Perilous Realms, Celtic and Norse in Tolkien’s Middle-earth

Titre original Perilous Realms, Celtic and Norse in Tolkien’s Middle-earth
Auteur Marjorie Burns
Publication 2005
Éditeur University of Toronto Press

Présentation

Professeur de littérature britannique des xixe-xxe siècles à l’université d’État de Portland, Marjorie Burns consacre une partie de ses recherches à l’étude de l’œuvre de Tolkien. Elle a notamment participé aux côtés de Douglas Anderson à la publication du livre On Tolkien, Interviews, Reminiscences, and Other Essays et a publié dans le Tolkien’s Legendarium de Verlyn Flieger et Carl Hostetter un essai sur « Gandalf and Odin ».

Dans ce livre de 225 pages, M. Burns analyse les apports des mythologies celte et norroise à la genèse du Légendaire. Constitué d’une suite d’articles pouvant se lire indépendamment les uns des autres, elle s’attache à analyser la « contrasistance », c’est-à-dire « l’inconsistance constante » de divers motifs de la Terre du Milieu. Mettant en jeu des influences à la fois nordiques et celtiques, ces motifs s’opposent tout en étant complémentaires, à l’image des notions d’« humilité » et de « noblesse ».

En introduction à son sujet, M. Burns note comment l’Angleterre de la première moitié du XXe siècle s’enorgueillissait de ses racines germaniques (norroise et anglo-saxonne), tout en occultant celles d’origine celte. Aux premières étaient attachées des valeurs masculines et « positives », comme le sens pratique, et aux secondes des valeurs féminines et « négatives », comme l’imagination poétique.
Dans le premier chapitre, « Two Norths and Their English Blend », M. Burns revient sur l’influence des sources norroises et celtes dans l’œuvre de Tolkien en montrant comment elles forment le fond nordique sur lequel l’identité anglaise s’est construite. Si Tolkien a longtemps nié l’influence des sources celtes dans son œuvre, les Elfes en sont pourtant une illustration flagrante, à l’image de leurs ancêtres les Fairies.
Dans le chapitre suivant, « Skin-Changing in More than One Sense : The Complexity of Beorn », elle étudie la figure complexe de Beorn en fondant sa démarche sur une lecture de Beowulf et de Sir Gawain and the Great Knight. Elle montre ainsi comment le personnage de Beorn renvoie à la fois aux traditions norroises et anglo-saxonnes, mais aussi à la culture celtique.
Dans « Bridges, Gates and Doors », M. Burns approfondit la question de la cœxistence dans l’œuvre de Tolkien de figures et motifs norrois à côté d’autres d’origine celtique. Elle analyse ainsi la question de la frontière dans les mythologies celte et norroise au regard de son traitement par Tolkien dans la description des contrées de la Terre du Milieu, notamment les forêts.
Dans le chapitre 4, « Iceland and Middle-earth : The Who Loved the North », M. Burns tente de démontrer les influences de William Morris, écrivain anglais du XIXe siècle, sur l’œuvre de Tolkien. Passionné par la culture islandaise, W. Morris a notamment décrit les impressions de son premier voyage en Islande dans son livre The Icelandic Journals. Elle s’attarde ainsi sur différents passages de ce recueil de textes et de poèmes qui ne sont pas sans en évoquer certains du Hobbit.
Dans « Spiders and Evil Red Eyes : The Shadow Sides of Gandalf and Galadriel », elle revient sur les liens complexes qui unissent Gandalf à Sauron et analyse aussi ceux qui relient Galadriel et Arachne. Si les premiers plongent leurs origines dans la figure complexe d’Odin, les secondes partagent de nombreux traits avec certaines traditions celtes, notamment à travers la figure des Morrigan.
Dans le sixième chapitre, « Wisewomen, Shielmaidens, Nymphs and Goddesses », M. Burns s’attarde sur les personnages féminins du Lord of the Rings, notamment Éowyn, la femme-guerrière qui finit par se marier, et Galadriel, la femme idéalisée. Elle démontre ainsi comment des valeurs féminines, comme la compassion et l’hospitalité, se retrouvent chez certains personnages masculins.
Dans le dernier chapitre, « Eating, Devouring, Sacrifice, and Ultimate Just Deserts (Why Elves Are Vegetarian and the Unrefined Are Not) », M. Burns revient sur les liens qu’entretiennent les différents protagonistes du Légendaire avec la nourriture, révélateurs de leur rapport à la morale. Elle démontre ainsi comment est associée aux Orques et à Gollum la question du cannibalisme et de la viande crue, alors que les Elfes sont décrits comme végétariens. Elle revient aussi sur les questions de l’égoïsme et du sacrifice, montrant comment les égoïstes sont vides et faibles, à l’instar des affamés, alors que les altruistes sont pleins et forts, à l’instar des rassasiés.
En guise de conclusion, M. Burns se questionne i/ sur la primauté ou non de l’influence de la mythologie norroise ou de la mythologie celte dans l’œuvre de Tolkien ; ii/ sur leur fusion ou non dans les dernières années de sa vie d’écrivain ; et iii/ sur la cœxistence de sa foi chrétienne avec son attachement à la culture nordique.

Perilous Realms de M. Burns approfondit considérablement, et souvent de façon pertinente, la question de l’influence des sources norroises dans l’œuvre de Tolkien tout en faisant une large place à la question des sources celtiques, bien trop souvent encore sous-estimées par une partie de la critique tolkienienne. Un livre écrit dans un anglais accessible qui a été nominé aux Mythopoetic Fantasy Awards de 2006 dans la catégorie « Mythopoeic Scholarship Award in Inklings Studies ».

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tolkien/sur-tolkien/marjorie_burns_-_perilous_realms_celtic_and_norse_in_tolkien_s_middle-earth.txt · Dernière modification: 06/04/2020 18:47 (modification externe)
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