Une interprétation des noms de la lignée d’Elros

 Trois Anneaux
Andreas Möhn - Avril 2003
traduit de l’anglais par Julien Mansencal
Articles de synthèse : Ces articles permettent d’avoir une vue d’ensemble du thème traité mais ils nécessitent une bonne connaissance des principales œuvres de J.R.R. Tolkien.

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Le texte « La Lignée d’Elros » (publié dans les Contes et légendes inachevés) fournit de nombreuses informations sur les raisons du choix de leur nom par certains rois de Númenor. Cependant, il ne donne jamais la signification du nom en question, si bien que pour le lecteur novice, le lien peut souvent rester obscur. La liste ci-dessous est destinée à combler ce manque.

Elros

« Écume d’étoile », de el- « étoile » [EL-] + ros « écume, embrun » [ROS1-].

En montant sur le trône, il prit le nom de Tar-Minyatur. Cela sonne approximativement comme « miniature », mais signifie en fait « premier seigneur royal », de tára « noble » [TA-, TA3-] et minya « premier » [MINI-] + tur « maître, vainqueur, seigneur » [TUR-].

Dans « The Drowning of Anadûnê », le nom adûnaïque d’Elros est dit être Gimilzôr, qui semble être une traduction littérale : de gimil « étoile » + #zôr « écume » ?

Vardamir

« Joyau de Varda », de Varda [BARÁD-] + mîrë « joyau » [MIR-].

Il était aussi appelé Nólimon « pour son grand amour des traditions et savoir anciens ». Ce nom semble contenir nolwe-, mais il est difficile à interpréter : pourrait-il dériver de l’adjectif #nólima avec le suffixe masculin -on, donc « l’érudit » ? Après lui, tous les rois et reines de la lignée d’Elros prirent un nom avec le préfixe Tar-, qui ne sera plus traduit par la suite.

Tar-Amandil

« Ami de la félicité », de Aman « [Terre] Béni[e] » + nilda « amical, aimant », « amour désintéressé » d’après le Silmarillion [NIL-] (voir aussi L, p. 297).

Les Seigneurs d’Andúnië Amandil et Elendil furent sans doute nommés en l’honneur de ce roi et de son fils, voir ci-dessous.

« The Drowning of Anadûnê » donne Aphanuzîr comme nom adûnaïque d’Amandil : le roi se serait donc appelé #Ar-Aphanuzîr, de #Aphana « félicité » (mais pas le Pays d’Aman, car d’après « The Notion Club Papers », le nom Aman avait simplement été repris en adûnaïque, comme dans Aman-thâni > Amatthâni) + zîr « amour ».

Tar-Elendil

« Ami des Elfes et des étoiles », de elda « elfe » [ÉLED-] ou elen « étoile (poétique) » [EL-] + nilda.

Il était aussi appelé Parmaitë « Fait de ses mains », « pour ce que de sa propre main il avait composé maints livres et légendes » ; de #par- « composer, rassembler » [PAR-] + maitë « habile, talentueux » [MA3-, où il est donné sous la forme maite].

Dans « The Drowning of Anadûnê », la forme adûnaïque d’Elendil est Nimruzîr, qui ne traduit que le sens « Ami des Elfes » : Nimir, obj. Nimru, + zîr. Donc #Ar-Nimruzîr.

Tar-Meneldur

« Le Serviteur du Ciel », de menel « ciel étoilé » (littéralement « région des étoiles », composé de mena « région » [MEN] et el, cf. l’adûnaïque minal) + dur, ndur, « s’incliner, obéir, servir » [NDU-].

De façon moins littérale, son nom signifie « astronome ». Il le prit en raison de « sa passion des étoiles et du savoir céleste ». Il semble signifier « astronome professionnel » par opposition à meneldil, « ami des étoiles », bien que ce dernier soit de même traduit « astronome » en L, p. 297. Son prénom était Írimon « le Beau », de írima « beau » [ID-] + le suffixe masculin -on.

Tar-Aldarion

« Le Fils des Arbres », de alda « arbre », pl. aldar [GALAD-] + le suffixe patronymique -ion [YON-].

