Pourquoi l’œuvre de Tolkien est-elle une île littéraire ?

Thibault Panis - novembre 2011
Notes de lecture : En tant que présentations ou compilations, ces articles sont les plus accessibles à tous les lecteurs. Aucune connaissance sur J.R.R. Tolkien n'est requise.

Lorsque l'on veut analyser l’œuvre de Tolkien, la première difficulté rencontrée est d'ordre méthodologique. Pour aller vite, il n'est pas du tout aisé de trouver un angle d'attaque, une démarche explicative apte à cerner l'ensemble de ses écrits. De fait, de réels problèmes semblent se poser dès qu'il s'agit d'intégrer l’œuvre de Tolkien à une réflexion littéraire d'ordre général. Ce constat saute aux yeux de qui dresse un panorama des analyses faites au sujet de Tolkien.

Comme le souligne Isabelle Pantin dans son essai Tolkien et l'histoire littéraire : Aporie du contexte1), il apparaît très difficile pour les différentes études consacrées à Tolkien de rattacher son œuvre à des thématiques universitaires consacrées. D'ailleurs, cet auteur pourtant célébré n'a jamais atteint de réelle consécration légitime. Il reste dans les « marges », parfois cité, mais rarement intégré parmi les grands auteurs de la littérature anglo-saxonne. Je ne me propose pas ici d'apporter une réponse à cet état de fait. Je voudrais simplement évoquer quelques éléments de réflexion sur ce sujet qui ne me paraît pas inintéressant. Bien au contraire, « l'illégitimité » de Tolkien fait l'objet de bien des débats et d'articles parmi les critiques comme parmi les aficionados. Il s'agira ici d'éviter de tomber dans l'un ou l'autre des camps en présence. Car ce qui m’intéresse n'est pas ici de me demander si oui ou non Tolkien devrait avoir sa place au panthéon des auteurs littérairement reconnus. Non, je désire plutôt m'interroger sur la ou les raison(s) de cette exclusion, sans porter de jugement de valeur. Ce serait un écueil qui réduirait à l'échec ma modeste tentative pour sortir de l'opinion (très souvent mobilisée à propos de cette question) et essayer de comprendre de l'extérieur les mécanismes à l’œuvre. Un second écueil serait de trop vouloir forcer les traits de « l'exclusion » mise en cause. La question se pose parce que (à mon avis, et à celui d'autres auteurs), Tolkien est généralement mis à l'écart des champs lumineux et sereins de la littérature académique. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il le soit systématiquement, ni que les choses soient figées. J'aurai l'occasion de revenir là-dessus.

Bateau pour Valinor - Ted Nasmith©

L'impossible abordage littéraire des écrits de Tolkien

Dans leurs tentatives pour analyser l’œuvre de Tolkien, certains auteurs se cantonnent d'abord à dresser un tableau de ses « sources d'inspirations ». On cherche ainsi à situer l’œuvre de Tolkien par rapport à ses matériaux : à savoir, les épopées médiévales, les mythes, les contes… C'est avec la même démarche que l'on essaye de trouver des correspondances entre les évangiles et l’œuvre de Tolkien2). Une autre approche consiste au contraire à ancrer Tolkien dans son époque. On voudrait par-là montrer que les écrits de Tolkien s'inscrivent dans la modernité et les problématiques du XXème siècle, ou plutôt, dans une réaction face à cette modernité. Reste alors à définir ces « problématiques » qui marqueraient Tolkien du sceau de son temps. Pour certains, il s'agit des thématiques environnementales ou pacifistes. Mais ce ne sont pas les seules idées et les hypothèses sont nombreuses. L’œuvre de Tolkien est en effet traversée par de nombreuses thématiques sous-jacentes, maintes fois mises en évidence. D'autres analyses encore, s'essayent plutôt à étudier la formidable réception de l’œuvre de Tolkien par le public. L'idée sous-jacente étant : Pourquoi un tel engouement si ce n'est grâce au caractère éminemment contemporain des écrits de Tolkien? Souvent, on cherche par là à démontrer que son œuvre vient en réponse à des besoins présents dans nos sociétés modernes : Évasion face à un monde mécanique, désir de renouer avec les mythes etc.

