Titre original | Tolkien's Library: An Annotated Checklist |
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Auteur | Oronzo Cilli |
Publication | Août 2019 |
Éditeur | Luna Press Publishing |
Une série de circonstances a fait que nous en savons plus sur J.R.R. Tolkien que sur tout autre auteur de toute autre période. Néanmoins, en dépit de tous ces efforts, il demeure une certaine opacité sur Tolkien, à la fois professionnellement et personnellement.
Comme le montre cet ouvrage, il existe un moyen de traverser ce fossé qui n'a jamais été tenté auparavant : un fait qui fait indiscutablement de cet ouvrage d'Oronzo Cilli l'ouvrage avec le plus de potentiel pour nous donner une meilleure et plus proche compréhension de Tolkien ; un ouvrage qui, outre son effet immédiat, ouvre la voie pour des nombreuses futures études. Ce qu'Oronzo a fait ici est, tout simplement, de recueillir ce que l'on sait des livres que Tolkien possédait et avait lu.
Le meilleur guide de l'esprit d'un auteur est ses livres, et dans l'ouvrage d'Oronzo Cilli nous avons désormais le meilleur et plus précieux guide des ouvrages de Tolkien. C'est un travail universitaire fidèle, pérenne et par dessus tout, inspirant, mais pas, comme le sait bien Oronzo, définitif. Il rejoint le cercle très fermé des travaux les plus utiles d'entre tous : un ouvrage que nous devrions garder, mettre à jour et annoter pour le reste de nos vies.
La seconde édition contient :
EXTRA : Un poème de G.B. Smith non inclus dans A Spring Harvest (recueil de poèmes édité de façon posthume par Tolkien en 1918). |
Difficile de chroniquer cet ouvrage… qui ne se lit pas ! Comme son titre anglais l'indique, il s'agit en effet d'une liste annotée sur les livres possédés et/ou lus par Tolkien, mais pas uniquement. L'ouvrage s'articule autour de six parties, dont la première constitue le cœur de l'ouvrage : la liste des livres que Tolkien a un jour eu entre les mains. Oronzo Cilli ne liste donc pas la bibliothèque réelle de Tolkien, mais plutôt une sorte de bibliothèque virtuelle, idéale du Professeur. On retrouve donc pêle-mêle les ouvrages évidemment lus et acquis par lui, mais aussi, ceux qu'il a simplement pu consulter occasionnellement pour ses travaux ou emprunter dans les diverses bibliothèques universitaires qu'il a fréquentées. Chaque ouvrage est référencé par le nom de son auteur, avec une référence bibliographique complète, suivi d'annotations de Cilli sur les sources sur lesquelles se fonde l'entrée. Celles-ci sont de plusieurs sortes : primaires, quand il s'agit d'ouvrages connus pour avoir fait partie de la bibliothèque réelle de Tolkien ou parce que ce dernier les nomme explicitement dans ses lettres ou ses journaux, et secondaires, lorsque ces ouvrages sont cités par les biographes et universitaires étudiant Tolkien et ses œuvres, comme ayant ou ayant pu être utilisés par l'auteur. Ce sont ainsi 2600 entrées qui sont listées dans cette partie, avec plus ou moins de précision. Immédiatement après, Cilli propose une liste chronologique de près d'une centaine d'écrits de la main de Tolkien, qu'ils soient des écrits d'invention ou universitaires, depuis l'année 1910 jusqu'à 1972, à la veille de son décès ; chapitre immédiatement suivi des interviews auxquelles il a pu répondre au cours de sa vie et des critiques parues de ses ouvrages. Les trois derniers chapitres sont plus anecdotiques, pour les complétistes. Le premier liste les travaux de thèse dirigés par lui, le second les ouvrages qu'il a pu éditer lors de son travail d'éditeur à la Early English Text Society ; celle-ci inventorie d'ailleurs toutes les œuvres éditées durant cette période, et on peut se poser la question de savoir si toutes ont un intérêt ou un lien réel avec Tolkien et son œuvre. Enfin le troisième et dernier chapitre revient sur les programme de cours qu'il a pu donner durant toute sa carrière. Il s'agit donc d'un très bon ouvrage de spécialiste, pour les spécialistes. Il sera en effet plutôt utile aux chercheurs qui pourront s'y référer pour explorer les inspirations de Tolkien ou aux collectionneurs, tel qu'Oronzo Cilli lui-même, qui voudraient se constituer une bibliothèque référence, qu'au lecteur lambda qui se retrouvera devant un livre qui n'en est pas un au sens strict du terme.