« Je prendrai l'Anneau, même si je ne connais pas le chemin »

par Denis Bridoux — mai 2020

Cet article est précédemment paru en anglais dans la revue Beyond Bree en mars 2020.

Tolkien, Père & Fils: un Nom, deux Vies, un Légendaire, un Héritage
Christopher John Reuel Tolkien, 21 Novembre 1924 - 16 Janvier 2020. RIP

Un homme remarquable nous a quitté, d'autant plus remarquable qu'il a fait ce qu'il a fait pour un autre plutôt que pour lui-même, par pur devoir filial. J.R.R. Tolkien décéda le 2 septembre 1973. Si son fils et exécuteur testamentaire Christopher n'avait pas déterminé d'abandonner sa brillante carrière à l'université d'Oxford pour assurer l’émergence à la lumière du jour d'une grande partie de l'incommensurable richesse intellectuelle de son père en matière de documents inédits, que soient des textes ou des illustrations, liés à son légendaire ou à d’autres histoires indépendantes, des travaux académiques ou littéraires, des œuvres originales ou des traductions, en prose et en vers, et s'il n’avait pas également confié à des chercheurs sélectionnés de le faire sous sa guidance, notre amour pour les travaux de son père et notre compréhension de ceux-ci seraient plus restreints d’autant.

Christopher Reuel1) fut l'un des premiers collaborateurs et disciples de son père. Bien qu'informelle, sa collaboration avec celui-ci commença remarquablement jeune, vers l’âge de quatre ou cinq ans, lorsqu'il commenta l'inconstance de son père qui avait changé la couleur de la porte d'entrée de Bilbo et du gland de capuchon de Thorin lors d'une de ses lectures du Hobbit, qu'il leur contait alors par épisodes. Lorsque Le Hobbit fut préparé pour sa publication, Tolkien lui donna la tâche de trouver des coquilles dans le texte en le rémunérant deux pence par erreur. Ses commentaires sur Le Seigneur des Anneaux lui furent très précieux et, à mesure que les chapitres, qui lui parvinrent parfois par la poste jusqu’en Afrique du Sud pendant la 2ème Guerre Mondiale, se succédaient, il en fut le premier lecteur. Lors de réunions des Inklings, il prit graduellement la relève de son père pour lire ses textes, car son élocution et son débit étaient beaucoup plus clairs que les siens. Plus tard, il redessina les cartes du SdA pour les rendre publiables.

Fellow du New College d'Oxford et maître de conférences en vieil et moyen anglais ainsi qu’en vieil islandais, Christopher s'était déjà forgé une solide réputation grâce à sa collaboration avec Nevill Coghill, un autre Inkling, sur les éditions de trois Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer, un auteur anglais du xivème siècle, le Conte du Vendeur d’Indulgences, le Conte de l’Aumônier des Religieuses, et celui de L’Homme de Loi, et grâce à sa propre édition de la Saga du Roi Heidrek le Sage. John Bowers, l'auteur du récent Tolkien's Lost Chaucer, y fit une comparaison pertinente dans son dernier chapitre entre le propre fils de Chaucer et celui de Tolkien, puisque tous deux travaillèrent sur les publications posthumes des œuvres de leurs pères respectifs, le premier pour publier son chef d’œuvre Les Contes de Canterbury et le second la vaste quantité de textes mentionnés plus haut. Pour lui, les compétences de Christopher, vues à travers le prisme de la qualité de ses notes sur le Conte de l’Aumônier des Religieuses (1959), le préparaient idéalement à éditer les œuvres de son père, notablement le Silmarillion, considéré impubliable sous sa forme existante, et sa monumentale édition de l’Histoire de la Terre du Milieu en 12 volumes. En effet, Christopher allait bientôt appliquer aux textes de son père les mêmes normes rigoureuses que celles qu'il avait acquises en éditant des textes vieux de plusieurs siècles.

Au décès de Tolkien père en septembre 1973, Christopher poursuivit sa propre carrière professionnelle à Oxford pendant deux années supplémentaires, prenant un congé à temps partiel pour travailler à l'édition du Silmarillion avant de décider de démissionner et de quitter le Royaume-Uni en septembre 1975 pour partir vivre avec sa famille dans le sud de la France.

