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Per Lindberg — Novembre 2010 traduit de l’anglais par Vivien Stocker & Damien Bador |
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![]() | Articles de synthèse : Ces articles permettent d’avoir une vue d’ensemble du thème traité mais ils nécessitent une bonne connaissance des principales œuvres de J.R.R. Tolkien. |
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l s’agit d’une tentative de décrire le mode utilisé par Tolkien pour orthographier l’anglais moderne avec les runes du vieil anglais (anglo-saxon) dans Bilbo le Hobbit. Dans cet article elles seront appelées runes anglaises. Dans l’avant-propos Tolkien les appelle « runes anglaises », et dans une carte à K. Farrer (DRS 7) il les nomme « l’adaptation nanesque spéciale de l’alphabet runique anglais ». Il les a aussi appelé « runes anglo-saxonnes », voir par exemple l’avant-propos à The Return of the Shadow.
Tolkien utilisa le terme « runes naines » pour une forme première des cirth1), et l’expression « runes des ?Nains »2) pour un système d’écriture similaire. De tels termes devraient donc être évités ici. Les cirth sont une étape conceptuelle plus tardive, décrite dans le Seigneur des Anneaux. C’est un système d’écriture runique totalement différent, dont la plupart des glyphes sont absents des runes du monde primaire. Les deux systèmes d’écriture sont assez différents et ne devraient pas être confondus l’un avec l’autre. Alors comment sont-ils apparentés ? Dans une lettre à Jane T. Sibley en 1964 (publiée dans le VT 6) Tolkien résout la divergence en statuant que « les deux types furent utilisés en Terre du Milieu ».
ependant, dans l’avant-propos plus tardif du Hobbit, Tolkien écrit que « Leurs runes sont représentées dans ce livre par les runes anglaises »3) (la mise en exergue est mienne). Cet avant-propos fut introduit pour la 3ème édition d’Allen & Unwin, publiée en 1966, aussi a-t-il dû être écrit après 1964. Cette vue est plus en accord avec, par exemple, la représentation de la langue des Rohirrim par l’anglo-saxon dans la « traduction » supposée du Livre Rouge par Tolkien.
Cet article a été écrit avec l’aide de nombreux membres érudits du Mellonath Daeron. Merci également à Damien Bador de Tolkiendil pour avoir repéré plusieurs spécimens moins évidents.
l n’existe que quelques spécimens seulement. Un index est compilé ici, appelé DRS (Spécimens Runiques de Daeron) en accord avec le DCS et le DTS (les Spécimens de Cirth et de Tengwar de Daeron, q.v. le site du Mellonath Daeron) :
Titre de l’avant-propos, écrit en runes
Citations de la carte de Thror (explications de la porte de derrière et des runes lunaires) et précisions concernant certaines runes, en particulier pour les lettres n’étant pas présentes sur la carte.
Texte runique sur la carte, expliquant les détails sur la porte secrète, avec l’ajout des signatures de Thror et Thrain.
Une rune D indiquant la porte secrète de la Montagne Solitaire.
Runes marquant les points cardinaux (E S O N).
Rendu des runes invisibles qui pouvaient seulement être vues dans certaines conditions à la lumière lunaire.
Une carte postale à Katherine Farrer. Une transcription est disponible dans les notes en fin de volume.
Un (long) titre complet du livre, avec les noms de l’auteur et de l’éditeur.
Identique à DRS 8, un (long) titre complet du livre, avec les noms de l’auteur et celui de l’éditeur changé en « HOUGHTON MIFFLIN AND CO ». Selon The Annotated Hobbit, Appendice B, on ne sait pas si c’est Tolkien lui-même qui modifia ces runes.
Un titre complet du livre (plus court toutefois que DRS 8), avec le nom de l’éditeur.
Une rune marquant la porte secrète de la Montagne Solitaire (différentes de la rune de DRS 4).
Texte runique sur la carte, donnant des détails sur la porte secrète. Voir aussi DRS 3.
Runes marquant les points cardinaux (N E S O).
Lettre de Gandalf à Bingo (Frodo) au Poney Fringant, signée des runes « GANDALF ». Comprend aussi un symbole runique particulier (rune « G » avec un cadre en forme de losange) qui constitue le signe de Gandalf, apparaissant après la signature et à l’extérieur de la lettre.
Similaire à DRS 15. Ce signe particulier à Gandalf (voir DRS 15) apparaît aussi en RS, p. 156.
Deux lettres runiques G et B dans un cercle inscrit sur une pierre indiquant l’endroit où Gandalf et Bilbo dissimulèrent l’or des Trolls.