Il fut très tôt appelé ainsi « en raison de son souci constant des arbres ». Son prénom était Anardil « Ami du Soleil », de anar « soleil » [NAR1-] + nilda.

Tar-Ancalimë

« Celle qui est Excessivement Brillante » (mais pas par son intelligence), du superlatif de calima [KAL-, d’après L, p. 211 ; la forme calina dans « Les Étymologies » est sans doute une erreur] + un suffixe féminin.

Son nom de règne était son prénom, qui lui fut donné en raison de sa beauté, selon « Aldarion et Erendis ». Dans sa jeunesse, elle fut aussi connue sous le nom d’Emerwen Aranel « Princesse Bergère », de emer- « mouton » ? [d’origine incertaine, cf. Emerië] + le suffixe féminin -wen.

Tar-Anárion

« Le Fils du Soleil », de anar + -ion.

Anárion était déjà son prénom, assez approprié pour le fils de « la Plus Brillante ». Peut-être sa mère se considérait-elle comme une reine-soleil ?

Tar-Súrion

« Le Fils du Vent », de súr- « vent », d’origine incertaine. Peut-être apparenté au q. súle « souffle » [THU-] + -ion.

La base de súr- n’apparaît pas dans « Les Étymologies », mais la signification « vent » est évidente lorsque l’on considère súrinen, dans le poème « Námarië ».

Tar-Telperien

« L’Argentée », de telpe « argent » [KYELEP-/TELEP-] + le suffixe féminin -ien.

Ce nom semble forgé pour imiter celui de l’arbre d’argent, Telperion, reflétant l’influence du telerin telpe. Dans les deux cas, l’insertion d’un -r-, au lieu d’avoir #Telpion, #Tar-Telpien, est impossible à interpréter.

Tar-Minastir

« Le Guetteur de la Tour », de minas « tour » ??? [MINI-]. Il s’agit d’un élément sindarin : d’après « Les Étymologies », le q. était mindo. Existait-il aussi une forme inconnue par ailleurs minassë ? + tir- « observer » [TIR-].

Un autre astronome. Il prit ce nom « pour avoir construit une haute tour » depuis laquelle il observait les étoiles ; ce qui implique qu’elle fut construite avant son avènement, évidemment.

Tar-Ciryatan

« Le Bâtisseur de navires, le Charpentier de navire », de cirya « navire » [KIR-] + tano « artisan, favre » [TAN-].

Parfois également traduit « le Roi-Charpentier », parce qu’il « arma une puissante flotte de vaisseaux royaux ». Son nom est la forme quenya de Círdan, que Tar-Ciryatan cherchait peut-être à imiter.

Dans The Peoples of Middle-earth, sa traduction adûnaïque est Ar-Balkumagan, du cas objectif (employé comme collectif) de #balak « navire » (le pluriel balika est attesté dans « The Notion Club Papers ») + *#agan « constructeur ». Peut-être MAG + suffixe -ân, de la même façon que sap(h)thân [SAPHAD], phazân, et devrait alors s’écrire magân.

Tar-Atanamir

« Le Joyau de l’Humanité », probablement atan « homme » [d’origine incertaine] + mîrë.

Ce nom est difficile à interpréter ; d’autres solutions sont peut-être possibles.

Tar-Ancalimon

« Celui qui est Excessivement Brillant ». Forme masculine de Tar-Ancalimë.

Tar-Telemmaitë

« Aux Mains d’Argent », de telep (telerin) [KYELEP-/TELEP-] + maitë, avec assimilation centrale.

Il « devait son nom à sa passion pour le métal d’argent » et le mithril.

Tar-Vanimeldë

« La Belle Elfe », de vanima [BAN-] + elda.

Ce nom est surprenant eu égard à son ancêtre Tar-Ancalimë, dite avoir été la plus belle reine avant Tar-Míriel.

Son époux s’empara plus tard du trône sous le nom de Tar-Anducal, « Lumière du crépuscule » ou plus exactement « Lumière de l’Ouest » (cf. Andúnië), de andúne « couchant » [NDU-] + cal.

