La Terre du Milieu, monde modèle

Anne Besson - 26 juillet 2012 - Cerisy
ColloqueLes colloques de Cerisy ont, depuis longtemps, accordé une place de choix aux littératures de l’imaginaire et aux littératures dites « de genre » ; elles sont aussi, bien sûr, un lieu emblématique de réflexion sur la littérature. Une semaine sera consacrée, en juillet 2012, à l’œuvre de J.R.R. Tolkien (1892-1973) et au groupe des Inklings (C.S. Lewis, Charles Williams, Owen Barfield, etc.).

Compte-rendu de l'intervention

par Laura Martin-Gomez

Tolkien a posé comment façonner les modalités de construction de mondes fictionnels. Dès la fin du XIXème siècle, il y a une diffusion et un « revival » des passés, cf. les maisons médiévales de William Morris, ou, plus tard, l'idée d'un retour possible à une langue originelle chez Owen Barfield. Des années 20 aux années 50, des mondes imaginaires se développent dans la littérature, cf. Lovecraft, Asimov. Mais Tolkien apparaît comme un cas isolé car son monde fictionnel n'est pas relégué. Aujourd'hui la distance de réception s'accroit, l'adulte a un rapport ludique avec la fiction.

Tolkien a un double rapport à sa propre fiction, entre le sérieux et la distanciation. La Terre du Milieu apparaît comme une tentative de donner corps à une ambition fictionnelle totalisante, ce qui aboutit à une sensation que ce monde est à la fois complétable et complet. Le sentiment d'immersion est par ailleurs propre au merveilleux. Chez les lecteurs de Tolkien, l'idée de concrétisation du monde imaginaire est forte. L'immersion est plus totale à travers une participation au monde, c'est une appropriation créatrice, qui est ressentie comme légitime, cf. création de jeux ou de décors et artefacts pour le film de Peter Jackson. Il s'agit d'un monde qui continue de s'étendre sous d'autres formes et qui acquiert le statut de monde commun. Tout ceci nous amène à considérer le pouvoir créateur de la lecture.

Réflexions suite aux questions de l'auditoire : La dialectique entre l'histoire et le monde est non résolue chez Tolkien, cf. critique des jeux de rôle et des jeux vidéo aujourd'hui. Tolkien joue avec les lecteurs dans sa correspondance et dans les appendices: il se présente comme un paléographe/un passeur pas comme un auteur ; mais à la fois il refuse les démarches d'appropriations des lecteurs.

 
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