« La remarque à propos de “philologie” voulait faire allusion à ce que j’estime être un “fait” primaire de mon œuvre, qu’elle est d’un seul tenant et fondamentalement linguistique dans son inspiration. […] L’invention des langues est la fondation. Les “histoires” furent plutôt créées pour fournir un monde à ces langues que le contraire. Pour moi, un nom vient d’abord et l’histoire suit. »1)
Les Lettres de J.R.R. Tolkien — Lettre nº 165 « Aux éditions Houghton Mifflin Co. »
tant avant tout philologue, c’est par amour des langues que J.R.R. Tolkien créa les siennes. Il créa d’abord les langues elfiques et voulut leur donner corps en trouvant un peuple qui les parlerait. De là est né l’univers de la Terre du Milieu. Divers peuples se côtoyaient sur cette terre et à certains d’entre eux, il attribua des langues propres. Nous vous proposons de découvrir ces diverses langues. Une page spécifique est consacrée aux premières versions des langues inventées par Tolkien. Vous pouvez aussi trouver directement la liste de tous les articles sur les langues inventées sur cette page. Enfin, une page rassemble les différents Lexiques disponibles sur le site.
Comme son nom l’indique, le valarin était la langue qu’employaient les Valar et les Maiar entre eux, lorsqu’ils avaient revêtu une enveloppe corporelle.
près leur naissance à Cuiviénen, les Elfes se nommèrent eux-mêmes les Quendi, car la parole était leur don particulier. Les langues elfiques dérivent toutes de la même origine, mais elles sont aussi variées que l’histoire des différents clans des Elfes → Lire la suite.
Le quendien primitif était la langue originelle des Elfes, qu’ils inventèrent alors qu’ils demeuraient encore tous à Cuiviénen, avant que les Valar n’aient conscience de leur présence. Toutes les langues des Elfes des époques ultérieures en découlent.
L’eldarin commun est le nom donné à la langue parlée par les Eldar au cours de la Grande Marche vers Valinor, avant que des particularités se fassent jour entre les différents Clans. L’eldarin commun s’oppose ainsi aux langues avarines de ceux qui refusèrent l’Appel des Valar.
L’ancien quenya désigne l’étape d’évolution du quenya postérieure à la scission de l’eldarin commun, lorsque des différences avec le parler des Teleri apparurent, mais avant que Rúmil de Tirion n’invente le premier système d’écriture.
Le telerin commun est l’ancêtre commun des langues du Troisième Clan, qui commença à se différencier des autres parlers eldarins au cours de la Grande Marche, avant que n’interviennent les scissions qui donnèrent naissance au nandorin, au sindarin et au telerin.
Le vieux sindarin est l’ancêtre direct du sindarin de Beleriand et des dialectes qui en dérivent. Chronologiquement, il apparut après que les Teleri d’Aman se soient embarqués sur Tol Eressëa et avant que le système runique ne voit le jour en Doriath. Tolkien l’avait initialement nommé vieux noldorin.
Le quenya était la langue elfique que parlaient les Vanyar et les Ñoldor en Aman. C’était aussi la langue qu’employaient le plus fréquemment les Valar lorsqu’ils conversaient avec les Elfes. Ramenée en Terre du Milieu par les Ñoldor, elle y devint la langue de la connaissance. Tolkien l’avait initialement nommée qenya.
Le vanyarin est le nom du dialecte quenya parlé par les Vanyar. Il commença à se distinguer du parler des Ñoldor après que les Vanyar aient quitté Tirion pour s’installer à Valinor même. Tandis que les Ñoldor continuèrent à expérimenter et à faire évoluer leur langue, le vanyarin était caractérisé par un conservatisme extrême. Tolkien ayant longtemps attribué le nom de Lindar aux Elfes du Premier Clan, leur langue portait alors le nom de lindarin.
Le telerin est le nom donné à la langue parlée par les Falmari, les Teleri d’Aman. Bien qu’il s’agisse d’une langue ayant divergé du quenya longtemps auparavant, la compréhension était mutuelle entre les locuteurs de part et d’autre et certaines tournures du telerin furent même incorporées au quenya ñoldorin.
Le mátengwië ou « langue des mains » en quenya n’est mentionné qu’à quelques reprises dans l’œuvre de Tolkien. Bien qu’il en parle comme s’il s’agissait d’un moyen d’expression commun à tous les Elfes, les exemples d’utilisation donnés sont tous liés à des Elfes d’ascendance calaquendienne.
Le sindarin était la langue elfique la plus parlée de la Terre du Milieu. C’était la langue maternelle des Sindar, ou Elfes Gris. Les Ñoldor l’adoptèrent rapidement à leur arrivée en Beleriand, et elle devint parmi eux la langue quotidienne. Tolkien l’avait initialement appelée goldogrin, puis noldorin.
Le doriathrin était le dialecte du sindarin parlé dans le royaume de Thingol. Après l’établissement de l’Anneau de Melian, il se caractérisa par un conservatisme extrême et fut hermétique aux innovations linguistiques apportées par les Ñoldor. À l’origine, Tolkien en avait fait une langue apparentée à l’ilkorin plutôt qu’au noldorin.
