Textes de Tolkien sur les Valar

Marie-Cécile DE LAJUDIE et Laura MARTIN-GOMEZ - septembre 2019

Ces résumés portent sur les textes publiés par Tolkien et ne sont pas un historique des Valar ou Maiar en Arda. Nous vous proposons de vous référer au lexique de Yann Morello1), plus loin dans ce même numéro, pour de plus amples informations sur les différents personnages mentionnés ci-dessous.

Cet élément a été publié dans le magazine
L'Arc et le Heaume n°6 - Ainulindalë et Valaquenta.

L'Arc et le Heaume n°6 - Ainulindalë et Valaquenta

Le Silmarillion

Édité par Christopher Tolkien, 1977, traduit par Pierre Alien chez Christian Bourgois Éditeur, 1978.

« Ainulindalë »

L’« Ainulindalë » est le premier texte qui apparaît dans l’ouvrage posthume intitulé le Silmarillion, publié en 1977 par Christopher Tolkien. L’« Ainulindalë », qui signifie en quenya « La musique des Ainur », raconte l’histoire de la genèse de la création du monde, Eä. Au commencement, il y avait Eru, « l’Unique », que l’on appellera plus tard Ilúvatar, le « Père-de-Tout », le Créateur. De son esprit sont venus les Ainur, esprits angéliques, à qui il dévoile un thème sur lequel il leur propose de composer une musique grandiose. Les Ainur s’exécutent, et partagent alors une vision d’Eä – l’Univers, et d’Arda – la Terre. Trois grands mouvements de la musique nous sont ainsi décrits successivement. Or Melkor, l’un des plus puissants Ainur, décide par orgueil d’intégrer sa propre conception de la musique dans l’ensemble conçu par Ilúvatar. Peu à peu suivi par d’autres esprits moindres, il bouleverse ainsi à trois reprises l’harmonie des Ainur. À chacune de ces dissonances, Ilúvatar, chaque fois plus solennel, interrompt la musique pour rappeler à Melkor et à ses suivants que toute chose est issue de luiS ; que son thème est insurpassableS ; et que la part de Flamme Éternelle qu’ils croient posséder en propre, vient de lui seul. À la fin du troisième mouvement, il montre aux Ainur le fruit de leur mélodie : Eä, apparue dans le Vide qui entourait auparavant les Ainur. Jusqu’alors uniquement imaginée par les Ainur à la suite de l’image donnée par Ilúvatar, Arda est maintenant réelle, animée par sa Flamme Éternelle, mais teintée de tristesse par les dissonances introduites par Melkor. Certains Ainur, parmi les plus puissants, choisissent alors de rejoindre Eä pour continuer à préparer l’histoire conçue et présentée par Ilúvatar, jusqu’à l’arrivée de ses EnfantsS : les Elfes et les Hommes.

« Valaquenta »

La « Valaquenta » est le deuxième texte dans le Silmarillion publié. Il décrit la composition de l’ensemble du « panthéon » des Ainur les plus puissants venus en Arda.

Les plus puissants parmi eux sont appelés les Valar, et 5 Valier pour les entités féminines. Ils sont au nombre de quatorze et sont appelés pour les Valar Manwë, Ulmo, Aulë, Oromë, Mandos, Lórien, Tulkas ; pour les Valier Varda, Yavanna, Nienna, Estë, Vairë, Vána et Nessa. Les Valar les plus puissants sont appelés Aratar. Chacun d’eux a une affinité particulière avec un élément de la Création, comme Manwë au vent, Varda aux étoiles, Ulmo à l’eau, Yavanna à la terre et la fertilité ou encore Aulë à tout ce qui est fabriqué. Enfin, les Maiar sont des esprits moins puissants, souvent associés à un Vala en particulier, comme Ossë, vassal rebelle d’Ulmo ou encore Olórin – qui sera bien plus tard appelé Gandalf en Terre du Milieu – à Nienna. Melkor, par ses actes abominables, n’est plus classé parmi les Valar.

Le Livre des Contes Perdus I

Édité par Christopher Tolkien, 1983, traduit par Adam Tolkien chez Christian Bourgois Éditeur, 1995.

Premier tome de la série de l’Histoire de la Terre du Milieu, dont seuls les cinq premiers sont traduits en français, le Livre des Contes Perdus propose la toute première version des textes résumés ci-dessus dans les chapitres intitulés « La Musique des Ainur » et « La Venue des Valar et la Construction de Valinor ». Cette version a été rédigée à la fin des années 1910 lorsque l’univers fictionnel de Tolkien prenait tout juste forme pour la première fois. Ce volume posthume est composé des textes de Tolkien et ponctué de nombreux commentaires éditoriaux de Christopher Tolkien.

Le contexte narratif dans lequel le récit se situe est très différent puisqu’il s’agit d’un récit raconté par l’elfe Rúmil à Eriol, un marin qui s’est retrouvé par hasard à la Chaumière du Jeu Perdu. Le premier chapitre recouvre ainsi la version future de l’« Ainulindalë » avec un développement sur les attributions de chaque Valar (comme dans la future « Valaquenta ») et, passage qui disparaît plus tard, une réflexion sur les Enfants d’Ilúvatar. Le deuxième chapitre décrit les différents Valar, comme dans la « Valaquenta » : certains noms et personnages demeurent dans la mythologie plus tardive, mais de nombreuses modifications surviendront toutefois. De plus, le récit se poursuit avec l’installation des Valar à Valinor, dans un récit bien plus étoffé que ce que l’on retrouve dans la « Valaquenta » ou le premier chapitre de la « Quenta Silmarillion », « Au Commencement des Jours ».

***

Pour un historique des différentes versions de l’histoire et des manuscrits de l’« Aindulindalë » et de la « Valaquenta », nous vous proposons de vous référer à l’article de Simon Ayrinhac ci-après dans ce même magazine2).

1) Yann Morello, « Eru et les Ainur», l'Arc et le Heaume n°6, sept. 2019, p. 32-72.
2) Simon Ayrinhac, « Genèse et édition des chapitres “Ainulindalë” et “Valaquenta” du Silmarillion publié », l'Arc et le Heaume n°6, sept. 2019, p. 22-31.
 
tolkien/etudes_bibliographiques/textes_sur_les_valar.txt · Dernière modification: 17/10/2023 11:39 par Zelphalya
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