Signe particulier de Gandalf (voir DRS 15) sur les paquets de feux d’artifices.
Une rune G efflorescente sur la boîte que Galadriel offrit à Sam. On trouve également une autre élaboration de cette rune, purement formelle, sur la page suivante du manuscrit.
Une rune S (pour Saruman) à l’avant des casques de cuir des Orques à Amon Hen.
Une rune S (pour Saruman) à l’avant des casques de cuir des Orques à Amon Hen. La rune n’est pas représentée, mais est décrite en détail ; elle a des lignes ondulantes.
L’inscription runique de la Tombe de Balin dans la Moria était initialement écrite avec les runes du vieil-anglais, mais fut réécrite ensuite en “Runes du Beleriand”, i.e. les cirth. La manuscrit actuel n’est cependant pas publié. CJRT reproduit seulement la dernière version sur le folio V (p.464).
La rune S du vieil anglais, biffée, devant les mots « The red eye »5), décrivant la tête de pierre décapitée au carrefour en Ithilien (voir p. 132). Cf. DRS 20-21. Le manuscrit lui-même n’est toutefois pas reproduit.
Une version préliminaire de la carte de Thror, très similaire à la version finale (cf. DRS 3-6). Les runes lunaires utilisent la version « encadrée » de la rune pour D.
Le texte des runes lunaires vu en miroir « comme Elrond les vit ». Contient aussi une autre phrase écrite en cirth.
Une version plus propre des runes lunaires de DRS 25.
Une version encore plus propre des runes lunaires de DRS 26, désormais en contours. Intitulé « The MoonRunes »6).
Le dernier brouillon des runes lunaires de DRS 27, qui ne sont désormais plus vues en miroir. Intitulé « These are the Moon Runes seen by Elrond »7).
Le tableau personnel de Tolkien pour les « Runes utilisées par Thorin & Cie. »8), avec texte explicatif. Les runes se voient attribuées des noms en anglais moderne. On observe cependant des différences avec la manière dont les runes sont réellement employées dans le Hobbit (voir la section Particularités).
Il existe aussi un manuscrit similaire qui y est joint (Ad.Ms.H.S.5) et a été publié dans la deuxième édition de The History of the Hobbit, sur lequel figurent des « runes anglo-saxonnes ». Il n’est pas indexé ici. Les runes utilisées par Thorin & Cie. sont dites être « très similaires, mais pas identiques aux runes anglo-saxonnes »9). La note TN 4 mentionne en outre deux autres tableaux similaires de runes anglo-saxonnes, Ad.Ms.H.S.1 & 3.
Les runes que Gandalf inscrivit sur la porte de Bilbo pour guider les Nains. Consiste en une rune pour B, une pour D et une qui n’est pas observée ailleurs.
Une page de « manuscrit avec l’alphabet runique » insérée dans une copie du Hobbit, avec une dédicace de Tolkien à sa tante Jane, vendue par Sotheby’s. Alphabet runique anglo-saxon assez complet, avec les noms anglo-saxons (et les traductions en anglais moderne) et les valeurs phonétiques correspondantes.
En dessous de la dédicace : « Norman Davis from J.R.R. Tolkien » sur la page de garde d’une édition du Hobbit, cette inscription dit : BEST WI[SH]ES FROM [TH]ORIN AND KOMPANY.
Les mots « My turn » écrits par l’Ours Polaire dans la lettre du Père Noël de 1937 adressée à Christopher et Priscilla, suivis de la précision « C'est du runique ».
e mode d’écriture de Tolkien est surtout orthographique. Il emploie une rune pour chaque lettre, sans se soucier de la prononciation, excepté pour quelques sons qui sont écrits avec la même rune, sans souci de la lettre. Les lettres qui sont sujettes à cette orthographe phonémique sont A et O. De plus, quelques digrammes représentant certains sons sont écrits avec une seule rune.
O OO | [o] [o] | ||||||||||||
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Les runes utilisées phonétiquement sont plus facilement observables quand elles sont listées par leur son :
Lettres anglaises et sons | Exemple | Rune | |
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A prononcé [a] | last | ác | |
A prononcé [o] O prononcé [o] OO prononcé [o] O en général excepté OO prononcé [u] | walk or door stone | os | |
A prononcé [æ] | day | æsc | |
OO prononcé [u] | soon | - | |
Espace | Point | Paragraphe |
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es espaces entre les mots sont écrits avec un point (·) et les points avec trois points superposés (
). Le doublement des trois points (
) apparaît dans DRS 7 pour indiquer un nouveau paragraphe. Un point unique au niveau de la ligne ( . ) est utilisé pour signaler l’abréviation d’une signature.