraient pas connu le mot « hobbit » tel quel ; ils disaient kuduk.

Concernant la phonologie et la structure de l’occidentalien, David Salo observe (dans une communication privée) : « Les sons [consonantiques] de l’adûnaïque tardif et de l’occidentalien sont presque les mêmes. Ils ont en commun p, b, t, d, k, g, m, n, ng, r, ph, th, s, z, h, y et l. Dans le Seigneur des anneaux, l’occidentalien est dit posséder les palatale ch et sh, mais seul sh apparaît dans notre matériel. l’occidentalien présente aussi hr- et hl-. On ne connaît aucun exemple de w en occidentalien, mais il possède v, ce qui n’est pas le cas de l’adûnaïque ; on peut supposer que le w devint v en occidentalien. Les mots occidentaliens ne sont pas totalement dissemblables des mots adûnaïques : ils possèdent ce qui pourrait être des mots basés sur des racines tri-consonantiques : gamba « bouc », tapuk « lapin », galab « jeu »7), laban « sac », narag « nain », zilib ou zilbi « beurre », et bon nombre de bi-consonantiques : rama « habitant d’une chaumière », zara « vieux », bana « demi », rapha « bourre ».

Les voyelles constituent un système classique à cinq voyelles : les brèves a, e, i, o, u et longues â, î, ô, û. Le ê n’est attesté dans aucun mot, mais une note de bas de page dans l’Appendice E implique son existence : il y est dit que certains locuteurs de l’occidentalien utilisaient ei et ou, « plus ou moins comme dans l’anglais say no », à la place de ê et ô — cette prononciation, quoique « assez répandue », était considérée comme incorrecte et rustique. Il va sans dire que c’était la prononciation usuelle chez les Hobbits. l’occidentalien aurait également possédé certaines voyelles réduites.

Les sons quenyarins ty, hy n’existaient pas en occidentalien ; les locuteurs gondoriens du haut-elfique leur substituaient ch (comme dans l’angl. church) et sh. l’occidentalien ne possédait pas non plus le ch de l’allemand ach ; cf. UT, p. 319. Par conséquent, le sindarin pur Rochand, Rochan devint Rohan dans la prononciation gondorienne.

Un changement phonologique tardif est mentionné en PM, p. 320 : les consonnes doubles (longues) étaient réduites en consonnes simples en position médiale entre deux voyelles, tunnas « garde » étant prononcé tunas (mais n’était normalement pas écrit ainsi). Les consonnes étaient modifiées dans certaines combinaisons : tunnas lui-même représente l’ancien terme tudnas.

Terminaisons

Une terminaison agentive -a est visible dans des mots comme pûta « souffleur », batta « parleur ». La terminaison -a était aussi une terminaison masculine8), du moins dans le dialecte hobbit. En traduisant le Livre Rouge, Tolkien anglicisa certains noms en modifiant cette terminaison en -o, par exemple « Bilbo » pour le hobbitique authentique Bilba. Les terminaisons en -o et -e étaient féminines ; Tolkien a pu substituer -a pour -o.

La terminaison plurielle semble être -in, comme dans cûbuc « hobbit », pl. cûbugin (PM, p. 49 — cûbuc modifié en kuduk dans le Seigneur des Anneaux publié). Tolkien considéra plusieurs terminaisons plurielles avant de se décider pour -in, comme -a, -il ou -en (l’idée selon laquelle les occlusives sourdes devenaient voisées devant cette terminaison plurielle, comme dans cûbuc / cûbugin, fut apparemment abandonnée par la suite).

Il semble que l’occidentalien, à l’image des langues scandinaves, emploie un suffixe à la place d’un article défini séparé : Sûza « Comté », Sûzat « La Comté ».

L’occidentalien archaïque originel semble avoir possédé des terminaisons de cas, mais à la fin du Troisième Âge, ces terminaisons avaient disparu. Nargian dans Phurunargian « Cavenain » est une forme fossilisée du génitif pluriel de narag « nain ». David Salo théorise : « Puisque l’adûnaïque ne dispose pas d’un véritable génitif, il faut supposer qu’au cours du Troisième Âge, l’adûnaïque fut transformé (à travers l’agglutination de suffixes) en une véritable langue à déclinaisons, puis perdit à nouveau ses terminaisons de cas. Nargian pourrait être #nargii (un radical pluriel, incorporant l’ancienne adûnaïque terminaison -i) + an, l’ancien marqueur « génitif » [adûnaïque], désormais suffixé au lieu d’être antéposé. »

Les termes raza [n.] « étranger », razan [adj.] « étranger » semblent démontrer l’existence d’une terminaison adjectivale en -n. Le participe passé semble avoir eu la terminaison -nin ; voir karnin plus bas.

