Les participes en quenya

 Cinq Anneaux
Måns Björkman — 2013
traduit de l’anglais par Vivien Stocker
Articles théoriquesArticles théoriques : La maîtrise globale des écrits de J.R.R. Tolkien est nécessaire pour bien saisir la portée des articles de cette catégorie, les sujets étant analysés de façon poussée par leurs auteurs.
Cet article est issu du journal linguistique Arda Philology no 4, daté de 2013 et édité par Anders Stenström. Le traducteur remercie chaleureusement Måns Björkman et l’équipe éditoriale d'Arda Philology pour avoir autorisé la publication de cette traduction.

Le texte de Björkman est sous la protection du droit d’auteur. © Arda-sällskapet 2013

Introduction

En mars 1967, Tolkien écrivait sur une feuille volante « Quelques notes de quenya émergeant au cours de la révision du S.d.A.1) ». Ces notes décrivent diverses terminaisons dérivationnelles eldarines utilisées par des radicaux verbaux. En particulier, plusieurs moyens de dériver des participes sont décrits.

Dans d’autres textes, des mots sont à l’occasion signalés comme des participes et diverses terminaisons sont désignées comme étant participiales, mais les « Notes de quenya » de 1967 sont jusqu’à présent le seul texte publié qui contienne quelque chose se rapprochant d’une description de l’auteur d’une dérivation d’un participe en quenya. Elles sont donc très importantes pour notre compréhension de cette partie de la grammaire du quenya2). Malheureusement, elles sont grossières, lapidaires à l’extrême et en partie difficile à interpréter.

Les notes témoignent de l’habitude qu’avait Tolkien de coucher de nouvelles idées pour ses langages dès qu’elles lui venaient. Selon Chris Gilson, le texte est entièrement écrit avec le même stylo-plume et semble avoir été composé en un court laps de temps3). J’ai étudié ce texte pour essayer d’acquérir une compréhension de ce que Tolkien avait à l’esprit concernant les participes en quenya. J’ai également examiné comment la description des participes donnée ici pouvait être mise en lien avec les données sur les participes disponibles dans le reste du corpus de quenya publié.

J’adresse mes remerciements à Björn Fromén, qui a lu le brouillon de cette conférence et, avec sa perspicacité caractéristique, m’a fait repenser la plupart des aspects de ce texte, pour bonne part à son amélioration. Toutes les erreurs restantes sont de mon fait.

Définition des termes

Les participes sont des mots qui proviennent de radicaux verbaux et qui ont des caractéristiques communes à la fois aux verbes et aux adjectifs. Dans les anciennes grammaires, telles l’Ars Minor de Donatus, les participes étaient décrits comme une classe de mots séparée. Aujourd’hui (et du temps de Tolkien), ils sont généralement considérés soit comme des formes verbales non-finies4), soit comme un type d’adjectifs (verbaux)5) ; quelquefois, ils sont même décrits des deux manières dans la même source6). À l’occasion, cela peut prêter à confusion, puisqu’un mot peut être appelé adjectif tout en étant un participe. Tolkien lui-même utilisait souvent les deux termes de façon interchangeable, comme nous le verrons ci-dessous. Pour ajouter à la difficulté, les terminaisons participiales du quenya sont aussi communément utilisées comme des terminaisons purement adjectivales. Dans la présente discussion, je traiterai comme de potentiels participes tous les mots qui ont les caractéristiques de base des participes, même si Tolkien lui-même les nomme des adjectifs (comme il le fait dans une poignée de cas). Quoiqu’il en soit, la différence importante entre les deux catégories est que, tandis que les adjectifs ont différentes origines, les participes sont toujours dérivés de verbes et chaque verbe peut potentiellement être fléchi en un participe. Ci-dessous, je ferai parfois référence aux adjectifs qui ne sont pas des participes par le terme adjectifs « purs ».

De nombreuses langues connaissent les participes présents ou imparfaits et les participes passés ou parfaits : l’angl. raising « soulevant » est un participe présent, tandis que l’angl. raised « soulevé » est un participe passé (tous deux sont issus du radical verbal raise « soulever »)7). Les participes anglais ont aussi une voix : ils peuvent être actifs ou passifs. Un participe actif correspondrait, dans une phrase finie, à la forme active du même verbe ; cela décrit ce que le sujet fait (le sujet est l’« agent »). Un participe passif correspondrait plutôt à la forme passive du verbe dans une phrase finie ; cela décrit quelque chose qui est fait au sujet (le sujet devient le « patient »). Par exemple, gone « parti » est un participe actif parce qu’il correspond au verbe angl. go « aller, partir » à la voix active (par ex. : « He is gone » [« Il est parti] : « He goes » [« Il part »] ; l’agent est souligné). Inversement, l’angl. lost « perdu » est un participe passif parce qu’il correspond au verbe lose « perdre » à la voix passive (par ex. « It is lost » [« C’est perdu »] : « He loses it » [« Il le perd »] ; là, le patient est souligné).

Terminaisons participiales dans les « Notes de quenya »

Cinq terminaisons participiales différentes sont décrites dans les « Notes de quenya » : -na, -nwa, -ina, -ima et -ya.