Tar-Alcarin

« Le Glorieux », une substantivation de alcar « glorieux » [AKLAR-, apparenté à KAL-].

Nomen est omen : sous son règne, Númenor atteignit son apogée.

Tar-Calmacil

« L’Épée de Lumière », de cal + macil « épée » [MAK-].

Foster a séparé son nom en Calma-cil « lampe - étincelle brillante », mais il s’agit plutôt de Cal-macil, ce qui est évident quand on connaît la raison du choix de ce nom : « pour ce que, dans sa jeunesse, il avait été un grand capitaine et avait conquis de vastes territoires le long des rivages de la Terre du Milieu ».

Il fut le premier à prendre officiellement un nom adûnaïque : Ar-Belzagar, de toute évidence une traduction littérale : de #bel « lumière » (qui n’est pas en lien avec radical verbal bêl- « aimer ») + zagar « épée », clairement apparenté à azgarâ- « guerroyer »1). La ressemblance avec le Balthazar (angl. Belshazzar) de la Bible est probablement voulue. Mais d’après « The Notion Club Papers », ce nom devrait en fait être #Ar-Bêlzagar.

Comparer aussi avec le nom Gimilzagar, de toute évidence « étoile-épée ». Il est très intéressant de noter qu’en quenya, cela se traduirait *Elemmacil – et de fait, un certain Elemmakil apparaît dans Les Contes et légendes inachevés comme gardien de Gondolin !

Tar-Ardamin

« Le Pilier de la Terre », de arda « Terre » [GAR-] + min [MINI-].

Ce nom, accidentellement omis dans l’Appendice A au Seigneur des Anneaux, était clairement censé faire écho à Menelmin « Pilier des Cieux », une ancienne forme du nom de la montagne centrale de Númenor2). Le lien disparut lorsque la montagne fut renommée Meneltarma. En conséquence, le roi n’aurait-il pas dû s’appeler #Tar-Ardatarma ?

L’adûnaïque Ar-Abattârik imite de la même façon le nom de ce relief, Minul-Târik, et est donc certainement une traduction littérale : #aban (avec assimilation nt > tt), #abat ou #abat(t)a « terre » ( « The Notion Club Papers » donne daira) + târik « pilier ».

Tar-Herunúmen

« Le Seigneur de l’Ouest », de heru « maître » [KHER-] + númen « Ouest », composé de núta « se coucher, disparaître (en parlant du soleil ou de la lune) » [NDU-] et men.

Il est dit que les Fidèles considéraient son nom comme un blasphème, car le Seigneur de l’Ouest au sens propre était Manwë. Et effectivement, dans « The Notion Club Papers », les Valar sont appelés « Seigneurs de l’Ouest », mais númeheruvi, le singulier herunúmen n’apparaissant que dans un texte rejeté. Le latin elfique est-il si libre dans la construction de mots composés, ou les éléments changent-ils de position lors de la formation du pluriel ?

Ce roi fut le premier à monter sur le trône avec un nom adûnaïque : Ar-Adûnakhôr. Cette forme est encore plus déroutante : le pluriel bârim an-adûn donné dans « The Notion Club Papers » (on trouve le singulier bârun-adûnô dans la version rejetée) ne ressemble absolument pas à Adûnakhôr. Pourquoi donc ce choix agiterait-il autant les Fidèles ? Il faut probablement diviser ce nom en Adûn-akhôr, avec adûn « Ouest », dit être un emprunt à l’elfique dans l’Appendice du Silmarillion et #akhôr « seigneur », car une inflexion en -a- n’aurait pas lieu dans une telle structure : un composé Adûn + #khôr aurait donné #Adûkkhôr.

Tar-Hostamir

« Le Collectionneur de Joyaux », de hosta « collecter » [KHOTH-] + mîrë.

Il est facile de deviner la passion de Tar-Hostamir. À moins qu’il ne soit un « Joyau collecté » ?

