La naissance, le corps et le cœur d'une mythologie

Patricia Hugerot - février 2005
Article théoriqueArticles théoriques : La maîtrise globale des écrits de J.R.R. Tolkien est nécessaire pour bien saisir la portée des articles de cette catégorie, les sujets étant analysés de façon poussée par leurs auteurs.

Au-delà de la fantasy, de l'œuvre colossale, de l'envergure intellectuelle de l'auteur le plus lu après la Bible (!)1), n'y a t-il pas un être sensible, un cœur aimant, un esprit pur ? On peut rester songeur devant le détachement de Tolkien pour son propre succès médiatique… Ne craignait-il pas de tomber lui même sous l'emprise du pouvoir matérialiste, ou bien n'était-il pas tout simplement attiré par l'esprit supérieur ?
La poésie apparaît omniprésente : poèmes, chansons… se mêlent au récit d'aventure, à la quête du bien.
L'œuvre de Tolkien, « Bien qu'en prose, c'est une œuvre poétique » nous dit H. Carpenter (Lettres). Quel est donc l'esprit de cet auteur passionnément amoureux de la poésie ? Peut-être trouvera-t-on la réponse, non pas seulement dans l'esprit, mais dans le cœur de l'homme aussi.

Naissance de sa mythologie (La pierre d'angle)

La mythologie de J.R.R. Tolkien est née d'un vouloir d'homme aimant son pays, sa terre, sa culture, et du pouvoir d'un poète séduit par les richesses sémantiques et sonores des mots et des langues. Peut-être était-il tout autant, sinon plus encore, épris de la richesse véritable du cœur des hommes qu'expriment les mots, que chantent les poèmes et que célèbrent les lais.
Les mythes sont viables et vitaux pour l'homme, pensait-il, et c'est pour en faire la démonstration qu'il écrivit à son ami C.S. Lewis le poème Mythopoeia. [1]
Sa connaissance, quasi encyclopédique, du monde mythologique et son attachement à l'histoire de son pays ont pu lui permettre de faire un double constat : non seulement « les mythes arthuriens ne sont pas anglais » [2] et bien plus encore il n'existe aucune mythologie anglo-saxonne. Il déplorait également, en évoquant l'Edda et le Kalevala : « Ces récits mythologiques, sont pleins de cette culture primitive et souterraine que, dans l'ensemble, la littérature européenne n'a cessé de réduire et d'éliminer depuis des siècles, plus ou moins complètement selon les peuples concernés. » avant d'ajouter à ses amis : « j'aimerais qu'il nous en reste plus - de ce qui était de cet ordre et qui appartenait aux Anglais. » (Lettres) Il fut professeur d'anglo-saxon et savait qu'une véritable mythologie méritait d'être cosmologique. L'écriture du Silmarillion (Premier Âge) lui a permis de fonder la création du monde afin que sa mythologie soit cosmologique. Elle fut suivi par Bilbo le Hobbit, et complétée enfin par le Seigneur des Anneaux : l'esprit vivifiant le corps et la vie du corps inscrite dans l'histoire et jusqu'à la genèse rendant plus véritable encore la mythologie.

Il consacrera toute sa vie à son œuvre, mais depuis quand réellement ? Est-il possible alors de tenter d'en rechercher le point de départ ? La phase initiale ne fut qu'un préambule, une étape préliminaire pendant laquelle le maître commence par créer la matière par laquelle il fera naître la création. Il élabora ainsi ses propres outils de travail : il créa tout d'abord des langues et pour elles il composa des poèmes. Le tout premier, le poème d'Eärendel, emploie ce nouveau langage « que parleraient les fées ou les elfes qui rencontreraient Eärendel pendant son étrange voyage » (Lettres). Ce poème représente l'acte fondateur et les vers « Eala Eärendel engla beorhtast ! » (qui sont repris du Crist de Cynewulf) sont comme la première pierre posée… pierre d'angle tirée du passée, venant consacrer le nouvel édifice sacré.

L'écriture de JRR Tolkien alterne entre, d'une part, le chant poétique et, d'autre part, l'écriture mythologique (et le récit d'aventures fantastiques). Cependant l'un et l'autre se répondent et ne peuvent être séparés tel l'esprit et le corps merveilleusement unifiés afin de donner vie à cette mythologie véritable, dans laquelle s'inscrit la réalité de l'homme.
On y retrouve aussi certaines influences littéraires très marquées, que sont les œuvres en vieil et moyen anglais, Le Kalevala finnois [3] (recueil de poèmes qui contient l'essentiel de la mythologie finlandaise) et l'Edda poétique et prosaïque [4] (rassemblement de récits mythologiques).