-na

La terminaison -na est décrite comme étant utilisée pour :

la forme adjectivale la plus simple du participe (ne faisant plus partie de la conjugaison verbale) […]

Cela signifie apparemment que -na est une ancienne formation participiale « pré-classique » qui, en quenya « classique », a cessé de produire des participes, tandis que les formations en -na préservées sont des adjectifs purs. Tolkien donne trois exemples de dérivés en -na : yulda « bu », nanka *« abattu », hampa « modéré ». Ils semblent être des dérivés des bases elfiques YUL- « boire », NDAK- « tuer » et KHAP- « modérer »8). Il faut noter que la terminaison -na est partiellement assimilée dans les trois mots, -l-na devenant -lda, -k-na devenant -nka et -p-na devenant -mpa.

Les bases YUL- et KHAP- ont un dénominateur commun en cela que, bien qu’elles soient des bases verbales, aucun verbe n’en est dérivé : *yul- « boire » ou *hap- « modérer » ne sont pas attestés9)10). Ce fait concorde avec l’implication que -na n’est plus une terminaison productive : les participes en -na doivent avoir émergé quand des verbes non attestés tels que ceux-ci étaient toujours en usage.

-nwa

Telles que les « Notes de quenya » étaient écrites à l’origine, la phrase suivante concernant les participes disait :

Participe passé passif simple, kari-nwa, après des radicaux vocaliques -nwa, vanwa, sinwa « connu, certain, établi ».

Ici, Tolkien est lapidaire à l’extrême. Pourquoi donne-t-il d’abord la terminaison -nwa appliquée à kari-, puis affirme que cette même terminaison était utilisée « après les radicaux vocaliques » ? D’abord, nous devons comprendre ce qu’est un « radical vocalique ». Les deux mots vanwa et sinwa sont apparemment des participes provenant des bases verbales AWA « aller, partir » et ISI « connaître »11), c.-à-d. des bases mono-consonantiques qui produisent les radicaux verbaux va- et si- (se terminant par une voyelle). Ce type de base est assez rare pour des verbes ; habituellement, les bases verbales sont bi-consonantiques12), comme KAR-, produisant le radical verbal kar- « faire, fabriquer » dans kari-nwa13). Si va- et si- sont des « radicaux vocaliques », alors kar- doit être un « radical consonantique ».

L’intention de Tolkien était probablement celle-là : après des radicaux consonantiques tels que kar-, la terminaison -nwa est précédée par une voyelle de connexion i, par ex. kar-i-nwa ; mais après des radicaux vocaliques, la terminaison peut être appliquée directement au radical, par ex. va-nwa, si-nwa.

C’est probablement en en arrivant là que Tolkien inséra « adj. -ina » après « kari-nwa » et remplaça « vanwa, sinwa » par « sinwa, sīna ». Sur une nouvelle ligne en retrait, il écrivit ensuite : « Après des intransitifs, souvent = participe actif, va-nwa ». Le passage complet se lit alors :

Participe passé passif simple, kari-nwa, adj. -ina, après des radicaux vocaliques -nwa, sinwa, sīna « connu, certain, établi ».
Après des intransitifs, souvent = participe actif, va-nwa.

Une raison pour ces deux changements est probablement que Tolkien avait réalisé que vanwa est un participe actif, pas passif. Dans le Seigneur des Anneaux, vanwa est traduit par « perdu14) » — mais ce mot vient en fait du verbe intransitif auta-, qui ne signifie pas « perdre », mais « partir, quitter »15). Ainsi, dans la phrase vanwa ná […] Valinor « perdu est […] Valinor », Valinor est l’agent du participe (celui qui « quitte »), pas le patient ; une traduction plus littérale aurait été « parti est […] Valinor ».

Continuant les « Notes de quenya », Tolkien écrivit ensuite :

Cela prenait la forme passée kárienwa (rare).

On ne sait pas à quoi « Cela » fait référence, mais certains indices sont donnés dans le texte. Comme dit précédemment, la phrase « Après des intransitifs, souvent = participe actif, va-nwa » est en retrait vers la gauche par rapport au reste du texte, « comme si Tolkien avait voulu qu’elle soit considérée comme une sorte de note entre parenthèses16) ». Le mot « Cela » pourrait donc se référer au « participe passé passif simple » kari-nwa.

Si, en dépit des apparences, « Cela » fait référence au participe actif vanwa mentionné juste avant, il faut noter qu’un dérivé du radical kar-, plutôt que de va-, est utilisé comme exemple. L’implication serait alors qu’une forme de va- parallèle à kárienwa ne peut exister.

Nous devons alors nous demander si et comment karinwa et kárienwa diffèrent en signification. Ils n’ont certainement pas à l’être : les mots peuvent être de simples synonymes avec différents schémas d’accentuation et un nombre différent de syllabes. Tolkien pourrait avoir trouvé la variante kárienwa potentiellement utile dans sa poésie ; un cas similaire est exemplifié par la forme vánie « est partie », qui apparaît dans la forme originale de la lamentation de Galadriel et plus tard expliquée comme une variante sans augment de avánie, « pas inusuel en poésie » (QE A *AWA, Quenya:3).

Si kárienwa n’est pas juste un synonyme de karinwa, ce pourrait être un participe passé actif (comme vanwa). Il signifierait alors probablement quelque chose comme *« ayant terminé ». Que Tolkien décrive kárienwa en particulier comme une « forme passée » peut difficilement être significatif, puisque karinwa et vanwa sont aussi des formes passées.

-ina

Comme mentionné précédemment, « adj. -ina » a été inséré après « kari-nwa » et « vanwa, sinwa » a été remplacé par « sinwa, sīna ». Le seul mot avec la terminaison -ina donné dans les « Notes de quenya » elles-mêmes est sīna « connu17) ».

