Qenya

« Ces parlers des Teleri et les clans des Qendi et des Inwir vinrent plus tard avec de nombreux Solosimpi à Tol Eressea, où est désormais parlée une langue commune appelée qenya, d’après les Qendi qui habitent les provinces de l’intérieur et dont le dialecte constitue la racine et la base.
« Des formes d’autres sortes, en particulier des Solosimpi, apparaissent dans ce parler insulaire mais dans l’ouest lointain ; les Solosimpi parlent toujours leur ancien dialecte avec pureté et les Inwir, le clan royal, n’usent point entre eux dans les salles de Cortirion la langue commune plus relâchée, préservant encore une manière plus ancienne et plus archaïque qu’ils nomment l’inwelin: pourtant l’inwelin n’est pas en tous points plus archaïque. »1)
Parma Eldalamberon no 12 — « Qenyaqetsa » — « Qenya »

Lórien (© John Howe)

Le qenya était la dénomination initialement utilisée pour la langue vernaculaire ancienne du Premier Clan des Elfes uniquement (d’abord connus sous le nom de Lindar, les futurs Vanyar). Dans les textes contemporains des Contes perdus, elle est également nommée eldarissa ou eldaqet, deux termes que Tolkien traduit par « la langue des Eldar »2). La première version du « Qenya Lexicon » nomme encore cette langue inweqesta, mais Tolkien semble avoir abandonné cette dénomination dès la mise au propre de ce lexique3). À l’époque de l’Exil, cette langue était supposée être sortie de l’usage quotidien, mais servir à la communication entre les différentes tribus. Lorsque les Gnomes (ou Noldor) revinrent en Terre du Milieu, ils rapportèrent aussi l’usage du qenya.

Le telellin

Le « Qenya Lexicon » contient la première dénomination adoptée par Tolkien pour désigner la langue parlée par l’ensemble des Elfes du Premier Clan, le telellin. Cette langue faisait partie du groupe des langues koreldarines et se décomposait en deux dialectes, le qenya, langue vernaculaire, et l’inwelin, langue écrite, qui reste parlée par les Inwir, les membres de la Maison royale d’Inwë.

Le tol-eresséen

Le terme de tol-eresséen figure dans l’aperçu historique de la « Qenya Phonology », où il désigne manifestement la lingua franca commune à tous les Elfes vivant sur l’île de Tol Eressëa à l’époque où Eriol les rencontre. Cette langue descend du qenya mais a été largement influencée par le telerin4). On ne sait cependant pas quels sont les points sur lesquels ce dialecte diverge du qenya standard. Bien plus tard, Tolkien a réutilisé ce terme, désormais orthographié toleresséen, mais dans une optique toute différente, puisqu’elle devient un dialecte du noldorin.



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Textes de Tolkien sur le qenya

« Narqelion » et les premiers lexiques

Lire l’article « “Narqelion” et les premiers lexiques »  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique J.R.R. Tolkien (texte), Christopher Gilson (analyse) — Avril 1999
Quatre lignes du premier poème que Tolkien composa en elfique furent incluses par Humphrey Carpenter dans J.R.R. Tolkien: A Biography, où Carpenter note le fait que le poème contient des mots tels que Lasselanta et Eldamar, plus connus par leur usage plus tardif dans le Seigneur des Anneaux. Il n’y avait pas de traduction, et il arrivait qu’à certains endroits l’écriture manuscrite de Tolkien soit trompeuse…
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Les Elfes à Koivienéni : une nouvelle phrase en quenya

Lire l’article « Les Elfes à Koivienéni »  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique J.R.R. Tolkien — Novembre 1990
édité par Christopher Gilson & Patrick Wynne

La collection de manuscrits de J.R.R. Tolkien de l’Université Marquette de Milwaukee est une source abondante d’informations pour l’étude des langues elfiques créées par l’auteur. L’un des éléments les plus intrigants que l’on peut y trouver est une phrase en quenya relatant la venue d’Oromë à Koivienéni, les Eaux de l’Éveil.
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Arbres d’Argent et d’Or : Un guide pour le manuscrit de Koivienéni

Lire l’article « Arbres d’Argent et d’Or : Un guide pour le manuscrit de Koivienéni »  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique J.R.R. Tolkien (texte), Christopher Gilson & Patrick Wynne (analyse) — Janvier 1993
Dans le numéro de novembre 1990 de Vinyar Tengwar, nous présentions une nouvelle phrase quenyarine, découverte parmi des manuscrits de Tolkien dans les archives de l’Université Marquette. La phrase, accompagnée de la propre traduction de Tolkien, parle d’Orome et des Eaux de l’Éveil. Dans cet article, nous allons présenter le reste du matériel linguistique partageant la page avec la phrase de Koivienéni.
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Les déclinaisons bodléiennes

Lire l’article « Les déclinaisons bodléiennes »  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique J.R.R. Tolkien — Analyse de Patrick H. Wynne, Christopher Gilson & Carl F. Hostetter
Ce tableau de déclinaisons de noms quenya a été découvert parmi les manuscrits de Tolkien à la Bodleian Library (Ms. Tolkien A26/2 fol. 95v). […] C’est le plus ancien tableau existant de flexions de noms quenya. Le seul autre tableau à avoir été dévoilé contient les fameuses « déclinaisons de Plotz », écrites quelques trente ans plus tard en 1966—1967.
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Analyses de termes, noms et expressions en qenya