On ne connaît aucun pronom occidentalien, mais on sait quelque chose à leur sujet : « La langue occidentalienne comportait une distinction, affectant les pronoms à la seconde (et souvent aussi à la troisième) personne, indépendante du nombre, entre les formes “familières” et “courtoises”. L’une des particularités de l’usage de la Comté était toutefois la disparition des formes courtoises de l’usage quotidien. Elles subsistaient seulement chez les villageois, notamment ceux du Quartier Ouest, qui s’en servaient comme marques d’affection. C’était l’un des aspects auxquels se référaient les gens du Gondor évoquant l’étrangeté du parler hobbit. Par exemple, durant les premiers jours de son séjour à Minas Tirith, Peregrin Touque utilisa les formes familières avec les personnes de tous rangs, y compris le Seigneur Denethor lui-même. L’Intendant âgé s’en amusa probablement, mais ses serviteurs en furent probablement stupéfaits. Ce libre usage des formes familières aida sans nul doute à propager la rumeur populaire qui voulait que Peregrin fût une personne de très haut rang dans son propre pays. » (Appendice F ; citation retraduite) Il s’est révélé impossible de représenter correctement ces distinctions pronominales de l’occidentalien dans la traduction anglaise du Livre Rouge effectuée par Tolkien9).

Influence elfique

La forte influence elfique sur l’occidentalien est visible dans notre corpus, aussi réduit soit-il. Certains de ces mots furent peut-être empruntés à l’avarin par les ancêtres des Edain, passant dans l’occidentalien via l’adûnaïque, et d’autres ont pu être empruntés au sindarin par les Dúnedain exilés après la Chute de Númenor.

  • balc « horrible » semble apparenté au mot sindarin balch « cruel », dérivé du radical primitif ÑGWAL « tourment »10).
  • batta « parleur » est sans conteste apparenté au quendien primitif KWET, telerin commun #PET = « parler » ; cf. le sindarin peth « mot », beth après lénition.
  • karnin « #fendu » (isolation hypothétique à partir de Karningul « Fondcombe ») semble apparenté au radical elfique SKAR « déchirer, fendre » ; la terminaison participiale -nin rappelle également la terminaison sindarine -nen (comme dans dirnen, tirnen « gardé, #surveillé », dérivé de tir- « surveiller » ; cf. Talath Dirnen « la Plaine Gardée »).
  • nas « peuple », affirmé en PM (p. 320) être un emprunt soit au sindarin nos, soit au quenya nossë « parentèle, famille ». (« Le o court elfique devenait un a dans de tels mots », de toute évidence parce qu’ils furent empruntés au cours de la période adûnaïque. L’adûnaïque ne comportait que le ô long, mais possédait un a court ; l’emprunt altéra la qualité de la voyelle et non sa quantité.)
  • nîn « eau » doit être lié au radical elfique NEN « eau », quenya nén, sindarin nen, pl. nîn.
  • ras « corne » (instrument de musique) ; cf. q. rassë « corne », sind. -ras comme dans Caradhras « Rubicorne ».
  • zîr « sage » ressemble beaucoup au quenya saira.

Lexique occidentalien / hobbit

Toutes les formes rejetées sont exclues ; Tolkien a beaucoup expérimenté ici. Lorsque les formes de PM sont en désaccord avec celles du SdA, les premières sont généralement passées sous silence. L’orthographe de Tolkien est systématiquement conservée, mais c et k représentent le même son, k étant préféré dans le SdA — voir Tûk.