Tolkien a aussi ajouté en marge, près du paragraphe sur -na : « Dans le cadre de la conj[ugaison] -ina, l’aoriste est utilisé ». Cette phrase semble signifier que, à l’inverse de -na, la terminaison -ina est utilisée dans la conjugaison verbale pour dériver les participes18). Apparemment, les mots avec cette terminaison peuvent être catégorisés à la fois comme adjectifs et comme participes passifs.

-ima

Directement en-dessous de la discussion sur -nwa et -ina, Tolkien écrivit :

-ima, -ible, -able, mātima, comestible ; nōtima, comptable.

Alors que ces formes ne sont pas explicitement classées comme des participes, leur placement au milieu de la discussion suggère fortement que c’est le cas. On en trouve une preuve supplémentaire dans la glose du mot únótime « innombrable » où il est classé comme participe19). La lecture « ‾ -ima » implique que quand la terminaison -ima est utilisée, la voyelle de base du radical verbal est affermie (rendue longue).

-ya

Développant le sujet des participes présents, Tolkien écrivit :

Les participes présents sont font à peine partie de la conjugaison. Le -̯ɩā simple [?] est uniquement utilisé dans des composés, comme melumatya, mangeant-du-miel ; saukarya, faisant-du-mal.

Les éléments finaux de melumatya et saukarya semblent être -matya « mangeant » et -karya « faisant », dérivés de verbes bien attestés mat- « manger » et kar- « faire »20).

Participes dans d’autres sources

Quatre des terminaisons déjà mentionnées — -na, -ina, -ima et -ya — sont communes aux mots qui ne sont pas dérivés de bases verbales, c.-à-d. d’adjectifs « purs »21). Cependant, -nwa semble être attesté seulement dans les participes22) bien qu’il existe de nombreux mots avec les terminaisons adjectivales -(r)inwa et -wa23).

Adjectifs verbaux ou participes archaïques : -na

Outre les trois mots en -na donnés dans les « Notes de quenya », seize autres mots sont attestés qui peuvent être dérivés de bases verbales24). Parmi elles, cinq peuvent être dérivés de verbes de base attestés25). De plus, il semble existe au moins un, voire deux mots en -na provenant de verbes dérivés : nahtana *« tué » (de nahta- « tuer26) ») et peut-être envinyanta « guéri » (de *envinyata- « guérir, renouveler », avec une infixation plutôt qu’une suffixation de n)27). En outre, il existe quelques mots en -na qui sont traduits en anglais comme des participes, mais qui ne semblent pas être dérivés de bases verbales ; ils doivent probablement être considérés comme des adjectifs « purs »28).

Les différents schémas dérivationnels des participes en -na évoquent les schémas conjugationnels du passé en quenya. Dans les deux, nous avons des exemples de l’infixe n- dans une base verbale (par ex. hampa < KHAP- : pas. tompe < top- « couverture, toit29) »), d’infixe à une terminaison dérivationnelle (par ex. envinyanta < *envinyata- : pas. lenwente < lenweta- « quitter30) ») et de suffixe (par ex. nahtana < nahta- : pas. mahtane < mahta- « manier31) »). Puisque les participes passés sont sémantiquement proches du passé, il est tentant de suspecter que les deux schémas dérivationnels sont apparentés

Les deux mots *turúna « maîtrisé » (attesté sous la forme turún’) et nahtana *« tué » sont les deux seuls participes attestés dans de véritables phrases : A Túrin Turambar turún’ ambartanen « Maître du Destin par le destin maîtrisé32) » ; nahtana lō Turin *« tué par Turin33) ». (Par une coïncidence remarquable, ces deux phrases sont associées à Túrin Turambar.) Puisque, selon les « Notes de quenya », la terminaison -na n’est pas productive en quenya, devons-nous interpréter ces usages comme des archaïsmes ? Plus probable, au moment de la rédaction, Tolkien devait envisager ces mots en -na comme de véritables participes. Il est très possible que pour des verbes dérivés, -na demeure une terminaison productive alternative pour un participe.

Aoriste, passé ou les deux : -ina

Comparé au nombre d’attestations de -na, les occurrences de participes en -ina sont plutôt limitées. Dans une description du système verbal quenya datant des années 1940, qui fournit le mot karina « fait », Tolkien appelle -ina le suffixe du « participe général “passif” » (Joy At. ligne 4, carina34)). Une autre mention de participes se terminant en -ina se trouve dans le glossaire du poème « La dernière arche ». Là, rákina est appelé le « participe passé de rak- casser » (M&C, p. 275, l. 32).

Un troisième participe -ina « basique » se trouve dans la chanson de Fíriel : nótina « dénombré » (de not- « calculer »)35). Tout comme rákina, mais à l’inverse de karina, ce mot comporte une voyelle longue qui ne se trouve pas dans la base verbale sous-jacente. Cela peut être significatif ou non, vu que Tolkien semble parfois avoir laissé de côté l’accent aigu sur des voyelles qui devraient probablement en avoir un.

Le mot rakine « dépouillé » se trouve dans l’expression rakine tengwi « signes dépouillés36) ». Comme karina, mais à l’inverse de rákina et nótina, il possède aussi un radical vocalique bref, ce qui rend moins probable le fait qu’il soit effectivement une forme plurielle de rákina « cassé » (ce qui demanderait également que rákina porte le double sens de « dépouillé » et de « cassé »). Si rakine était un participe, il fournirait la preuve que les participes en -ina s’accordent en nombre, tout comme les adjectifs « purs ».