Le falathrin était initialement la variété de sindarin parlée sur la côte occidentale de Beleriand. Ce dialecte fut adopté par la plupart des Exilés ñoldor, qui contribuèrent à l’enrichir et à le standardiser. Il constitua la base du sindarin classique des âges ultérieurs.
Le gondolinien était la langue vernaculaire de Gondolin, un dialecte sindarin intermédiaire entre le falathrin et le mithrimin, avec un appoint notable de vocabulaire quenya sous une forme « plus ou moins sindarisée », comme le nom Gondolin lui-même, qui était une adaptation du q. Ondolindë.
Le mithrimin ou sindarin septentrional était la langue que parlaient les Teleri qui demeuraient à Hithlum et à Dor-Lómin. Les hasards de la guerre contre Morgoth contribuèrent à son déclin et il semble qu’il ait cessé d’être une langue courante lors de la destruction du Beleriand.
Le nandorin était la variété de telerin parlée par les Elfes qui refusèrent de passer les Montagnes Brumeuses lors de la Grande Marche et suivirent Lenwë vers le Sud. Après la chute du Beleriand, elle demeura un temps vivace dans les communautés nandorines d’Eriador et de Rhovanion. Tolkien appelait initialement cette langue le danien.
L’ossiriandrin était le dialecte occidental du nandorin, parlé par les Nandor qui s’installèrent en Ossiriand après avoir passé la future trouée de Rohan, traversé l’Eriador et franchi les Ered Luin sous la conduite de Denethor, fils de Lenwë.
Le leikvien était la branche orientale du nandorin, parlée par les suivants de Lenwë qui restèrent à l’Est des Ered Luin. Bien qu’il soit dit qu’elle ait été très proche de l’ossiriandrin, les connaissances que l’on a du leikvien restent très fragmentaires.
Le sylvain était l’une des langues descendant du nandorin. Elle fut progressivement remplacée par le sindarin en Eriador et en Lórien, sous l’influence des Sindar fuyant la ruine de Beleriand. À la fin du Troisième Âge, il semble qu’elle ne fût restée vivace que dans le royaume de Thranduil.
L’avarin est le nom générique qui recouvre tous les dialectes des Elfes qui refusèrent l’Appel des Valar et ne participèrent pas à la Grande Marche. Bien qu’on sache fort peu de choses au sujet de ces langues, on en dénombrait au moins six variétés. Tolkien utilisa longtemps le terme lemberin pour désigner ces langues.
es Hommes forgèrent leur langues au cours des âges sombres qui précédèrent leur venue en Beleriand. Les diverses langues humaines subirent de nombreux changements aux cours des âges, des langues parlées par les Trois Maisons des Edain au Premier Âge au dialecte des Hobbits de la Comté → Lire la suite.
Le taliska ou hadorien était la langue parlée par les hommes de la Maison de Hador, qui donna plus tard naissance à l’adûnaïque, elle-même ancêtre du parler commun en usage à l’époque de la guerre de l’Anneau.
Le bëorien était le dialecte du taliska que parlait les gens de la Maison de Bëor. Mutuellement intelligible avec le hadorien, cette langue avait toutefois incorporé plus de tournures étrangères que celle parlée par le Peuple de Hador.
L’adûnaïque ou « Langue de l’Ouest » était la langue maternelle des Dúnedain établis sur l’île de Númenor, qui donna plus tard naissance au westron. L’adûnaïque descendait principalement du taliska, avec un fort apport du sindarin.
Le westron est le parler commun de l’Ouest de la Terre du Milieu. Dérivée de l’adûnaïque apporté par les navigateurs númenóriens qui retournèrent en Terre du Milieu, elle fut aussi enrichie par les langues indigènes de ces régions.
Le hobbitique était le dialecte du parler commun employé par les Hobbits. Il comportait un important substrat provenant des langues du Val d’Anduin et avait été influencé dans une certaine mesure par le dunlandais.
La langue du Nord était celle que parlaient les Hommes du Nord, qui furent longtemps les alliés du Gondor à l’Est de l’Anduin. Descendant d’une langue apparentée au taliska, elle fut à l’origine des autres langues du Rhovanion.
Le dalien ou langue nordique était le parler des Hommes de Dale et d’Esgaroth, descendant de la langue du Nord. Les Nains d’Erebor prirent des noms dans cette langue pour toutes leurs affaires extérieures.
Le terme de langues du Val d’Anduin recouvre les différents dialectes humains parlés dans le Val d’Anduin, comme la langue des Beornides et l’ancien parler des Hobbits, qui descendaient tous de la langue des Hommes du Nord.
Le rohanais, également appelé rohirrique, était le noms de la langue des Rohirrim depuis qu’il s’étaient établis au Calenardhon. C’était un lointain cousin du taliska, descendant de la langue des Hommes du Nord qui avaient jadis été les alliés du Gondor.