Ce qui accéléra peut-être ce départ fut une visite inattendue que Christopher reçut au printemps 1975. Nous en avons connaissance par Guy Gavriel Kay, un jeune Canadien venu de Winnipeg qui l'avait assisté, lui et sa famille, d'octobre 1974 à l'été 1975 alors qu'il travaillait sur l'édition du Silmarillion. Lors de la Convention Internationale de Science-Fiction Worldcon '87, à Brighton, en Angleterre, le 31 août 1987, à 13 heures, Kay, qui était alors l'auteur publié de la trilogie de la Tapisserie de Fionavar, raconta l'incident au cours de sa présentation, intitulée Une tour dans le Beleriand2).

Ce visiteur était Åke Ohlmarks, le traducteur suédois du SdA. Il avait auparavant écrit à Christopher pour lui demander une entrevue, qui lui fut généreusement accordée3). Apparemment, début janvier, Ohlmarks l’appela à l'improviste, disant qu'il était dans la région et qu'il pouvait lui rendre visite. Comme Christopher ne pouvait lui refuser dans un délai aussi court, il arriva à Lydbrook, la maison des Tolkien à West Hanney, un petit village situé au sud-ouest d'Oxford. Mâchouillant un énorme cigare [probablement non allumé], Ohlmarks fut courtoisement amené dans la grange que Christopher avait transformée en bureau. Apparemment, ce dernier lui montra candidement tout ce sur quoi il travaillait, allant même jusqu'à lui ouvrir le coffre-fort. Lorsque Christopher demanda à Kay ce qu'il pensait de leur visiteur après son départ, Kay lui répondit qu'il lui rappelait l'espion russe dans le film de Kubrick, Docteur Folamour, et ils en rirent beaucoup tous les deux.

Cependant, ils seraient restés loin de savoir à quel point ils avaient été proches de la vérité si ce n’est que, quelques mois plus tard, Christopher reçut un colis d'une maison d’édition suédoise. Celui-ci contenait un manuscrit dactylographié complet de 150 pages d'un livre à paraître écrit par Ohlmarks, qui comprenait un récit de sa visite à West Hanney4), un compte-rendu complet de la conversation téléphonique entre lui et Christopher, un compte-rendu pratiquement mot par mot de toute la rencontre, une description précise et détaillée de la grange où Christopher travaillait, des papiers qui étaient sur la table à ce moment-là, des textes sur lesquels il était en train de travailler, et même du contenu du coffre-fort. Ohlmarks était même allé jusqu'à signaler les endroits dans les textes où, selon lui, Christopher s'était trompé dans sa lecture ! La conclusion inéluctable à laquelle Christopher et Kay parvinrent alors fut que leur visiteur avait effectivement été un espion. En effet, à moins d'avoir une mémoire eidétique, il eut été impossible de se souvenir de tous ces faits et de transformer une rencontre de quelques heures en deux chapitres complets de texte dactylographié : il avait dû venir avec une caméra et un magnétophone cachés, sans doute dans le cigare.

Christopher réalisa alors que le Silmarillion était « un baril de poudre, prêt à exploser à tout moment ». Si quelqu'un voulait venir espionner son travail d’édition, ce sur quoi il travaillait ne pouvait plus être considéré comme une simple affaire. On pourrait être poussé à la paranoïa pour moins que cela. Derechef Christopher décida qu’Ohlmarks ne traduirait plus jamais un seul mot de son père. Apparemment, Ohlmarks fut pris d’une rage furieuse lorsque Christopher écrivit à l'éditeur suédois des œuvres de son père qu'il n'autoriserait une traduction suédoise du Silmarillion que si Ohlmarks n'avait aucun lien avec celle-ci5).

Les Tolkien, qui avaient déjà passé des vacances d'été dans le sud de la France, avaient acheté une maison en Provence l'année précédente, sans doute en vue de s'y installer lors de la retraite de Christopher qui allait bientôt arriver6). Il est possible que ce soit l’épisode avec Ohlmarks, qui lui occasionna beaucoup de peine et de colère, qui précipita son expatriation et son départ vers des climats plus ensoleillés. Après tout, il ne voudrait pas qu'un tel incident se reproduise. Il fallait qu’il s’en aille avant que d'autres visiteurs ne viennent faire la même chose, voire pire ! Comme les Français prennent très au sérieux la vie privée, les Tolkien y vivraient dans un relatif anonymat, et leur nom de famille étranger ne ferait pas sourciller.

