Articles de synthèse : Ces articles permettent d'avoir une vue d'ensemble du thème traité mais ils nécessitent une bonne connaissance des principales œuvres de J.R.R Tolkien. |
ous tâcherons dans ces quelques lignes d'éclaircir le sens et l’usage des quatre termes suivants : « Gobelins », « Orques », « Uruk-hai » et « Snaga ». En effet, sans doute à cause de la difficulté à croiser les divers éléments de l’œuvre de Tolkien et de l’influence de la littérature fantastique subséquente, les confusions sont nombreuses. Il s’agira donc, dans un premier temps, d’expliciter ce que désignent certains de ces noms, puis, dans un second, de résumer les caractéristiques propres à chaque groupe d’Orques.
ans cette synthèse, « Orque » a été utilisé comme traduction française du mot « Orc ». En fait, il n'existe pas de véritable certitude quant à cette traduction : le seul élément sur lequel on peut éventuellement s'appuyer est une lettre où l'on voit apparaître l'expression « des orques ». Tolkien discute la forme plurielle générique orchoth en sindarin, il donne alors la traduction en anglais et dans ce qui semble être du français.
« Les langues eldarines possèdent des formes et des usages distincts pour le pluriel “partitif” ou “particulier”, et pour le pluriel général ou total. Ainsi yrch “orques, des orques” apparaît aux pages 359 et 402 du volume I ; les Orques, considérés en tant que peuple ou ensemble déjà mentionné, se diraient orchoth. »1)
Lettre 144, 1954
l n'y a aucune indication précise dans le texte Nomenclature in The Lord of the Rings, hormis l'origine du mot et la précision sur l'absence de lien avec l'homonyme désignant le cétacé. Tolkien redonne d'ailleurs ces précisions dans l'Avant-Propos de Bilbo le Hobbit. Tolkien indique d'abord que le mot devrait être traduit, en accord avec le système voulant que tous les termes en anglais soient censés être traduits depuis le westron ; mais il précise plus loin que le terme devrait être conservé. Etant donné qu'il semble s'attacher principalement à la sonorité du mot et qu'il parle de l'exemple de la traduction hollandaise, on peut supposer qu'il souhaitait surtout conserver la phonétique du mot.
« Orc. Il est censé s'agir du nom en langue commune de ces créatures à l'époque. Il devrait donc, d'après le système, être traduit en anglais ou dans la LT. Il était traduit par « gobelin » dans Bilbo le Hobbit, hormis en une occurrence ; mais ce terme, et d'autres de sens proche dans d'autres langues européennes (pour ce que j'en sais), ne sont pas vraiment adaptés. L'orc du Seigneur des Anneaux et du Silmarillion, bien qu'il soit évidemment en partie conçu à partir d'éléments traditionnels, n'est pas vraiment comparable, de par son origine supposée, ses fonctions, et sa relation aux Elfes. En tout cas, orc me paraissait, et paraît un bon nom pour ces créatures à l'oreille. Il devrait être conservé.
Il devrait être orthographié ork (c'est le cas dans la traduction hollandaise) dans une LT germanique, mais j'ai employé l'orthographe orc si souvent que j'ai hésité à la modifier dans le texte anglais, bien que l'adjectif dût forcément s'écrire orkish. (La forme gris-elfe est orch, pl. yrch.)
À l'origine, j'ai pris ce nom du vieil anglais orc (Beowulf 112, orc-neas et la glose orc = þyrs « ogre », heldeofol « démon de l'enfer »). Il n'est pas supposé être lié à l'anglais moderne orc, ork, terme appliqué à divers animaux marins de l'ordre des dauphins. »2)
« Orc n'est pas un terme anglais. Il apparaît une ou deux fois, mais a généralement été traduit par goblin (ou hobgoblin pour les plus grands d'entre eux). Orc est la forme hobbite du nom donné à l'époque à ces créatures, et il n'est en rien lié à notre orc, ork, appliqué à des animaux marins de la famille des dauphins. »
Bilbo le Hobbit - Avant-Propos
nfin, dans le Parma Eldalamberon n°17 p.47, Tolkien nous indique que du point de vue interniste, le terme orc est une adaptation du Westron orka. Mais cela ne nous aide malheureusement pas tout à fait à savoir quelle forme utiliser. Nous avons donc fait le choix d'utiliser la forme française « Orque ».