Un autre mot qui génère de semblables questions est rembina « emmêlé », aussi attesté dans le composé aldarembina « arbre-enchevêtré », pl. aldarembine37). Un verbe remba- « prendre au filet, piéger38) » est dérivé de la même racine ; mais si rembina est un participe dérivé de ce verbe, sa forme diffère de celle des autres participes provenant de verbes « dérivés », en cela qu’elle abandonne le -a avant d’ajouter -ina : sur la base du schéma de *hostaina « collecté39) » (hosta- « recueillir40) ») et hastaina « marrie41) » (*hasta- « marrir »), nous devrions attendre *rembaina. Il est bien sûr possible que les participes en -ina suivent plusieurs schémas dérivationnels différents, tout comme les participes en -na. Mais plus probablement, rembina est plutôt un adjectif dérivé du nom rembe « filet42) ».

Hormis les mots précédemment mentionnés, il n’y a qu’un petit nombre de formes en -ina attestées qui peuvent être interprétées comme des participes. Le poème « La dernière arche » contient le mot rúkina « confus, ébranlé, désordonné43) », mais à la différence de rákina dans le même texte, il n’est pas explicitement identifié comme un participe et nous ne connaissons aucun verbe adéquat duquel le dériver (bien que, si nous nous autorisons un saut sémantique mineur, rákina puisse être dérivé du verbe ruk- « ressentir la peur ou l’horreur44) »). Enfin, le nom Mirroyainar « Incarné45) » pourrait être une forme nominalisée d’un participe *mirroyaina « incarné », d’après un verbe non-attesté *mirroya- « incarner46) ».

Comme mentionné ci-dessus, un ajout dans la marge des « Notes de quenya » dit : « Dans le cadre de la conj[ugaison] -ina, l’aoriste est utilisé ». Le terme aoriste est utilisé plutôt vaguement dans la grammaire du quenya, mais souvent, il se réfère à un temps qui correspond plus étroitement au temps présent de l’anglais. Pour autant, aoriste semble essentiellement se référer non pas à un temps, mais à un aspect du verbe, dans lequel la durée de l’action verbale est indéfinie. Cet aspect se retrouve dans au moins deux temps : une déclinaison du verbe henta « examiner » a la forme hentā̆ qualifié d’« aoriste » et hentăne qualifié d’« aoriste passé » (WPP, I, p. 410, hen-ta). Puisque tous les participes en -ina attestés sont soit traduits soit décrits comme des participes passés, nous pourrions supposer que les participes « aoristes » en -ina sont tous au passé.

Une autre possibilité est suggérée par la voyelle de base longue de certains participes. Si c’est significatif, une voyelle de base brève pourrait distinguer le participe aoriste du participe passé (ou de l’« aoriste passé »). Une telle distinction aurait un parallèle clair dans les formes verbales finies, où l’« affermissement de la voyelle » est l’un des moyens d’indiquer un temps passé pour les verbes de base : cf. l’aoriste lave « lécher », pas. láve « léché47) ». Si c’est le cas, karina « fait », harina « marrie48) », voire rakine « dépouillé », pourraient être des participes aoristes, tandis que nótina « dénombré », rákina « cassé », rúkina « confus » seraient des participes passés.

Quoiqu’il en soit, l’affirmation que -ina indique des participes passifs est apparemment cohérente avec tous les mots attestés. Par conséquent, un participe tel que ⁑tulina « venu » n’est pas attesté ; et on ne doit pas s’attendre à ce qu’il le soit, puisque tul- « venir » est un verbe intransitif.

Rare et inhabituel : -nwa

Plus rare encore que les participes en -ina, ceux se terminant par -nwa. En fait, dans des sources ultérieures au Seigneur des Anneaux, tous les participes en -nwa attestés semblent se trouver dans les « Notes de quenya »49). Des sources plus anciennes contiennent des indices sur la formation des participes avec -nwa : la première version de la Tengwesta Qenderinwa (vers 1937) montre les deux mots turyanwa « affermi » et nengwetanwa « infixé d’une nasale50) ». Une comparaison avec les noms « turyande « affermissement » et nengwear « nasales51) » suggère que turyanwa et nengwetanwa pourraient être dérivées des verbes non attestés *turya- « affermir » et *nengweta- « nasaliser, infixer une nasale ».

Le mot Mirroyainar « Incarné » a été mentionné ci-dessus. Une forme plus tardive du même mot est Mirroanwi52). Il peut être dérivé d’un participe *mirroanwa « incarné », nominalisé en *mirroanwe. Le verbe sous-jacent serait alors *mirroa- « incarner », inhabituel car basé directement sur le radical nominal *srawā « corps53) ».

Un curieux exemple de la terminaison en -nwa se trouve dans le mot nanwa « existant, véritable, réel54) ». Dérivé du verbe nā̆ « c’est », ce mot ressemble à un participe passé, mais sa signification semble plutôt être celle d’un participe présent. Une explication pourrait être que le mot original avait le sens du parfait « été », mais, tandis qu’il se transformait en un adjectif « pur », le sens a glissé en « devenir », puis en « existant » (peut-être sous l’influence de son « prédécesseur conceptuel » anwa « réel, véritable, vrai55) »).