Littérature anglaise au Moyen-Âge (500 - 1500)

Chronologie de la littérature au Moyen-Âge

La littérature anglaise apparut après la conquête des anglo-saxons de l'Angleterre au VIIe siècle, et devint une langue littéraire. Elle s'inspire de la tradition orale populaire et de la Bible.
Cette littérature anglo-saxonne est mal connue, puisque l'anglais moderne diffère énormément du vieil anglais, bien que ce dernier soit d'une richesse incontestable dans le domaine de la poésie.
Il ne nous reste que très peu de manuscrits en vieil anglais, parmi eux nous trouvons :

  • Caedmon qui écrivit en vers quelques passages de La Bible (VIIe siècle) ;
  • Bède le vénérable avec Historia Ecclesiastica (673-735) ;
  • avec Cynewulf c'est l'épico-lyrique qui naquit, il signa en runes quatre de ses poèmes (Juliana, Elene, Crist et Fata) ;
  • le point culminant fut atteint avec le poème allitératif Beowulf de plus de 3000 vers (poème anonyme du VIIIe siècle ?) qui fit triompher la forme épique (référence fondamentale pour la poésie en vieil anglais, à laquelle Tolkien s'intéressera en donnant la conférence : Beowulf : The Monsters and the Critics, and Other Essays (Éd. C. Tolkien. London : George Allen and Unwin, 1983) ;
  • Aelfric et Wulfstan (sermons) ;
  • Monmouth (Historia Regnum Britanniae, 1136) et deux livrets Vida Merlini et Prophetiae Merlini (ici il introduit le thème de la naissance miraculeuse du prophète).

Du XIVe siècle au XVe siècle, on distingue trois évolutions de l'écriture en style moyen anglais :

  • Tout d'abord, il n'est plus question du héros du poème épique mais de chevalerie avec son code et ses intrigues amoureuses. Le poème que l'on nommera un romance est d'inspiration chrétienne au contraire de la littérature épique qui se veut profane. L'amour joue un rôle si important dans le roman médiéval qu'en anglais le mot romance en est devenu à la fois un roman d'aventures et une liaison amoureuse ;
  • Ensuite l'inspiration des romans arthuriens fondée en partie sur la geste des chevaliers de la Table Ronde se ressent dans certains écrits comme Sir Gawayn and the Green Knight (chevalier loyal, chaste et pieux) et dans Le Morte D'Arthu (loyauté, allégeance et amour courtois) ;
  • Enfin, Chaucer, auteur des Contes de Canterbury, modernisa la littérature anglaise en préférant, plutôt que d'employer l'allégorie médiévale, dépeindre l'humanité avec réalisme ; il devint le père de la poésie anglaise en créant l'heroic couplet (distique héroïque à rimes plates) ;

Ces auteurs ont créé un style anglo-saxon qui (en utilisant la prose et la poésie) est d'une richesse incontestable par sa portée philosophique, métaphysique, son réalisme, sa ferveur religieuse, son enthousiasme lyrique, ses sentiments de la nature, et son don épique. Nous comprenons que Tolkien ait pu être passionné par ce style qui lui fut très cher puisque « écrit dans un dialecte que parlaient les ancêtres de sa mère. » (Lettres)

Nous retrouvons ce style anglo-saxon dans le langage et dans la culture des Rohirrim qui apparaissent très semblables au style de Beowulf. Ces cavaliers du Rohan s'expriment ainsi dans une poésie primitive, en vers allitératifs, alors que l'ensemble de l'ouvrage le Seigneur des Anneaux est écrit en anglais ordinaire.[2]
Tolkien va jusqu'à emprunter une scène de Beowulf quand celui-ci doit laisser ses armes aux portes du Palais, comme Gandalf, Aragorn, Legolas et Gimli qui doivent, eux aussi, laisser leur armes devant les portes du Palais du roi Théoden.
Le nom même de Théoden est empreint de l'ancien anglais qui veut dire « Seigneur », « Maître » .[2]

Le Corps d'une mythologie

Le style employé par Tolkien s'apparente à l'écriture de l'époque médiévale (le Livre Rouge évoque la récitation orale du passé relatif à la Terre du Milieu). Malgré tout il ne respecte pas l'usage de l'amour courtois.
Pour Salluste, historien latin, le récit mythologique est « la relation d'un événement qui n'a jamais eu lieu à propos d'une chose qui existe depuis toujours ». Pour Mircea Eliade, historien des religions et romancier romain, « il raconte une histoire sacrée, il relate un évènement qui a eu lieu dans le temps primordial, le temps fabuleux des commencements ».