divers endroits, Tolkien utilise les termes Orques et Gobelins. Dans Bilbo le Hobbit on trouve ainsi principalement des Gobelins alors qu'a contrario, Le Seigneur des Anneaux parle plutôt d'Orques. Il est donc naturel de penser que deux termes différents désignent deux créatures différentes. Pourtant, Tolkien dans sa lettre à Milton Waldman place les deux termes au même niveau :
« Il y avait aussi les Orques (gobelins) et d'autres monstres créés par le Premier Ennemi qui ne furent pas totalement détruits. »3)
Lettre 131 , 1951
e plus, il explique également dans la lettre à Naomi Mitchison que « Gobelin » sert de traduction au mot « Orque » :
« Ils [les Orques] ne sont pas le fruit direct de mon imagination. Ils doivent cependant beaucoup, je crois, à la tradition gobeline (gobelin sert de traduction dans Le Hobbit où « Orque » n'apparaît qu'une seule fois je crois… »4)
Lettre 144, 1954
ette traduction est également confirmée dans Nomenclature in The Lord of the Rings que l'on a déjà lu précédemment, où Tolkien nous explique également qu'il n'était pas satisfait du mot « Gobelins » et qu'il lui préfère le mot « Orques ».
insi, les Orques du Seigneur des Anneaux ne sont rien d’autre que les Gobelins de Bilbo. Il semble n'être nulle part fait mention d’éventuelles différences de taille ou de caractère.
ans Le Seigneur des Anneaux, on découvre les Uruk-hai, de grands guerriers redoutables. Encore une fois, on se retrouve face à un nouveau nom et l'on peut de nouveau se reposer la question de savoir s'il s'agit également d'une traduction comme dans le cas précédent.
vant tout, il faut savoir que la francisation de Francis Ledoux « Ourouk-hai » est contestable. Cette forme à l'avantage de nous permettre de ne pas faire d'erreur de prononciation. Néanmoins, il est indiqué dans l'Appendice F du Seigneur des Anneaux que uruk est un mot de la langue du Mordor, traduction du sindarin orch signifiant « orque ». Modifier ce mot impliquerait qu'il ne correspondrait plus à la langue inventée qu'a voulu nous faire découvrir Tolkien.
« En sindarin, on disait orch. Un nom apparenté très certainement à uruk, mot du parler noir,…»5)
Seigneur des Anneaux - Appendice F
nsuite, -hai est un suffixe utilisé comme pluriel de groupe. Le terme uruk-hai est toujours utilisé dans un contexte pluriel, et on trouve également d'autres formes telles que olog-hai6) ou oghor-hai7) et dans le Parma Eldalamberon n°17 p.12, uruk-hai est traduit par « peuple orque » (« orc-folk »).
n pourrait donc s'arrêter à la conclusion, que uruk signifie « Orque » en parler noir et que uruk-hai est un pluriel de groupe. Mais l'Appendice F du Seigneur des Anneaux va plus loin dans les explications du mot uruk. Ce dernier, nous indique que bien que le mot uruk soit une simple traduction de orch, il est utilisé pour désigner spécifiquement « les grands guerriers orques » venant du Mordor et d'Isengard.
« En sindarin, on disait orch. Un nom apparenté très certainement à uruk, mot du parler noir, bien que d'ordinaire uruk ait servi à désigner spécifiquement les grands guerriers orques qu'à cette époque vomissait le Mordor et Isengard. »8)
Le Seigneur des Anneaux - Appendice F
es Uruk-hai (ou Uruks) sont donc des Orques améliorés que l'on trouve aussi bien en Mordor qu'en Isengard. On apportera par la suite plus de précisions sur leurs caractéristiques.
oujours dans Le Seigneur des Anneaux il est question de Snaga, voilà encore un terme sujet à interrogation. S'agit-il d'un nom de personnage ? d'une énième traduction ? ou d'une autre sorte d'Orque ?