On peut aussi noter que la paire karinwa, kárienwa rappelle les participes apparaissant dans des textes beaucoup plus anciens. Dans un tableau des « Formes verbales en qenya » de 191056), les participes actifs tulinwa (présent) et tulienwa (passé) sont donnés. Dans ce tableau, cependant, la terminaison du participe semble être -wa plutôt que -nwa et il est difficile de tirer une quelconque conclusion sur la base de ces ressemblances, hormis celle que Tolkien aimait probablement que les participes aient de telles formes.

Participes présents : -ima, -ya et -la

Un nombre significatif de participes en -ima sont attestés en plus de mátima et nótima, les deux exemples de mots dans les « Notes de quenya ». Comme la plupart des autres terminaisons de participes, -ima se trouve à la fois dans les participes57) et dans les adjectifs « purs »58). Le seul participe en -ima attesté qui provienne d’un verbe dérivé est úfantima « non-dissimulable » ; tous les autres dérivent de verbes radicaux.

Selon Tolkien, la voyelle de base est affermie sur les mots avec cette terminaison participiale, comme vu précédemment. Les exceptions à cette règle sont carima, cenima et firima — mais les deux premiers sont aussi attestés avec des préfixes tels que urucárima et ascénima/hraicénima, et fírima se trouve aux côtés de firima, donc les voyelles longues manquantes sont plus probablement des omissions. Une voyelle de base brève apparaît parfois dans les adjectifs « purs » en -ima : alima « beau, bon59) », vanima « beau60) », winima « enfantin61) ». Cela suggère que l’affermissement de la voyelle de base était obligatoire seulement pour les participes, mais pas pour les adjectifs avec une terminaison en -ima. Ainsi le mot calima « brillant62) » et sa célèbre forme superlative ancalima « le plus brillant63) », sont plus probablement des adjectifs « purs » malgré le verbe apparenté cal- « briller64) ». Une version de la traduction de Tolkien du « Notre Père » atteste carima *« fait » avec un radical vocalique bref65). Puisque la terminaison -ima ne semble pas avoir le sens de « -ible, -able » dans ce mot, carima semble être distinct de urucárima « difficile à faire » et est probablement mieux considéré comme un adjectif verbal similaire à calima.

Hormis melumatya et saukarya, il n’existe que deux mots attestés qui pourraient correspondre à la définition plutôt réduite de Tolkien des participes en -ya dans les « Notes de quenya », tous deux ayant à la fois la terminaison et étant des mots composés. Ce sont *apacenya et *tercenya, attestés au pluriel dans les expressions essi tercenye « noms de perspicacité » et « [essi] apacenya « [noms] de prescience »66). Les mots sont ainsi traduits « de perspicacité » et « de prescience », mais pourraient être paraphrasés par « perspicace » et « prescient ».

Si ces deux-là sont réellement des participes présents, alors ils démontrent aussi que ce genre de participe présent est décliné comme des adjectifs pour montrer l’accord en nombre. Cependant, la classification comme participes se base sur la supposition que l’élément final de *apacenya et *tercenya est le radical verbal cen- « voir67) ». Le nom terken « perspicace68) » indique qu’il existe un élément nominal -cen « vue » et si *apacenya et *tercenya sont des dérivés de cet élément nominal, ils doivent être considérés comme des adjectifs « purs ».

Il faut noter que Tolkien, dans les « Notes de quenya », ne fait pas mention de la terminaison -la du participe présent. Cette terminaison s’observe dans la dernière version du poème « La dernière arche69) », mais se retrouve rarement ailleurs. Christopher Tolkien suggère que ce texte date des « dix dernières années »70) de la vie de Tolkien (c.-à-d. 1964—1973). Il serait ainsi à peu près contemporain des « Notes de quenya ».

La seconde révision de la « Later Quenta Silmarillion », (peut-être) légèrement plus ancienne, contient le mot eala « être71) », qui pourrait être une forme nominalisée d’un participe *eala « étant ». Un autre texte de la même période, « The Shibboleth of Fëanor », donne le mot itila « scintillant » — mais il semble dériver non pas du verbe ita- « étinceler », mais d’un élément primitif it (peut-être via un radical augmenté *iti)72). Ainsi, c’est probablement un adjectif « pur ». Dans d’autres sources, le seul mot qui pourrait être un participe en -la vient des plus anciennes « Étymologies », où l’on trouve kaila « couché au lit, alité, malade », issu de la base verbale KAJ-73).

Tous les mots en -la de « La dernière arche » ont une syllabe antépénultième longue, contenant soit un groupe consonantique soit une voyelle longue. Que cela soit une caractéristique des radicaux verbaux attestés ou une particularité de la formation des participes est difficile à déterminer, bien qu’il soit notable que plusieurs mots en -la du poème aient une forme radicale normalement associée aux radicaux au présent continu des verbes de base : píka- « amoindrir, diminuer », rúma- « déplacer, bouger, soulever », *háka- « bailler ». Visiblement, aucun des mots en -la n’a la structure des radicaux aoristes de base. Il semble probable que les participes en -la se basent régulièrement sur les radicaux verbaux continus74).