Toutes ces analyses ne manquent pas d'intérêt, loin de là. Elles mettent bien souvent en évidence une part de vérité au sujet de l’œuvre de Tolkien et nourrissent de nombreuses réflexions passionnantes. Pour autant, rares sont celles qui parviennent à intégrer l’œuvre de Tolkien dans de grandes problématiques académiques, à faire de Tolkien un jalon à part entière de la littérature. En fait, c'est même comme s'il était difficile de traiter du contenu littéraire en lui même, et que l'on était limité à en faire le tour en amont - par un étude de ses sources - et en aval - par sa réception.

Il serait pourtant faux d'affirmer qu'aucune analyse n'ait été faite du cœur des textes. Bien au contraire, elles sont très nombreuses. Mais ces études s'inscrivent dans un cadre strictement interne à l’œuvre. On cherche par exemple à mettre en évidence les différents moments des écrits de Tolkien, à travers les multiples versions de mêmes légendes, réécrites à de nombreuses reprises. La tâche est immense car il s'agit de démêler une masse impressionnante de textes séparés parfois de plusieurs décennies, se contredisant et s'inscrivant dans différentes périodes de l’œuvre : une véritable « philologie fictionnelle3) » Une autre démarche interne consiste à fouiller dans le contenu même de l’œuvre afin d'y trouver un riche terreau de réflexions et d'interprétations. C'est dans ce cadre que des questions se posent, telles que : Qui est Tom Bombadil? Où sont les Ent-femmes? etc. Mais toutes ces problématiques restent strictement closes aux limites des écrits de Tolkien. D'ailleurs, un néologisme forgé par les amateurs de ces analyses exprime bien cette fermeture : La « Tolkienologie ». Il est rare qu'un tel terme existe pour désigner le domaine spécifique d'un auteur. Au demeurant, si ce terme (non reconnu officiellement) existe, c'est bel et bien qu'il répond à un besoin et à une réalité. L'étude de Tolkien constitue bien un domaine « à part », et pourtant exceptionnellement dynamique. Il est rare de trouver un aussi vaste potentiel de réflexion au sein d'une œuvre littéraire. Le plus étonnant étant que ces études soient le plus souvent proposées par des passionnés « bénévoles » dont ce n'est pas le métier. C'est dire la barrière qui sépare Tolkien de l'étude littéraire officielle.

Pour autant, dès que l'on s'essaye à dépasser ces limites, on est vite confronté à d'insurmontables problèmes. Par exemple : A quel courant rattacher Tolkien? On a pu essayer de l'assimiler à une sorte de néo-romantisme. Ce n'est pas totalement faux, mais loin d'être suffisant! De la même manière, l'inscrire dans la tradition fantastique s'avère relativement inexact. De fait, les écrits de Tolkien ne racontent pas l'irruption dans la réalité d'éléments surnaturels, puisque ces éléments font partie inhérente du monde dans lequel se déroulent ses récits. La majorité des auteurs l'incluent dans un genre à part, dont il serait l'un des pères fondateurs. Ainsi s'inscrirait-il dans la grande famille de la fantasy, aux côtés d'écrivains tels que Lewis, Howard et d'autres figures emblématiques. C'est sans doute vrai. Mais là également, il apparaît très difficile d'établir une clarification de ce qu'est la fantasy. Cette question a été traitée par Anne Besson dans son ouvrage consacré à ce sujet, La Fantasy en 50 questions4). La spécialiste y dresse un très intéressant panorama qui met bien en évidence la difficulté d'apporter une définition satisfaisante à ce genre littéraire.

Comment expliquer cet état de fait? Pourquoi Tolkien résiste-il (majoritairement) à l'intégration dans un système littéraire légitime et académique? On est amené pour le comprendre à s'interroger sur la conception qu'avait l'auteur de son œuvre. Que cherchait-il à créer? Un mythologie? Oui très certainement, au moins pour une partie de ses écrits. Mais cette définition renvoie plus aux matériaux utilisés qu'à la forme littéraire de ses récits. Cette forme, Tolkien y donne un nom et nous fournit toutes les clés pour la comprendre. C'est celle du conte de fées5).

Les rivages de Númenor - Ted Nasmith©

La double-clôture d'Arda : l'imperméabilité du conte

De fait, dans son essai, « Du conte de fées », Tolkien apporte une explication claire de son point de vue sur la façon dont un auteur doit écrire un tel récit. Selon lui, il « fabrique un monde secondaire dans lequel l'esprit peut entrer. A l'intérieur, ce qu'il relate est “vrai” : cela s'accorde avec les lois de ce monde. L'on y croit tant que l'on se trouve, pour ainsi dire, dedans. Dès qu'intervient l'incrédulité, le charme est rompu ; la magie, ou plutôt l'art, a échoué. On est alors ressorti dans le monde primaire, et l'on regarde du dehors le petit monde secondaire avorté6) ».