Le halethien était la langue de la Deuxième Maison des Edain. Elle n’était pas mutuellement intelligible avec le taliska. Cette famille linguistique paraît avoir presque entièrement disparu à la fin du Troisième Âge, ses seuls descendants connus étant le dunlandais et le drughu.
Le gondorien antique était une langue ou un groupe de langues parlé dans la région de l’Ered Nimrais avant le retour des Númenoriens en Terre du Milieu. Très peu de choses sont connues sur cette langue, dont ne subsistaient que quelques noms propres de signification oubliée à l’époque de la guerre de l’Anneau.
Le dunlandais était la langue que parlaient les habitants de la Dunlande, les derniers descendants des tribus apparentées au peuple de Haleth à avoir conservé leur langue ancestrale. Rares étaient les étrangers qui comprenaient encore cette langue à la fin du Troisième Âge.
Le drughu était la langue des Drúedain, que parlait encore les gens de Ghân-buri-Ghân à l’époque de la guerre de l’Anneau. Ces derniers descendaient des Drúedain de Beleriand, alliés du Peuple de Haleth au Premier Âge.
Les langues orientales du Premier Âge étaient les langues parlées par les Hommes Bistrés qui arrivèrent au Beleriand après les Edain et dont certains se révélèrent des alliés de Morgoth lors de la bataille de Nirnaeth Arnoediad.
Fort peu de choses sont attestées sur les langues orientales du Troisième Âge, si ce n’est qu’elles devaient être aussi nombreuses et diverses que les peuples qui les parlaient dans les terres de l’Est inexplorées par les Dúnedain.
Le suderon est un terme qui recouvre les diverses langues des Haradrim, les féroces peuples du Sud qui furent des ennemis récurrents du Gondor au Troisième Âge et tombèrent fréquemment sous la coupe de Sauron. Seuls quelques mots nous en sont connus.
uand Aulë créa les Nains, il les dota aussi d’une langue à leur image, rude et peu influençable. Inventifs comme leur créateur, les Nains découvrirent bientôt que la parole n’était pas le seul moyen physique de s’exprimer, aussi inventèrent-ils un système de communication gestuelle à même de seconder le nanesque → Lire la suite.
L’iglishmêk (« langue des signes » en khuzdul) est un système gestuel constituant une véritable langue secondaire, inventé par les Nains afin de communiquer entre eux à l’insu des étrangers. Il était utilisé en complément de la parole, pour préciser ou modifier la signification de ce qui était dit.
Créé par Aulë pour ses enfants les Nains, le khuzdul est l’un des trésors que ceux-ci chérissaient le plus. Langue secrète et complexe, rares furent les membres des autres races qui eurent le privilège de l’étudier. Les cris de guerre des Nains faisaient partie des rares mots de khuzdul qui sortirent de leurs cités souterraines.
auron connaissait le pouvoir de la parole, aussi bien pour tromper que pour diriger. Il n’est pas surprenant qu’il ait cherché à créé un langage spécifique pour commander ses serviteurs. Ainsi naquit le parler noir, la première des langues de l’Ennemi, dont dérivent la plupart des dialectes orquiens plus tardifs. D’autres créatures au service de l’Ennemi semblent avoir possédé leur propre langue, telles les Wargs ou les Araignées géantes de Mirkwood. → Lire la suite.
Le parler noir fut créé par Sauron durant le Deuxième Âge dans le but d’en faire la langue parlée par tous ses serviteurs, sans beaucoup de succès toutefois. Après la chute de Barad-dûr, en l’an 3441 SA, il fut oublié (sauf par les Nazgûl), et ne redevint usité qu’après le retour de Sauron au Mordor, en 2951 TA : il fut alors la langue de Barad-dûr et des capitaines du Mordor. Les Orques, quant à eux, parlaient un westron abâtardi qui comprenait de nombreux mots issus du parler noir, comme ghâsh (« feu ») ou sharkû (« vieillard »).
Après la première chute de Barad-dûr, les langues des orques évoluèrent rapidement pour donner naissance à divers dialectes, souvent mutuellement inintelligibles, connus sous le terme générique d’orquien. Avant d’inventer le parler noir, Tolkien avait créé une autre langue pour les Orques, le mágol, mais il renonça à s’en servir dans le cadre de son Légendaire.
Les Wargs qui hantaient les abords orientaux des Monts Brumeux semblent avoir possédé une langue qui leur était propre. Le récit du Hobbit rapporte que Gandalf était en mesure de comprendre les paroles que les Wargs échangeaient entre eux, mais que cette langue était incompréhensible pour Bilbo. Aucun mot de la langue des Wargs n’est directement attesté, mais sa sonorité était apparemment abominable pour des oreilles de Hobbit.
Les Araignées géantes qui hantaient les sous-bois de Mirkwood étaient aussi douées de paroles. Leur voix est décrite comme « une sorte de grincement et chuintement ténus ». Les paroles rapportées par Bilbo semblent témoigner d’un vocabulaire évolué, quoique limité au domaine matériel. Faute d’informations, il n’est pas possible de déterminer à quelle famille linguistique appartenait la langue des Araignées géantes.