Nous nous attendrions à ce que le participe présent sisílala « brillant » prenne la flexion plurielle, puisqu’il fait référence au nom pluriel ramar « ailes75) ». On peut le prendre comme une indication que les participes en -la sont fléchis différemment des adjectifs. La preuve est loin d’être concluante, cependant le plus ancien des deux derniers textes de « La dernière arche » possède des adjectifs auxquels il manque la flexion plurielle et, tandis qu’il manque la flexion adjectivale conventionnelle au participe ilkalannar *« brillant », il possède à la place une terminaison plurielle allative76).

La forme kaila est atypique en cela que le verbe apparenté le plus proche semble être caita « s’allonger77) ». Si kaila est effectivement le participe de ce verbe, la terminaison verbale -ta a été supprimée. D’un autre côté, une forme passée de caita est dite être caine78), sans terminaison. Comme noté précédemment, la dérivation des participes en -na montre des parallèles avec la conjugaison du passé ; peut-être que cela est aussi vrai, jusqu’à un certain point, pour les participes en -la ? Cependant, étant donné que kaila est glosé « couché au lit, alité, malade » (Etym.+AC KAY-), mais pas juste « allongé », il ne doit probablement pas être considéré comme un participe, même s’il en peut-être été un, à l'origine.

Conclusion

Les « Notes de quenya » fournissent un cadre pour notre compréhension des participes haut-elfiques, dans lequel nous pouvons faire correspondre les exemples, éparpillés à travers diverses sources, avec un succès variable. Le seul groupe qui est laissé de côté dans la description est celui des participes présents terminant par -la.

La plupart des terminaisons de participes discutés ci-dessus se trouvent aussi communément dans des adjectifs. La question se pose de savoir s’il existe une différence significative entre participes et adjectifs en quenya. Bien qu’il soit possible d’avoir des indices de différences (comme l’absence de flexion plurielle sur sisílala dans « La dernière arche »), ces indices ne sont pas suffisamment répandus pour être convaincants. En observant toutes les preuves, il est plus facile de défendre la conclusion que les participes se comportent pour la plupart comme des adjectifs.

Dans d’anciennes descriptions de la grammaire du « qenya », des participes étaient occasionnellement listés parmi les formes verbales, mais ils sont notablement absents des conjugaisons plus tardives. Cela pourrait être parce que Tolkien était incertain de la manière dont les participes étaient construits (un problème qu’il a peut-être cherché à rectifier avec les « Notes de quenya »), parce qu’il décida que les participes ne faisaient pas « partie de la conjugaison » (dans ce cas les « Notes de quenya » pourraient suggérer un changement d’avis) ou simplement parce que les participes, en tant que catégorie grammaticale, ne l’intéressaient plus beaucoup.

Pendant qu’il écrivait les « Notes de quenya », Tolkien peut avoir entrepris de décrire une partie de la grammaire du quenya qui lui était jusqu’alors simplement « intuitive » et c’est malheureux que le résultat ne soit qu’une esquisse si brève et lapidaire. Au final, la plus grande valeur des notes peut tenir au fait qu’elles sont une référence normative, à laquelle nous pouvons relier les nombreux et divers participes du quenya qui se trouvent dans les œuvres de Tolkien.

Une reproduction schématique des « Notes de quenya »

Ci-dessous, je donne une reproduction des parties des « Notes de quenya » qui concernent la discussion des participes. La reproduction est basée sur l’édition du Parma Eldalamberon 17 et des informations données par Chris Gilson sur la mailing list Lambengolmor, ainsi que par correspondance privée79).

Notes de quenya, reproduction

Bibliographie

  • The Concise Oxford Dictionary of Current English, Oxford, Clarendon Press, 1973.
  • Donatus, Ælius. Ars Minor. Consulté le 8 janvier 2012.
  • Fauskanger, Helge, « Lessons 10: Passive participles », Quenya course, Ardalambion, Fév. 2003. Consulté le 23 septembre 2009.
  • Gilson, Chris, « Re: Quenya perfect active participle », Lambengolmor message 1059, 12 août 2008.
  • Gilson, Chris, Correspondance privée, 7 août 2011.
  • Nationalencyklopedin, vol. 14, Höganäs, Bra Böcker, 1994.
  • Dictionary.com Unabridged, Random House, Inc, 2013. Consulté le 4 juillet 2012.

Références abrégées

Al’attention des lecteurs qui ne seraient pas familier du système de notation de M. Björkman, nous ajoutons à l’article original une liste des abréviations utilisées pour les références :