'Appendice F, là encore, dans le même paragraphe, il est ajouté cette fois, que Snaga signifie « esclaves » et désigne les Orques de race inférieure et que ce nom est principalement utilisé par les Uruk-hai, supérieurs en force, comme on l'a vu précédemment.
« Les orques de race inférieure étaient appelés Snaga, « esclaves », et ce, en particulier par les Uruk-hai. »9)
Le Seigneur des Anneaux - Appendice F
'est ainsi que Uglúk appelle l'un des Orques Snaga.
Le mot Orque désigne ainsi indifféremment les Uruks, grands guerriers nourris par le Mordor et Isengard, et les Snaga, leurs esclaves.
Nous comprenons maintenant que « Gobelin » et « Orques » sont synonymes et que si tous les Orques ne sont pas tous des Uruks, tous les Uruks sont des Orques. L’idée est la même en ce qui concerne les Snaga.
ous ne nous attarderons pas sur l'origine des Orques qui fut sujette à changement dans l'esprit de Tolkien et semblait désirer leur attribuer une origine humaine 10). Nous pouvons cependant observer les autres éléments du Silmarillion qui ne semblent pas en contradiction avec ce changement d'origine.
out d'abord, il semble clair que Melkor fut à l'origine de la création des premiers Orques, et que ces derniers ne supportaient pas la lumière, Melkor n'ayant anticipé la création de celle-ci.
« …pendant que Morgoth hésitait et que les Orcs étaient encore terrorisés par la lumière nouvelle. »11)
Le Silmarillion - Quenta Silmarillion 13
n découvre également par la suite, que ces Orques du Premier Âge chevauchent des loups, la chevauchée de Lúthien sur Huan étant comparée à celle des Orques sur les loups.
« Il la mena ensuite hors de Nargothrond par des passages secrets et ils s'enfuirent tous les deux vers le nord. Il rabaissa son orgueil et permit à Lúthien de le monter comme s'il était un cheval, comme font parfois les Orques avec les loups, et ils allèrent très vite, car Huan était un coureur rapide et infatigable. »12)
Le Silmarillion - Quenta Silmarillion 19
titre indicatif on notera que les Orques sont équipés d'armures, de boucliers d'acier et de lances à larges lames.
« Mais la victoire des Elfes était chèrement acquise. Ceux d'Ossiriand n'avaient eu que des armes légères et n'étaient pas de taille contre des Orcs revêtus d'armures et protégés par des boucliers d'acier, armés de lances aux larges lames. »13)
Le Silmarillion - Quenta Silmarillion 10
out d'abord, on distingue les Orques de Mordor et d'Isengard par leurs insignes. Ceux d'Isengard, notamment les kidnappeurs de Merry et Pippin, ainsi que ceux du Gouffre de Helm, portent la main blanche avec parfois une rune S sur leur casque et/ou sur leur bouclier, tandis que, selon Aragorn, ceux de Mordor affichent l'oeil rouge. Il est possible que la rune S soit réservés à une troupe spéciale, mais rien ne permet de l'affirmer.
« Il y avait quatre soldats gobelins de plus grande stature, basanés, aux yeux obliques, avec des jambes épaisses et de grandes mains. […] Ils portaient sur leurs boucliers un étrange emblème : une petite main blanche au centre d'une surface noire, sur le devant de leurs casques de fer était montée une rune de S, faite de quelque métal blanc.
[…]
- Il n'use pas non plus de son vrai nom, et il ne permet pas qu'il soit écrit ou prononcé, dit Aragorn. Et il ne se sert pas de blanc. Les Orques au service de Barad-dûr adoptent la marque de l'œil Rouge. » Il resta un moment plongé dans ses pensées. « S représente Saruman, je pense, finit-il par dire. Il se trame du mal en Isengard, et l'Ouest n'est plus en sécurité. » »14)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 1
« Il y eut un éclair, et l'on put voir, blasonnée sur chaque casque et chaque bouclier, l'affreuse main de l'Isengard. Ils atteignirent le sommet du rocher, ils s'avancèrent vers les portes. »
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 7
n sait par ailleurs que les Orques du Mordor portent un numéro que les Nazgûl connaissent, ainsi ils peuvent être identifié par leur nom et leur numéro.