Pendant les 46 années qui suivirent, il travailla sans relâche, parvenant même à la fin de sa vie à faire publier la traduction en prose du Beowulf dont l’existence était connue depuis les années 1930, ainsi que les trois grands contes du Premier Âge, dont il doutait lui-même de la faisabilité dans son Introduction à Beren et Lúthien.

Christopher s'était exilé dans un pays étranger pour éviter les feux de la rampe et pour fuir les regards indiscrets et trop intéressés, car il souhaitait pouvoir poursuivre son travail en toute tranquillité. Cependant, comme c’était un homme extrêmement privé et sensible, il le fit également pour sa propre protection.

Timide et discret, de santé délicate, son père avait tôt appris que Christopher avait une « faiblesse au cœur », ce qui lui avait valu d'être retiré de l'école pendant 3 ans lorsqu'il était enfant et d'être suivi à la maison par un tuteur privé. D’un caractère très tendu, Tolkien avait commenté dans son journal que son fils était devenu « une personne nerveuse, irritable, de tempérament contraire, qui se tourmentait elle-même et qui était taquine. Pourtant, du fait de la ressemblance entre nous, il y a quelque chose d'intensément aimable en lui, en tout cas pour moi7). »

En janvier 2019, à l'Abbaye du Thoronet, dans le sud de la France, où les quatre premières tapisseries d'Aubusson étaient exposées, Christopher reconnut sa propre intensité émotionnelle lors de ce qui serait peut-être sa dernière apparition publique enregistrée. Il y fit ce commentaire :

Mon père avait l'habitude de travailler très tard le soir sur ses textes et ses dessins. Une nuit, alors que j'étais très très jeune, très très TRÈS jeune, je me suis inquiété, car la maison était tellement silencieuse que je me suis demandé si mon père était encore en vie. Je suis donc descendu et je l'ai vu à son bureau. Il venait de terminer une aquarelle et je fus tellement soulagé de le voir en vie que, pauvre petit idiot que j'étais, j'ai pleuré, et une de mes larmes, une larme substantielle, est tombée sur le dessin. Mon père ne s'est pas fâché, mais il a juste pris un petit pinceau et il a repeint par-dessus, en redessinant les feuilles du bel arbre au premier plan. L'aquarelle était ‘Rivendell’.

Rivendell, Aubusson, Avril 2019 Photo ©Denis Bridoux

De fait, il avait environ 12 ans et demi lorsque l'événement se produisit, car Rivendell était l'une des quatre illustrations à l'aquarelle qui avait été commandées à Tolkien pour l'édition américaine du Hobbit, et qui furent peintes entre le 11 mai et le 29 juillet 1937. (La cinquième, The Hill, fut ajoutée à l’ensemble par la suite). Comme la tapisserie représentant l’aquarelle n’avait pas encore été tissée, le carton pour celle-ci fut modifié. Désormais la larme versée par Christopher est à jamais commémorée dans la tapisserie d'Aubusson de Rivendell à l'emplacement exact où elle était tombée sur l'aquarelle.

larme_ct_-_denis_bridoux.jpgLa larme de Christopher, immortalisée sur la tapisserie

Il est assez commun que des personnes ayant eu des problèmes de santé importants dans l'enfance soient d’intense émotivité, car leur système est perpétuellement en alerte, même si, comme Christopher, elles peuvent vivre jusqu'à un âge avancé. Avec l'âge revint la fragilité physique, pour autant qu’elle ait disparu. En avril 2018, Baillie Tolkien m'avait admis qu'après plusieurs chutes, il s'était mis à utiliser un fauteuil roulant pour se déplacer par peur de tomber, ce qui est compréhensible. Cependant, il avait réussi à marcher avec une canne au Thoronet en janvier 2019.

La période 2018-2020 vit la culmination de ses efforts et la consécration de ses nombreuses années de dur labeur avec la conjonction de trois projets majeurs :

  • La publication, contre toute attente, du troisième grand conte du premier âge, La Chute de Gondolin, en septembre 2018.
  • Les Tombées de Métier des premières tapisseries d'Aubusson, avec le soutien du Tolkien Estate, parmi lesquelles les trois tapisseries du Père Noël pour 1926, 1928 et 1933 (à venir), qui sont directement financées par le Tolkien Trust.
  • Et les trois grandes expositions Tolkien, à Oxford (Bodleian Library, juin-octobre 2018), New York (Morgan Library, janvier-mai 2019) et Paris (Bibliothèque Nationale de France, novembre 2019-février 2020).

