9781851245659.jpgThe Great Tales Never End: Essays in Memory of Christopher Tolkien

The Great Tales Never End: Essays in Memory of Christopher Tolkien

Titre original The Great Tales Never End: Essays in Memory of Christopher Tolkien
Auteurs Richard Ovenden, Catherine McIlwaine (dir.)
Publication Juin 2022
Éditeur The Bodleian Library

Présentation de l'ouvrage (traduction)

Pendant plus de 4 décennies, le fils et exécuteur testamentaire de J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien, a publié quelque vingt-quatre volumes des œuvres de son père, beaucoup plus que ce que son père a réussi à publier de son vivant. S'appuyant sur les colossaux efforts de publication et l'extraordinaire érudition de son fils, les lecteurs d'aujourd'hui sont désormais à même d'arpenter et de comprendre l'immensité des paysages du légendaire de Tolkien.

Ce recueil d'essais par des spécialistes internationaux, accompagné de souvenirs de famille, éclaire d'une lumière nouvelle sur les œuvres de J.R.R. Tolkien, sur les dons uniques de son fils Christopher pour communiquer et interpréter cette œuvre et la dette que nombre de spécialistes de Tolkien qui eurent le privilège de travailler avec lui, lui doivent. Quelle était la fin prévue pour le Seigneur des Anneaux ? A-t-elle laissé des échos dans la version dépouillée qui fut finalement publiée ? Quelle fut la réponse à la toute première adaptation du Seigneur des Anneaux — une adaptation radio qui a été complètement supprimée des archives de la BBC ? Quelle est la signification de l'extraordinaire variété de portes auxquelles se confrontent les hobbits alors qu'ils voyagent à travers la Terre du Milieu ?

Ce livre est illustré avec des reproductions en couleurs de manuscrits, des cartes, des dessins et de lettres de J.R.R. Tolkien et, avec l'aimable permission de ses ayants-droits, de photographies de Christopher Tolkien et d'extraits de ses travaux, dont certains n'ont jamais été publiés auparavant, rendant ce volume essentiel pour les spécialistes de Tolkien, les lecteurs et les fans.

Sommaire

  1. Introduction ; Timeline — Catherine McIlwaine
  2. Eulogy delivered at Christopher Tolkien’s funeral — Maxime H. Pascal
  3. A Personal Memory — Priscilla Tolkien
  4. The Son Behind the Father: Christopher Tolkien as a Writer — Vincent Ferré
  5. Listening to the Music — Verlyn Flieger
  6. The Chronology of Creation: How J.R.R. Tolkien Misremembered the Beginnings of his Mythology — John Garth
  7. ‘I Wisely Started with a Map’: J.R.R. Tolkien as Cartographer — Wayne G. Hammond and Christina Scull
  8. Editing the Tolkienian Manuscript — Carl F. Hostetter
  9. A Milestone in BBC History? The 1955-56 Radio Dramatization of The Lord of the Rings — Stuart D. Lee
  10. King Sheave and The Lost Road — Tom Shippey
  11. Down from the door where it began… Portal images in The Hobbit and The Lord of the Rings — Brian Sibley

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L'avis des lecteurs

Critique de Vivien Stocker — Juin 2022

Difficile tâche que de chroniquer un ouvrage dont le but premier ne sera jamais atteint : à savoir être lu par l'homme auquel il était principalement destiné. Car c'est bien ainsi qu'a été conçu The Great Tales Never End, comme un recueil sur les travaux de Tolkien père et fils, en l'honneur et à destination de ce dernier… mais le temps a rattrapé le fils avant que le livre n'ait pu être publié, le transformant ainsi en un ouvrage commémoratif.

Dans sa forme, The Great Tales est composé de onze contributions, dont seules les quatre premières ont Christopher Tolkien pour sujet central. La première d'entre elles, sous la plume de Catherine McIlwaine, l'archiviste du fonds documentaire Tolkien de la Bodleian Library et éditrice du volume, est une biographie de Christopher Tolkien probablement la plus précise existante. Cette biographie est suivie d'un poème de Maxime Pascal, poétesse et écrivaine française amie de la famille de Christopher et Baillie Tolkien, qui fit office d'eulogie aux funérailles de Christopher Tolkien, en janvier 2020. Il s'agit sans aucun doute du texte le plus émouvant de l'ensemble. À double titre : pour nous, lecteurs français, car il s'agit d'un texte dans notre langue, avec toute la poésie que le français permet, au service d'un bel hommage, et pour le lectorat anglophone qui le lira dans sa langue grâce à la traduction de Baillie Tolkien, « l'or [des] jours, [le] ciel étoilé » de Christopher Tolkien (p. 33). Ce texte respire l'amour de l'autrice, l'amour de la famille Tolkien autour de Baillie, et traduit sans doute aussi très bien celui de nous, lecteurs, qui devons tant à Christopher. L'émotion se poursuit dans le troisième texte, de la main de Priscilla Tolkien récemment décédée. Pour ce qui sera sa dernière contribution, elle rend un vibrant, mais sans doute trop humble, hommage à son grand frère. Le dernier texte à se concentrer sur Christopher Tolkien est également de la plume d'un français : Vincent Ferré. Loin de moi l'idée d'être chauvin ou d'avoir un avis biaisé (j'ai en effet eu la chance de lire ce texte dans une autre forme lors de sa rédaction), mais je suis convaincu qu'il jette en quelque sorte un pavé dans la mare. Prenant le contre-pied même des déclarations de Christopher Tolkien, Vincent Ferré montre à quel point loin d'être uniquement l'éditeur de son père, Christopher Tolkien était aussi un écrivain à part entière, digne successeur de son père dans l'invention de la Terre du Milieu. Il faut espérer que cet essai sera le premier d'une longue liste d'études de l’œuvre personnelle de Christopher Tolkien, au-delà de celle de son père.