« Reviens, toi, ou je te signale ! cria le soldat.
- À qui ? Pas à ton fameux Shagrat. Il ne sera plus capitaine.
- Je donnerai ton nom et ton numéro aux Nazgûl, dit le soldat, baissant la voix jusqu'au susurrement. L'un d'eux est en fonction à la Tour dès maintenant. »15)
Le Seigneur des Anneaux- Livre VI - Chapitre 2
n distingue plusieurs profils physiologiques d'Orques. Tout d'abord, il y a les Orques que l'on qualifiera de basique, l'Orque de Melkor, celui d'origine qui a du perdurer à travers le temps jusqu'au Troisième Âge auprès de Sauron et qui ne supporte pas le soleil.
« « Une bonne journée pour se promener en chemin dans les bocages et les éclaircies de l'Ithilien, mais, bien que les Orques puissent craindre la lumière du soleil, il y avait là trop d'endroits leur permettant de rester cachés et de guetter, et d'autres yeux néfastes étaient répandus dans la nature: Sauron avait de nombreux serviteurs. » »16)
Le Seigneur des Anneaux - Livre IV - Chapitre 4
uis, la Communauté de l'Anneau rencontre une nouvelle sorte en Moria : des Uruks noirs de Mordor.
« Il y a des orques, en grand nombre, dit-il. Et certains sont grands et mauvais : des Uruks noirs de Mordor. »17)
Le Seigneur des Anneaux - Livre II - Chapitre 5
es Uruks noirs sont les mêmes semble-t-ils qui venaient du Mordor en 2475 du Troisième Âge et qui ont envahi l'Ithilien et pris Osgiliath.
« les Uruks, une race d'Orques noirs d'une force prodigieuse, firent irruption pour la première fois, venant du Mordor et en 2475, ils envahirent l'Ithilien et prirent Osgiliath. »18)
Le Seigneur des Anneaux - Appendice A
ous avons donc des Uruks noirs grands, mauvais et particulièrement forts qui viennent du Mordor. Gorbag fait partie de ces Orques-là, il se qualifie lui-même d'Uruk.
« « Oui, dit Gorbag. Mais n'y compte pas. Je ne suis pas tranquille, comme je le disais, les Grands Patrons, oui (sa voix devint presque un murmure), oui, même le plus Grand, peuvent commettre des erreurs. Quelque chose a failli se glisser, as-tu dit. Moi, je dis que ça s'est glissé. Et il faut qu'on fasse attention. C'est toujours aux pauvres Uruks à rétablir les choses, et il n'y a guère de remerciements. Mais n'oublie pas : les ennemis ne nous aiment pas plus qu'ils ne l'aiment Lui, et s'ils ont le dessus, on est fichus aussi. » » 19)
Le Seigneur des Anneaux - Livre IV - Chapitre 10
ais, on retrouve également des Uruks en Isengard, notamment les fameux Uruk-hai de la Bataille du Gouffre de Helm qui ne craignent pas la lumière du soleil.
« Les Orques poussèrent des vociférations et des huées. « Descendez ! Descendez! Crièrent-ils. Si vous voulez nous parler, descendez! Amenez votre roi! Nous sommes les combattants ourouk-hai. Nous irons le tirer de son trou, s'il ne vient pas. Amenez votre roi qui se dérobe! »
« Le roi reste ou vient selon son bon plaisir », dit Aragorn.
« Alors que faites-vous ici ? Demandèrent-ils. Pourquoi regardez-vous au-dehors ? Est ce pour voir la grandeur de notre armée? Nous les combattants ourouk-hai »
« Je regardais pour voir l'aurore », dit Aragorn.
« Qu'est ce que l'aurore a à faire là-dedans ? » crièrent-ils en se gaussant. « Nous sommes les Ourouk-Hai: nous ne cessons pas le combat en fonction de la nuit ou du jour, ni du beau temps ou de l’orage Qu’a à faire l'aurore ?»