  • Adûni « occidentalien »11)
  • ba-, ban(a) « demi »12), banakil « semi-homme, hobbit »13)
  • balc « horrible »14)
  • Ban « Sam », souvent considéré comme l’abréviation de Bannâtha, tout comme Sam est l’abréviation de Samuel, mais dans le cas de Sam Gamgee, il s’agissait de l’abréviation de Banazîr15).
  • Banazîr « à moitié sage, simplet »16)
  • bara- « rapide ? », isolé dans Barabatta « Prompt-parleur »17)
  • -bas « -wich » [suffixe signifiant « lieu d’habitation ou endroit fortifié », dérivé du v. angl. wic]18)19)
  • batta « parleur ? », isolé dans Barabatta « Prompt-parleur »20)
  • Bilba « Bilbo »21)
  • Bophîn « Bophin » ; signification oubliée, le nom est simplement anglicisé22)
  • bolg- « bosse, protubérance »23)
  • Bralda-hîm « bière capiteuse », calembour sur le nom du Baranduin (or Branda-nîn), traduit par « Brandevin »24)
  • branda- « frontière, marche » ; Brandagamba « Marchebouc », Branda-nîn « Eau frontalière », « [angl.] Marchbourn »25)
  • Bunga « Bungo », Bunga Labingi « Bungo Sacquet »26)
  • castar une pièce d’un certain type, dont le tharni était le quart27)
  • gad- « rester ». Dans Ranugad, q.v..
  • galap, galab- « jeu »28)
  • Galbasi « Gamgee »29)
  • gamba « bouc », dans Brandagamba « Brandebouc »30)
  • gul « vallée » ? (hypothétiquement isolé à partir de Karningul « Fondcombe »)31)
  • hamanullas, petite fleur bleue inconnue, traduit de façon incertaine par « lobelia » [« lobélie »]32)
  • hîm(a) « ale, bière »33). Dans Bralda-hîm34)
  • hloth(o) « chaumière », habitation à deux pièces35)
  • hloth-ram(a) habitant d’une chaumière, « cotman »36). Hlothram « Cotman », nom du grand-père du fermier Chaumine37)
  • Hlothran « Chaumine » ; voir Lothran.
  • kali « enjoué, joyeux, gai » ; Kalimac, nom de sens oublié, mais inévitablement associé avec kali ; aussi Tolkien traduisit-il Kalimac par Meriadoc et la forme courte Kali par Merry [angl. « enjoué »]38).
  • karnin « fendu » ? (hypothétiquement isolé à partir de Karningul « Fondcombe »)39)
  • kast « mathom » (du rohanais kastu ; ce mot n’était probablement employé que dans le dialecte hobbit de l’occidentalien)
  • kuduk « hobbit », uniquement employé dans le dialecte hobbit ; les autres locuteurs de l’occidentalien employaient le terme banakil « semi-homme »40)
  • laban « sac » ; Labingi « Sacquet » (PM, p. 48) ; Laban-neg « Cul-de-Sac »41)
  • Lothram « Cotman »42)
  • Lothran « Chaumine », nom de village hobbit43). Il se compose de hlotho + rân, q.v.. Orthographié Hlothran dans les notes finales de l’Appendice F.
  • luthur, luthran « duvet, peluche »44)
  • Maura « Frodo »45). l’occidentalien contemporain ne connaissait pas de terme maur-, mais en rohirrique archaïque, il signifiait « sage, expérimenté » ; Tolkien traduisit donc Maura par un nom germanique de signification proche.
  • narag- « nain »46), gén. pl. archaïque nargian, comme dans Phurunargian « Excavation des Nains, Cavenain »47)48)
  • nas « peuple, gens ». Dans tudnas, q.v.. Emprunt au quenya nossë ou au sindarin nos « parentèle, famille »49)
  • neg n. « fin »50)
  • nîn « eau ». Dans Branda-nîn, q.v..
  • Ogmandab « Gorhendad » (un Vieilbouc)51)
  • orka « orque ». Il est précisé que l’angl. orc employé par Tolkien est une adaptation de la forme en occidentalien52)
  • phârë n. « parler » ; sôval phârë « parler commun »
  • phur- « creuser, excaver »53) ; phûru « excavation » (archaïque) ; Phurunargian « Cavenain ».
  • pûta « sonneur, souffleur » (#pût- « souffler » ?). Dans Raspûta, q.v..
  • rân « un village, un petit groupe d’habitations au flanc d’une colline »54) ; ran(u) « demeure, village » ([angl.] « ham ») ; Ranugad = « Hamfast, Casanier »55)
  • râph(a) n. « bourre »56). Dans Zilbirâpha.
  • ras- « cor » ; Raspûta « Sonnecor »57)
  • raza n. « étranger » ; razan adj. « étranger »58)
  • Razanur Tûc « Peregrin Touque »59) ; cf. Razar.
  • razar petite pomme rouge ; Razar « Pippin, Pépin », associé au mot pour la pomme, mais en réalité abréviation de Razanur.60)
  • ribadyan « byrding »61), individu célébrant son anniversaire (L, p. 290)
  • sôval « commun » ; Sôval Phârë « parler commun »62) (En réalité, nous ne savons pas avec certitude quelle partie signifie « parler » et laquelle signifie « commun »)
  • sûza aire d’occupation ; division d’un royaume ; Sûza « Comté », Sûzat « la Comté »63)
  • tapuc « lapin, lapin de garenne »64)
  • tarkil « individu d’ascendance númenórienne »65)
  • tharantîn « quartier, quart »66)
  • tharni « quartier, [angl.] farthing » (le quart d’une pièce de monnaie, mais également utilisé pour les quartiers de la Comté)67)
  • trah- un radical hobbitique apparemment lié au fait de ramper dans un trou ; voir PM, p. 54.
  • trân « smial » (probablement unique au dialecte hobbit ; cf. le rohirrique trahan)68).
  • TUD « surveiller, garder » (radical)69)
  • tudnas « garde » (un groupe d’hommes agissant comme gardes). Plus tard tunnas, également orthographié ainsi ; encore plus tard prononcé avec un n court (simple), mais toujours orthographié en théorie avec un nn double ; l’orthographe fautive tunas apparaît dans l’original du Livre de Mazarbûl, et est transcrite par le terme également incorrect gard dans la reconstruction de cette page par Tolkien (elle n’apparaît pas dans le SdA publié). Voir PM, p. 320 et TI, p. 458.
  • Tûk (ainsi orthographié dans l’Appendice F, Tûc en PM, p. 46) « Touque » (d’après la tradition des Touque, tûca « était un ancien mot signifiant “audacieux”, mais il semble s’agir d’une conjecture dénuée de tout fondement » ; aussi Tolkien se contenta-t-il d’angliciser l’orthographe [en « Took », à son tour francisé en « Touque » dans la traduction française, N.d.T.]).
  • zara- « vieux » ; Zaragamba « Vieilbouc »70)
  • zîr(a) « sage » ; Banazîr « Demi-sage, Samsagace »71)
  • zilib, zilbi- « beurre » ; Batti Zilbirâpha « Barliman Butterbur »72)73)
Dans le Vinyar Tengwar nº 32, Carl F. Hostetter et Patrick Wynne avancent que, quelque puisse être le terme en occidentalien pour « jardin », il doit commencer par un G, comme le mot anglais garden, d’après ce que dit Galadriel à Sam en lui donnant la boîte avec une rune argentée sur le couvercle, juste avant que la Communauté ne quitte la Lórien : « Cela représente un G pour Galadriel, mais ce peut aussi bien évoquer un jardin dans votre langue ». Hostetter et Wynne avancent que le terme en occidentalien pour « jardin » est dérivé à l’origine du radical elfique primitif 3AR74), qui présente une ressemblance étonnante avec le radical indo-européen auquel on peut rattacher l’anglais garden. « L’anglais garden est donc au final d’origine eldarine », concluent-ils. « Nous pouvons affirmer qu’il y a bel et bien “des fées au bas de notre jardin”. »