De fait, dans son essai, « Du conte de fées », Tolkien apporte une explication claire de son point de vue sur la façon dont un auteur doit écrire un tel récit. Selon lui, il « fabrique un monde secondaire dans lequel l'esprit peut entrer. A l'intérieur, ce qu'il relate est “vrai” : cela s'accorde avec les lois de ce monde. L'on y croit tant que l'on se trouve, pour ainsi dire, dedans. Dès qu'intervient l'incrédulité, le charme est rompu ; la magie, ou plutôt l'art, a échoué. On est alors ressorti dans le monde primaire, et l'on regarde du dehors le petit monde secondaire avorté7) ».

Le récit de Tolkien s'éclaire ainsi comme un microcosme imaginaire séparé du macrocosme réel. Entre les deux, une barrière infranchissable s'élève. Il s'agit même d'une double clôture. La première d'abord, empêche le vaste monde réel de faire irruption dans le petit monde. Cette fermeture existe grâce à la croyance, temporaire et « feinte », de la vérité absolue du conte et de ses lois internes. Par « feinte », il faut comprendre que le lecteur n'oublie pas qu'il appartient en vérité à un monde bien réel différent du conte. Sa croyance en la véracité du « petit monde imaginaire » n'existe que le temps de la lecture, et de façon tacite, acceptée. Le conte n'est pas un rêve, où l'on oublie justement que ce que l'on vit est un songe. Il s'apparenterait donc plutôt à une « rêverie ». La seconde barrière entre les deux mondes, elle, empêche le « petit » de faire irruption dans le vrai. Il est absolument hors de question pour Tolkien d'utiliser le conte afin de transmettre un message au monde réel. C'est pourquoi il réfute toute hypothèse d'une possible analogie entre son microcosme et le macrocosme. Il faut d'ailleurs bien insister sur l'horreur qu'il porte à toutes formes d'analogie entre son œuvre et le monde réel8). Ainsi s'oppose-il fortement à toutes les interprétations selon lesquelles, par exemple, la guerre de l'anneau serait une métaphore littéraire de la seconde guerre mondiale…

Les exemples de cette « double-clôture » sont nombreux dans l’œuvre de Tolkien. L'un des plus intéressant est peut-être le fameux « Livre Rouge ». Ce Livre est un ouvrage fictif qui serait la source réelle du Seigneur des Anneaux, de Bilbo le hobbit et des Aventures de Tom Bombadil. Cet ouvrage aurait été assemblé à partir de notes de multiples auteurs (dont Bilbo, mais aussi Frodo, Merry etc.). Des éléments concernant ce livre sont dispersés ça et là dans les écrits de Tolkien, et notamment dans le para-texte du Seigneur des Anneaux. L'analyse que propose Vincent Ferré dans son article « Le Livre Rouge et Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, une fantastique incertitude »9) est à ce propos intéressante. Elle met en évidence une tension existant à propos de ce Livre Rouge. Car si d'un côté, Tolkien utilise cet ouvrage afin de rendre plus crédible la véracité de ses récits, il glisse également de nombreux indices par lesquels il remet justement en question le caractère réel de ses histoires. Ainsi, le prologue présente Le Seigneur des Anneaux comme un récit traduit à partir de sources existantes, qu'une longue transmission aurait fait parvenir jusque dans les mains d'un éditeur anonyme, chargé de retranscrire de façon moderne la titanesque Quête de l'Anneau10). En opposition, l'avant-propos, signé par Tolkien lui-même, enlève toute part de vérité à ses écrits. L'auteur y réfute tout caractère réel du Seigneur des Anneaux. On sait donc dès le départ que le Livre Rouge est fictif. D'ailleurs, le prologue lui-même brouille la piste d'une source réelle du Seigneur des Anneaux en ne donnant aucune précision sur la manière dont elle aurait été transmise jusqu'à aujourd'hui, ni comment le roman exploiterait cette source. A vrai dire, on ne sait pas vraiment ce qui est une pure invention de « l'éditeur anonyme » censé avoir écrit Le Seigneur des Anneaux, et ce qu'il aurait tiré de sources « historiques ».