« Nul ne sait ce que lui apportera le nouveau jour, dit Aragorn. Partez, avant qu'il ne tourne à votre détriment »
« Descendez, ou nous vous abattrons du mur, crièrent-ils. Ce ne sont pas là des pourparlers. Vous n'avez rien à dire » »20)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 7
gluk est l'un de ces Uruk-hai d'Isengard, mangeur de chair humaine. Cependant lorsque celui-ci fait fuir les Orques du Nord, un nouveau profil est décrit et est démarqué des Orques du Nord. Ils sont grands, basanés, aux yeux bridés. Rien ne nous dit si les Orques du Nord sont des Uruks, il semble simplement que ce soit des Orques classiques qui veulent retourner au Mordor, pointant vers le sud et l'est.
« « Oui, nous devons rester tous groupés, gronda Ouglouk. Je n'ai aucune confiance en toi, petit pourceau. Tu n'as aucun cran en dehors de ta propre étable. Sans nous, vous auriez tous filé. Nous sommes les combattants ourouk-haï ! Nous avons abattu le Grand Guerrier. Nous avons pris les captifs. Nous sommes les serviteurs de Saroumane le Sage, la Main Blanche : la Main qui nous donne de la chair humaine à manger. Nous sommes partis de l'Isengard, nous vous avons conduits jusqu'ici, et nous vous ramènerons par le chemin que nous choisirons. Je suis Ouglouk. J'ai dit » » 21)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 3
« Il y avait beaucoup de cris et de discussions parmi les Orques, une querelle semblait sur le point d'éclater entre ceux du Nord et les Isengardiens. Certains désignaient le sud derrière eux et d'autres l'est. « Bon, dit Ouglouk. Laissez-les-moi, dans ce cas ! Pas de tuerie, je vous l'ai déjà dit, mais si vous voulez jeter ce que nous sommes venus chercher si loin, jetez-le ! Je m'en occuperai. Laissez le combattant ourouk-haï faire le travail, comme d'habitude. Si vous avez peur des Peaux blanches, courez ! Courez ! Voilà la forêt, cria-t-il, pointant le doigt devant lui. Allez-y ! C'est votre meilleur espoir. Filez ! Et vite, avant que je ne fasse sauter encore quelques têtes, pour mettre un peu de bon sens dans les autres. » Des jurons retentirent, on entendit une bousculade, et la plupart des Orques du Nord se dégagèrent et filèrent à fond de train, plus d'une centaine, courant frénétiquement le long de la rive vers les montagnes. Les Hobbits restèrent avec les Isengardiens : bande sombre et sinistre d'au moins quatre-vingts grands Orques basanés, aux yeux bridés, armés de grands arcs et de courtes épées à large lame. Quelques-uns de ceux du Nord, les plus grands et les plus hardis, demeurèrent avec eux. »22)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 3
« « Vous semblez en savoir long, dit Ouglouk. Plus qu'il n'est bon pour vous, je suppose. Peut-être ceux de Lugburz pourraient-ils se demander comment, et pourquoi. Mais en attendant l'Ourouk-haï de l'Isengard peut faire le sale travail, comme toujours. Ne restez pas là à baver! Rassemblez votre cohue! Les autres porcs se carapatent vers la forêt. Vous feriez mieux de les suivre. Vous ne retourneriez pas vivant au Grand Fleuve. Filez! Tout de suite! Je serai sur vos talons » »23)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 3
e plus, ce sont les mêmes dont Aragorn et le reste de la Communauté retrouvent les cadavres, car ce sont eux qui tuèrent le « Grand Guerrier », Boromir. D'ailleurs Aragorn ne s'y trompe pas, il décrit bien des Orques venus du Nord, des Monts Brumeux et il ne reconnaît pas les grand Orques basanés aux yeux obliques, jambes épaisses et grandes mains, avec l'insigne de la main blanche et la rune S.