Voir aussi

Sur Tolkiendil

Sur le net

1) N.d.T. : « occidentalien » dans la traduction française de Daniel Lauzon.
2) SdA, App. F ; citation corrigée
3) SdA, Livre VI, chap. 2
4) , 16) , 22) , 31) , 38) , 39) , 47) , 55) , 65) , 68) SdA, App. F
5) PM, p. 33-34
6) L, p. 425
7) N.d.T. : ou « gibier , venaison », l’angl. game étant ambigu sur ce point.
8) PM, p. 46
9) N.d.T. : et il en va de même pour la traduction française du SdA, qui aurait pourtant pu et dû jouer sur le vous de politesse, alors qu’elle mélange en pratique le tu et le vous d’une manière complètement contradictoire avec les indications de Tolkien.
10) RP, p. 431
11) PM, p. 316
12) , 15) , 58) , 59) , 60) PM, p. 51
13) , 19) , 24) , 25) , 28) , 29) , 30) , 37) , 40) , 70) SdA, App. F, notes finales
14) UT, p. 313
17) , 20) PM, p. 52
18) , 23) , 26) PM, p. 48
21) , 45) PM, p. 50
27) , 63) , 66) , 67) PM, p. 45
32) PM, p. 47
33) PM, p. 54
34) SdA, App. F,notes finales
35) , 36) , 42) , 43) , 44) , 54) , 64) PM, p. 49
41) , 50) , 51) PM, p. 83
46) PM, p. 58. N.d.T. : dans le PE 17 (p. 35, 137), la forme donnée est narg- « nain ».
48) , 53) N.d.T. : également attesté dans PE 17, p. 35, 137.
49) , 69) PM, p. 320
52) N.d.T. : PE 17, p. 47. Cette entrée a été ajoutée lors de la traduction.
56) PM, p. 60
57) PM, p. 45, 47
61) N.d.T. : néologisme inventé par Tolkien, signifiant à peu près « naissant ».
62) PM, p. 55
71) SdA, App. F ; PM, p. 51
72) N.d.T. : « Prosper Poiredebeurré » dans la traduction française
73) PM, p. 52, 60
74) RP, p. 407
 
langues/langues_humaines/occidentalien/occidentalien_parler_commun.txt · Dernière modification: 18/02/2024 14:17 par Loye Othelorn
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