Définition du Mythe

Un mythe est un récit fabuleux, souvent d'origine populaire, porté par une tradition orale. Il raconte la création du monde, explique l'origine des phénomènes naturels, la plupart du temps par l'intervention d'une déité ou d'un personnage surnaturel, tel que ange, ou démon, à tout le moins la matérialisation d'une divinité. Même si ces histoires ne racontent pas une vérité strictement factuelle, elles révèlent toujours une « vérité fondamentale » sur le monde, la nature, ou les ressorts de l'humanité, le plus souvent à l'aide d'archétypes.

Le Lay

Le lai est un récit assez bref, versifié, dont le cadre est situé en Petite ou en Grande Bretagne. Nous trouvons dans certains lais la narration d'un lien amoureux entre un mortel et une créature du monde des fées.
Il est difficile de définir le lai narratif car ce n'est pas un genre littéraire a proprement dit. Cependant, entre un poème épique, comme la chanson de geste, dont la préoccupation centrale est l'héroïsme et dont la matière référentielle provient de l'histoire, romaine ou médiévale, d'une part, et d'autre part le lai, qui est centré sur l'attachement de deux amants l'un à l'autre, dans un contexte légendaire, voire miraculeux, le contraste est assez net.
La conception du lai au moyen âge repose sur une matière fictionnelle, légendaire, mythologique, féerique, dont l'action se passe en pays celtique.

La Chanson de geste

Une chanson de geste est issue des récits traditionnels, inspirées par des faits réels. Elle est composée de poèmes épiques en vers narratif, les laisses2) sont de longueur inégale et pour la plupart le mètre utilisé est le décasyllabe (vers épique par excellence). Elle fut souvent chantée par des jongleurs ou ménestrels, sa mélodie est simple et répétitive.
La chanson de geste a pour fonction, du moins à ses origines, d'exalter les valeurs fondatrices de la civilisation médiévale, qui est guerrière, féodale et chrétienne. Elle fonctionne sur les schémas intellectuels et poétiques qui sont les siens, et se livre alors à l'exploration de l'ordre et du désordre du monde.

L'Épopée

L'épopée est de tradition orale, conçue en vers. Elle enseigne les valeurs comme modèle (savoir vivre, héroïsme et savoir mourir).
Elle est fondée sur le destin héroïque du personnage central qui est le héros qui est soumis à des défis et conflits. Les héros sont jeunes avec une force physique et mentale, ils ont le sens de l'honneur, ils sont parfois aidé par la magie et à la poursuite d'une quête. Leur mission, parfois avec l'aide des dieux, est d'accomplir la restauration de l'ordre contre les forces obscures et ils peuvent se battre contre des adversaires monstrueux et perfides. Les épreuves difficiles se succèdent et ils succombent de façon tragique.
L'amour joue un rôle si important dans le roman médiéval (et surtout dans les romans des siècles suivants) qu'en anglais, comme on l'a déjà dit, le mot romance désigne autant un roman d'aventures qu'une liaison amoureuse. L'héroïne féminine n'est plus négligée, comme dans les chansons de geste, mais elle devient souvent l'initiatrice et le pivot de l'intrigue.

La Poésie

La poésie fut inventée comme technique pour conserver et transmettre, elle apparut comme la mémoire des hommes. La texture même du langage poétique le destine à faire durer la parole.
Poésie et Mythe semblent présenter des affinités plus constantes. Toutes les collectivités humaines recourent à des mythes, c'est-à-dire, au sens propre, à des récits fabuleux, histoires de dieux ou de héros légendaires qui sont tenus pour vrais par les sociétés qui se les racontent, bien que leur caractère de fiction éclate aux yeux de tous. Le mythe n'exige pas d'être produit par une forme poétique, puisqu'il semble se définir d'abord comme récit. Mais, dès l'origine, la formalisation poétique lui a prêté sa puissance de nomination, sa richesse d'organisation et surtout son autorité. La parole poétique magnifie le récit mythique et lui confère sa véracité transcendante.
Outil, instrument mnémotechnique, moyen de connaissance, procédé pour communiquer une émotion ou une expérience, la poésie est tout cela. Mais elle est aussi un objet de plaisir.