Voir aussi

Sur Tolkiendil

Sur le net

1) WPP I, p. 394, yulma [→ ¶ The suffix.]: 4—11 ; ci-après les « Notes de quenya ».
2) N.d.É. : Depuis, le PE 22 est venu nous fournir une masse très conséquente d’informations sur les participes, mais celle-ci est uniquement disponible en anglais et n’a pas encore été entièrement analysée. Les textes qui y sont rassemblés permettent de clarifier certaines questions abordées dans cet essai, comme par exemple la différence entre les participes aoriste karinwa et parfait kárienwa, qui ne correspond pas aux hypothèses ici faites par Måns Björkman.
3) Gilson, 2011.
4) Nationalencyklopedin, Particip.
5) The Concise Oxford Dictionary, participle.
6) Dictiorary.com Unabridged, participle.
7) En anglais, les terminaisons -ing et -ed ont plusieurs fonctions ; il est important de ne pas mélanger le participe présent raising, comme dans « raising her arm » (« levant son bras »), avec le nom identique, qu’on trouve par exemple dans « the raising of her arm » (« la levée de son bras »), et le participe passé raised, comme pour « her arm was raised » (« son bras était levé »), avec la forme passée du verbe (prétérit), qu’on observe dans « she raised her arm » (« elle levait son bras »).
8) WPP, Roots, √YUL- ; Étym. NDAK- ; EHW IV AS Ligne 4, Melcorello:2 ; WPP, Roots, √KHAP.
9) De même, il semble que Tolkien n’a découvert la forme verbale de base dérivée de NDAK- que tardivement dans sa vie. Dans les sources tardives, le verbe nak- « abattre, couper » émerge à un moment où la racine NDAK- « tuer » des « Étymologies » avait glissé pour signifier « abattre » ; le mot apparenté pour « occire » semble avoir de tout temps été nahta- (EHW IV AS Ligne 4, Melcorello:2).
10) N.d.É. : Le verbe yul- est désormais directement attesté ; cf. PE 17, p. 63.
11) WPP, Root, √AWA ; √ISI.
12) Voir TQ 2C, §1 d.
13) « Notes de quenya » ; la base est attestée dans Étym., KAR-.
14) SdA, livre ii, chap. 8.
15) WPP, Roots, √AWA.
16) Gilson, 2008. Je remercie Beregond, Anders Stenström, qui m’a rappelé cette remarque.
17) Le i de la terminaison fusionne avec le i final du « radical vocalique » si- pour produire un ī long : si-ina > sīna.
18) Certains pourraient suspecter que « adj. -ina » était une erreur éditoriale et que ce que Tolkien avait en fait écrit était « aor. -ina » (pour aoriste) — mais selon Chris Gilson, le mot est absolument clair (Gilson, 2011).
19) WPP I, p. 394, ú-.
20) Étym. MAT- ; KAR-.
21) Par ex., morna « noir » (WPP, Roots, √GWAY) ; angaina « de fer » (Étym. ANGA-) ; amanya « béni » (Inscriptions volitives III).
22) L’« adjectif » avanwa, dont il est dit qu’il est devenu un synonyme de vanwa, semble trouver son origine dans un participe de ava- « refuser, interdire » (WPP, Roots, √ABA:9 ; QE A *ABA, Quenya:2).
23) Par ex. sindarinwa « gris-elfique », anwa « réel, véritable, vrai » (SdA App. E, II(i), Note ; Étym. ANA²-).
24) halda « voilé, caché » (Étym. SKAL1-) ; hūna « maudit, damné » (WPP, Roots, √AYA-N [→ ¶SKŪ-]) ; kolla « porté, usé » (MR, 5 II, n. 19) ; lumna « pesant, gênant, oppressant, menaçant » (Étym. DUB-) ; melda « bien-aimé, cher » (Étym. MEL-) ; nahamna « convoqué » (Étym. AC KHAM[2]-) [également natyamna, nahemna] ; nahtana *« tué » (EHW IV AS ligne 4, Melcorello:2) ; nuquerna « renversé » (SdA, App. E, II(i), Note) ; onóna « né-jumeau » (QE A *wo, Quenya:2) ; quanta « rempli, plein » (WPP, I, p. 394, enquantuva) ; taina « allongé, étendu » (Étym. TAY-) ; turún[a] « maîtrisé, rendu maître » (CLI, 1, II, La mort de Glaurung) ; varna « sauf, protégé, en sécurité » (Étym. BAR-) ; Vincarna « Guéri » (MR, 5, VII (iii):14 + n. 14) ; walda « excité, surexcité » (WPP, Roots, √GWAL-) ; yonda/yonna « clos » (WPP, 1, p. 319, Eregion:13).
25) Des « verbes de base » sont des verbes qui ont directement émergés d’une base verbale sans aucune terminaison dérivationnelle. Les mots attestés en -na qui peuvent être dérivés de verbes de base sont : melda « bien-aimé, cher » < mel- « aimer » ; nahamna « convoqué » < naham- « convoquer » ; nuquerna « renversé » < quer- « renverser » (EHW IV AS ligne 3, querne:1), turún[a] « maîtrisé, rendu maître » < turu- « maîtriser » (WPP, III, p. 314, Turgon- [→ √TUR]), Vincarna « Guéri » < vincar- « faire à nouveau » (MR, 5, VII (iii):14 + N. 14).
26) EHW IV AS ligne 4, Melcorello:2. Des « verbes dérivés » sont des verbes qui consistent en une base et une terminaison dérivationnelle, telle que -ta ou -ya.
27) MR, 5, VII (iii):14. Cf. TQ 2 E Suffixion:25 ; comparer également à Envinyatar « Renouveleur » (SdA, livre v, chap. 8).
28) Par ex. kúna « penché, courbé » (M&C, p. 275, l. 23). Aistana « béni » (Joy AM ligne 3) pourrait être dérivé de la forme non attestée *aista « bénir », mais voir aista « sacré » (Joy Alcar Forms, i airefean:3—4).