Je ne saurais dire si Christopher a pu voir l'une de ces expositions en personne, même si la dernière et la plus grande lui aurait été la plus accessible. Elles montrent vraiment comment son travail a finalement porté ses fruits. Rien de tout cela n'aurait été possible sans lui, et Leo Carruthers l'a amplement reconnu dans le catalogue de l'Exposition de Paris.

Pendant près d'un demi-siècle, Christopher subsuma volontairement sa propre existence à celle de son père pour que le génie de ce dernier, exprimé à travers ses œuvres nombreuses et variées, bien qu'inachevées pour la majorité, soit préservé, voie le jour et soit publié, et donc reconnu. Il semblerait qu'il ait réussi à sa tâche.

Avec la publication du Seigneur des Anneaux, Tolkien père avait été à l'origine de l'émergence de l'Epic Fantasy8) en tant que forme de littérature à part entière (bien plus que Conan le Barbare de Robert Howard, publié dans les années 30, qui est souvent cité comme sa source), illustrée pour le meilleur ou pour le pire par la « trilogie » de Terremer d'Ursula LeGuin, (maintenant en six volumes), L’Épée de Shannara de Terry Brooks, les Premières Chroniques de Thomas Covenant de Steven Donaldson et Le Trône de Fer de Georges R R. Martin9).

De même, en assurant la publication du Silmarillion en un texte continu, une décision qui ne fut pas prise à la légère, mais à la demande de son éditeur, Rayner Unwin, Tolkien fils facilita l'émergence d'un autre type de Fantasy, à savoir la Mythic Fantasy, où hommes et divinités interagissent de manière très étroite les uns avec les autres, et où des univers entiers sont créés, illustrée à nouveau pour le meilleur ou pour le pire par des titres comme la Belgariade et la Mallorée de David Eddings et ceux de Robert Jordan, parmi tant d’autres. Ainsi, Tolkien père et fils ont changé la littérature.

Les derniers mots de Christopher au Thoronet, qui sont peut-être les derniers qu'il ait prononcés publiquement, étaient une citation de Frodo au Conseil d'Elrond : « Je prendrai l'Anneau, bien que je ne connaisse pas le chemin. » Aurait-il pu s'appliquer ces paroles à lui-même lorsqu’il s'engagea à faire publier les œuvres de son père ? Il semblerait que oui, sinon pourquoi les dire ? Sans lui, tant d'écrits et d’œuvres de son père n'auraient pas vu le jour, et la diffusion de son nom, de sa renommée justifiée et de son influence, ainsi que la prise de conscience de l'ampleur de son héritage, tant dans le grand public que dans le monde académique, auraient été d'autant moins importantes.

Même la personne la plus timide peut être reconnue après son départ, afin que ses réalisations soient admises et qu'on se souvienne d'elle longtemps après. Qu'il en soit ainsi pour Christopher, digne fils d'un digne père.

Christopher laisse derrière lui sa femme Baillie, âgée de 79 ans, et ses trois enfants : Simon, 61 ans, son fils d'un premier mariage avec la sculptrice Faith Faulconbridge, qui est avocat et auteur publié et qui vit en Californie ; Adam, 51 ans, qui est éclairagiste et traducteur en français du Livre des Contes Perdus ; et Rachel, 49 ans. Adam et Rachel vivent en France. Le dernier enfant survivant de Tolkien est la sœur de Christopher, Priscilla, âgée de 91 ans.

Originaire de la Côte d’Opale, Denis Bridoux découvrit Tolkien en 1973 en lisant Bilbo le Hobbit, qui transforma sa vie. Il choisit d’étudier l’anglais pour le lire dans la langue. Licencié en linguistique et en pédagogie, il habite au Royaume-Uni depuis 1979, où il anime Amon Sûl Smial, un groupe littéraire local sur Tolkien. Membre de la Tolkien Society depuis 1976, il fut éditeur de son journal académique Mallorn de 1986 à 1990. Il fut également l’un des co-organisateurs de la 1992 Tolkien Centenary Conference.

Se spécialisant initialement dans l’héraldique elfique, il reçut la permission du Tolkien Estate d’étudier leurs originaux à la Bodleian Library dans les années 1980. Cette permission fut plus tard étendue à toutes les illustrations de Tolkien qui y sont préservées. Il partagea ses découvertes avec Wayne Hammond et Christina Scull qui les inclurent dans leur livre J.R.R. Tolkien, Artiste et Illustrateur. L’un des experts mondiaux sur l’art de Tolkien, il partage son expérience avec le Musée National de la Tapisserie dans le cadre de leur projet Aubusson Tisse Tolkien.