La première mythologie de la Terre du Milieu de Tolkien, 1915–1916

Lire l’article « La première mythologie de la Terre du Milieu de Tolkien, 1915–1916 »  Note de lecture John Garth — Avril 2014
La première version de la Terre du Milieu de Tolkien pourrait sembler aussi différente du monde du Hobbit, du Seigneur des Anneaux et du Silmarillion, qu’un gland d’un chêne adulte. Dans cet extrait de Tolkien et la Grande Guerre est reconstituée la manière dont le Légendaire de Tolkien était structuré juste avant qu’il ne parte combattre à la bataille de la Somme au cours de l’été 1916.
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« I·Lauki » : Une botanique qenya

Lire l’article « “I·Lauki” : Une botanique qenya »  Note de lecture  Note de lecture  Note de lecture David Salo — Janvier 1999
Cette liste, compilée par David Salo à partir du plus ancien lexique elfique de Tolkien, le « Qenya Lexicon » de 1915, regroupe des mots de qenya ayant trait aux plantes. David a aussi indiqué leurs noms latins. Beaucoup de ces mots ne dépareilleraient pas trop dans un contexte où le quenya mature serait utilisé, du moins tant que la phonologie est considérée.
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Mots et motifs : Remplir les derniers coins — Twist and shout

Lire l’article « Mots et motifs : Remplir les derniers coins »  Article théorique  Article théorique  Article théorique Carl Hostetter et Patrick Wynne — Mai 1992
Nous avons dédié deux rubriques à l’étude de Gilim et Nan, les géants de l’hiver et de l’été mentionnés dans le Conte de Tinúviel et le Lai de Leithian, et il existe encore un autre géant (bien plus mystérieux) dans le matériel des Contes Perdus. Il n’est mentionné que dans le Qenya Lexicon, où les mots angayassë « souffrance(s) » et angaitya « tourment » sont regroupés avec le nom Angaino « un géant ». Dans cette entrée, la signification de Angaino a été émendée en « la grande chaîne » (i.e. celle forgée par Aulë et qui servit à entraver Melko), et c’est en accord avec les Contes PerdusAngaino n’apparaît que comme nom de cette chaîne…
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Grammaire et phonologie du qenya

Suffixes agentifs et distinction des genres dans le « Qenya Lexicon »

Lire l’article « Suffixes agentifs et distinction des genres dans le “Qenya Lexicon” »  Article théorique  Article théorique  Article théorique Thorsten Renk
Pour autant que nous le sachions, le qenya ne fit jamais de distinction grammaticale du genre des noms (sous-entendant par exemple des formes distinctes de l’article défini, comme en allemand, ou des adjectifs, comme en latin). Il existe cependant certains mots désignant des personnes qui apparaissent par paires, une terminaison dénotant une personne masculine, l’autre une féminine.
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Préfixes intensifs dans « Les Étymologies »

Lire l’article « Préfixes intensifs dans “Les Étymologies” »  Article théorique  Article théorique  Article théorique  Article théorique Thorsten Renk
Les Étymologies » contiennent plusieurs exemples de formes que Tolkien nota être « intensives », dont certaines se forment au moyen d’un préfixe. L’entrée A- du VT 45, p. 5, est peut-être le meilleur point de départ pour les classifier. Nous est présenté un préfixe intensif a- « d’origine distincte, quoique de fonction similaire à la préfixation de la voyelle de base […] il pouvait être appliqué à des mots formés à part entière. »
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Intérêt et utilisation du qenya

Le goldogrin et le qenya sont-ils « primitifs » ?

Lire l’article « Le goldogrin et le qenya sont-ils “primitifs” ? »  Article théorique  Article théorique  Article théorique Patrick H. Wynne — Avril 2004
Cet article provient du webzine Tengwestië. L’auteur s’interroge sur le bien-fondé du regard dépréciatif posé sur ses premières langues elfiques par un Tolkien, à la lumière des textes (grammaires, lexiques, …) publiés dans le fanzine Parma Eldalamberon les concernant.
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Blason

1) Version originale : « Those speeches of the Teleri and their clans of Qendi and of Inwir came after with many of the Solosimpi to Tol Eressea wherein is now spoken a common tongue called Qenya from the Qendi who inhabit its inner provinces and whose dialect is its root and base.
« Forms of other sort, especially of the Solosimpi, appear in this island speech but in the far west; the Solosimpi speak their old dialect still purely and the Inwir, the royal clan, use not among themselves in the halls of Cortirion the freer common tongue, cleaving yet to an older and more archaic manner that they name the Inwelin: Yet is Inwelin not in all things more archaic. »
2) Le premier élément de ces deux mots est évidemment elda « elfe ». Dans le « Qenya Lexicon », le suffixe -qet signifie « langue » et dérive de QETE, racine en lien avec la parole ; cf. PE 12, p. 35. L’élément final -issa ne reçoit pas d’explication, mais Christopher Tolkien fait l’hypothèse qu’il proviendrait de la racine ISI(1), dont dérivent les termes en rapport avec le savoir et la connaissance, comme le verbe q. ista- « connaître » ; cf. LT2, p. 339 ; PE 12, p. 43.
3) Bien qu’on retrouve le terme q. qesta « langue » dans divers essais des années 1930, il n’apparaît pas dans le « Qenya Lexicon », où l’on trouve en revanche la forme adjectivale q. qetsa, qetsima « doté de la parole, capable de parler, doué pour s’exprimer ». Il faut néanmoins supposer que ce terme signifiait « la langue des Inwir », ce qui implique l’existence d’un suffixe q. #qesta dans la première version du « Qenya Lexicon » ; cf. PE 12, p. ix, 77.
4) PE 14, p. 60
 
langues/langues_elfiques/qenya.txt · Dernière modification: 14/03/2022 15:42 par Elendil
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