29) Étym. TOP-.
30) WPP, I, p. 356 [→ *lembas].
31) EHW IV AS ligne 1 Alternative, mahtane:2.
32) CLI, 1, II, La mort de Glaurung, traduction modifiée.
33) EHW IV AS ligne 4, Melcorello:2.
34) Des notes beaucoup plus tardives font référence à « l’“infinitif” général (aoriste) » (Óre, note de l’éd. 11), suggérant que Tolkien voyait, en quenya, général et aoriste comme des synonymes. Cela correspond bien avec les « Notes de quenya » faisant référence à la terminaison -ina comme à un « aoriste ». Malheureusement, dans les « Notes de quenya », Tolkien fait une distinction entre « le plus simple aoriste infinitif -i » et l’« infinitif général -ie », donc les deux termes ne sont pas interchangeables, du moins pas dans ce texte en particulier.
35) RP, n. 12, p. 89. ; Étym. NOT-.
36) Fr. QE ¶11.
37) Rivières, Gilrain:4 ; WPP, I, p. 250, remmen.
38) Rivières, Gilrain:4.
39) Isolé de hostainiéva *« sera recueilli » (RP, p. 89, n. 12.
40) M&C, p. 275, l. 23.
41) MR, 3, II, Later Versions:3, note.
42) Rivières, note de l’éditeur 29.
43) M&C, p. 275, l. 32.
44) QE, n. 28.
45) MR, 4, n. 10 ; également mirruyaina.
46) Également suggéré par Fauskanger, 2003.
47) WPP, I, p. 394, unduláve ; lav-.
48) WPP, Roots, √BAN[1]:4 ; alors écrit χarina.
49) À l’exception probable de avanwa ; voir n. 22 ci-dessus. Le mot vanwa « perdu » se répète dans plusieurs sources (R Namárië ; QE A *AWA, Quenya:3 ; WPP, I, p. 394, vanwa). Dans « Some linguistic notes of Galadriel’s song », vanwa est présenté comme un adjectif (WPP, I, p. 394, vánie-) ; cependant, c’est probablement un cas où Tolkien utilise une terminologie différente, plutôt qu’un cas de revirement de sa part.
50) TQ, 1, D, §28.
51) TQ, 1, D, §26 (iii) ; B, §1, table.
52) MR, 4, Tale of Adanel:40.
53) MR, 4, Tale of Adanel:37 (l’astérisque est de Tolkien). Par contre, *mirroya- aurait la terminaison causative commune verbale -ya.
54) EHW IV App. [→ ¶Another].
55) Étym. ANA²-.
56) EQF QVF, table Regular Active.
57) Des exemples clairs de participes sont cenima « visible » (WPP, Roots, √PHAN [→ ¶On √PHAN]:6), fírima/firima « mortel » (Étym. PHIR-, Etym.AC ÑGUR-), mátima « comestible » (Notes de quenya), nórima « fort/rapide à la course » (EHW IV App. [→ ¶The abbreviation]), nótima « comptable » (Notes de quenya). Plusieurs d’entre eux sont aussi attestés avec différents préfixes : ascénima « visible, facilement vu » (WPP, Roots, √ATHA), hraicénima « à peine visible » (WPP, Roots, √GUR), úfantima « non dissimulable » (WPP, Roots, √PHAN [→ ¶On √PHAN]:10), unótima « impossible à compter » (Fr.QE. Ed.glossary, ú). Un faible nombre de participes sont seulement attestés avec de tels préfixes : avanyárima « ne doit pas être dit », uquétima « innommable » (QE A *ABA, Quenya:2), urucárima « difficile à faire » (WPP, Roots,√GUR).
58) Par ex. métima « ultime, final » (M&C, p. 274), mírima « très précieux » (WPP, I, 304, miruvor), vanima « beau » (WPP, Roots, √BAN[1]:2).
59) WPP, Roots, √ALA-:6.
60) WPP, Roots, √BAN[1]:2.
61) EHW I, ed.note 34:2.
62) WPP, II, 329, calima [→ ¶The comparative].
63) Lettres, p. 539 ; au féminin dans ce contexte.
64) CLI, p. 33 et n. 3, p. 65.
65) Joy at. V, l. 2.
66) MR, 3, II, Laws, Of Naming:6.
67) M&C, p. 27, l. 1.
68) MR, 3, II, Laws, B n. 19.
69) M&C, p. 273—274 (Dans « Early Elvish Poetry » désigné par OM3). Le seul mot en -la que Tolkien identifie en fait comme un participe est ilkala « miroitant » (p. 275, l. 17). Bizzarrement, ilkala n’est pas le premier mot en -la qui semble être un participe dans OM3. Quatre mots apparaissent ainsi antérieurement dans le poème : falastala « écumant », hlápula « s’écoulant dans le vent », sisílala « brillant », fifírula « s’éteignant lentement ». Les mots ayant l’apparence de participes en -la restants dans OM3 sont : píkala « diminuant, décroissant », lantala « chutant », nurrula « marmonnant », rúmala « bougeant », ruxal[a] « s’effritant », amortala « tanguant », hákala « baillant », talta-taltala « chutant » (nurrula et rúmala étant ultérieurement supprimés ; Autres versions, p. 274.
70) M&C SV Autres versions, p. 273
71) MR, 3, I, chap. 3, Comm. §18:6 ; pour la datation voir MR, 3, I, ¶ 4—6.
72) PM, XI, n. 42.
73) Etym.+AC KAY-.
74) Voir le « participe continu » sindarin terminant par -ol, plus probablement apparenté au quenya -la (WPP, Roots, √ABA [→ ¶ In archaic]:5).
75) M&C SV Autres versions, p. 274.
76) M&C, p. 264—265 (=OM2) ; Autres versions, p. 274.
77) , 78) WPP, I, 394, cai-ta.
79) Gilson 2008, Gilson 2011.
 
langues/langues_elfiques/quenya/participes_quenya.txt · Dernière modification: 08/07/2021 15:15 par Elendil
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