C'est Verlyn Flieger qui ouvre virtuellement la deuxième partie du volume dédiée principalement à Tolkien père, par une exploration magistrale de la musique dans l’œuvre de Tolkien, un thème qu'elle revisite 17 ans après son ouvrage Interrupted Music. Partant de l'affirmation de Tolkien que le Seigneur des Anneaux est un « monstre […] immense, complexe, plutôt amer et tout à fait terrifiant » (Lettres, n°124), Verlyn Flieger explore les débuts et les fins des textes de l'auteur et montre le lien perpétuel depuis la musique primordiale des Ainur jusqu'à l'adieu marin de Sam Gamgie à Frodo à la fin du roman. John Garth, lui aussi, s'intéresse à la Musique des Ainur, mais cette fois pour corriger ce qui semble une importante erreur de datation de l'écriture de ce conte perdu. Jusqu'à présent, pour la plupart des commentateurs (Christopher Tolkien compris), la rédaction des contes perdus débutait début 1917, par La Chute de Gondolin ; La Musique des Ainur datait quant à lui plutôt de fin 1918. La « Genèse » de la Terre du Milieu était inventée a posteriori. Garth, à l'image d'un Sherlock Holmes, mène une enquête minutieuse qui tend à prouver que les deux textes seraient contemporains et que Tolkien aurait donc imaginé la création de son monde dès le début. Loin de donner toutes les clés, Garth nous laisse entendre qu'il aura beaucoup plus à dire dans une prochaine contribution (ouvrage ou article ?).

Du texte, nous passons à la carte, avec Hammond & Scull qui s'intéressent à la carrière de cartographe de Tolkien. Ils montrent ainsi que, loin d'être de simples aides aux lecteurs ou à l'auteur, ces cartes font partie intégrante de l'évolution du processus d'écriture de Tolkien, lequel n'hésitait pas à transformer son texte pour l'accorder à la carte, plutôt que l'inverse. À leur suite, la huitième contribution est particulièrement originale. Carl Hostetter propose là non pas un texte de sa main, mais une édition de quatre fragments manuscrits de Tolkien, afin d'illustrer l'évolution de son écriture, mais aussi et surtout, les difficultés rencontrées par Christopher Tolkien et les autres éditeurs des écrits de Tolkien à décrypter ses pattes de mouche.

Le texte de Stuart Lee s'attache à un autre type de difficultés : reconstituer la toute première adaptation du Seigneur des Anneaux, la sérialisation radiophonique de la BBC diffusée en 1955-1956, alors même que le dernier tome n'était pas encore sorti. Cette sérialisation est particulièrement importante car, outre être la première, elle est aussi la seule à laquelle Tolkien aura participé. Problème, il n'en existe plus aucun enregistrement ; Stuart Lee reprend donc la méthode qu'il avait utilisé pour le documentaire « Tolkien in Oxford », à savoir remonter dans le temps grâce aux scripts et microfilms archivés à la BBC pour reproduire le scénario de l'adaptation, ainsi que les retours post-diffusions, notamment celle de l'auteur. Le voyage dans le temps est aussi au cœur de la contribution de Tom Shippey, puisqu'il explore le texte inachevé la Route Perdue de Tolkien, tentant de comprendre comment Tolkien l'aurait achevé. Pour cela, il examine le poème Roi Sheave, qui fait partie du récit de la Route Perdue, et le relie aux sources primaires de Tolkien, en particulier Beowulf. C'est enfin Brian Sibley qui referme ce volume, sur un texte étudiant… les portes du Hobbit et du Seigneur des Anneaux ! Car oui, ces textes sont parsemés de portes du début à la fin, depuis la porte ronde de Cul-de-Sac jusqu'à celles des cavernes de Sammath Naur, où l'Anneau Unique est détruit, en passant par les portes de la Moria ou celle de Minas Tirith. Chacune de ces portes est un jalon ; derrière se trouvent le danger ou le salut, pour peu qu'on la franchisse. Et la dernière porte se révèle aussi être la première, celle de Cul-de-Sac, que Sam franchit, illustrant l'« aller et retour » hobbitique.

Alors que dire de cet ouvrage, une fois la 4e de couverture refermée (mais un conseil, ne refermez pas trop tôt, une pépite se cache vers la fin) ? Il s'agit certes d'un recueil très intéressant pour tout lecteur de Tolkien, mais ainsi que je le disais en introduction, son caractère ambigu d'hommage à Christopher Tolkien fait que je trouve qu'il tombe parfois à côté. Ainsi, les contributions de Verlyn Flieger, Tom Shippey ou Stuart Lee, bien qu'intéressantes en elle-mêmes pour l'avancée des études tolkieniennes n'ont finalement que peu de lien avec Christopher Tolkien. Je dois dire que je m'attendais bien plus à un volume centré sur ce dernier et son rôle incontournable de passeur de l’œuvre de son père, plutôt qu'un n-ième recueil sur celle-ci, d'autant plus deux ans après sa disparition, ce qui laissait largement le temps pour les auteurs d'éventuellement changer de proposition de contribution. Pour autant qu'on ne se méprenne pas. Il n'y a pas de déception à la lecture de ces textes et pour cela c'est un ouvrage qu'il est bon de posséder, surtout vu que la probabilité d'une traduction française est plutôt faible.

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tolkien/sur-tolkien/great_tales_never_end.txt · Dernière modification: 24/06/2022 11:50 par Druss
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