Ce « Livre Rouge » illustre parfaitement la « double-clôture » opérée par Tolkien. D'un point de vue interne au récit (et donc, une fois le prologue attaqué pour le lecteur), il permet d'asseoir la véracité de ce qui est raconté. C'est l'un des moyens parmi d'autres que Tolkien met en œuvre pour créer chez le lecteur l'illusion d'une fresque historique, d'un récit réellement tiré du fond des âges. Cet effet est à mettre en parallèle avec « Du conte de fées » et la remarque de Tolkien selon laquelle « A l'intérieur, [du monde imaginaire] ce qu'il relate est “vrai” ». Pourtant, ce Livre Rouge opère également un rôle de clôture externe de l’œuvre. Le lecteur sait d'avance (il est averti) que ce Livre Rouge n'existe pas. D'ailleurs l'ouvrage, décrit comme relié en cuir et couvert d'une écriture manuscrite, semble bien renvoyer à l'idée que le sens commun se fait d'un livre de contes. De l'extérieur, le Livre Rouge renforce ainsi le caractère fictif de la quête de l'Anneau.

S'il y a donc une apparente ambiguïté dans le rôle de cet ouvrage fictif, il n'en est rien si on garde en tête la vision que Tolkien a de ses « Faëries » : Un monde vrai tant que l'on se trouve à l'intérieur, mais évidemment fictif lorsqu'on en est dehors. Le Livre Rouge parvient à merveille à faire coexister cette ambivalence, cette double-fermeture qui rend possible une véritable illusion. C'est tout un talent de conteur qui est mis en jeu ici. Un don essentiel qui seul peut permettre l'immersion dans le conte.

Une fois ce constat établi et cette double-fermeture mise en évidence, que reste-il comme choix pour l'analyste de cette œuvre ? Soit il se place selon un point de vue interne, auquel cas il s’intéresse au microcosme imaginaire en étant contraint d'oublier le « monde réel », soit il se place d'un point de vue externe, auquel cas il est limité à s'interroger sur les sources de Tolkien ou sur sa réception critique, ses enjeux sociologiques etc. Une position à cheval sur ces deux points de vue s'avère complexe, car elle va dans le sens opposé de tous les mécanismes mis en place par l'auteur. Et par « position à cheval », il faut entendre : un biais d'analyse faisant le pont entre le contenu de l’œuvre lui-même et des problématiques littéraires académiques. Cela explique toutes les difficultés rencontrées par ceux qui désireraient intégrer Tolkien dans le grand fleuve de la littérature : Non, Le Seigneur des Anneaux n'est ni néoromantique ni fantastique. Ce n'est pas de la science-fiction et certainement pas du surréalisme. Ce n'est pas non plus un « mythe contemporain », comme voudraient le faire croire certains (car si mythe il y avait, ne faudrait-il pas que le public croit en la vérité de son contenu, ou tout du moins qu'il s'en serve pour expliciter une part de la réalité?). Quel est l'apport de Tolkien à la littérature? A quel type de processus créatif peut-on rattacher la structure de ses écrits? Toutes ces questions s'avèrent réellement complexes à résoudre. Et cette difficulté induit, pour reprendre l'expression d'Isabelle Pantin, à une « transparence » de son l’œuvre, « quasiment réduite à l'invisibilité11) ».

Ainsi s'explique peut-être la frilosité de la Littérature Académique à reconnaître à Tolkien une certaine forme de légitimité12). Mais cette double-clôture éclaire sans doute aussi une partie du succès de l’œuvre. Car elle correspond en définitive parfaitement aux attentes d'un lecteur contemporain, qui sait bien que les mythes et les légendes ne sont pas réels. Tolkien institue un « contrat tacite » entre lui et son lecteur, qui consiste à faire en sorte qu'aucune des deux parties ne brise l'illusion. Cette croyance en la réalité du récit, d'un point de vue interne à l’œuvre, n'insulte pas pour autant l'intelligence du lecteur. Elle n'est pas un mythe au sens païen du terme. Elle est une faërie, une rêverie qui invite le voyageur à faire semblant d'oublier que les dragons sont des inventions. En définitive, toutes les difficultés rencontrées par les analyses de Tolkien trouvent leur explication dans la nature profonde du conte, car « la richesse et l'étrangeté mêmes de celui-ci lient la langue d'un voyageur qui voudrait les rapporter. Et tandis qu'il s'y trouve, il est dangereux pour lui de poser trop de questions, de crainte que les portes ne se ferment et que les clefs ne soient perdues13). »