Le Cœur

J.R.R. Tolkien aime la poésie et c'est par elle qu'il a voulu livrer toute sa pensée, ses sentiments, son hymne à la vertu de l'amour (« On me reproche de ne pas parler d'amour mais cette création est une œuvre d'amour »). C'est à profusion qu'il nous livre les sentiments propres et partagés entre les personnages de nature mortelle ou non. L'emploi des gestes, poèmes, lais, chansons, et le choix qu'il effectua entre ces différents genres littéraires est motivé par la nature même des sentiments exprimés. Les poèmes et chants expriment des émotions, des sentiments et préservent aussi la mémoire du passé. Ils font corps avec le récit, ils sont étroitement unis et répondent tous à une nécessité particulière.

Les poèmes associant le Seigneur des Anneaux, le Hobbit et le Silmarillion en faisant référence au passé

L'Inscription de l'Anneau : Ce poème ténébreux dit par Gandalf à Frodo, est depuis longtemps connu dans la tradition elfique. Il exprime la puissance qu'a passée Sauron dans l'Anneau Unique afin de pouvoir contrôler les autres Anneaux de Pouvoir, et il glace d'effroi celui qui le lit et l'entend.

Elbereth Gilthoniel, Hymne des Elfes : Cette chanson est chantée par Gildor et sa troupe. Elbereth (La Reine des Étoiles) ou Gilthoniel (L'Allumeuse d'Étoiles) est en fait Varda, la femme de Manwë, le « dieu » du vent et des aigles3).

La chute de Gil-galad : Cette chanson triste est chantée par Sam. Elle raconte comment tomba Gil-galad, le dernier des rois des hauts Elfes en Terre du Milieu. C'est Bilbo qui la lui a apprise.

La Chanson de Beren et Lúthien : Aragorn chante cette chanson aux Hobbits autour d'un feu. Beren et Lúthien sont les deux personnages les plus importants dans Le Silmarillion. L'expérience personnelle d'Aragorn est similaire à celle de Beren. Comme Beren, Aragorn est un humain qui est tombé amoureux d'une princesse elfe. Arwen Undomiel, comme Lúthien, va devoir abandonner son immortalité quand elle se mariera avec Aragorn.

L'Air de Troll de Sam : Sam chante cette chanson. Ce poème apparaît aussi dans les Aventures de Tom Bombadil sous le titre Le Troll de Pierre. Cette chanson a été occasionnée par l'arrivée dans un lieu bien connu de Bilbo.

La Chanson d'Eärendil : Cette chanson a été écrite par Bilbon et chantée la nuit avant le Conseil d'Elrond. Eärendil était un humain qui traversa la Grande Mer pour chercher l'aide des Valar afin de contrer Morgoth, l'Ennemi du Premier âge.

La Chanson du Gondor : Aragorn chante cette chanson lorsqu'il pénètre en Rohan.

La Chanson de Durin : Gimli chante cette chanson dans les mines de la Moria. Elle raconte la construction, la gloire et la chute d'une communauté de Nains.

La Chanson de la Nimrodel : Cette chanson, parfois appelée Chanson d'Amroth, raconte la triste histoire d'Amroth et de Nimrodel. Legolas la chante près de la chute d'eau d'une rivière renommée Nimrodel dans la Lothlórien.

La chanson de Sylvebarbe : Sylvebarbe la fredonne à Merry et à Pippin sur la route de la Salle du Jaillissement. Il parle des parties de la Terre du Milieu qui ont disparu sous la mer, à la fin du Premier âge.

L'Ent et l'Ent-Femme : Cette chanson Elfique est chantée, en langue commune, par Sylvebarbe aux hobbits ; c'est un discours entre un Ent et une Ent-femme.

La Chanson de la Marche des Ents : C'est la chanson que chantent les Ents lorsqu'ils sont en route pour l'Isengard afin de renverser Saruman. Cette marche est similaire à celle de Macbeth avec The March of a Forest on a Castle. À noter que Macbeth est la seule pièce de Shakespeare aimée par Tolkien.

Un poème de Lore : Gandalf chante cette chanson quand Pippin et lui traversent la plaine de Rohan.

L'Oliphant : Sam fredonne ce poème à Gollum, quand il lui demande si les Oliphants existent. Sam pense que c'est une « poésie dans la Comté. Une fantaisie peut être, mais peut être pas ». Ce poème apparaît dans les Aventures de Tom Bombadil.

