L'incroyable aventure d'une île qui n'avait rien demandé – Pierre Nicolay

Quand jeunes étaients les Valar,
Si tant est qu'ils aient un âge,
Ils faisaient le paysage
Mais cela non sans déboires.

Ulmo, qui avait tant à coeur
Les fleuves, mers ou océans
Permit à Aulë plaidant
Quelques havres non sans humeur.

L'une d'entre elles se trouvait
Au large des eaux du Sirion
Où nombre lieues fait son rayon
Et son pilier bien accroché.

Un jour elle vit vite passer
Sur un cheval blanc argenté
Le Vala chasseur Oromë
Les Quendi à l'ouest emmener.

Pour les enfants d'Ilúvatar
Belegaer resplendissant
Emeut, pose un regard plaisant
Mais en projet un assommoir.

Une nouvelle fois Ulmo
Tempêta mais accepta
De prêter main forte et tira
La pauvre île de son berceau.

De son climat si paisible,
Des douces collines remplies
Où Vanyar et Noldor y
Foulent leurs pieds si blâmables.

Le retour fut plus tranquille,
Loin de ces êtres sans-gêne.
Mais notre île observa la scène
De Teleri sans chef, fragiles.

Ces Elfes là aimaient la mer.
Ossë et Uinen leur avaient
Enseigné comme naviguer,
Rester au sol leur fut amer.

Puis Ulmo revint encore
Venu chercher ses invités,
Ils se sentaient prêts à quitter
Ces rivages et ces décors.

Mais de chagrin Ossë serra
De sa main l'île en tempêtant
Qu'il gardait ses amis céans
Malgré les foudres du Vala.

De la force des deux Ainur
Notre île fut écartelée
Et dans un « crac » les entêtés
Firent paraître une blessure.

Vers l'ouest, l'île ferry partit
Devenir Tol Eressëa.
Restée seule, pleurant tout bas
Balar en Belegaer gît.

• Dans l'Encyclopédie : Tol Eressëa
• Dans les Arts : Tol Eressëa - Pierre-Étienne Masure