« Et Aragorn, contemplant les morts, dit:
« Ici gisent bon nombre de cadavres qui ne sont pas ceux de gens du Mordor. Certains sont venus du Nord, des Monts Brumeux, si j'en crois ce que je connais des Orques et de leurs congénères. Et en voici d'autres qui me sont étrangers. Leur équipement n'a rien à voir avec celui des Orques ! »
Il y avait quatre soldats gobelins de plus grande stature, basanés, aux yeux obliques, avec des jambes épaisses et de grandes mains. Ils étaient armés de courtes épées à large lame et non des cimeterres courbes habituels aux Orques, et ils avaient des arcs d'if, semblables en longueur et en forme à ceux des Hommes. Ils portaient sur leurs boucliers un étrange emblème : une petite main blanche au centre d'une surface noire, sur le devant de leurs casques de fer était montée une rune de S, faite de quelque métal blanc.
- Je n'ai encore jamais vu ces signes, dit Aragorn. Que signifient-ils ?
- S représente Sauron, dit Gimli. L'interprétation est facile»
- Non ! Dit Legolas. Sauron n'utilise pas les runes elfiques
- Il n'use pas non plus de son vrai nom, et il ne permet pas qu'il soit écrit ou prononcé, dit Aragorn. Et il ne se sert pas de blanc. Les Orques au service de Barad-dûr adoptent la marque de l'oeil Rouge. » Il resta un moment plongé dans ses pensées. « S représente Saruman, je pense, finit-il par dire. Il se trame du mal en Isengard, et l'Ouest n'est plus en sécurité. » »24)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 1
n a donc ici des Uruks d'Isengard grands, au teint basané, aux yeux obliques/bridés.
n trouve encore d'autres descriptions très proches, ainsi Merry décrit les Orques qu'il a vu en Isengard, de la taille d'hommes dont le visage est celui d'Orques, mais au teint jaune et aux yeux louches. Aragorn parle même de Demi-Orques et qu'il s'agissait des mêmes au Gouffre de Helm. Curieusement, les deux personnages font le lien avec l'homme du Sud qu'ils avaient vu à Bree, bien que Merry dit que ce dernier ne ressemblait pas autant à un Orque que ceux qu'il vient de voir.
« « Il en était toutefois d'autres horribles: de la taille d'hommes, mais avec une figure de gobelin, jaunâtre, au regard louche et méchant. Ils me rappelèrent aussitôt cet homme du Sud à Bree, vous savez, mais il n'était pas aussi manifestement du genre orque que l'étaient tous ceux là »
« J'ai pensé à lui, moi aussi, dit Aragorn. Nous avons eu affaire à beaucoup de ces demi-Orques au Gouffre de Helm. Il paraît clair à présent que cet homme du Sud était un espion de Saroumane, mais j'ignore s'il travaillait avec les Cavaliers Noirs ou pour Saroumane seul. Il est difficile, avec ces personnages mauvais, de savoir quand ils sont ligués et quand ils se trompent les uns les autres » » 25)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 9
es Uruk-hai d'Isengard, qualifié par Aragorn de Demi-Orques semblent donc avoir un lien avec notre Homme du Sud, vu à Bree.
« La dernière du village. À l'une des fenêtres, il aperçut un visage olivâtre avec des yeux sournois, en oblique, mais celui-ci disparut aussitôt.
« Voilà donc où se cache ce type du Sud ! Se dit-il. Il ressemble assez à un gobelin » »26)
Le Seigneur des Anneaux - Livre I - Chapitre 11
'ailleurs, on retrouve le même genre de personnage lors de la libération de la Comté, les Hobbits retrouvent des hommes de mauvaise mine, qui louchent avec le visage olivâtre. Et nos hobbits, font d'ailleurs également le rapprochement avec l'Homme du Sud de Bree. Pippin les appellera des Semi-Orques.
« ils eurent le désagrément de voir une demi-douzaine d'Hommes de mauvaise mine, vautrés contre le mur de l'auberge, ils louchaient et avaient le visage olivâtre. « Comme cet ami de Bill Fougeron à Bree », dit Sam. « Comme bon nombre que j'ai vus à Isengard », murmura Merry. Les bandits portaient des massues à la main et des cors à la ceinture, mais ils n'avaient pas d'autres armes visibles. […] « ça alors, ça me renverse! dit Pippin. De toutes les fins de notre voyage, c'est bien la dernière à laquelle j'aurais pensé: avoir à combattre des semi-orques et des bandits dans la Comté même pour délivrer Lothon la Pustule! » […] Merry lui-même tua le chef, une grande brute aux yeux louches qui ressemblait à un énorme orque. »27)
Le Seigneur des Anneaux - Livre VI - Chapitre 8
n peut d'ailleurs revenir sur les propos de Sylvebarbe et Gamelin. D'abord Sylvebarbe émet l'hypothèse que Saruman aurait métissé les Orques avec les Hommes, car ils trouvent que les créatures qui accompagnent l'Istar semble être des Orques mais qui ressemblent à de mauvais Hommes.