Le Dit de Malbeth le Voyant : Les Rôdeurs du Nord et les fils d'Elrond apportent un message pour Aragorn : « Invitez Aragorn à se rappeler les paroles du Voyant et les Chemins des Morts. »

Les poèmes et chants peuvent servir pour redonner courage, entrain, du cœur à l'ouvrage

La vieille chanson de marche : Bilbo chante à mi-voix pour se donner du courage et de l'entrain en quittant la Comté.

La vieille chanson de marche : Frodo dit ce poème à voix haute rappelant l'obligation de poursuivre la route.

Une chanson de marche : Paroles de Bilbo Sacquet ; chanson qui leur donne le courage d'avancer sans craintes dans le noir.

La Chanson d'adieu de Merry et Pippin : Cette chanson est entonnée à Creux-de-Crique dans Une conspiration démasquée par Merry et Pippin, la nuit avant qu'ils n'entrent dans la Vieille Forêt. Nous pouvons dire que cette chanson a été écrite par Bilbo et que c'est une variante de celle chantée dans le premier chapitre de Bilbo le Hobbit. La phrase clef étant « Il nous faut aller avant le lever du jour ».

La Chanson dans les Bois : Frodo chante cette chanson dans La Vieille Forêt pour encourager ses compagnons.

Les poèmes qui exprime la joie, la gaieté

Une chanson à boire : Frodo chante cette chanson lorsqu'il danse sur la table à l'auberge du Poney Fringant.

La chanson de bain : Cette chanson est fredonnée par Pippin lorsqu'il prend son bain.

La chanson de Gollum : Gollum est heureux de patauger dans l'eau.

Les Chansons tristes et les chants funèbres

Lamentation de Frodo pour Gandalf : Cette chanson a été imaginée par Frodo en Lothlórien, c'est son hommage à Gandalf qu'il croyait mort en Moria.

Lamentation pour Boromir : Chant d'adieu dit par Aragorn et Legolas qui explique pourquoi Boromir ne reviendra pas à Minas Tirith.

Lamentation pour les Rohirrim : Ce poème est chanté par Aragorn dans le langue des cavaliers de Rohan.

À la mort de Théoden : Chanté par Éomer à la mort de Théoden.

Le chant funèbre de Théoden : Cette chanson est dite lors des funérailles de Théoden par les cavaliers de Rohan.

Des poèmes et chants de guerre, des appels aux armes ou de marche

La chanson de Bregalad : Chanson de marche des Ents partant pour attaquer Isengard.

Appel aux armes des Rohirrim : Théoden cria cet appel aux armes dans la langue du Rohan en brandissant l'épée d'Éomer.

Le cri de guerre de Théoden : Théoden lance ce cri de guerre pour aller combattre les hommes du Mordor.

La chanson d'Éomer : Éomer chante le ralliement de ses troupes : « il prononça ces vers […] »

Les Énigmes

L'énigme du poney fringant : Ce poème est pour vérifier le statut d'Aragorn comme ami de Gandalf et héritier du trône de Gondor.

L'énigme de Boromir : Faramir et Boromir firent le même rêve. Boromir prit la décision d'aller à Imladris pour comprendre cette énigme.

L'énigme de Gandalf : Gandalf dit cette énigme alors qu'il parle avec Théoden des Ents.

L'énigme de Gollum : Gollum dit cette énigme. On peut voir cette devinette dans le chapitre Des énigmes dans l'obscurité de Bilbo le Hobbit.

Des chansons et poèmes pour relater l'histoire

L'appel de Tom - Les chansons de Tom Bombadil : Tom trouve difficile de parler sans chanter. De plus, il utilise les chansons pour contrôler son environnement. Quand Tom entend les Hobbits avoir des problèmes avec le Vieil Homme-Saule, il répond qu'il connaît une chanson pour lui, qu'il utilise d'ailleurs pour libérer les Hobbits.

Le chant de Lórien de Gandalf : Gandalf chante cette chanson doucement pour défendre Galadriel lors de son altercation avec Langue de Serpent.

La chanson de l'Hiver : Bilbo récite ce poème pour insister sur la situation de Frodo : qu'il ne pouvait attendre le printemps et devait faire voyage en hiver dans une contrée sauvage.

La longue liste des Ents : Sylvebarbe fredonne cette chanson pour tenter de découvrir de quelle race sont Merry et Pippin.