Il a au cours des années effectué de nombreuses présentations, notamment sur Lacville et le voyage en Suisse de 1911 qui inspira tant Tolkien. Il a également écrit de nombreux textes sur l’art de Tolkien, généralement en langue anglaise mais aussi en français plus récemment, notamment pour assister l’équipe d’Aubusson et leur expliquer les contextes et structures des illustrations dont ils font des tapisseries.

Sur Tolkiendil

1) John est un nom de confirmation, « non utilisé normalement », communication personnelle de Douglas A. Anderson.
2) La section qui suit est un extrait de mes propres notes sur cette présentation clé, car les enregistrements n’y étaient pas autorisés. À l’époque, j’avais avec moi un Walkman enregistreur et j’ai enregistré un commentaire à chaud sur la base des notes que j’avais prises pendant mon retour de Brighton à Londres en car, une heure après. Charles Noad écrivit également un texte sur la base de ses notes sur la même présentation et nos textes se complètent.
3) C’est une marque de la générosité de Christopher, car Tolkien lui-même avait trouvé Ohlmarks incroyablement arrogant (Voir Letters, p. 228-229). Il détesta sa traduction, qui avait pris d’innombrables libertés avec le texte, à un point tel que cela le poussa à écrire Nomenclature of The Lord of the Rings pour aider les traducteurs éventuels. Ce texte fut publié dans A Tolkien Compass, une anthologie d’essais édités par Jared Lobdell : Lobdell J., LaSalle, Open Court Publishing, 1975. En écrivant ce texte, je suis frappé par la coïncidence entre les dates de la publication du Compass et la visite de Ohlmarks. Mais est-ce vraiment une coïncidence? Nous ne le saurons sans doute jamais. Une nouvelle traduction du Seigneur des Anneaux en suédois fut publiée en 2004. Source Wikipedia
4) Ohlmarks, Å., Tolkiens Arv. (L’Héritage de Tolkien), Bokforlaget PLUS, Stockholm, 1978, 204 p. Même si le livre contient des détails de la visite étalés sur deux chapitres, ainsi que la réaction de Ohlmarks, ce n’est pas le livre qui avait été envoyé à Christopher, mais celui que Ohlmarks a voulu écrire d’une plume trempée dans le venin pour se venger d’avoir été éconduit et évincé par Christopher. N’existant qu’en suédois, le livre est épuisé, ce qui rend sa lecture limitée. Merci à Beregond (Anders Stenström) pour avoir traduit une sélection des pages pertinentes pour moi. La version de la visite que donne Kay diffère quelque peu de celle que Ohlmarks publia en 1978, ce qui rend difficile de dire précisément qui dit la vérité, mais des corrélations existent qui permettent de substantifier en grande partie la version de Kay.
5) Deux ans avant son décès en 1984, Ohlmarks avait même poussé la paranoïa jusqu'à blâmer des fans suédois de Tolkien pour un incendie dans sa maison. Il écrivit un autre livre Tolkien och den Svarta Magin, Tolkien et la Magie Noire, Sjöstrands Förlag, 1982, 142 p., sur le sujet, où il concocta une théorie de la conspiration selon laquelle Tolkien, ainsi que la Tolkien Society, pratiquaient la magie noire et l’occultisme nazi ! Cependant, il sembla oublier ses propres liens avec l’Allemagne nazie pendant la 2ème Guerre mondiale, où il collabora de près avec les Deutsche Christen qui « avaient comme but de purifier la Bible - et par conséquent la foi chrétienne - de tous les aspects juifs qu'elle contenait. Ils écartaient l'Ancien Testament, voulaient éliminer l'apôtre Paul du Nouveau Testament, et voulaient un Jésus aryen, non-juif ». Source The Tolkien Gateway et Wikipedia.
6) Christopher était né en 1924, et il partit en retraite en 1975
7) Carpenter H., J.R.R. Tolkien: A Biography, London, George Allen & Unwin, p. 169
8) Connue aussi sous le terme High fantasy (ndr).
9) Ce dernier raconta récemment comment il avait rajouté un R à son nom pour imiter J.R.R. Tolkien.
 
tolkien/portraits/tolkien_pere_fils_-_denis_bridoux.txt · Dernière modification: 20/05/2020 10:31 par Druss
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