Tolkien, Race and Cultural History: From Fairies to Hobbits

9780230219519.jpgTolkien, Race and Cultural History: From Fairies to Hobbits

AuteurDimitra Fimi
Publicationnovembre 2008
ÉditeurPalgrave Macmillan

Présentation de l'éditeur (traduction)

Tolkien, Race and Cultural History explore l'évolution de la mythologie de Tolkien, à la lumière de sa vie et de l'histoire culturelle et intellectuelle contemporaine. Ce livre considère les textes créatifs de Tolkien comme un « légendaire» en construction permanente : une toile de récits, de poèmes et d'essais interreliés, de ses premiers poèmes dans les années 1910 à ses derniers écrits du début des années 1970. Ce livre ne se limite donc pas aux ouvrages les plus connus de Tolkien (Le Hobbit, le Seigneur des Anneaux et le Silmarillion), mais prend en considération l'intégralité de son légendaire, y compris les douze tomes de L'Histoire de la Terre du Milieu auxquels la critique s'est peu intéressée. Cette nouvelle approche, de par son ampleur, révèle des aspects ignorés de la vision imaginative de Tolkien et s'intéresse à des éléments cruciaux de sa créativité : le caractère central des Elfes et le rôle joué par l'invention linguistique dans son légendaire, ainsi que les questions de race et de culture matérielle en Terre du Milieu.

Sommaire

  • List of Figures
  • Conventions and Abbreviations
  • Introduction

Part I: How it all began

  • In the Beginning were the Fairies…
  • 'Fluttering Sprites with Antennae': Victorian and Edwardian Fancies
  • The Fairies, Faith and Folklore

Part II: Ideal Beings, Ideal Languages

  • The Cat and the Whiskers: Tolkien's Linguistic Creation
  • 'Linguistic Aesthetic': Sounds, Meaning and the Pursuit of Beauty
  • Ideal Languages and Phonetic Spelling

Part III: From myth to History

  • The Claim to History
  • A Hierarchical World
  • Visualising Middle-earth: Real and Imagined Material Cultures
  • Epilogue: From Fairies to Hobbits
  • Appendix: 'And Wither Then?': Stepping into the Road
  • Bibliography
  • Index

L'avis des lecteurs

Jean Chausse (décembre 2010)

Dimitra Fimi est une jeune docteur en lettres modernes d’origine grecque mais vivant en Angleterre depuis 12 ans. Elle enseigne à l’university of Wales à Cardiff et vient de publier un petit livre intitulé Tolkien, race and cultural history. Cet ouvrage a reçu le prix 2010 de la Mythopoetic society.

J’ai pu entendre Dimitra à Oxford où elle donnait une conférence sur le thème des fées chez Tolkien, puis j’avais ensuite pu échanger avec elle pour approfondir certains points de son intervention. Cette rencontre m’avait suffisamment intéressé pour me donner envie de lire son livre. Après lecture voici brièvement mes impressions.

Avant de rentrer plus dans le détail, le livre est plaisant et facile à lire même s’il s’agit d’un ouvrage sérieux bourré de références mais sans jamais tomber dans la pédanterie ou l’ésotérisme. Les thèmes sans être réellement nouveaux sont abordés souvent avec un regard neuf et intéresseront donc même le tolkienophile le plus averti.

Le livre débute par une première partie consacrée aux fées dans l’univers de Tolkien et étudie d’une part la manière dont étaient perçues les fées dans l’Angleterre victorienne du temps de la jeunesse de Tolkien. Cette approche intéressera je pense les lecteurs français, car je crois que le romantisme des fées ne s’est pas développé de la même manière dans la France héritière de Descartes et dans la Grande Bretagne de Shakespeare. L’auteur montre ensuite comment la conception de Tolkien évoluera dans le temps et comment il passera de « goblin feets » à la Galadriel du SdA. Le lecteur des Home ne découvrira pas de réel « scoop » mais la précision et la rigueur de l’étude est intéressante. Un autre point plus nouveau concerne la démarche de Tolkien pour arriver à concilier sa foi catholique avec son amour des fées. Un chapitre très intéressant à mon goût.

Une deuxième partie traite du sujet « ideal beings, ideal languages ». Dimitra s’intéresse à la manière dont l’invention des langues a influé sur la création de la Terre du Milieu et du légendaire. Là encore elle remet très bien le sujet dans le contexte historique de l’époque et dans la vie de Tolkien. Elle nous apprend certaines choses sur la notion de l’esthétique linguistique. Elle démontre aussi que contrairement à ce que beaucoup de fans s’imaginent, Tolkien n’est pas le premier à avoir inventé des langues ex-nihilo. Certaines langues inventées du temps de Tolkien sont même passées à la postérité comme l’Espéranto, le Volapük ou le Novial. Mais bien d’autres sont maintenant oubliées. Elle se permet également de pointer malicieusement comment Tolkien, un fois célèbre, a cherché à arranger un peu la vérité pour se bâtir une petite légende de philologue qui n’aurait écrit ses récits que pour donner un monde à ses langues inventés. La vérité est un moins simple. Ces deux éléments devraient remettre un peu en perspectives certaine tentations de « Tolkienolatrie » quand on touche à la linguistique.

La dernière partie est consacrée au thème « from myth to history ». Dimitra y montre comment d’un projet de départ mythologique où la vraisemblance n’est pas absolument indispensable, Tolkien est progressivement passé à un projet historique où les moindres détails doivent être consistants. Au passage elle étudie les relations entre les différentes sociétés et civilisations en Terre du Milieu. Elle s’interroge également sur les relations entre les différentes « races » de la Terre du Milieu.

Sur ce point précis son étude est très fouillée et certainement ce que j’ai lu de mieux sur le sujet depuis 25 ans que je m’intéresse à Tolkien. Elle définit tout d’abord les différents concepts avec beaucoup de rigueur selon la manière dont les mots étaient perçus il y a 100 ans (races, espèces, civilisations, types…). Ensuite tout en lavant totalement Tolkien de toute suspicion de racisme elle nous montre que Tolkien avait intériorisé certaines doctrines professées par les « scientifiques » de son temps. Par exemple elle nous relève des parallèles frappants entre les trois maisons des hommes du Silmarilion et certaines publications de médecins ou d’ethnologues du début du XX° siècle sur la population de l’Europe.

Enfin l’ouvrage se termine par un court chapitre sur l’archéologie sociale de la Terre du Milieu, moins convaincant et moins passionnant à mes yeux mais qui séduira peut-être d’autres lecteurs.

En conclusion, Dimitra fait le constat que son doctorat pour une thèse consacrée à Tolkien et la publication de ce livre, est la preuve que la recherche académique est sortie de la semi-clandestinité et du mépris, dans laquelle elle était encore souvent cantonnée. Elle lance donc un appel pour que de nouveaux jeunes chercheurs osent se lancer. Alors si le cœur vous en dit….

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tolkien/sur-tolkien/dimitra_fimi_-_tolkien_race_and_cultural_history.txt · Dernière modification: 06/04/2020 18:47 (modification externe)
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