Le Silmarillion - Thibaud Mercier

Il est de grands récits pour qui toute mémoire
Est poreuse, acueillante ainsi que de chauds draps.
Le Silmarillion est comme ces histoires :
Quiconque entend sa voix toujours s'en souviendra.

Je me rappelle : un soir, au coin d'un vague feu,
On me conta l'histoire des fils de Fëanor,
Et je sentis en moi un souffle merveilleux,
Teinté d'azur, glacé de rose, lamé d'or…

Et mon cœur se gonfla ainsi que la grand'voile
D'un navire porté sur le dos de la Mer.
Une à une allumées, trois limpides Étoiles
Eclairèrent mon cœur de leur douce lumière.

Lorsque la bûche siffle et chante, quand le soir,
C'est à moi de conter aux enfants des histoires,
Ou, qu'assis au piano, les doigts sur le clavier,
Seul, je joue pour moi même, je sens se réveiller
Le foyer éternel du Silmarillion,
Ses guerres, ses héros, ses ardentes passions,
Ses glorieuses cités, ses immenses forêts,
Ses sourdes prophéties et ses vastes secrets !

…Puis tout se calme et tout s'efface…
Seule en les bois de Doriath
Tout resplendissant autour d'elle
Danse encore Tinùviel
Plus belle qu'un rêve d'amour…
Puis elle s'endort à son tour
Dans mon récit ou dans mon chant,
Et une à une s'éteignant
Les Étoiles noyées se brouillent…
…mais ce sont mes yeux qui se mouillent.

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arts/poemes/mercier_thibaud/le_silmarillion.txt · Dernière modification: 06/04/2020 18:47 (modification externe)
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