La chanson des Tertres de Mundburg : Cette chanson complète La Bataille des champs de Pelennor et, bien qu'elle soit différente, complète l'action commencée dans The Lament of Théoden. Mundburg est, dans le langage de Rohan, la cité de Minas Tirith.

La chanson du Lebennin : Cette chanson est chantée par Legolas. C'est à ce moment-là que Legolas, éprouve un attrait pour la mer. Ce désir a été prédit dans les messages de Galadriel.

Les Chants qui annoncent le futur

Messages de Galadriel : Galadriel envoya ce message à Aragorn et Legolas. Le message pour Aragorn a pour sujet son prochain voyage dans le Chemin des Morts.

La chanson de la Mer de Legolas : Cette chanson exprime le désir de Legolas de voyager sur la mer et de rejoindre Aman.

La Chanson de l'Aigle : Après la chute de Sauron, un Aigle vole à Minas Tirith pour annoncer la victoire.

La peur, la crainte, la joie, le suspens, la référence au passé, etc. sont évoqués avec une telle richesse poétique et descriptive que le lecteur ne peut que les éprouver avec toutes leur intensité. « Un beau conte de fées […] peut toujours à celui qui l'écoute, homme ou enfant, provoquer un serrement de notre cœur aussi pur et aussi violent que ceux qui nous viennent des œuvres artistiques les plus accomplies. » (Faërie, Du conte de fées)

C'est pourquoi il convient de considérer l'ensemble comme un tout en y reconnaissant la volonté de Tolkien de créer une œuvre authentique (une œuvre « à vivre ») pour sa mythologie.
La valeur authentique, la volonté de créer par pur amour et détachement des contraintes matérielles, des contingences humaines et pressions médiatico-économiques, la vérité des sentiments de l'auteur pour sa création est à l'image des sentiments exprimés par l'œuvre elle-même.

C'est ce don véritable qui magnifie l'œuvre, la rend plus belle, plus attirante, attachante et plus vivante encore.

Conclusion

Tolkien, par cette mythologie offre à la mémoire de l'Angleterre la plus grande des mythologies contemporaines avec son « héros national » qui est le « hobbit ». Il a inscrit le réel dans un contexte irréel en faisant de Bilbon et Frodo les mémorialistes de la Terre Du Milieu. Il honore l'esprit du moyen âge et le sublime par l'amour pur, total, fidèle, celui qu'il éprouva de toute son âme pour son épouse (et qu'il exprima dans The Lay of Leithian). Et pour bien honorer le véritable amour, encore fallait-il employer la forme la plus parfaite, la plus exempte des passions charnelles et désordonnées.

L'amour courtois de la Geste n'a donc aucune place dans la mythologie de J.R.R. Tolkien. Il lui préféra la forme la plus sublime, issue également de la tradition moyenâgeuse : le Lai, afin de célébrer la poésie des amours purs, le don parfait, et le cœur à cœur véritable… pour nous « exprimer en vers ses sentiments les plus profonds » (Lettres).

Références bibliographiques

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[3] SNORRI STURLUSON. L'Edda, Récits de mythologie nordique traduit du vieil islandais, introduit et annoté par DILLMANN François-Xavier, L'Aube des peuples - Gallimard 1991
[4] LÖNNROT Elias. Le Kalevala : épopée populaire finlandaise traduction [du finnois] métrique et préface par Jean-Louis Perret, Stock 1978

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GAUVARD C., DE LIBERA A., ZINK M. Dictionnaire du Moyen Âge, PUF 2002
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MENARD Philippe Les lais de Marie de France, PUF 1979
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RAIMOND Jean La littérature anglaise, Que sais-je n°159, PUF 1986
RYCHNER Jean La chanson de geste, Essai sur l'art épique des jongleurs, Droz 1955
SIENAERT Edgard Les lais de Marie de France, du conte merveilleux à la nouvelle psychologie, Champion Honoré 1978
SUARD François La chanson de geste, PUF 1993
VERNANT J.-P. Mythe et religion en Grèce ancienne, Seuil 1990
WALTER Henriette. Honni soit qui mal y pense, Robert Lafont 2001

Références Multimédia

[2] J.R.R. Tolkien, le Maître des Anneaux, DVD Cromwell Productions 2001

Sites Internet

1) Pour plus de détails, cf. Tom Shippey, J.R.R. Tolkien, Author of the Century.
2) Laisse : Suite de vers qui constitue une section d'un poème médiéval ou d'une chanson de Geste (Larousse).
3) Dans le Silmarillion, les Dieux sont en fait les Valar.
 
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