Sur Tolkiendil

1) Isabelle Pantin, « Tolkien et l’histoire littéraire : l’aporie du contexte », dans M. Devaux, V. Ferré, Ch. Ridoux (éd.), Tolkien aujourd’hui, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, également publié sur le site Modernités Médiévales.
2) C'est ce que fait Paul Kocher en mettant en évidence le lien théorique qui unit Tolkien à la pensée de Thomas d'Aquin « « dont il est raisonnable de supposer que Tolkien, médiéviste et catholique, connaissait bien l’œuvre » Paul H. Kocher, Master of Middle-earth : The Fiction of J.R.R. Tolkien, Houghton Mifflin, 1972, p. 76/77
3) Vincent Ferré, « Tolkien ou la philologie fictionnelle : du mot à la fiction », LHT,n°5, publié le 01 octobre 2008, disponible en ligne sur le site Fabula.
4) Anne Besson, La Fantasy, Paris, Klincksieck « 50 questions », 2007
5) Bien évidemment, Bilbo le hobbit et Le Seigneur des Anneaux sont, comme chacun le sait, des romans. Par « conte » je n'entend donc pas directement la forme habituelle du conte, j’entends le processus particulier mis en place dans son cadre. Dans l'optique que j'adopte ici, je prend donc pour définition les propriétés des contes mis en évidence par Tolkien lui même, et non pas la forme historique qu'ils prennent généralement, qui ne correspond pas vraiment au Seigneur des Anneaux, par exemple.
6) Tolkien, « Du conte de fées » (1947), dans Faërie et autres textes, Christian Bourgois Editeur, 2003
7) Tolkien, « Du conte de fées » (1947), dans Faërie et autres textes, Christian Bourgois Éditeur, 2003
8) « I cordially dislike allegory in all its manifestations, and always have done so since I grew old and wary enough to detect its presence. » - Tolkien, dans la Préface de la seconde édition du Seigneur des Anneaux.
9) Vincent Ferré, « Le Livre Rouge et Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, une fantastique incertitude » ([2000], 2006), en ligne sur le site Modernités médiévales
10) « That story was derived from the earlier chapters of the Red Book, composed by Bilbo himself », (Prologue du Seigneur des Anneaux.).
11) Isabelle Pantin, « Tolkien et l’histoire littéraire : l’aporie du contexte », p.8.
12) A ce stade de mon raisonnement, je dois nécessairement avoir l'honnêteté de nuancer cette affirmation sur laquelle repose pourtant toute ma réflexion. Encore une fois, on ne saurait trop se méfier des généralisations hâtives. Il y a bel et bien des universitaires qui travaillent sur la question de Tolkien. Même en France, par exemple, certains chercheurs ont fait le choix de s’intéresser (d'un point de vue académique), à son œuvre. Je citerais Vincent Ferré dont le site « Pour Tolkien », est une référence en ce qui concerne la Recherche consacrée à Tolkien, ou encore le collectif « Modernités médiévales » qui produit de très instructives réflexions à son propos (entre autres). La plupart de mes sources ont d'ailleurs pour origine les travaux de ces spécialistes. Pour autant, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un sujet dominant dans le milieu littéraire. Comme tous les domaines obéissant à leurs règles propres, le champ littéraire possède ainsi ses centres et ses « marches ». La question serait évidemment à creuser et je n'ai pas les connaissances pour y répondre, mais je suppose qu'aujourd'hui encore, ces études sont relativement marginales et ne font pas parti du cœur de la discipline académique qu'est l'analyse littéraire. Une autre manière de dire les choses serait que « l'exclusion » de Tolkien ne touche pas tant à l'activité littéraire qui, elle, est plutôt active, qu'aux grandes thématiques et problématiques structurant historiquement la discipline. Et disant cela, je ne remet pas en cause le caractère dynamique et intéressant de ces nouveaux horizons d'études. Je dirais au contraire que l'étude de Tolkien invite à faire preuve d'imagination, ce qui rend ces recherches passionnantes. Étant moi même intéressé par l’œuvre de Tolkien, je suis très heureux que des personnes plus compétentes que moi se chargent d'apporter leur savoir aux réflexions qu'elle soulève.
13) Tolkien, « Du conte de fées », préface.
 
essais/divers/ile_litteraire.txt · Dernière modification: 06/04/2020 18:47 (modification externe)
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