En adûnaïque, Ar-Zimrathôn, de zimra- « joyau », #zimrath- « collecter des joyaux » ? + suffixe participial #-ôn. Il peut s’agir du participe d’une base verbale #zimrath-, apparentée au nom zimra « joyau ». Zimrathôn aurait donc une structure similaire à un mot comme zabathan « humilié ».

Tar-Falassion

« Le Fils du Rivage », de falassë « rivage » [PHAL-, PHÁLAS-] + -ion.

Son nom indique-t-il l’endroit où il fut conçu ? Ou songea-t-il plutôt aux rivages de la Terre du Milieu où il gouvernait les dominions númenóriens ?

En adûnaïque, Ar-Sakalthôr. Aucun des deux composés n’apparaît ailleurs : #sakal « plage » ? + un suffixe patronymique -thôr ? Dans « The Drowning of Anadûnê », le suffixe patronymique est -ôhin, quoique cela signifie peut-être « enfant de » (cf. q. hín) et pas « fils de ».

Tar-Telemnar

« La Flamme d’Argent », de telpë + narë « feu » [NAR1-] avec assimilation centrale.

Il est difficile de dire pourquoi il prit ce nom.

Son titre adûnaïque est très étonnant : Ar-Gimilzôr, encore qu’il ait évité de prendre pour nom #Tar-Elros en quenya. Il voulait peut-être ainsi se moquer des Fidèles en employant des homonymes : ici, gimil n’est sans doute pas lié à la base GIM’L « étoile », mais est plutôt un emprunt au khuzdûl kibil « argent », et zôr n’est peut-être pas seulement « écume », mais également « flamme ».

Tar-Palantir

« Celui qui Regarde au Loin », de palan « loin, distant, vaste, sur une grande étendue » [PAL-] + tir.

Il choisit un nouveau nom quenya parce qu’il « voyait loin, ayant la vue perçante et l’esprit clairvoyant ». À l’origine, il était (Tar-)Númellótë « Fleur de l’Ouest », de númen avec assimilation centrale + lotë « fleur » [LOT(H)-, où le terme est orthographié lóte]. C’est encore un nom confondant : pourquoi númen se trouve ici en première position, comme dans númeheruvi, mais non dans Herunúmen ?

La forme adûnaïque Ar-Inziladûn, de #inzil « fleur » et adûn, est tout à fait déconcertante, puisque d’après les règles grammaticales connues, elle signifierait plutôt « Ouest de la Fleur ». Sa structure ne ressemble à aucun autre composé comprenant adûn : Adûnakhôr, bârim an-adûn. Le seul nom qui s’en rapproche est le féminin Inzilbêth, avec un sens peu plausible de « Fleur-diseuse ».

Tar-Calion

« Le Fils de la Lumière », de cal- [KAL-] + -ion

Une traduction moins littérale serait « le Brillant ». Il était plus connu sous le nom d’Ar-Pharazôn « le Doré » (de pharaz « or »), qui ne semble pas être une traduction de son nom quenya, lequel n’était jamais usité.

Tar-Míriel

« Un Joyau de Fille », de mîrë + le suffixe -iel « fille » [YEL-].

Ar-Pharazôn traduisit en adûnaïque le nom de sa femme, sous la forme Ar-Zimraphel, qui, d’après « The Notion Club Papers », aurait dû s’écrire #Ar-Zimraphêl, de zimra + -phel « fille » (qui remplaça très tardivement la forme -hil).

Qui parle correctement l’adûnaïque ?

Les seules informations concernant la structure grammaticale de l’adûnaïque et la majeure partie de son vocabulaire, proviennent des « Notion Club Papers », dans Sauron Defeated. D’après cette source, Tolkien « abandonna tout développement supplémentaire de l’adunaïque [sic] et n’y revint jamais » (p. 439). Cependant, une comparaison des noms adûnaïques des rois númenóriens donnés dans « The Drowning of Anadûnê », l’Appendice A du Seigneur des Anneaux et « La Lignée d’Elros » donne l’impression que ce n’est pas le cas.