« « Il s'est acoquiné avec des gens immondes, avec des Orques. Brm, houm ! Pis encore: il leur a fait quelque chose, quelque chose de dangereux. Car ces Isengardiens ressemblent davantage à de mauvais Hommes. C'est une marque des choses néfastes qui vinrent dans les Grandes Ténèbres qu'elles ne peuvent supporter le Soleil, mais les Orques de Saruman le peuvent, même s'ils le détestent. Je me demande ce qu'il a fait. Sont ce des Hommes qu'il a dégradés ou a t'il métissé la race des Orques avec celle des Hommes ? Ce serait là un noir méfait ! » »28)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 4
amelin quant à lui parle de Demi-Orques et Hommes-Gobelins qui auraient été fabriqués par Saruman. Malheureusement, ce dernier ne nous dit rien de plus hormis qu'ils supportent le Soleil comme l'avait indiqué Sylvebarbe.
« « Mais ces créatures de l'Isengard, ces demi Orques et Hommes gobelins fabriqués par l'art immonde de Saruman, elles ne fléchiront pas devant le soleil, dit Gamelin. Non plus que les montagnards sauvages. N'entendez-vous pas leurs voix ? » »29)
Le Seigneur des Anneaux - Livre III - Chapitre 7
n peut supposer que nos Demi-Orques d'Isengard sont alors un croisement entre des Hommes et des Uruks. Certains ressemblent plus à des Hommes, comme l'Homme du Sud de Bree et d'autres, au contraire, ressemblent plus à des Orques, le métissage pouvant alors expliquer ces différents degré de ressemblance à l'une ou à l'autre des deux races. De plus, ce croisement leur aurait permis de pouvoir supporter la lumière du Soleil.
ace à ces deux apparences, il est possible que Saruman ait fait un tri entre ceux ressemblant plus à des Orques et ceux ressemblant plutôt à des Hommes afin de leur donner des missions différentes, utilisant respectivement les uns pour la guerre et les autres pour l'espionnage. Ceci expliquerait que l'on trouve les premiers à la Bataille du Gouffre de Helm et les seconds dans la Comté.
n pourrait alors se demander, pourquoi nos Demi-Orques d'Isengard, s'appelleraient eux-même des Uruk-hai et non les Demi-Orques. Tout d'abord, ce nom serait peut-être moins intimidant pour leurs adversaires qui connaissent certainement déjà les redoutables Uruks noirs du Mordor, mais d'un autre côté l'ennemi pourrait être psychologiquement affecté d'avoir connaissance de ce métissage que Sylvebarbe qualifie de noir-méfait. Et surtout, rappellons nous que Saruman leur fait manger de la chair humaine, il est probable qu'ils s'imaginent plutôt être des Uruk-hai et non un métissage avec leur nourriture, ou tout simplement que l'on ne leur a rien dit quant à leur origine. On peut facilement imaginer que seuls les Demi-Orques guerriers aient reçu cette nourriture.30)
insi donc, nous avons avant tout des Orques, ou Gobelins si vous vous sentez Hobbits. Parmi ces Orques, on trouve le Snaga, l'esclave, mais surtout l'Uruk, le grand Orque. Plus précisément, nous distinguons d'abord les Uruks noirs du Mordor apparu en Ithilien en 2475 TA, puis les créatures d'Isengard au teint olivâtre, jaune ou basanés et aux yeux obliques ou bridés, probablement des Demi-Orques issus d'un croisement d'Orques et Hommes. Ces derniers étant certainement séparés en deux groupes, les guerriers Uruk-hai anthropophages ressemblant aux autres Uruk-hai et les espions, physiquement plus proche des Hommes.