La plupart des noms adûnaïques semblent être des traductions littérales de leurs contreparties en quenya, à l’exception notable de Tar-Calion / Ar-Pharazôn. Certains des éléments employés restent identifiables : Ar-, dérivé de âru « roi », sans doute étroitement apparenté au sindarin aran ; adûn « ouest » (Ar-Adûnakhôr, Inziladûn), dit être inflencé par l’elfique dans le Silmarillion ; #balak « navire » tiré du terme attesté balika (Ar-Balkumagan) ; târik « pilier » (Ar-Abattârik) ; zimra « joyau » (Ar-Zimrathôn, Ar-Zimraphel). Le nom zagar « épée » (Ar-Belzagar, Gimilzagar) n’apparaît pas dans « The Drowning of Anadûnê », mais sert de base à azgarâ- « guerroyer », azaggara « guerroyait ». L’élément -mâgan « bâtisseur, constructeur » semble se composer d’une base #mag- « bâtir » et d’un suffixe agentif ân, à la façon de sapthân « magicien » (base SAPHAD « savoir, connaître »)3), kathuphazgân « conquérant ».

Et pourtant, d’agaçantes incohérences apparaissent. Rien que dans « The Drowning of Anadûnê », le quenya -(n)dil est traduit par -bêl dans Azrubêl (= Eärendil), mais par -zîr dans Aphanuzîr, Nimruzîr (Amandil, Elendil). Dans « La Lignée d’Elros », nous rencontrons encore Ar-Abattârik, Ar-Adûnakhôr et Ar-Sakalthôr, qui, si nous les traduisions aveuglément à partir du quenya en employant le vocabulaire de Sauron Defeated, auraient plutôt donné **Ar-Dairutârik, **Ar-Baranadûn et **Ar-Sakalôhîn. L’élément bêl désigne « l’amour » dans Azrubêl, mais « la lumière » dans Belzagar. Cependant, le cas le plus stupéfiant est celui de Gimilzôr, traduit par « écume d’étoile » (i.e. Elros) dans « The Drowning of Anadûnê », mais par « flamme d’argent » (= Telemnar) dans « La Lignée d’Elros » !

Bien sûr, on peut toujours supposer l’existence de synonymes. L’adûnaïque avait peut-être de nombreux synonymes d’origine humaine et elfique : aban humain et daira (< Arda ?) elfique, bar humain et akhôr (< heru ?) elfique, -thôr et -ôhîn (< hín ?). Mais il ne s’agit que de spéculations pour sauvegarder une cohérence qui n’était peut-être pas voulue. Et devrions-nous également affirmer que gimil signifie à la fois « étoile » et « argent », tandis que zôr signifie tant « écume » que « flamme » ?

En outre, certains noms adûnaïques défient la grammaire telle qu’elle est conçue dans le « Lowdham’s Report on Adunaic ». Minul-Târik « Pilier des Cieux » est dit contenir le cas objectif de minal « cieux », mais aban dans Abattârik ne peut être à l’objectif. Ainsi, le nom entier du roi signifierait seulement « Pilier terrestre », et le sens manifestement voulu « Pilier de la Terre » aurait dû être #Abanu-Târîk. Dans Inziladûn, inzil se trouve dans la position d’objet de adûn, et son sens est donc « Ouest de la Fleur », et non « Fleur de l’Ouest », qui devrait être #Adûninzil ou #Inzil an-Adûn (adûn n’est bien placé que dans Adûnakhôr). Encore pire, Adûnakhôr ne ressemble absolument pas à l’autre terme connu #bar ‘n-adûn (pl. barim ‘n-adûn), pas du tout dans sa structure et guère dans les termes employés : il semble donc très surprenant que ce « Seigneur de l’Ouest » ait autant offensé les Fidèles.

En bref, il semble que les textes parus dans Sauron Defeated ne soient pas une source fiable pour comprendre la dernière étape de composition de l’adûnaïque. De nombreux changements semblent avoir été décidés en silence, et ne furent jamais couchés sur le papier.

Voir aussi

Sur Tolkiendil

Sur le net

1) SD, p. 439
2) SD, p. 335
3) SD, p. 421
 
langues/textes/noms_lignee_elros.txt · Dernière modification: 06/04/2020 18:47 (modification externe)
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